• Aucun résultat trouvé

Qualités psychométriques de la version canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Qualités psychométriques de la version canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory"

Copied!
99
0
0

Texte intégral

(1)

Qualités psychométriques de la version

canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory

Mémoire doctoral

Alexandra Champagne

Doctorat en psychologie

Docteure en psychologie (D.Psy.)

Québec, Canada

(2)

Qualités psychométriques de la version

canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory

Mémoire doctoral

Alexandra Champagne

Sous la direction de :

(3)

iii Résumé

Afin de pallier au manque d’outils de dépistage efficaces et adaptés à la population âgée, le Geriatric Anxiety Inventory (GAI) et une forme courte (GAI-SF) ont été développés pour évaluer la sévérité des symptômes anxieux chez les aînés. La présente étude cherchait à évaluer les propriétés psychométriques de la version canadienne-française du GAI dans sa forme complète (GAI-FC) et courte (GAI-FC-SF) auprès de la population âgée québécoise francophone. Trois cent trente et une personnes de 65 ans et plus vivant dans la communauté ont participé à cette étude. Les propriétés psychométriques s'avèrent satisfaisantes pour le GAI-FC et le GAI-FC-SF avec, respectivement, une cohérence interne satisfaisante (α = ,94 et ,83), une validité convergente adéquate (r = ,50 à ,86 avec des instruments de mesure évaluant des concepts similaires ou reliés à l’anxiété), une bonne fidélité test-retest (r = ,89 et ,85) ainsi qu'une structure unifactorielle. Les résultats de cette étude appuient l'utilisation du GAI-FC et du GAI-FC-SF pour l'évaluation de l'anxiété chez les aînés québécois. Le GAI-FC-SF semble une alternative intéressante au GAI-FC comme outil de dépistage lorsque le temps disponible pour l’évaluation est limité.

Mots-clés: Geriatric Anxiety Inventory, aînés, anxiété, trouble anxieux, instrument d'évaluation.

(4)

iv Abstract

The Geriatric Anxiety Inventory (GAI) and a short form of this instrument (GAI-SF) were developed to assess the severity of anxiety symptoms in older adults in order to compensate for the lack of validated screening tools adapted to the elderly population. This study examined the psychometric properties of the French Canadian version of the GAI, in its complete (GAI-FC) and short form (GAI-FC-SF). A total of three hundred thirty-one community-dwelling seniors between 65 and 92 years old participated in this study. Both the GAI-FC and the GAI-FC-SF have sound psychometric properties with, respectively, a high internal consistency (α = .94 and .83), an adequate convergent validity (r = .50 to .86 with instruments known to evaluate constructs similar to the GAI or related to anxiety), a good test-retest reliability (r = .89 and .85), in addition to a single-factor structure. The results support the use of both the GAI-FC and the GAI-FC-SF. The GAI-FC-SF seems to be an interesting alternative to the GAI-FC as a screening tool when time available for assessment is limited.

Keywords: Geriatric Anxiety Inventory, assessment instruments, older adults, anxiety, anxiety disorders.

(5)

v

Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... iv

Table des matières ... v

Liste des tableaux ... vii

Remerciements ... viii

Avant-propos ... ix

Chapitre 1: Introduction générale ... 1

Anxiété et troubles anxieux ... 2

Anxiété et troubles anxieux chez les aînés ... 3

Importance du problème. ... 3

Présentation de l'anxiété. ... 5

Traitements. ... 6

Difficulté à reconnaître les troubles anxieux. ... 6

Instruments de mesure de l’anxiété ... 8

Validité et fidélité d’un test. ... 8

Instruments de mesure de l’anxiété chez les aînés. ... 10

Geriatric Anxiety Inventory... 11

Objectifs ... 15

Méthodologie ... 16

Tableau 1 ... 17

Chapitre 2: Article «Qualités psychométriques de la version canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory»... 30

Résumé ... 32 Introduction ... 33 Méthode ... 35 Participants ... 35 Mesures ... 36 Procédure ... 38

Analyse des données ... 40

Résultats ... 40

Discussion ... 42

Déclaration de conflit d'intérêt ... 45

Description des rôles des auteurs ... 45

Remerciements ... 45 Références ... 46 Tableau 1 ... 49 Tableau 2 ... 50 Tableau 3 ... 53 Tableau 4 ... 55 Tableau 5 ... 56 Tableau 6 ... 57

Chapitre 3: Conclusion générale ... 59

Rappel du contexte et de l'objectif ... 60

Méthode, principaux résultats et limites de l'étude ... 61

(6)

vi

Implications pour la recherche et la clinique ... 65

Pistes de recherches futures ... 68

Références ... 74

(7)

vii

Liste des tableaux

Chapitre 1: Introduction générale ... 1 Tableau 1 : Études sur les qualités psychométriques du GAI et du GAI-SF... 17 Chapitre 2: Article «Qualités psychométriques de la version canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory»... 31

Tableau 1: Données disponibles pour chacun des sous-groupes de participants ... 49 Tableau 2 : Caractéristiques des participants ... 50 Tableau 3: Corrélations inter-items et item-total, moyennes et écarts-types des énoncés du GAI-FC ... 53 Tableau 4: Corrélations inter-items et item-total, moyennes et écarts-types des énoncés du GAI-FC-SF ... 55 Tableau 5: Corrélations entre le GAI-FC et le GAI-FC-SF et des mesures évaluant des concepts similaires ou reliés à l’anxiété ... 56 Tableau 6: Données des analyses en composantes principales du GAI-FC et du GAI-FC-SF ... 57

(8)

viii Remerciements

J'aimerais remercier les personnes qui m'ont été d'une aide remarquable non seulement pour la réalisation de ce mémoire doctoral, mais aussi pour mon parcours doctoral qui tire maintenant à sa fin. Mes remerciements vont particulièrement à Monsieur Landreville, Ph.D. Je désire vous exprimer toute ma gratitude pour votre dévouement, votre soutien, votre grande disponibilité, votre confiance et vos précieuses recommandations qui m'ont permis d'avancer toujours plus loin et d’approfondir mes réflexions. Je tiens également à remercier Monsieur Gosselin, Ph.D., membre de mon comité d'encadrement qui a non seulement permis l'utilisation de sa banque de données, mais qui m'a offert des commentaires enrichissants et constructifs. Monsieur Carmichael a également été d'une aide sans mot pour la réalisation des analyses statistiques; ses questions m'ont permis de pousser plus loin mes réflexions et mes connaissances statistiques.

Je remercie très sincèrement mes parents et mon copain des huit dernières années qui n'ont cessé de m'encourager à continuer tout au long de mon parcours universitaire qui a été ponctué de belles réussites et de moments plus difficiles. Merci pour votre présence, votre soutien et votre compréhension qui m'ont aidé à surmonter avec brio tous les défis rencontrés.

À tous, votre présence a été plus qu'importante et a contribué à la réalisation d'un objectif de vie très important pour moi.

(9)

ix Avant-propos

Mon mémoire doctoral correspond aux exigences du programme D.Psy. de l’École de psychologie de l’Université Laval. Monsieur Philippe Landreville, Ph.D., a agi comme directeur de recherche et a proposé le sujet de l’étude. Les objectifs et la méthode ont été développés conjointement avec Monsieur Landreville. La plupart des données avaient déjà été recueillies par Monsieur Patrick Gosselin, Ph.D., et son équipe à l’Université de Sherbrooke (n = 200) ainsi que par Madame Catherine Gaudreau, D.Psy., dans le cadre de son mémoire doctoral en psychologie à l’Université Laval (n = 100). J’ai d’ailleurs participé à la collecte de données de Madame Gaudreau. J’ai fait la collecte du reste des données (n = 31) avec l'aide de Madame Élisabeth Beaunoyer, B.A. J’étais responsable d’effectuer les analyses statistiques ainsi que la rédaction sous la supervision de Monsieur Landreville. Monsieur Pierre-Hugues Carmichael, M.Sc., est biostatisticien au Centre d'excellence sur le vieillissement et m’a aidée quant à mes analyses statistiques. L’article qui constitue le corps du mémoire a été accepté pour publication dans la revue Aging and

Mental Health le 2016/08/09. La présentation de l'article respecte les critères de cette revue

alors que l'introduction et la conclusion générales sont rédigées selon les normes de la Faculté des études supérieures et postdoctorales.

