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G. Gasparotto (ed.), Isidoro di Siviglia, Etimologie libro XIII De mundo et partibus

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CHRONIQUES ET COMPTES RENDUS 305

pentamètre semble corrompu, et je serais tenté de le rectifier ainsi : « ...ad quos, / discit qui doceat, dicere quisque uelit », avec un jeu sur discere/docere/dicere. Mais il se peut qu’une future identification de la source condamne cette hypothèse de travail.

— t. 2, p. 12-3, 173-4 : «Exultabit Spiritus tuus in deo salutari tuo, uescans {coni. G. Dinkova-Bruun, uacans uel uocans codices) et uidens quam suauis est dominus ». L’éditrice a cherché à renforcer le parallèle - indiscutable - avec Ps 33, 9 : « Gustate et uidete quoniam suauis est dominus ». Mais uescans pour uescens est un barba­ risme. La leçon correcte est uacans, qui, associé à uidens, fait écho à Ps 45, 11 : « Vacate et uidete quoniam ego sum deus ».

— t. 2, p. 190 v. 853 : « Certat atrox canis (coni. G. D.-B., cane codd.), sed prolato pane canina / reprimit ora Petrus... ». La correction viole la métrique. Cane est acceptable, avec valeur d’ablatif de moyen.

— t. 2, p. 215 v. 1601 : l’adjectif signifiant ‘de Nîmes’ est normalement Nemausensem, non Nemansensem.

— t. 2, p. 254 v. 845-8 : « Eius tristicia (leticia O) nil tristius esse uidet / leticiaque (coni. G. D.-B., tristiciaque BO) sua lecius esse nichil. / Iste loquendo silet loquiturque silente, nec eius / pes citus aut tardus, sed moderatus erat». Ce passage est fondé sur des commutationes (ou antimetabolai), reposant elles-mêmes sur des oxymores (loquendo silet, loquitur silente). Le premier distique doit donc être lu ainsi : « Eius leticia nil tristius esse uidet / tristiciaque sua lecius esse nichil ». Le modèle en prose du poète, c ’est-à-dire la Vita Maurilii XXVIII 141 (BHL 5731, éd. B. Krusch, dans MGH, Auct. ant., IV/2, p. 100) s’inspirait de Jérôme, Epist. 24, 5 : «Nihil illius seue- ritate iocundius, nihil iocunditate seuerius, nihil risu tristius, nihil tristitia suauius... Sermo silens et silentium loquens, nec citus nec tardus incessus... »

Mais il serait injuste de terminer sur des critiques. La tâche de publication était parti­ culièrement difficile: certains textes étaient transmis par un seul manuscrit ; d’autres étaient remplis de petites macules. Les éditeurs ont dû intervenir des centaines de fois, avec compétence et, dans l’immense majorité des cas, à bon escient.

François D o l b e a u

Isidoro di Siviglia, Etimologie libro XIII De mundo et partibus. Edizione, traduzione e commento a cura di G . Gasparotto, Paris : Les Belles Lettres, 2004 (Auteurs latins du Moyen Age), x l iii-1 8 6 p.

Le savoir ne se construit évidemment pas de façon cumulative ; il y a des modifica­ tions dans les questionnements et des changements dans les méthodes. Mais un autre phénomène intervient parfois de façon subreptice, qui peut aboutir à une diminution du stock des connaissances. Il arrive en effet qu’une partie des acquis scientifiques d’une époque se perde par incurie et, lorsque des travaux d’édition sont construits sur de telles bases et qu’ils présentent par ailleurs les signes extérieurs - rhétoriques - de la scienti­ fiche, le risque est fort qu’ils entraînent une régression définitive. C’est le cas de l’édi­ tion récente du livre XIII des Étymologies dans lequel Isidore de Séville, associant cosmographie et géographie, traite en 22 chapitres de l’univers, des cieux et des météores, enfin des eaux terrestres.

