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Submitted on 26 Aug 2020
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Aperçu sur l’occupation du sol à
Villeneuve-Saint-Germain (Aisne) à La Tène tardive
Jean Debord, Bruno Robert
To cite this version:
Jean Debord, Bruno Robert. Aperçu sur l’occupation du sol à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne) à La Tène tardive. Bulletin de l’Association française pour l’étude de l’âge du fer, AFEAF, 1986, 4, pp.15-20. �hal-02922957�
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APERCU SUR L'OCCUPATION DU SOL
A VILLENEUVE-SAINT-GERMAIN (AJSNEJ
A LA TENE TARDIVE
Le projet de mise à grand gabarit du cours de l'Aisne, l'exploitation intensive des ballastières, la réalisation d'un lotissement et d'un parc de loisirs sont
à
l'origine des fouilles de sauvetages qui se sont déroulées de 1973 à 1984 à Villeneuve-Saint-Germain (Aisne) et dont l'emplacement a été déterminé en .fonction des menaces de destruction . Ces "sauvetages programmés" ont permi l'exploration d'environ 2,5 ha. Cette superficie reste ponctuelle par rapport aux 70 ha enclos dans le méandre (dont une vingtaine, non inondables, ont connu une occupation très denseà
la Tène tardive), mais elle est cependant suffiS<Jnte pour faire apparaitre une partition du site en zones d'activités différentes. L'équipe de l'URA 12 du CNRS s'est attachée particulièrement à l'étude d'un secteur d'habitations tandis que l'équipe de bénévolesfouillant sous la responsabilité de J. DEBORD étudiait le système de fortification, les fossés de partition (?), la zone artisanale et ce qui apparait comme étant vraisembla-blement une zone d'activités agricoles.
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ortificaUon~oupant le méandre à la base, elle détermine, avec la rivière, une enceinte 15
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Villeneuve-Saint-Germain.
Plan· du site avec l'emplacement
de 70 ha. Des observations en ballastière effectuées en 1974, Wl sondage sur la face
inteme du rempart en 1983 et une fouille de sauvetage urgent en 1984 permettent
d'avoir une bonne idée de cet ensemble. On trouve du sud vers le nord, un premier fossé (A) d'Wte largeur de 9 m env!ron pour 2 m de profondeur. 11 à 12 m le séparent d'un second fossé (BJ large de 18 m pour Wle profondeur de 3,4 m environ, L'étude
du remplissage montre qu'Wte levée de terre séparait ces deu.x fossés. A une vingtaine de mètres au nord du fossé B se trouvait l'axe du rempart qui est maintenant presque totalement arasé. Il n'en demeure que 0,80 m au point le plus élevé. La découverte,
dans les éboulis de 2 grandes chevilles en fer ainsi que de pierres de parement
groS!ière-ment équarries et comportant des encoches destinées au passage de poutres montre
que nous avons à faire à un rempart à poutrage apparenté au type "murus galllcus".
AucW1 élément n'ayant été retrouvé en place, il n'est pas possible d'apporter plus
de précisions. On peut suppo~~ .. que les rn'1tériau.x extraits lors du creusement du
grand fossé ont servi à l'édification du rempart qui en serait ainsi l'image inversée.
Le matériel, relativement abondant et bien daté, trouvé tant dans le fond des fossés
que dans les éboulis de la face interne, correspond à celui trouvé habituellement
sur le site et permet de situ.er la construction de cet ouvrage postérieurement à la conquête. Se pose alors la question de savoir pourquoi une telle enceinte fut édifiée après la guerre alors que rien ne parait la justifier. ll semblerait que les remparts qui entourent les "Villes" gauloises n'avaient pas toujours une fonction déf ensiw mais
étaient: des ouvrages de prestige, une agglomération importante se dewnt d'avoir
une enceinte imposante témoignant de sa richesse, de son pouvoir politique et religieux,
de son rôle économique.
2) Les fossés de partition (?)
La mise en évidence de 4 fossés qui s'étendent sur plusieurs centaines de mètres et convergent vers un même point, tendrait à confirmer cette hypothèse de constructions de prestige. Il s'qgit de fossés disposés perpendiculairement. Ils sont
bordés de part et d'autre, par 2 rangées de poteaux qui forment çinsi des travées
de 4 régulièrement espa cées de 2,40 / 2,50 m. L'espacement régulier des poteaux,
leur diamètre relativement important (25 / 30 cm) supposent un ensemble construit
et couvert, ce que semble confirmer la présence dans le remplissage d'une couche
grise très argileuse qui pourrait provenir de la décomposition ~e parois recouvertes
de torchis. Ces fossés pourraient marquer u11e partition du site en zone d'activftés différente s. Toutefois, cette fonction de partition reste à confirmer.
3) Le secteur artbanal
Le pointage sur plan de certains t)'Pes d'objets caractéristiques montre très
nettement des zones d'activités différenciée s et permet de localiser avec· une assez
grande précision, par exemple, le secteur de l'atelier monétaire, celui des bronziers une zone de fabrication des rouelles ou bien encore une ;ooe dfactivlté da. nollot 0-10
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Villeneuve-Saint-Gennain.
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Plan du secteur
d'habitat.
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Plutôt que situ ée plus spécia;ement dans l'un des quadrants déterminés par les ,~,;.·:,..:.-;,
comme nous l'avions d'otiord imaginé, ces activités artisanales semblent se répartir
tout ou long des fossés.