(10)

1

(11)

2 Anxiété et troubles anxieux

À un moment ou à un autre, tout le monde a eu l'occasion de vivre, à différents degrés d'intensité, de l'anxiété, soit une peur concernant des objets, des personnes, des situations ou encore des événements. L’anxiété permet d’attirer l’attention vers ces éléments perçus comme une menace ou un danger (réel ou non) et de préparer l’organisme à réagir. Vécue à intensité modérée, l’anxiété peut améliorer la performance. Normalement, l’anxiété s’estompe quand l’élément qui l’a causée cesse d’exister. Toutefois, il peut arriver que l’anxiété persiste sans raison identifiable et devienne chronique en nuisant au fonctionnement quotidien et en engageant sur son passage des difficultés conjugales, familiales, professionnelles ainsi que financières. Une façon judicieuse de distinguer l’anxiété normale de celle étant pathologique est d’étudier les difficultés engendrées, la détresse vécue, l’impuissance à contrôler ses symptômes et la durée de ces éléments (Boisvert, Ladouceur, & Marchand, 1999).

La cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5; American Psychiatric Association, 2013) précise que les troubles anxieux sont caractérisés par de la peur (la réponse émotionnelle à une menace imminente, réelle ou perçue), de l'anxiété excessive (l'anticipation de la menace future) et des troubles du comportement (évitement). On retrouve parmi les troubles anxieux l'anxiété de séparation, le mutisme sélectif, la phobie spécifique, le trouble d'anxiété sociale, le trouble panique, l'agoraphobie, le trouble d’anxiété généralisée (TAG), le trouble anxieux induit par une substance et le trouble anxieux dû à une affection médicale générale1. Une description

sommaire de quelques-uns d’entre eux illustre la diversité des troubles anxieux. La phobie spécifique renvoie à une peur marquée d'objets ou de situations précis et circonscrits. Le trouble d'anxiété sociale réfère quant à lui à une peur des situations sociales ou de performance pouvant faire l'objet de l'observation attentive d'autrui; l'individu craint que sa façon d'agir soit jugée négativement et donc, qu'il sera ridiculisé et embarrassé. Le trouble panique implique la présence d'attaques de panique récurrentes et inattendues ainsi que la crainte de leurs conséquences et d'en vivre d'autres. Une attaque de panique est une montée

1 Le trouble obsessionnel-compulsif et l'état de stress post-traumatique, qui étaient inclus parmi les troubles

anxieux dans le DSM-4, sont inclus dans de nouvelles catégories de troubles du DSM-5. Il s’agit respectivement des Troubles obsessionnels-compulsifs et troubles connexes et des Troubles reliés aux traumatismes et stresseurs.

(12)

3

brusque de peur et d'inconfort intenses où sont vécus divers symptômes physique et cognitif qui culminent en quelques minutes. L'agoraphobie, accompagnant ou non le trouble panique, se rapporte à la peur de vivre des symptômes de type panique dans certains types de situations (par exemple dans un transport en commun, dans une foule, etc.) où il pourrait être difficile de fuir ou de trouver du secours. Le TAG renvoie à de l’anxiété et à des inquiétudes excessives, multiples, chroniques et incontrôlables portant sur divers thèmes. Anxiété et troubles anxieux chez les aînés

Importance du problème. Les troubles dépressifs et anxieux ainsi que les démences représentent les principaux problèmes de santé mentale au troisième âge (American Association of Geriatric Psychiatry, 2008). Plusieurs auteurs soulignent la grande attention portée à la dépression au détriment des troubles anxieux chez cette population (Byrne & Pachana, 2010). Cependant, on note un essor important des recherches et des écrits sur les troubles anxieux chez les aînés depuis les années '90 (Bryant, Jackson, & Ames, 2008). Des études épidémiologiques montrent que les troubles anxieux sont plus répandus que les troubles de l'humeur chez les personnes âgées, avec une prévalence jusqu’à deux fois plus élevée (Byers, Yaffe, Covinsky, Friedman, & Bruce, 2010). Une recension des écrits de Bryant et al. (2008) montre que la prévalence des troubles anxieux varie de 1,2% à 15% chez les personnes âgées vivant dans la communauté et de 1% à 28% auprès d'un échantillon clinique d'aînés, c'est-à-dire des personnes hospitalisées, recevant des soins primaires ou encore résidant dans des établissements de soins. La prévalence de symptômes anxieux sans diagnostic est encore plus élevée, variant de 15% à 52,3% et de 15% à 56% dans chacune de ces mêmes populations, respectivement. Ces taux sont issus d'études qui ont analysé la prévalence de symptômes anxieux par le biais de méthodes (entrevues ou questionnaires) et de critères variables. Par exemple, une étude a établi la prévalence de symptômes anxieux en questionnant la présence de trois symptômes issus de la sous-échelle d'anxiété du Hopkins Symptoms Checklist. Si deux de ceux-ci étaient «un peu présent» ou encore qu'il n'y en avait qu'un seul, mais qui était «assez présent», on concluait à la présence de symptômes anxieux (Mehta et al., 2003). Une autre étude a évalué l'anxiété avec le Schedules for Clinical Assessment in Neuropsychiatry (SCAN) et a défini la présence de symptômes anxieux de par la présence de plaintes phobiques ou de sentiments d'anxiété ou de panique, seuls ou accompagnés de symptômes physiques

(13)

4

(Smalbrugge, Pot, Jongenelis, Beekman, & Eefsting, 2005). La variabilité dans les taux de prévalence est en partie attribuable aux divergences conceptuelles et méthodologiques entre les études (Bryant et al., 2008). Au Québec, 5,6% des aînés rapportent un trouble anxieux au cours des 12 derniers mois (Préville et al., 2008). Les troubles les plus répandus sont, dans l’ordre, les phobies spécifiques (2%), le trouble obsessionnel-compulsif (1,5%) et le TAG (1,2%).

Les troubles anxieux sont moins répandus chez les aînés que chez les jeunes adultes. L'étude de Kessler et al. (2005) le montre bien avec une prévalence à vie de troubles anxieux oscillant entre 30,2% et 35,1% pour les 18 à 59 ans et de 15,3% pour les 60 ans et plus. Byers et al. (2010) proposent trois explications d’une prévalence moindre chez les aînés: 1) l'effet de cohorte, 2) le biais du survivant en bonne santé et le fait que les personnes institutionnalisées ne sont pas représentées et 3) les différences méthodologiques et diagnostiques. Premièrement, il se pourrait que la cohorte de personnes âgées soit plus résiliente comparativement à une cohorte plus jeune (Gum, King-Kallimanis, & Kohn, 2009). Deuxièmement, il se peut que les échantillons étudiés représentent surtout des aînés en santé alors que les personnes ayant des problèmes importants de santé et celles qui sont institutionnalisées sont sous-représentées. Troisièmement, il se peut que les outils utilisés ne soient pas adaptés pour la population âgée ou encore que la méthodologie employée diffère en ce qui a trait, par exemple, aux outils employés et au type d'échantillon (Flint, 2005b). D'autres auteurs expliquent la moindre prévalence de troubles anxieux chez les aînés par le fait qu'il y a dans cette population moins de personnes avec un diagnostic de trouble anxieux mais davantage avec des symptômes anxieux sans diagnostic (Bryant et al., 2008).

Vink, Aartsen, and Schoevers (2008) ont rapporté les facteurs de risque des troubles et symptômes anxieux chez des individus de 50 ans et plus vivant dans la communauté. Ils ont mis en lumière un ensemble de facteurs de risque biologiques (problèmes de santé chroniques, perception d’une mauvaise santé, limitations fonctionnelles), psychologiques (locus de contrôle externe, degré élevé de névrosisme, sentiment d’auto-efficacité faible, antécédents psychiatriques) et sociaux (réseau social de moindre qualité, événements stressants, faible revenu). Gum, King-KalliManis et Kohn (2009) ont étudié de façon plus précise les caractéristiques démographiques en tant que facteurs de risque. Ils ont trouvé

(14)

5

que les troubles anxieux chez les personnes âgées sont associés au fait d’être une femme, d’avoir 12 ans et moins de scolarité, de ne pas être marié et d’avoir au moins trois problèmes de santé chroniques.