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Écartons d’emblée quelques erreurs et interprétations abusives. Des présupposés anachroniques empêchent de comprendre les caractères spécifiques de la « géographie » isidorienne (les deux ouvrages généraux cités en passant sur cette question sont périmés). Ainsi, les notions connexes de «continent» (p. xx et passim ) et de «globe terraqué» (n. 213, p. 97), élaborées au X V Ie siècle, ne sauraient s’appliquer durant l’An­

tiquité et le haut Moyen Age où dominait sans partage la théorie des éléments emboîtés dans des sphères distinctes et contiguës. Contrairement à ce qui est affirmé, les climata ne se définissent pas comme les « inclinaisons du ciel-univers dans les quatre versants correspondant aux quatre points cardinaux » ; ils ne sont pas non plus devenus « par la suite chacune des sept zones du ciel et de terre ferme dans lesquelles, selon le système ptoléméen, était divisé notre hémisphère» (n. 10, p. 9) *. Enfin, interpréter «dextra celi altiora sunt, pressa austri» (XIII, 5, 5) comme un effet de la « simbologia cristiana », les lieux élevés étant le ciel, séjour des élus, et les lieux inférieurs l ’enfer, séjour des damnés (n. 59, p. 30), relève de la surinterprétation, alors même que le contexte est purement factuel et technique, sans aucun des commentaires allégoriques qui accompagnent les données physiques et astronomiques exposées dans le D e natura rerum. Il y a là un écho déformé - sans doute par l’école et ses procédés, manuels, gloses, etc. - des considéra­ tions exprimées par Aristote dans le De caelo II, 2, en critique des pythagoriciens.

I. Du point de vue textuel, on note quelques problèmes plus ou moins graves. En 13, 3 in Chio, leçon du seul K, est choisi en face de Cio, alors que la source traite de l’île de Cea (gr. Kéœç ; lat. Cea, Ceos, Cia), proche de l’Eubée, et non pas de l ’île de Chio. En 13, 5, la leçon du seul Y Linus est de même choisie, sans doute parce que la source, Pline, offre linus (mais avec des leçons lemus, le//mus, le inus). En 13, 7, c ’est encore la leçon des éditions de Pline Marsyas qui est préférée, en dépit du m arsidae de la plupart des témoins. En revanche, en 16, 3, peruium est préféré à breuius ou peruius (Lindsay) « pour la concordance avec mare peu avant » ; mais la source alléguée a breuis, en sorte que l’on ne saisit pas la raison d’un tel choix. En 17, 3 ob hoc de Lindsay devient ob hoc etiam sans qu’il en soit donné de justification. Même observation pour 17, 4 duo sinus : duos sinus Lindsay et, semble-t-il, les mss ; 19, 2 quod : quos Lindsay. En 20, 3, la possibilité d’accueillir motas au lieu de motus devrait être examinée. 20, 17 et 29 Orontem et uocauerunt sont discutables au vu de la source (non identifiée) de l’un et l’autre de ces passages (Hégésippe 3, 5 orientem ; Hier. Galat. 2, 1 locauerunt). Termi­ nons par un étrange «fons... altera» (13, 5).

II. Le défaut le plus grave de cette édition touche à l’identification des sources. Dans un ouvrage publié il y a près d’un siècle sous le titre on ne peut plus clair D ie historisch­ geographischen Quellen in den Etymologiae des Isidorus von Sevilla, un valeureux philologue avait mené ce travail de façon détaillée et dans la plupart des cas convain­ cante pour Etym. IX, 2, XIII, 12-22, XIV, 1-9 et XV, 1. En deux volumes parus à Berlin en 1912-1913 dans la collection «Quellen und Forschungen zur alten Geschichte und Geographie », H. Philipp procurait plus que ne l’indiquait ce titre, sans sacrifier aucune­ ment aux excès de la Quellenforschung. On y trouve en effet, en premier lieu, une étude précise de Y Arbeitweise d’Isidore en ces matières, suivie d’un long exposé sur les

1 Climata vient de kleino, et désigne l’inclinaison de chaque lieu par rapport à la ligne équi­ noxiale, autrement dit la latitude (mais le concept est évidemment différent) ; les climata, zones parallèles à l’équateur où la durée moyenne du jour le plus long est identique, ne s’étendent pas sur tout l’hémisphère. Il suffit de renvoyer à E. H o n ig m a n n , Die sieben KÀijuaxa und die nôÀeiç ênicrrjfioi, Eine Untersuchung zur Geschichte der Geographie und Astrologie im Altertum und Mittelalter, Heidelberg, 1929 - non cité dans l’édition.