4) Les activités agricoles
Les décapages effectués dans la zone la plus proche du rempart ont fait
apparaitre de grands bâtiments divisés en cellules de 4m X 4m ou de 6m X 6m. Des
alignements de poteaux situés parallèlement à l'un des grands côtés évoquent la présence
d'une "galerie façade". Ces bâtiments, qui préfigurent les grandes Villas gallo romaines,
pourraient être_ fnterprêtés comme des bâtiments
à
vocation u1:1,-tcoie. Cette interprétationse trouve renforcée par la présence de grandes fasses
à
remplissage graveleux trèspauvres en mobilier, contrairement aux structures habituelles au site.
n
s'agit d'ensemblede fosses sécantes, parfois disposées tn chapelets. Quand elles · contiennent un peu
de céramique, il s'agf t toujours de teSSON très fragm·3ntés et usés. Ces structur es
sont restees ouvertes longtemps et se sont comblées naturellement
à
la suite des.
pluies et des inondations. Il pourratt s'agir d'excavations à usage agricole telles que
celles mises au Jour par les archéologues anglais, notamment celles définies par G.
BERSU dans sa publication des fouilles du Little Woodbury en 1939 (The Prehistoric
Society, n°2, 1940). A une époque récente de telles fosses étaient encore utilisées
dpns le Nord de l'Ecosse pour vanner le blé à la saison des moissons.
S) Le secteur d'habitations
Situé dans la partie Sud-Est des fossés en croix, il présente le plan d'une
organisation stricte d'ilots d'habitations. Ceux-cf s'organisent selon un découpage
parcellaire orienté Nord-Sud et Est-Ouest à l'intérieur duquel s'intercalent des ensembles
d'environ 1500 m• délimités par des enclos en bots. Chaque enclos renferme wte unité
domestique comprenant un bâtiment d'habitation.
Autour de la maison sont disposées lea structures amexes qui s'intègrent
dans le fonctionnement inteme de l'habitation : puits, greniers, silos, petits enclos,
ainsi que des bâtiments secondalrea : caves ou granges; hangars où étables. La typologie
des structurel excavées va permettre de cemer davantage la fonction primaire de
certaines fosses. Quant à l'étude de leur remplissage ainsi que celle des rejets et
de leur répartition spatiale, elle offre peu à peu une metlleùre compréhension de
l'activité domestique. La répartition de la céramique par nombre de fragments nous
montre une concentration• des rejets aux alentours proches del maisons. La rareté
des monnaies, la répartition des amphores, en faible proportion et très fragmentées,
démontrent l'absence d'activité commerciale dans ce secteur. La répartition des
creusets, des moules à alvéoles et des déchets métalliques · démontre quant à elle
l'absence d'activité commerciale dans ce secteur. La répartttfon des creusets, des
moules à alvéoles et des déchets métalliques démontre quand
à
elle l'absence d'activitémétallurgique. C'est pourquoi au regard des structures présentes dans ce secteur
et de la répartition spatiale ainsi que de l'analyse quantitative nous optons pour
20
Conclu.,ion
Le site de Villeneuve-Saint -Germain offre à la seconde moitié du 1er siècle avant J-C., les critères d'un urbanisme gaulois révélé par le choix de l'implantation,
la présence d'un rempart peut-être apparenté au type "Murus Gallicus", la quasi absence
de matériel romain. L'analyse
en
cours devrait permettre de mieux les préciser.Jean DEBORD et Bnm.o ROBERT
L'AGE DU FER EN PAYS SEGUSIAVE
Recherche en cours
Dans le précédent bulletin de l'Association (n°3) nous avions présenté les
travaux engagés en 1984 dans le département de la Loire, dans le cadre d'un programme
de Recherches concernant l'étude de l'implantation et de l'évolution de l'habitat
et de la société l'Age du Fer en PG)! séguslave.
Après l'étude d'ensemble de l'oppidum du Crêt Châtelard, et la fouille de
sauvetage de la nécropole gauloise de Feurs, nos travau.r de terrain ont porté en 1985 sur l'oppidum de Joeuvres (prospections et relevés topographiques).
A - SITUTATION DE L'OPPIDUM BT TRAVAUX ANTERIEURS
Le site de Joeuvres est localisé
à
la limite sud de la plaine du RoaMais, à une quinzaine de kilomètres du site ·de plaine de RoaMe.n
occupe un plateau protégé sur trois faces par des pentes abruptes et surplombant le fleuve, sur la rive droite ((tg. 1).Le site est coMu depui3 le siècle. dernier par diverses. découvertes fortuites et par le dispositif de déf e'fl3e (butte et {OS3é) qui le protège 3Ur son seul côté accessible.
Dès les amées 1880 il est identifié comme un oppidum.
Un article rédigé en 1889 (E. JEANNEZ) mentlOMe par ailleurs des trovaux
effectués dans la butte à l'est du site, qui auraient permis de constater que cette
butte est en gronde partie artificielle et prolongée au nord par U1J rempart en pierres. Par ailleurs, dans son Manuel, DECHELETTE retient l'hypothèse d'un site celtique fortifié puisque Joeuvres fait partie de la liste des sites à fortification gauloise
du département de la Loire (T. III, p. 947).
Plus récemment, de 1951