Les symptômes et troubles anxieux peuvent générer des conséquences importantes non seulement pour la personne âgée elle-même, mais aussi pour la société en général (Goncalves & Byrne, 2012). Au niveau individuel, l’anxiété est associée à une augmentation des troubles du sommeil (Brenes et al., 2009), à la consommation de médicaments (Goncalves, Pachana, & Byrne, 2011), à l’invalidité (Brenes et al., 2005; De Beurs et al., 1999), au risque de mortalité (Ostir & Goodwin, 2006), aux problèmes mnésiques (Mantella et al., 2007), au déclin cognitif (Hudon et al., 2014) ainsi qu’à une diminution de la qualité de vie (Mendlowicz & Stein, 2000). De Beurs et al. (1999) ont comparé un groupe d'aînés ayant un diagnostic formel de trouble anxieux à un groupe d'aînés ayant des symptômes anxieux mais sans diagnostic. Ils ont observé que de vivre de l'anxiété occasionne des conséquences négatives en regard de l'incapacité et du bien-être et ce, pour les deux groupes à l'étude.

Au niveau sociétal, l’anxiété chez la personne âgée est associée à une utilisation accrue des services en santé mentale et de santé en général (De Beurs et al., 1999; Porensky et al., 2009) ainsi qu’à des rendez-vous plus longs avec les médecins (Stanley, Roberts, Bourland, & Novy, 2001). Le TAG chez les personnes âgées est associé à un excès significatif des coûts de santé totaux annuels ajustés par habitant de 2444$ comparativement à des aînés de la communauté n'ayant pas un tel trouble anxieux ni de trouble dépressif (Vasiliadis et al., 2013). Les coûts évalués comprennent, entre autres, ceux liés à des hospitalisations, des visites à l'urgence et ambulatoires, des médicaments, etc. Un trouble anxieux se traduit non seulement par des coûts médicaux plus élevés, mais aussi par une perte de productivité (Marciniak, Lage, Landbloom, Dunayevich, & Bowman, 2004).

Présentation de l'anxiété. Bien que plusieurs systèmes de classification des troubles mentaux, comme le DSM-5, ne tiennent pas compte des effets de l'avancement en âge sur l'expression clinique de l'anxiété, des différences dans la présentation des symptômes anxieux ont été relevées entre les adultes jeunes et âgés (Wolitzky-Taylor,

(15)

6

Castriotta, Lenze, Stanley, & Craske, 2010). D'abord, il existe une différence en ce qui a trait au contenu des inquiétudes. Effectivement, il semble que les aînés présentent plus de soucis liés à la santé et à la famille comparativement aux jeunes adultes qui s'inquiètent davantage du travail et des finances (Diefenbach, Stanley, & Beck, 2001; Lindesay et al., 2006). En ce qui a trait à la manifestation en tant que telle de l'anxiété, les aînés présentent moins d'inquiétudes en comparaison aux jeunes adultes (Hunt, Wisocki, & Yanko, 2003). En effet, l'anxiété chez les personnes âgées s'exprime davantage par des plaintes somatiques (par exemple des étourdissements, des tremblements et de la nausée) que de par des soucis et des inquiétudes (Flint, 2005a). De plus, les aînés vivant de l'anxiété sont plus susceptibles que les jeunes adultes de se plaindre de certains symptômes cognitifs concernant la mémoire et l'attention (Pachana, 2008).

Traitements. La plupart des aînés ayant un trouble anxieux ne sont jamais identifiés et ne reçoivent aucun traitement (Schuurmans et al., 2005). Seulement 18% des aînés sans trouble concomitant et 28% des aînés avec trouble concomitant ont recherché l’aide d’un professionnel pour leur TAG au cours d’une année (Mackenzie, Reynolds, Chou, Pagura, & Sareen, 2011). Par ailleurs, la probabilité d’une rémission spontanée de troubles anxieux est faible car ceux-ci sont parmi les troubles les plus persistants (Lenze & Wetherell, 2011; Schuurmans et al., 2005). En effet, une étude longitudinale réalisée auprès d'aînés ayant un trouble anxieux montre qu'après six années, environ 23% présente toujours ce trouble et près de la moitié (47%) de l'échantillon a eu une rémission partielle seulement (Schuurmans et al., 2005). Or, il appert que des interventions pharmacologiques et psychothérapeutiques sont efficaces dans le traitement des troubles anxieux chez les aînés quoique la pharmacothérapie démontre des effets supérieurs à la psychothérapie (Goncalves & Byrne, 2012; Pinquart & Duberstein, 2007). Par ailleurs, on considère que les traitements de l'anxiété sont moins efficaces chez les aînés que chez les jeunes adultes (Wetherell et al., 2013).

Difficulté à reconnaître les troubles anxieux. Si des traitements efficaces sont disponibles, il faut reconnaître que le dépistage et l’évaluation de l'anxiété chez les aînés sont des tâches ardues. Ceci s’explique, entre autres, par la fréquence élevée des problèmes de santé physique dans cette population. La plupart (80%) des adultes de 65 ans et plus ont au moins un problème de santé chronique (He, Sengupta, Velkoff, & DeBarros, 2005).

(16)

7

Plusieurs maladies comme l’hyperthyroïdie ainsi que les problèmes cardiovasculaires et respiratoires peuvent imiter les symptômes anxieux. Ceci rend plus ardu la différentiation entre les symptômes d’un trouble anxieux et ceux d’une maladie physique (Alwahhabi, 2003). Les effets secondaires de certains médicaments peuvent également s’apparenter à des symptômes anxieux (Wolitzky-Taylor et al., 2010). Il n'y a qu'à penser aux antidépresseurs ou aux antihypertenseurs qui peuvent produire des effets secondaires similaires à certains symptômes anxieux comme l'insomnie et la réduction de la concentration (Kogan, Edelstein, & McKee, 2000).

Il y a également une forte comorbidité entre les troubles anxieux et d’autres troubles de santé mentale dont les troubles de la personnalité (Coolidge, Segal, Hook, & Stewart, 2000; Mackenzie et al., 2011), l’abus de substances (Fingerhood, 2000), les démences (Seignourel, Kunik, Snow, Wilson, & Stanley, 2008) et la dépression (King-Kallimanis, Gum, & Kohn, 2009). Une étude portant sur un échantillon de canadiens âgés de 55 ans et plus a révélé que la dépression est le trouble concomitant le plus courant chez les aînés ayant un trouble anxieux (Cairney, Corna, Veldhuizen, Herrmann, & Streiner, 2008). Plus précisément, environ le quart des participants rencontraient aussi les critères pour un trouble dépressif majeur. Le TAG peut être particulièrement difficile à différencier de la dépression majeure car il y a un chevauchement important des symptômes entre les deux troubles (Flint, 2005b).

Le vieillissement normal entraîne des changements qui peuvent aussi compliquer l'identification des symptômes anxieux. Par exemple, il est possible de confondre des symptômes anxieux comme la fatigue ou encore des difficultés de concentration avec le processus de vieillissement (Therrien & Hunsley, 2012). Les changements liés à l'âge dans la réponse physiologique au stress peuvent aussi rendre difficile l’identification des symptômes anxieux chez les aînés (Kogan et al., 2000). Comme des études ont constaté une diminution de la réactivité physiologique et neurobiologique avec l'avancement en âge, il peut être hasardeux de se fier à la réactivité de la personne âgée pour évaluer son niveau d'anxiété (Carmin, Wiegartz, & Scher, 2000). Par exemple, on note chez les adultes âgés une fréquence cardiaque moindre que chez les jeunes, ce qui pourrait passer pour un faible niveau d'anxiété (Kogan et al., 2000). À l'opposé, comme il est connu que la réactivité de la

(17)

8

pression artérielle augmente avec l’âge, on pourrait l’associer à tort à un niveau élevé d'anxiété (Uchino, Birmingham, & Berg, 2010).

Certains éléments propres à l'expérience des symptômes anxieux par les personnes âgées contribuent également à la difficulté de les identifier. D'abord, il semble que les aînés utilisent des termes particuliers pour désigner les symptômes anxieux. Par exemple, ils peuvent parler de «préoccupations» plutôt que de «peur» ou d'«anxiété» (Lenze & Wetherell, 2009). De plus, des auteurs suggèrent que la difficulté de certaines personnes âgées à se souvenir des symptômes vécus explique en partie pourquoi moins de symptômes anxieux sont retrouvés chez cette population (Byers et al., 2010). Les aînés sont également plus susceptibles de minimiser leurs symptômes, possiblement en raison de la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale, ce qui les rend moins à l'aise de discuter de leurs émotions (Pachana, 2008). Il est aussi possible que les symptômes anxieux au long cours ne soient pas perçus comme pathologiques mais plutôt comme une facette de la personnalité (Schuurmans & van Balkom, 2011). Finalement, rappelons que les manifestations anxieuses diffèrent par rapport aux jeunes adultes et qu’elles sont davantage de nature somatique que psychologique (Brenes, 2006).