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CHRONIQUES ET COMPTES RENDUS 307

sources : textes patristiques, recueils de gloses à Virgile, à Lucain et à S tace, prosateurs et poètes latins. Le contenu du deuxième volume est organisé en deux colonnes : à gauche, le texte ; à droite, les « Quellen und Parallelstellen ». Cette présentation a l’avan­ tage de la clarté et de l’économie : en ces matières techniques où les auteurs se répètent les uns les autres, on saisit d’un seul coup d’œil les éléments permettant d’affirmer avec un degré raisonnable de certitude qu’Isidore a bien utilisé tel texte plutôt que tel autre ; on mesure la nature et l’ampleur de ses interventions ; en un mot, on a les moyens de percevoir dans le détail sa méthode de travail et ses intentions.

Cet ouvrage, mentionné par J. Fontaine2 et dont, sur quelques points, j ’avais signalé l’utilité dans une note à propos de l’édition du livre IX parue dans la même collection en 1984 3, est inconnu de l’éditeur qui se borne à rappeler qu’«une bonne partie des indications relatives à l’œuvre tout entière, accumulées durant dix siècles, avait déjà été rassemblée dans l’édition Grial » de 1599 (p. xxxvi). Cet oubli, associé à des choix méthodologiques contestables, a conduit à des erreurs en grand nombre.

La façon dont la question des sources a été abordée ne laisse pas d’étonner. Le décompte des « emprunts » est effectué dans l’introduction d’une façon peu rigoureuse, ce qui traduit sans doute une incertitude, compréhensible à l’examen de la méthode qui a présidé à leur identification4. En effet, l’apparat des sources est présenté d’une façon inhabituelle, dans des notes généralement très longues. Un texte précis est rarement indiqué comme source directe, objet des réflexions et des interventions d’Isidore. A la place, des énumérations de noms et des citations de plusieurs lignes, sur le modèle : « Ne parlano, oltre a Plinio, anche, per citare alcuni nomi [au nombre de dix]... » (n. 257, p. 122). Ces citations impertinentes sont fréquemment liées par des appréciations inutiles (« illuminante », « notevole », etc. ; ainsi, à propos du fleuve Araxe : « Ne parlano i poeti... Di esso, S trab. ... Plin. ... Suggestivo il quadretto di Mela... Isidoro a come fonte diretta Serv. ... La sua irruenza viene evidenziata bene da Curt. ... » (n. 287, p. 145). L’éditeur apprécie ces centons, qui n’auraient d’intérêt que s’ils étaient exhaustifs mais qui sont nécessairement incomplets, et que d’ailleurs tout utilisateur de VOnomasticon de Porcellini peut rassembler aisément à sa guise, sans même parler des bases de données électroniques. Dans de nombreux cas, la source certaine n’ayant pas été identi­ fiée, cela aboutit à des conjectures et des rapprochements scurriles : par exemple, à propos du fleuve Hydaspe qui court vers l’orient, l’éditeur note : « Lucano osserva ciò, non per l’Idaspe, ma per il Gange », n. 283, p. 143). Il arrive que la source réelle ne soit pas signalée, alors même qu’elle gît inidentifiée comme telle dans ces parallèles complaisamment recopiés.

2 II relevait « les résultats difficilement améliorables » de ce « bel exemple de démontage minu­ tieux des sources » (Isidore de Séville et la culture classique dans l'Espagne wisigothique, t. I, Paris, 1953, p. 12, 17). Peut-être l’oubli est-il dû au fait que l’objet de cet ouvrage était défini par J. Fontaine comme les seuls livres XIV et XV.

3 « Isidorus Hispalensis de gentium uocabulis (Etym. IX, 2) : quelques sources non repérées », dans Revue des études augustiniennes, t. 31, 1985, p. 278-286.

4 L’éditeur compte :

- pour Lucrèce, 13 « présences » dans le matériau compilatone d’Isidore (p. xxvi); 5 «citations textuelles » (p. xxvn) et 6 « emprunts » (p. xxxiv) ;

- pour Servius, 43 « présences » (p. xxvi), mais 39 « emprunts » (p. xxx) ;

- pour Jérôme, « au moins » 10 « présences » (p. x x v i i), mais 11 « emprunts » (p. xxix) ; - pour Augustin, « au moins » 9 « présences » (p. x x v i i), mais 8 « emprunts » (p. xxix).

Dans tous les cas, « présence », « citation », « emprunt » désignent les mêmes phénomènes et ne sont pas des catégories distinctes.

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Certaines sont introduites par un verbe au futur pour annoncer une autorité chrono­ logiquement postérieure («Si sofferma sul Danubio anzitutto Cesare... In particolare dice Plin. ... In forma spedita, Mela... Già Herod. ... E Strab. ... Dirà più tardi Solino... Marziano Capella, poi... Ancora nei poeti... », 299, p. 158-159). Cet emploi du futur ne paraît pas sans signification quant à la problématique adoptée : au lieu de partir d’Isidore de Séville étudié dans son œuvre, caractérisé dans ses intentions et ses méthodes en mesurant rigoureusement les transformations qu’il fait subir à la littérature antérieure en fonction d’intentions précises qu’il s’agit de mettre en lumière, l’éditeur livre une accu­ mulation partielle de données brutes choisies au hasard dans l’ensemble de la littérature gréco-latine, mais organisées selon une chronologie inversement orientée qui part des origines pour atteindre le temps de l’évêque de Séville. Il va même jusqu’à relever les « erreurs » des auteurs tardifs qu’il cite de cette façon indiscrète5. Dans cette accumula­ tion, il arrive aussi très souvent que la source évidente de tel membre de phrase soit ignorée (voir par ex. 19, 3). Cette méthode et ce défaut empêchent surtout de saisir la spécificité du travail de marqueterie (pour reprendre l ’image de J. Fontaine) effectué par Isidore à partir de ses lectures. Cela est grave, car le lecteur non prévenu est ainsi subrepticement conduit à lire les Étymologies non pas comme une création originale orientée vers les exigences de son temps, mais comme l’aboutissement de la littérature gréco-latine : c ’est un véritable contresens qui est ainsi induit dans l’esprit du lecteur.

Du fait de cette perspective que l’on peut qualifier de classiciste, il est logique que des problèmes bien connus de l’histoire des textes antiques durant le haut Moyen Age ne soient absolument pas évoqués, alors même qu’ils mettent gravement en cause nombre d’affirmations sur les textes maniés par Isidore. On sait que Pomponius Mela est inconnu entre le modèle corrigé à Ravenne au vie siècle et la copie qui en fut faite dans le cercle de Loup de Ferrière, peut-être par Heiric d’Auxerre. Il est ici cité 15 fois en note, et Isidore lui aurait fait deux emprunts (p. xxxm) : mais ils sont introuvables 6. De même, la fortune de Martianus Capella paraît avoir été fort limitée jusqu’à l’époque carolingienne. L’éditeur ne le mentionne pas, en introduction, parmi les sources ; il le cite toutefois très fréquemment, parfois d’une façon qui implique qu’il le tient pour la source d’Isidore. Au moins dans deux cas, ce renvoi est erroné7. Le cas de Vitruve est similaire: 3 « emprunts » localisés selon l’éditeur dans le chapitre sur les fleuves (p. xxxiv) - emprunts introuvables dans les 13 « citations » mentionnées en note8. Sans parler d’Aratos, il est enfin hautement improbable qu’Isidore ait emprunté quoi que ce soit directement aux Grecs (p. xxxm) : S trabón (cité 13 fois en note, dont 2 « emprunts » introuvables dans les notes), Plutarque (1 « emprunt » sur le sens de átom os, introu­

5 Par exemple «non convince ed è errato Mart. Cap. 3, 676... » (n. 276, p. 137). Sur une erreur que l’éditeur attribue à une supposée source et à Isidore, alors qu’il s’agit de sa propre incurie, voir ci-dessous à propos de 21, 11.

6 Selon Philipp: « Comme des parties de la Chorographie de Mela sont dans un rapport de sources avec Solin, il s’ensuit qu’Isidore aussi rappelle Mela » (t. I, p. 83).