Instruments de mesure de l’anxiété

Validité et fidélité d’un test. Avant de poursuivre, il nous semble utile de rappeler ici quelques notions de base en psychométrie. Comme le soulignent Hogan, Parent, and Stephenson (2012), il existe plusieurs façons d’étudier les propriétés psychométriques d’un test psychologique, lesquelles se divisent en deux grandes catégories: la fidélité et la validité.

La fidélité réfère à la constance et à la reproductibilité de la mesure. On s’intéresse donc à la capacité du test à mesurer un construit de manière cohérente. Pour statuer sur ces éléments, on utilise la fidélité test-retest et la cohérence interne. La fidélité test-retest évalue la propriété d’une mesure à être stable dans le temps pour un même sujet. Ainsi, on administre à un participant un même test à deux occasions et on étudie le lien entre les résultats obtenus. La cohérence interne, qui se veut un indice d’homogénéité, indique à quel point les énoncés sont cohérents entre eux. Un coefficient de cohérence interne élevé

(18)

9

indique que les réponses aux énoncés sont corrélées entre elles et au score total. Ainsi, les énoncés du test sont similaires dans leurs contenus, ils sont donc homogènes.

La validité vise à déterminer si le test mesure effectivement ce qu’il prétend mesurer. Plus précisément, on veut savoir si, pour l’usage que l’on en fait, les résultats obtenus au test sont valides et nous permettent en ce sens de faire des interprétations justes. Comme il existe de nombreuses façons de classifier les différents types de validité, le classement traditionnel mis de l’avant par Hogan et al. (2012) sera présenté ici. Rappelons qu’une démarche de validation donne lieu à plusieurs indices de validité qui sont interprétés en relation avec les éléments théoriques sur lesquels s’appuie le test. Les techniques les plus couramment utilisées pour les outils d’évaluation de l’anxiété chez les aînés seront présentées ici.

La validité de construit (aussi appelée validité théorique) rassemble différentes méthodes afin de cumuler diverses évidences montrant qu’un test mesure le construit visé. Conséquemment, la validité de construit englobe pratiquement tous les autres types de validité. Plusieurs méthodes pour examiner la validité de construit existent dont les corrélations avec d’autres tests et l’analyse factorielle.

Afin d’examiner la validité de construit d’un test, on a souvent recours au calcul de corrélations entre les scores obtenus à ce test et ceux obtenus à d’autres tests sensés mesurer le même construit ou des construits apparentés à celui que l’on désire valider. Ainsi, avec la validité convergente, on s’attend à obtenir une corrélation relativement élevée entre deux tests mesurant un même construit. À l’opposé, la validité divergente est basée sur la démonstration que le test a une corrélation faible avec des construits qui ne sont pas reliés à celui que l’on souhaite mesurer.

L’analyse factorielle réfère à une famille de techniques statistiques qui vise à rassembler l’ensemble des données recueillies en un ou plusieurs grands facteurs qui représentent en quelque sorte les construits évalués par le test. Ensuite, on évalue si la structure factorielle obtenue correspond à la structure attendue selon la théorie.

Un autre type de validité, celle reliée à un critère, étudie le lien entre le résultat à un test et le résultat à un critère externe associé au même construit, de manière concomitante (administrations pratiquement en même temps du test et du critère) ou prédictive

(19)

10

(administrations séparées d’un délai important). Le critère peut prendre diverses formes: critère externe, groupes contrastés et autre test. Avec le critère externe, on pourrait par exemple administrer un inventaire d’anxiété et utiliser comme critère une mesure directe et indépendante, soit l’évaluation faite par un clinicien. Avec les groupes contrastés, le critère en tant que tel est la composition du groupe; on veut montrer que le test permet de différencier des groupes sur la base de la variable étudiée. Finalement, avec l’utilisation d’autres tests, on réfère en quelque sorte à ce que plus haut nous avons appelé la validité convergente. On cherche à démontrer la présence d’une corrélation entre le test à valider et un autre test dont la validité est établie ou présumée pour le construit à l’étude.

Instruments de mesure de l’anxiété chez les aînés. La détection des symptômes et des troubles anxieux requiert des outils appropriés pour la clientèle et la problématique. Autant dans un contexte de clinique que de recherche, l'anxiété est principalement évaluée avec des mesures auto-rapportées (Alwahhabi, 2003; Dennis, Boddington, & Funnell, 2007). Celles-ci ne permettent pas de diagnostiquer formellement un trouble anxieux et sont principalement utilisées comme des outils de dépistage et comme un moyen de quantifier la gravité des symptômes (Edelstein et al., 2008). Comme la plupart des outils d'évaluation n'ont pas été créés à l'origine pour les aînés, les cliniciens et chercheurs œuvrant auprès de cette clientèle sont souvent amenés à utiliser des mesures développées pour des populations plus jeunes (Therrien & Hunsley, 2013a). Bien que cette stratégie s'avère économique et permette de comparer les résultats obtenus auprès de différentes cohortes, elle ne permet pas une évaluation adaptée à la population âgée (Stanley & Beck, 2000). L'utilisation d'outils développés spécifiquement pour les aînés est préférable car on base ainsi notre évaluation sur des outils dont les propriétés psychométriques ont été testées auprès de la clientèle d'intérêt (Edelstein & Segal, 2011). On s'assure également que les énoncés sont adaptés, que ce soit en ce qui concerne la formulation des énoncés (par exemple, ceux-ci devraient préférablement être courts et simples) (Wolitzky-Taylor et al., 2010) ou de leur contenu (par exemple, en limitant les énoncés somatiques susceptibles d'être confondus avec une condition médicale) (Alwahhabi, 2003).

Therrien and Hunsley (2012) ont réalisé une recension systématique des écrits afin d’identifier les mesures les plus communément utilisées en recherche pour l’évaluation de l’anxiété chez les aînés. Ils ont noté qu’avec plus de 90 mesures utilisées, il n’y a pas de

(20)

11

consensus clair entre les chercheurs quant à savoir quelles mesures sont les plus appropriées. Ils ont mis en évidence les douze instruments les plus utilisés en recherche dont dix prennent la forme d'un questionnaire auto-rapporté. Parmi les douze mesures les plus utilisées, seulement quatre présentent des propriétés psychométriques suffisamment fortes pour justifier leur utilisation dans l'évaluation de l'anxiété chez les personnes âgées: le Geriatric Anxiety Inventory (GAI; Pachana et al., 2007), le Beck Anxiety Inventory (BAI; Beck, Epstein, Brown, & Steer, 1988), le Penn State Worry Questionnaire (PSWQ; Meyer, Miller, Metzger, & Borkovec, 1990) et le Worry Scale (WS; Wisocki, 1986). Les auteurs précisent que le WS et le GAI devraient être sérieusement considérés par les chercheurs et les cliniciens en raison de leurs propriétés psychométriques. Therrien and Hunsley (2013a) ont réalisé une méta-analyse de généralisation de la fidélité (reliability generalization) pour les mêmes douze mesures. Ce type d'analyse consiste à produire un indice moyen de cohérence interne à partir de coefficients de cohérence interne obtenus de différentes études. Ils sont parvenu à un constat similaire, à savoir que le GAI, le BAI, le PSWQ et le WS présentent une fidélité suffisamment forte pour justifier leur utilisation dans l'évaluation de l'anxiété chez les aînés. Finalement, les auteurs présentent le GAI comme l'outil ayant la plus grande cohérence interne.