7 Quel est le sens concret de l’affirmation selon laquelle 17, 1 « renvoie en partie (?) à la description étendue, chez Martianus Capella, de la masse des eaux terrestres, qu’Isidore démontre avoir ici en arrière-plan, mais dont il présente seulement un écho faible et limité...» (n. 230, p. 106) ? Comparez avec la conclusion de Philipp : «Les rapprochements entre Isidore et Martianus Capella, pour si nombreux qu’ils soient, concernent seulement le livre VI de Capella qui, en cet endroit, dépend de Pline et de Solin, mais qui n’est pas utilisé par Isidore » (ibid.).

8 « Vitruve n’a pas été utilisé par Isidore. Les rapprochements entre Isidore XIII, 13 et Vitruve VIII, 3 trouvent leur explication dans le fait que la source de Vitruve, ici Posidonius, est transmise par Varron, lui-même source de Pline » (ibid.).

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CHRONIQUES ET COMPTES RENDUS 309

vable9), ou Ptolémée (1 « emprunt » sur les caractères de l’Égypte, introuvable). Qu’il s’agisse d’auteurs grecs ou latins, la faiblesse du nombre d’« emprunts » aurait dû faire naître le doute, et entraîner la prudence dans les conclusions.

Pour résumer méthodes et résultats de l’auteur, il suffit de considérer une courte phrase définissant l ’Indus : « Indus fiuuius Orientis, qui Rubro mari accipitur » (21, 11). La note correspondante cite des passages de Cicéron, Pline (sa description est qualifiée de «notevole», sans que l ’on puisse comprendre en quoi elle est remarquable), Mela, Solin, Martianus Capella, Ovide; elle ajoute «ma la fonte testuale, con l’errore sullo sbocco nel mar Rosso, è in Curt. 8 , 9 , 5 : Indus qui Rubro mari accipitur », puis reprend l’énumération des autorités : Mela et YAnabase d’Arrien. Mais la mention du débouché dans la mer Rouge n’est pas une erreur : comme on sait, mare Rubrum (’EpuGpaïa GáXaTia) désigne très normalement l’océan Indien ; et la source est Orose (I, 2, 15) très largement mis à profit dans le livre XIV, non pas Quinte Curce inconnu d’Isidore selon toute vraisemblance10.

III. Venons-en aux identifications erronées ou insuffisantes. Ces remarques corrigeant ou complétant les identifications effectuées par l’éditeur porteront sur les chapitres de contenu « géographique » (XIII, 12-22). Les sources et parallèles indiqués par Philipp sont affectés d’un (P) ; ceux que je suggère, d’un astérisque.

12, 1. Il est fort peu probable que Varron, dont le texte est très éloigné, soit la source directe (Varrò ling. 5, 26, 12) ; parallèle plus net: Serv. Aen. 2, 69 (P).

2. Plutôt que les renvois à César et Cicéron, un parallèle avec Serv., Aen. 12, 119 s’impose (P).

13, 9. « Fons Siloa... ebullit» = Hier., Comm. in Es. 3, 8 (P). - «In Iudaea... » = Plin. 31, 24 (P).

10. «In Epiro... Apud Garamantes...» = Aug., C/v., 21, 5, 1 (P).

14, 1. « Omnis enim... nuncupantur ». Plutôt qu’Ambroise, éloigné textuellement, = *Hier., Hebr. quaest. 1, 10 ou *Aug., D e gen. c. Man. 1, 12 (moins nettement).

2. « Aequor... est » : cf. Serv., Aen. 1, 69 (P). «et quamuis... erigantur » : *cf. Hier., Comm. in Ps. 103. « sedatis... aequalitas ».

3. «deinde... consumât » cf. *Recogn. Clem. 8, 24 (et non pas Ambr., Hex. 2, 3, 142 [sic, pour 14d].

15, 1. « altemisque... recedit » : *cf. Cic., De nat. d ., 2, 53, 132. - « spirantibus... resorbet » < *Sol. 27, 4.

2. «Quique... sumpsit» < *Ambr., Hex. 3, 3, 13.

16, 4 «dulcius quam cetera » = *Serv., Aen. 12, 143 (e Sali.). 5. « Sicut... nuncupatur » = Ambr., Hex. 3, 3, 13 (P). 6. «Nam Adria... edit » = Just. 20, 1, 9 (P).

7. «ut superum et inferum... Adriaticum» : *cf. Ampelius 7, 3 ; Sol. 2, 20.

8. «a casibus... Myrtoum » = Sol. 23, 16 + Serv., Georg. 3, 7 (P). - « Icarus... inpo- suit» = Serv., Aen. 6, 14 (P). - «Phrixus... dédit » : cf. Eus.-Hier. 2, 39; schol. Luc. 9, 956 (P).

9 En 2, 4, une note indique seulement : « Grial, come poi Aré v., rinvia a Ps- Pl u t. De placit. phil.

3...» (n. 30, p. 17).

10 Selon Philipp, «les correspondances entre Quinte Curce et Isidore sont d’une nature telle­ ment banale qu’elles sont l’effet d’une utilisation indirecte » (t. I, p. 83). Les seules et rares traces de la connaissance de Quinte Curce avant l’époque carolingienne se trouvent chez Hégésippe et dans le Liber monstrorum (K. Müller, Q. Curtius Rufus, Geschichte Alexanders des Grossen. Latei­

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17, 1. Martianus Capella n’est pas la source (pas de parallèle textuel).

4. « Gemmae rubrae... lapillus adtritus » [5/c] : aucun des passages cités n’offre de

parallèles bien nets ; cf. Sol. 33, 20; Pline 37, 136, 137 (P). - «Hoc mare in duo sinus scinditur... circa Arabiam » : la source n’est pas Pline 6, 108 + 115, mais un unique passage de Sol. 54, 12 (P).

18, 2. Il semble que la source directe identifiée par l’éditeur soit Varr., D e ling. 7, 22 (n. 240, p. 110); mais ce passage n’est pas indiqué dans la liste des « emprunts » à Varron (p. xxxv). Il s’agit en réalité d’un simple rapprochement (même si Isidore renvoie à Varron), auquel on doit associer Serv., Aen. 1, 607 et les autres échos relevés par (P).

3. «Et inde... nuncupatur» = Justin 4, 1, 7, fort, e Sail. Hist. (P) ; « fabulosis infame monstris » : cf. Florus 1, 18, 5, fort, e Sail. Hist. (P).

6. « quod omnia... haereant » = *Heges. 2 , 9 , 1.

19, 1. Serv., Aen. 6, 59 n’a évidemment rien à voir, non plus que Nonius ; Ambr., Hex. 3, 15-16 n’est pas la source (comme le note d’ailleurs l ’éditeur, l ’ordre d’énumé­ ration des lacs est différent !). En revanche, « receptaculum » : cf. Serv., Aen. 8, 74 (P). - «ut lacus Benacus... uocant» = Hier., Comm, in Dan. 6 (P.L. 5, 661) (P) ; *Comm. in Ezech. 10, 32.

3. «nihil gignit... uiuentium » : la source directe ne saurait être Pline, mais bien *Heges. 4, 18, cité par l’éditeur seulement pour la suite du paragraphe.

4. «hoc et mare Salinarum... Zoaran» = Hier., D e situ (P.L. 23, 910 D) (P). 5. Sol. 35, 3, ne peut être ici la source de l’ensemble ; y ajouter Hier., D e situ (p. 112, 29 Lagarde) (P).

20, 1. La source « textuelle » indiquée ne s’applique qu’à la première ligne. «Nam omnes aquae... reuertuntur » = *Hier., Hebr. quaest. in Gen. 8, 2.

21, 8. «Ganges... regiones » = *Comm. Palladii (Pfister p. 1, 16).

9. A la place d’une longue série de «ne parla Plinio... Solino... ne accennano Verg. ..., Hör. ..., Lucan. ... », noter la source : Hier., D e situ (P.L. 23, 898B) (P).

11. A la place d’une longue série de citations, où l ’éditeur croit retrouver l’origine de l’erreur qu’il attribue à Isidore, la source textuelle évidente est - sans « erreur » aucune - Orose, Hist. 1, 2, 15.

12. «Hystaspes... dicitur » = *Lact., Div. inst. 7, 15 (Isidore est déjà indiqué comme expilator dans l’édition du CSEL).

14. « Araxes... oritur » = Orose, Hist. 6, 4, 7 (P).

17. Après une énumération d’autorités : «Le particolarità di questo fiume sono anche in Hegesipp. 3 , 5». Ce passage d’Hégésippe est évidemment la source directe d’Isidore (P).