Comme Therrien et Hunsley (2012, 2013a) utilisaient dans leurs études des articles datant de 1960 à 2009, ils n'ont pu évaluer le Geriatric Anxiety Scale (GAS; Segal, June, Payne, Coolidge, & Yochim, 2010). Comme le GAI, le GAS est un questionnaire auto-rapporté visant à évaluer les symptômes anxieux spécifiquement chez les personnes âgées. Geriatric Anxiety Inventory. Développé en 2007 par Pachana et ses collaborateurs à partir d’échantillons de personnes âgées de la communauté et d’aînés recevant des soins psychiatriques, le GAI est un questionnaire auto-rapporté visant à évaluer les symptômes anxieux chez les personnes âgées. Les énoncés faisant partie du GAI ont été choisis pour refléter les domaines primaires couverts dans les inventaires existants (par exemple, les craintes, l'humeur anxieuse, les symptômes somatiques de l'anxiété et les méta-inquiétudes, c'est-à-dire les inquiétudes à propos de ses propres inquiétudes). Les auteurs ont prêté une attention particulière pour limiter la confusion entre les symptômes somatiques dus à l'anxiété et ceux relevant d’autres problèmes de santé ou du vieillissement normal. Ils ont donc inclus un minimum d'énoncés somatiques et ont pris soin de les choisir

(21)

12

afin de limiter toute confusion possible. Ils ont également limité la longueur du GAI pour minimiser la fatigue des participants lors de sa complétion. L’instrument a été construit de façon à être facilement compréhensible, avec des énoncés courts ainsi qu’une administration et une cotation simples. Conçu comme un outil de dépistage bref, le GAI compte 20 énoncés répondus positivement ou négativement. Le score maximal est de 20 et le score-frontière recommandé pour le dépistage d’un TAG est de 10/11 tandis que le score de 8/9 sert à identifier d’autres troubles anxieux (Pachana et al., 2007). Le GAI a été traduit en plusieurs langues dont le néerlandais, l’espagnol, le portugais, le français, l’italien, le chinois, le polonais et l’allemand (Pachana & Byrne, 2012). Une version canadienne-française (GAI-FC) est également disponible et a été obtenue par une traduction de la version originale anglaise vérifiée par une traduction inversée (Pachana, 2010).

Bien que le GAI soit un instrument intéressant, son utilisation dans certains contextes, tels que dans des milieux de soins gériatriques aigus, n'est pas pratique considérant sa longueur (Byrne & Pachana, 2011). C'est pour répondre à ce problème qu’une version courte, le GAI Short Form (GAI-SF), a été développée (Byrne & Pachana, 2011). Cet outil est composé de seulement cinq énoncés provenant de la version longue du GAI. Les énoncés ont été choisis de manière à conserver des propriétés discriminantes élevées. Alors que le GAI-SF permet d'identifier correctement 86% des participants atteints d'un TAG, la version longue en identifie 83%. L'outil conserve également la même simplicité que la version longue avec son format de réponse dichotomique. Un score-frontière de 2/3 s'avère optimal pour l'identification du TAG.

Les propriétés psychométriques des différentes versions du GAI sont résumées au Tableau 1. D'abord, les scores totaux moyens obtenus au GAI auprès d'échantillons non cliniques varient entre deux et trois, ce qui représente des résultats assez bas considérant qu'ils pourraient varier jusqu'à 20. Il y a lieu de se questionner à savoir si cela traduit un très faible niveau d'anxiété ou si cela reflète plutôt un effet plancher de la mesure. Yan, Xin, Wang, and Tang (2014) mentionnent d'ailleurs qu'il est probable que l'outil soit moins adapté pour les participants avec de faibles niveaux d'anxiété. En général, les études font ressortir une excellente cohérence interne (α = ,83 à ,97). L'étude réalisée par Johnco, Knight, Tadic, and Wuthrich (2015) avec la version anglaise auprès d'aînés de la communauté et celle de Rozzini et al. (2009) avec la version italienne réalisée auprès

(22)

13

d'aînés ayant un trouble cognitif léger montrent toutefois des indices de cohérence interne plus faibles (α = ,71 et ,76). Les études montrent aussi une bonne fidélité test-retest avec un intervalle d'une à deux semaines (r = ,85 à ,99). La validité convergente, évaluée le plus souvent en relation avec des indices de symptômes anxieux et d’inquiétudes, s’avère faible à forte (r = ,25 à ,86), seulement une minorité des corrélations étant jugées comme faibles. Les corrélations les plus faibles sont généralement issues d'échantillons cliniques ou mixtes. Les études montrent une forte relation entre le GAI et le GAI-SF (r = ,87 à ,93). Le lien entre le GAI et des mesures de symptômes dépressifs s’avère modéré à fort (r = ,42 à ,86). Il ne s’agit pas d’une limite exclusive au GAI; aucune des mesures les plus couramment utilisées pour l’évaluation de l’anxiété chez les aînés n’a montré de preuves suffisantes de la validité discriminante à l'égard des troubles de l'humeur (Therrien & Hunsley, 2012). Enfin, certains auteurs font état de liens entre le résultat total au GAI et certaines variables sociodémographiques. En général, les femmes, les personnes présentant un nombre élevé de conditions médicales et celles qui ont un faible niveau de scolarité obtiennent un résultat total plus élevé.

Concernant la structure factorielle du GAI, Byrne and Pachana (2011) décrivent leur échelle comme étant unidimensionnelle mais ne présentent à cet effet aucun résultat d'analyse factorielle. Cinq autres études ont évalué la structure factorielle du GAI, dont trois qui concluent à la présence d'une structure unidimensionnelle. L'étude réalisée avec la version espagnole du GAI a révélé trois facteurs prenant la forme de symptômes cognitifs, somatiques et relatifs à l’activation physiologique (Márquez-González et al., 2012). Les auteurs soutiennent que leur modèle à trois facteurs correspond davantage à ce qui est retrouvé dans la littérature sur l’anxiété. Il est intéressant de noter que la présence de symptômes somatiques dans le GAI a également été adressée par l'étude sur la version portugaise de l'outil (Ribeiro, Paul, Simoes, & Firmino, 2011). Bien que Ribeiro et al. (2011) aient conclu à l'unidimensionnalité de l'échelle, ils avaient préalablement réalisé une analyse factorielle exploratoire qui avait révélé la présence de deux facteurs. Le second facteur n'incluant que trois énoncés se rapprochait beaucoup du facteur «symptômes somatiques» identifié par Márquez-González et al. qui inclue les trois même énoncés, en plus d'un quatrième. Ribeiro et al. ont modifié ces trois énoncés qui n’étaient selon eux pas bien adaptés culturellement, ce qui a permis d'avoir une échelle unidimensionnelle. Une

(23)

14

étude réalisée avec la version anglaise du GAI auprès d'aînés avec des troubles cognitifs sans démence et d'autres avec une démence a révélé la présence de quatre facteurs: symptômes gastro-intestinaux, activation du système nerveux central, inquiétudes excessives et difficultés en lien avec la prise de décision (Diefenbach, Bragdon, & Blank, 2014). Notons que parmi les six énoncés correspondant au facteur «symptômes gastro-intestinaux» de Diefenbach et al., quatre d'entre eux sont les mêmes que ceux faisant partie du facteur «symptômes somatiques» de l'étude de Marquez-Gonzalez et al. De même, six des huit énoncés du facteur «inquiétudes excessives» font partie du facteur «symptômes cognitifs» de l'étude espagnole.

En ce qui concerne le GAI-SF, les indices de cohérence interne (α = ,61 à ,84), de validité convergente (r = ,48 à ,79) et de fidélité test-retest avec une semaine d'intervalle (r = ,80) sont tous adéquats (Byrne & Pachana, 2011; Daniel, Espirito-Santo, Guadalupe, Silva, & Lemos, 2014; Diefenbach et al., 2014; Gerolimatos, Gregg, & Edelstein, 2013; Johnco et al., 2015). Le lien entre le GAI-SF et une mesure de symptômes dépressifs est plus faible (r = ,37 - ,48) que celui observé pour la version longue (Byrne & Pachana, 2011; Diefenbach et al., 2014; Gerolimatos et al., 2013; Johnco et al., 2015). Concernant la validité factorielle, les analyses conduites avec les versions anglaise et portugaise montrent une structure unidimensionnelle (Daniel et al., 2014; Diefenbach et al., 2014; Johnco et al., 2015).

Avec le GAI, le GAS fait partie des rares instruments qui ont été développés spécifiquement pour évaluer l'anxiété chez les aînés. Le GAS est composé de 30 énoncés dont 25 évaluent différents domaines d'anxiété chez les aînés (cognitif, somatique et affectif) et cinq évaluent davantage des thèmes communs d'inquiétudes. Les énoncés sont répondus sur une échelle variant de 0 (pas du tout) à 3 (toujours). Bien que cet outil présente de manière générale des propriétés psychométriques intéressantes (Segal et al., 2010; Yochim, Mueller, June, & Segal, 2011), son utilisation peut être limitée par son grand nombre d'énoncés et la complexité de son choix de réponse. À l'opposé, la simplicité du GAI rend son utilisation accessible autant pour les aînés de la communauté que ceux ayant des déficits cognitifs. L'absence de score-frontière clairement établi en lien avec une mesure étalon de l'anxiété limite elle aussi l'utilisation du GAS. Bien que l'on présente le GAS comme incluant diverses sous-échelles, ce qui permet de déterminer quels types de

(24)

15

symptômes anxieux s'avèrent les plus touchés, les analyses factorielles opérées concluent à la présence d'un seul facteur (Mueller et al., 2015). Pour ces diverses raisons, nous avons décidé de nous pencher sur la validation du GAI qui fait l'objet d'un très grand engouement international.

Objectifs

Une version canadienne-française du GAI (GAI-FC) est disponible mais n’a pas été validée auprès de cette population. Plus de dix millions de personnes au Canada parlent le français, ce qui représente 29% de la population (Organisation Internationale de la Francophonie, 2014). La plus grande proportion de francophones se trouve au Québec mais on en trouve aussi au Nouveau-Brunswick et en Ontario. Considérant que la version française du GAI n’a pas non plus été validée, la démonstration des qualités psychométriques du GAI-FC, lequel est similaire à cette version, permettrait d’évaluer son utilité sur une plus grande échelle. Effectivement, on compte 27 420 millions de locuteurs français répartis sur plus de 77 pays (Organisation Internationale de la Francophonie, 2014). Comme la construction d’un nouvel instrument de mesure est un processus fastidieux et coûteux, il est avantageux de traduire et valider un instrument déjà existant qui a préalablement fait ses preuves.

L’objectif premier de la présente étude est de tester la validité et la fidélité du GAI-FC et du GAI-GAI-FC-SF auprès de personnes âgées québécoises francophones. Il est attendu que le GAI-FC et le GAI-FC-SF démontreront des propriétés psychométriques adéquates et en congruence avec les résultats des autres études de validation en ce qui a trait à la cohérence interne, la fidélité test-retest et la validité convergente. Une cohérence interne adéquate présenterait selon Hunsley and Mash (2008) un alpha de Cronbach d'au moins ,70. Selon ces mêmes auteurs, une fidélité test-retest adéquate consisterait en un coefficient de Pearson d'au moins ,70 sur un intervalle d'administration de plusieurs jours. La validité convergente sera examinée en fonction des relations avec les symptômes du TAG et les inquiétudes mais aussi des relations avec l’intolérance à l’incertitude (II). Une validité convergente adéquate se traduirait par des corrélations fortes, ce qui, selon les barèmes de Cohen (1988), réfère à une corrélation d'au moins ,50. L'II correspond à une tendance excessive à considérer inacceptable la possibilité qu'un événement négatif se produise et ce, même si la probabilité d'occurrence est faible (Dugas, Gosselin, & Ladouceur, 2001). L’II

(25)

16

est un facteur important dans le TAG mais est aussi associée à d’autres troubles anxieux (Carleton, Collimore, & Asmundson, 2010; Holaway, Heimberg, & Coles, 2006). En ce qui concerne la structure factorielle qui sera également étudiée, nous nous attendons à obtenir, comme la majorité des autres études sur le GAI, une structure unidimensionnelle.

Méthodologie

Ce chapitre est une introduction aux mesures des symptômes anxieux chez les aînés. L’objectif de l'étude a également été énoncé. Le deuxième chapitre est présenté sous forme d'article scientifique et constitue le corps du mémoire doctoral. L’article décrit la problématique et l’objectif de l'étude, la méthodologie utilisée, les résultats et se termine par une discussion. Le troisième chapitre constitue une conclusion générale, discute des forces et des limites de ce mémoire doctoral et propose des avenues pour les recherches futures.

(26)

17 Tableau 1

Études sur les qualités psychométriques du GAI et du GAI-SF

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Version anglaise

Andrew and Dulin (2007)

Aînés de la communauté (Nouvelle-Zélande) N = 208

Âge moyen: 80-84 ans Proportion de femmes: 67,3%

2,72 (4,01) α = ,90 - - - Incapacité

fonctionnelle: r = ,08*

GDS-A: r = ,67*

Cheung (2007) Aînés de la communauté avec

un trouble dépressif majeur dans les deux dernières années (Nouvelle-Zélande)

N = 32

Âge moyen: 75,5 ans Proportion de femmes: 63% 7,59 (6,5) - - GAS: r = ,82* STAI: r = ,69* - - Pachana et al. (2007) Aînés de la communauté (Australie) N = 452

Âge moyen: 71,7 ans

Proportion de femmes: 64,4% 2,3 (3,8) α = ,91 - GADS: r = ,57* STAI-S: r = ,44* BAI: r = ,63* PSWQ: r = ,70* PANAS- négative: r = ,58* - -

(27)

18

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Aînés recevant des services

psychogériatriques (Australie) N = 46

Âge moyen: 78,8 ans Proportion de femmes: 74% 5,22 (5,83) α = ,93 r = ,91* Intervalle d'une semaine STAI-S: r = ,80* GAS: r = ,70* - - Byrne, Pachana, Arnold, Chalk, and Appadurai (2008)

Aînés recevant services d'une clinique de la mémoire (Australie)

N = 100

Âge moyen: 76,9 ans Proportion de femmes: 58% 4,97 (5,32) α = ,92 - NPI anxiety severity: r = ,31* NPI anxiety distress: r = ,32* - GDS: r = ,62* BI : r = -,28* Score des activités de loisir: r = -,32*

Diefenbach, Tolin, Meunier, and Gilliam (2009)

Aînés recevant des soins à domicile (États-Unis) N = 66 (GAI administré à seulement 35 participants) Âge moyen: 76,6 ans

Proportion de femmes: 83,3% 4,63 (5,57) α = ,93 r = ,95* Intervalle d'une à deux semaines GADQ-IV: r = ,65* PSWQ: r = ,79* PSWQ-A: r = ,79* BAI: r = ,61* BMWS: r = ,78* GADSS: r = ,84* GWS: r = ,86* - GDS-A: r = ,79*

Byrne et al. (2010) Aînées de la communauté (Australie)

N = 286

Âge moyen: 71,7 ans Proportion de femmes: 100%

2,33 (4,05) α = ,92 - STAI-S: r = ,58* - NEO-N: r = ,63*

Auto-évaluation de la santé générale: r = -,28*

(28)

19

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Nombre de conditions médicales chroniques: r = ,36* Problème subjectif de sommeil: r = ,43* Fonctionnement subjectif de la mémoire: r = -,19* Yochim et al. (2011)

Aînés de la communauté (États-Unis)

N = 117

Âge moyen: 74,7 ans Proportion de femmes: 62% - - - BAI: r = ,36* GAS: r = ,69* - GDS: r = ,75* BDI-II: r = ,74* Cheung, Patrick, Sullivan, Cooray, and Chang (2012)

Aînés avec une maladie pulmonaire obstructive chronique (Nouvelle-Zélande) N = 55

Âge moyen: 72,7 ans Proportion de femmes: 44%

(29)

20

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Matheson et al.