18. La source indiquée, Hier., D e situ 207 (et non pas 204, sans rapport textuel), ne vaut que pour «et diuidit... influii». Pour le reste, Hier., Comm. in Matth. 3, 16; Hebr. quaest. in Gen. 14, 14 (P).

20. L’emploi de « amnis » ne saurait à lui seul signer un emprunt à Pline. La source est Sol. 38, 4 et 5 (P).

20-21. La succession Pactolus - Hermus semble impliquer l’utilisation de Servius, Aen. 10, 142 « Pactolus et Hermus », etc. (P).

26. « Padus... digerii » = Serv., Aen. 11, 457 (P).

27. La source est continuellement Serv. : Aen. 3, 500, 332 ; 8, 332, 31 (P).

28. Contrairement à l’affirmation selon laquelle la description de Pline « sembra condensata qui da Isidoro, che con pochi tratti la riprende... », deux sources sont identi­ fiables : « oritur Germanicis iugis » = Sol. 13, 1 (P) ; « sexaginta... influii » = Ambr., Hex. 2, 3, 12 (P).

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CHRONIQUES ET COMPTES RENDUS 311

32. *Cf. Justin 44, 3, 4.

33. « ceteris fluuiis Hispaniarum praelatus » = Sol. 23, 6 (cité; non indiqué comme source textuelle) (P).

Patrick G a u t i e r D a l c h é

M. A g o s t o , Impiego e definizione di tropi e schemi retorici «¿//’Expositio psalmorum di Cassiodoro, Montella : Accademia Vivarium Novum, 2003 (Biblioteca Filologica CLE 1).

Le commentaire sur le psautier, commencé par Cassiodore vers 538 avant son séjour à Constantinople, et achevé dans sa première version lors de ce séjour, constitue un moment capital dans F histoire de l ’exégèse latine, en particulier du point de vue de la méthode et du lien avec les disciplines du trivium. Ce qui nous intéresse ici est en effet la richesse de la terminologie grammaticale et rhétorique à laquelle recourt l’auteur pour exposer le psautier. M. Agosto s’est attelé à la lourde tâche d’inventorier cette masse de vocabulaire (105 noms de figures au total), et d’en examiner précisément chaque occur­ rence. Après une introduction (/. Inquadramento storico) qui vise à replacer le commen­ taire cassiodorien dans le contexte politique et culturel de l’Occident du vie s. (p. 9-52) et à indiquer les sources techniques de cette terminologie (p. 53-57), M. Agosto donne dans une seconde partie (II. Tassonomia) un relevé exhaustif de toutes les occurrences de ce vocabulaire. On a donc ici la première étude détaillée, soutenue par une biblio­ graphie abondante, des schemata cassiodoriens. Cette terminologie est présentée selon un ordre assez complexe, que l’on peut reconstituer comme suit (le plan tel qu’il est présenté dans la table de l’ouvrage est en effet assez confus, la typographie, par son alternance de romains, de gras et d’italiques, n’aidant pas à s’y retrouver mais compli­ quant plutôt la tâche du lecteur) :

1. Tropi

1.1. Tropi di spostamento a contiguità logicamente fondata (synecdoche, antonomasia, anteprosopon, brachylogia, emphasis, epidiorthosis, hyperbole, hyperthesis, metriasmos, tapinosis, cacozelon, periphrasis)

1.2. Tropi di spostamento a contiguità fenomenicamente fondata (metonymia, hypal­ lage)

1.3. Tropi di dislocazione (metaphora, ironia, sardismos) 2. Figure

2.1. Figure grammaticali (exallage, antiptosis, protheseos parallage, hirmos) 2.2. Figure retoriche di parola

2.2.1. Figurae per adiectionem (epizeuxis, anadiplosis, climax - epanalepsis, tautologia - anaphora, polysyntheton, intercalare - paronomasia, metabole - nomen aequi- vocum - synathroesmos, anacephaleosis, epembasis - auxesis - epitheton, pleo­ nasmos)

2.2.2. Figure per detractionem (eclipsis - a communi, zeugma, syllepsis)

2.2.3. Figurae per ordinem (anastrophe, praeposterata verba [chiamos], hyperbaton - parison - antistathmisis - ison - homoeoteleuton, homoptoton - hypozeuxis) 2.3. Figure di pensiero

2.3.1. Figure della similitudine

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