(2012)

Aînés avec la Maladie de Parkinson (Australie) N = 58

Âge moyen: 66,2 ans Proportion de femmes: 41% 5,03 (6,06) α = ,95 rs = ,99* Intervalle de deux semaines STAI: r = ,69* - - Gerolimatos et al. (2013)

Adultes résidant dans un établissement de soins (États-Unis)

N = 75

Âge moyen: 69,6 ans Proportion de femmes: 52%

7,92 (6,17) α = ,92 - GAI-SF: r = ,89* - GDS-A: r = ,42*

AFABS: r = -,29*

Diefenbach et al. (2014)

Aînés avec une démence légère (États-Unis)

N = 45

Âge moyen: 76,67 ans Proportion de femmes: 55,6 % 5,71 (5,37) α = ,91 - - 4 facteurs: (1) symptômes gastro-intestinaux, GDS: r = ,60* Fonctionnement global: r = ,23 à -,32*

Aînés avec des troubles cognitifs, sans démence (États-Unis)

N = 55

Âge moyen: 70,13 ans Proportion de femmes: 70.9% 5,73 (5,64) α = ,92 - - (2) activation du système nerveux central, (3) inquiétudes excessives et (4) prise de décision

(30)

21

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Aînés sans plainte cognitive

(États-Unis) N = 50

Âge moyen: 69,5 ans Proportion de femmes: 56%

1,42 (2,44) α = ,83 - - - -

Gould et al. (2014) Échantillon total: aînés de la communauté avec ou sans trouble anxieux (États-Unis) N = 74

Âge moyen: 75,2 ans

Proportion de femmes: 57,3% 1,51 (3,07) α = ,89 - BAI: r = ,28* PSWQ: r = ,71* GAS: r = ,60* HAMA: r = ,47* PCL-C: r = ,56* - BDI-II: r = ,49

- Aînés n'ayant pas d'anxiété clinique

n = 67

1,19 (2,42) - - - - -

- Aînés avec un trouble anxieux n = 7

4,57 (6,16) - - - - -

Ball, Lipsius, and Escobar (2015)

Aînés avec un trouble d'anxiété généralisée

(États-Unis) N = 291

Âge moyen: 71,6 ans Proportion de femmes: 78%

14,3 (4,1) α = ,81 - HAMA: r = ,25*

HADS-A: r = ,51*

- HADS-D: r = ,28*

Johnco et al. (2015) Échantillon total: aînés avec problème de santé mentale ou non (Australie)

- α = ,93 - PSWQ-A: r =

,79*

GAI-SF: r = ,93*

(31)

22

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables N = 256

Âge moyen: 67,51 ans Proportion de femmes: 63% - Aînés ayant en concomitance un trouble anxieux et un trouble de l'humeur

n = 197

Âge moyen: 67,5 ans Proportion de femmes: 60% 11,08 (4,86) α = ,85 - PSWQ-A: r = ,64* GAI-SF: r = ,87* 1 facteur GDS: r = ,48* - Aînés de la communauté n = 59

Âge moyen: 67,56 ans Proportion de femmes: 71%

0,58 (1.32) α = ,71 - PSWQ-A: r =

,60*

GAI-SF: r = ,89*

- -

Version anglaise courte (GAI-SF)

Byrne and Pachana (2011)

Aînées de la communauté (Australie)

N = 284

Âge moyen: 72,2 ans Proportion de femmes: 100% - α = ,81 r = ,80* Intervalle d'une semaine GAI: r = ,88* STAI-S: r = ,48* - GDS-A: r = ,37* Gerolimatos et al. (2013)

Adultes résidant dans un établissement de soins (États-Unis)

2,23 (1,72) α = ,73 - GAI: r = ,89* - GDS-A: r = ,40*

(32)

23

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables N = 75

Âge moyen: 69,6 ans Proportion de femmes: 52% Diefenbach et al.

(2014)

Échantillon total: aînés consultant une clinique externe de la mémoire et aînés de la communauté (États-Unis) N = 150

- - - -

- Aînés avec une démence légère

n = 45

Âge moyen: 76,67 ans Proportion de femmes: 55,6 %

2,09 (1,81) α = ,77 - - 1 facteur GDS: r = ,48*

Fonctionnement global: r = -,25* - Aînés avec des troubles

cognitifs, sans démence n = 55

Âge moyen: 70,13 ans Proportion de femmes: 70,9%

2,05 (1,85) α = ,80 - -

- Aînés sans plainte cognitive n = 50

Âge moyen: 69,5 ans Proportion de femmes: 56%

0,56 (0,99) α = ,61 - - - -

Johnco et al. (2015) Échantillon total: aînés avec problème de santé mentale ou non (Australie)

- α = ,84 - PSWQ-A: r =

,79*

GAI: r = ,93*

(33)

24

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables N = 256

Âge moyen: 67,51 ans Proportion de femmes: 63% - Aînés ayant en concomitance un trouble anxieux et un trouble de l'humeur

n = 197

Âge moyen: 67,5 ans Proportion de femmes: 60% 3,46 (1.48) α = ,67 - PSWQ-A: r = ,64* GAI: r = ,87* 1 facteur GDS: r = ,37* - Aînés de la communauté n = 59

Âge moyen: 67,56 ans Proportion de femmes: 71% 0,17 (0,62) α = ,72 - PSWQ-A: r = ,56* GAI: r = ,89* - - Version brésilienne-portugaise (GAI-BR) Massena, de Araújo, Pachana, Laks, and de Pádua (2015)

Aînés de la communauté et aînés recevant des soins psychogériatriques (Brésil) N = 72

Âge moyen: 72,2 ans Proportion de femmes: 82% 8,77 (non disponible) α = ,91 r = ,85* Intervalle d'une semaine BAI: r = ,68* STAI: r = ,61* STAI-T: r = ,55* STAI-S: r = ,28* - GDS-A: r = ,70* Niveau d'éducation: r = -,47* Individus avec revenus plus élevés on un score au GAI plus élevé

(34)

25

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Version chinoise

(GAI-CV)

Yan et al. (2014) Aînés de la communauté (Beijing)

N = 1047

Âge moyen: 70,83 ans Proportion de femmes: 59,4%

2,17 (4,19) α = ,94 - SAS: r = ,52*

BAI: r = ,56*

1 facteur Femmes ont un score au GAI plus élevé

Sévérité de l'anxiété diffère entre les 60 à 69 ans et les 70 à 79 ans. Pas de résultat quant à savoir lequel vit plus d'anxiété

Personnes avec une condition chronique sont plus anxieuses que celles qui n'en ont pas Version espagnole Marquez-Gonzalez, Losada, Fernandez-Fernandez, and Pachana (2012) Aînés de la communauté (Espagne) N = 302

Âge moyen: 71,7 ans

Proportion de femmes: 75,5% Femmes: 8,30 (5,62) Hommes: 6,43 (6,12) α = ,91 - - 3 facteurs: symptômes (1) cognitif, (2) somatique et CES-D: r = ,56* RRS-reduced version (rumination): r = ,55* AAQ (évitement): r

(35)

26

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables (3) d'activation physiologiq ue = ,39* ERQ (suppression): r = ,17* Sexe: t = 4,42* - Les femmes ont un score plus élevé au GAI: t = 2,42* Nombre d’années d’étude: r = -,15* Version italienne

Rozzini et al. (2009) Échantillon total: aînés avec un trouble cognitif léger (Italie) N = 57

Âge moyen: 71,2 ans Proportion de femmes: 56% - α = ,76 r = ,86* Intervalle d'une semaine ASI: r = ,85* - -

- Aînés avec anxiété (score de 10 et + au GAI)

n = 44

Âge moyen: 69 ans

Proportion de femmes: 62%

11,5 (1,2) - - - - -

- Aînés avec moindre anxiété (score de 9 et - au GAI) n = 13

Âge moyen: 71,8 ans Proportion de femmes: 55%

(36)

27

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables Version portugaise

(GAI-PT)

Ribeiro et al. (2011) Échantillons total: aînés avec ou sans un diagnostic (Portugal) N = 217 - α = ,96 - STAI: r = ,63* 1 facteur GDS: r = ,86* GHQ: r = ,76* - Aînés de la communauté N = 152

Âge moyen: 73,9 ans

Proportion de femmes: 56,6% - α = ,97 ICC = ,99* Intervalle de deux semaines - 1 facteur - - Avec détresse psychologique n = 92 16,3 (4,9) - - - - - - Sans détresse psychologique n = 60 4,1 (5,4) - - - - -

- Aînés recevant des services psychogériatriques:

- Diagnostic de dépression n = 32

Âge moyen: 70,5 ans Proportion de femmes: 71,9%

(37)

28

Version du GAI Échantillon Score total

M (ÉT) Cohérence interne Fidélité test-retest Validité convergente Structure factorielle

Lien entre GAI et autres variables - Diagnostic de trouble

anxieux n = 23

Âge moyen: 72,3 ans Proportion de femmes: 47,8% Avec trouble anxieux (n = 15): 14,8 (4) Avec TAG (n = 8): 16,1 (4,7) - - - - - - Diagnostic de Maladie d'Alzheimer n = 10

Âge moyen: 74,6 ans Proportion de femmes: 80%

11,9 (5,7) - - - - -

Version portugaise courte

Daniel et al. (2014) Aînés résidant en institution (Portugal)

N = 932

Âge moyen: 65-92 ans Proportion de femmes: 73,4%

- α = ,77 - - 1 facteur -

Note. AAQ = Acceptance and Action Questionnaire; AFABS = Adult Functional Adaptive Behavior Scale; ASI = Anxiety Inventory Status; BAI = Beck Anxiety Inventory; BDI-II= Beck Depression Inventory- II; BI= Barthel Index; BMWS = Brief Measure of Worry Severity; CES-D = Center for Epidemiological Studies - Depression scale; ERQ = suppression factor of the Emotion Regulation Questionnaire; GADQ-IV: Generalized Anxiety Disorder Questionnaire for DSM-IV; GADS = Goldberg Anxiety and Depression Scale; GADSS = Generalized Anxiety Disorder Severity Scale; GAI = Geriatric Anxiety Inventory; GAI-SF = Geriatric Anxiety Inventory- Short Form; GAS = Geriatric anxiety scale; GDS-A = Geriatric Depression Scale-Abbreviated; GDS = Geriatric depression scale; GHQ = General Health Questionnaire; GWS = Geriatric Worry Scale; HAMA = Hamilton Anxiety Scale;

(38)

29

HADS-A = Hospital Anxiety and Depression Scale - Anxiety Scale; HADS-D = Hospital Anxiety and Depression Scale - Depression Scale; ICC = Coefficient de corrélation intra-classe; NEO-N = NEO Five-Factor Inventory- neuroticism; NPI = Neuropsychiatric Inventory; PANAS = Positive and Negative Affect Schedule; PCL-C = Posttraumatic stress disorder checklist-civilian version; PSWQ-A = Penn State Worry Questionnaire-Abbreviated; PSWQ = Penn State Worry Questionnaire; RRS-reduced version = short version of the Ruminative Responses Scale; SAS = Self-Rating Anxiety Scale; STAI = State-Trait Anxiety Inventory; STAI-S = State-Trait Anxiety Inventory-subscale state; STAI-T = State-Trait Anxiety Inventory-subscale trait. * p < ,05

(39)

30

Chapitre 2: Article «Qualités psychométriques de la version canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory»

(40)

31

Qualités psychométriques de la version canadienne-française du Geriatric Anxiety Inventory

Alexandra Champagne, B.A., candidate au doctorat en psychologie 1

Philippe Landreville, Ph.D. 1, 2

Patrick Gosselin, Ph.D. 3, 4

Pierre-Hugues Carmichael, M.Sc. 2

1 École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada 2 Centre de recherche du CHU de Québec, Québec, Canada

3 Département de psychologie, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Canada 4 Institut universitaire de première ligne en santé et services sociaux – Centre intégré

universitaire en santé et services sociaux de l'Estrie - CHUS (CIUSSS de l'Estrie- CHUS), Sherbrooke, Canada

Toute correspondance concernant cet article doit être adressée à Philippe Landreville, Ph.D., École de psychologie, Université Laval, Pavillon Félix-Antoine-Savard, 2325, rue des Bibliothèques, Québec, QC, G1V 0A6, Canada. Numéro de téléphone : 418 656-2131, poste 3024. Télécopieur: 418 656-3646. Courrier électronique: philippe.landreville@psy.ulaval.ca

(41)

32 Résumé

Contexte: Afin de pallier au manque d’outils de dépistage efficaces et adaptés à la population âgée, le Geriatric Anxiety Inventory (GAI) et une forme courte (GAI-SF) ont été développés pour évaluer la sévérité des symptômes anxieux chez les aînés. La présente étude cherchait à évaluer les propriétés psychométriques de la version canadienne-française du GAI dans sa forme complète (GAI-FC) et courte (GAI-FC-SF) auprès de la population âgée québécoise francophone.

Méthode: Trois cent trente et une personnes de 65 ans et plus vivant dans la communauté ont participé à cette étude.

Résultats: Les propriétés psychométriques s'avèrent satisfaisantes pour le GAI-FC et le GAI-FC-SF avec, respectivement, une cohérence interne satisfaisante (α = ,94 et ,83), une validité convergente adéquate (r = ,50 à ,86 avec des instruments de mesure évaluant des concepts similaires ou reliés à l’anxiété), une bonne fidélité test-retest (r = ,89 et ,85) ainsi qu'une structure unifactorielle.

Conclusion: Les résultats de cette étude appuient l'utilisation du GAI-FC et du GAI-FC-SF dans l'évaluation de l'anxiété chez les aînés québécois. Le GAI-FC-SF semble une alternative intéressante au GAI-FC comme outil de dépistage lorsque le temps disponible pour l'évaluation est limité.

Mots-clés: Geriatric Anxiety Inventory, instrument d'évaluation, aînés, anxiété, trouble anxieux.

(42)

33 Introduction

Les troubles anxieux sont très répandus chez les personnes âgées. Une recension des écrits montre que la prévalence des troubles et des symptômes anxieux varie, respectivement, de 1,2% à 15% et de 15% à 52,3% chez les personnes âgées vivant dans la communauté (Bryant et al., 2008). Non seulement les symptômes et troubles anxieux touchent beaucoup de personnes mais ils génèrent également des conséquences importantes comme une augmentation de l'invalidité et une diminution de la qualité de vie (De Beurs et al., 1999). Considérant ceci, le traitement d'une telle problématique devient un enjeu important. Or, bien que des traitements soient disponibles et connus comme efficaces, la plupart des aînés ayant un trouble anxieux ne sont jamais identifiés et ne reçoivent donc aucun traitement (Schuurmans & van Balkom, 2011). Il y a donc lieu de penser que les étapes du dépistage et de l’évaluation de l'anxiété chez cette clientèle représentent des tâches ardues. Ceci s'explique, entre autres, par le fait que les symptômes anxieux peuvent être confondus avec des symptômes associés à d'autres problèmes de santé ou aux effets secondaires d'une médication, par l'expérience de l'anxiété qui diffère de celle des jeunes adultes, par la difficulté à se souvenir des symptômes vécus, par la minimisation de ceux-ci ou encore par la perception des symptômes comme faisant partie de la personnalité (Schuurmans & van Balkom, 2011). On peut aussi s’interroger sur l’utilité des instruments de mesure et de dépistage de l’anxiété, dont la plupart n’ont pas été développés pour une population âgée. Therrien et Hunsley (2012) ont montré que parmi les mesures les plus utilisées en recherche pour évaluer l'anxiété chez les aînés, seulement une minorité possèdent des propriétés psychométriques suffisamment fortes pour justifier leur utilisation auprès de cette clientèle.

Pachana et ses collaborateurs (2007) ont développé une de ces mesures, le Geriatric Anxiety Inventory (GAI), un questionnaire auto-rapporté visant à évaluer les symptômes anxieux chez les personnes âgées. Le GAI a été développé afin de répondre au besoin d'une échelle accessible pour une utilisation quotidienne dans de multiples contextes (par exemple, cliniques ambulatoires, salles d'hospitalisation, services à domicile) (Byrne et al., 2010). Les énoncés du GAI ont été choisis pour refléter les domaines primaires couverts dans les inventaires existants (par exemple, les craintes et l'humeur anxieuse) et l’outil comporte des caractéristiques pertinentes pour l'utilisation avec des aînés comme sa

Références

Documents relatifs

Evidence for whether or not these rates mean that the postpartum period is a time of elevated risk for mental health concerns compared to other times in women’s lives is equivocal,

Another indicator of a progressive change in the processing of chemosensory social signals over the course of pregnancy is, that while both groups of pregnant women display

The (+) and ( ) phases of the Ising model on the Bethe lattice { the translation invariant states  + and  { are known to be extremal below the.. critical temperature

The fluctuation theorem we discuss includes large deviation bounds and the central limit theorem for individual entropic fluxes, as well as linear response formulae and

The Amsterdam Preoperative Anxiety and Information Scale (APAIS) is a self-report questionnaire comprising six questions that have been developed and validated to evaluate

These three technologies were integrated in a new open-source image navigation and display software called OsiriX allowing for manipulation and communication of multi- modality

Learners who experience text anxiety consider the foreign language process and especially oral production, as a threatening situation, rather than an opportunity to

State anxiety was measured using the Competitive State Anxiety Inventory-2 (Martens, Burton, Vealey, Bump, &amp; Smith, 1990) which has 27-items, with nine items in each of the