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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Interactivité dans l'exposition : phénomène de mode, présentation ludique ou outil didactique

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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L'INTERACTIVITE DANS L'EXPOSITION

Phénomène de mode, présentation ludique,

ou outil didactique

Yves GIRAULT Museum d'Histoire Naturelle, Parc de Vincennes avec la collaborationde

BEAUDEUX Catherine

COMPOINT Hélène

SIMONDIJean-Luc

MOTS CLEFS: Adaptation, évaluation, exposition, fiche jeux, jeux intéractifs.

RESUME: A travers l'étude d'une exposition réalisée au Parc Zoologique de Paris, nous tentons par une évaluation d'expert et une évaluation en situation de saisir le rôle attractif et didactique que peuvent jouer des présentations intéractives pour des enfants.

ABSTRACT : thoughout the study of an exhibition realized at the Paris Zoo and by the means of an expert assessment and a study with childcen, we try ta undecstant the attactiv and didactical role wich interactiv presentation intéractiv presentations made for children cao play.

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Sur 14 hectares de surface du Parc Zoologique, une nouvelle exposition de 300 m2 consacrée aux animaux l'hiver a ouvert ses portes en Octobre 1987. Les motivations se résument en deux points :

- cette exposition a répondu à la demande des enseignants de traiter le thème des adaptations des animaux au froid.

- Nous avons souhaité amener le publicàse rendre au Parcàune époque de l'année où il est quasiment désert.

Au niveau scientifique, nous· avons eu pour objectif d'expliquer les modes d'adaptation des animaux au froid,àtravers l'exemple d'animaux précis, connus des enfants et, ou présents au sein même du Parc Zoologique.

Etant donné le fait que cette exposition se déroule uniquement à la "morte saison", nous nous étions fixé également des objectifs muséologiques précis. En effet, nous avons volontairement mis en place des jeux intéractifs variés, des bandes dessinées afin d'en évaluer l'impact. Seront-ils adaptés à celui-ci? Enfin, seront-ils pertinents sur le plan pédagogique?

Pour envisager cette étude, nous avons effectué une évaluation sommative pour "étudier la réception de l'exposition telle qu'elle apparaît au gand public dans les conditions définitives" (prince 1984). Celle-ci doit nous permettre d'effectuer des modifications pour la conception de nouvelles expositions. En effet, "L'évaluatation est la mesure objective de la valeur d'une présentation, exposition, galerie, film, brochure, ou visite guidée en relation avec un objectif pédagogique et dans le but de prendre des décisions" (Scieven 1976).

1. EVALVATION "EXPERT"

L'ensemble de l'exposition consiste en 7 modules tout à fait distincts qui présentent pour chacun d'entre-eux une adaptation importante des animaux au froid en la développant à travers l'exemple d'un animal précis.

Chaque module comprend des textes qui sont présentés sous forme de panneaux muraux "ce qui renforce l'impression de linéarité du contenu et contribueàen favoriser une approche globale" (8.Schielle, C. Perraton etL. Bauche 1987).

Cependant, il existe une réelle rivalité entre l'attraction de l'expositionàgauche et la présentation des animaux à droite. Ainsi, il ne s'agit pas réellement d'une exposition de type couloir qui comme le souligne Gottesdiener (1987) donne les meilleurs résultats car dans ce cas "il n'y a pas de concurrence entre plusieurs points d'attraction simultanés" .

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Les informations sont présentées par des bandes dessinées situées à la hauteur des enfants et par des jeux intéractifs. Il s'agit:

- de loupes pour observer les insectes,

- de roues à tourner où apparaissent les réponses aux questions posées, - de peaux àcaresser pour "sentir" la différence entre une mue d'hiver et d'été, - de panneaux àsoulever pour découvrir les champions du froid...

1.1. - Problèmes ergonomiques

L'aspect le plus important à modifier dans cette exposition tient au confort de la visite.Ils'agit tout d'abord des odeurs désagréables dues notammentàla présence de nombreux oiseaux. Piscivores (mélange des odeurs de poisson et de fientes). Les animaux devraient être présentés derrière des vitres et non pas derrière des barreaux comme il le sont actuellement. Un pointage a montré que plus de 25% des visiteurs sont repoussés par l'odeur et ressortent immédiatement.

L'exiguité du couloir (environ3mètres de large) est une gêne importante, car elle est à l'origine de la formation de "bouchons" devant chaque panneau quand il y a du monde. Ceci gêne la libre circulation dans l'exposition et empêche par manque de recul de nombreuses personnes à lire les panneaux.

Enfin, l'acoustique de la salle est très mauvaise et très rapidementily a saturation, ce qui nuit considérablement à l'approche de l'exposition.

En dehors de ces aspects de confort qui sont très importants, il faut envisager un entretien de cette exposition. En effet, cinq loupes sur six ont été volées, la dernière a d'ailleur une chaîne trop courte pour permettre l'observation de l'insecte sous lequel elle est placée !!! Les poignées qui permettent la manipulation des roues ont également toutes été arrachées.

2. EVALUATION EN SITUATION

Nous avons utilisé deux méthodes pour tenter d'observer le comportement du public: - le suivi :ils'agit de suivre un visiteur tout au long de sa visite,

- le point fixe : il s'agit au contraire ici de choisir un endroit jugé stratégique de l'exposition et d'observer comment se comporte l'ensemble des visiteurs.

2.1. Le suivi

Cette étude ayant été effectuée en semaine, nous n'avons observé que trop peu de particuliers pour pouvoir obtenir des résultats significatifs. Globalement, on peut tout de même préciser que les adultes avec enfants sont plus attirés par les panneaux d'exposition que par les animaux. Les adultes seuls, au contraire, se dirigent plus facilement vers les animaux. Quand il n'y a pas trop de monde, les visiteurs de l'exposition papillonnent de l'exposition aux animaux et vice versa mais quand il y a du monde, le choix s'effectue principalement en fonction du côté du couloir sur lequel

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suivent le plus souvent leur maîtresse. Celle-ci lit les textes des panneaux et montre aux enfants comment se servir des jeux intéractifs. Elle accorde environ 5 mnàchaque panneau et délaisse dans un premier temps complètement les animaux. Mais le plus souvent, au bout du 2ème ou 3 ème panneau, les enfants situés derrière, qui voient mal et entendent mal, ne sont plus motivés et ils se mettent à "papillonner" dans l'ensemble de l'exposition.

Les élèves qui ont une fiche enquête sont pris par le jeu et cherchent le panneau où se trouve la réponse aux questions. Ils ne s'arrêtent donc pas sur l'ensemble de l'exposition et ne portent leur attention que sur les points traités dans la fiche.

2..2. Le point fIxe

Nous avons étudié successivement l'ensemble des jeux intéractifs pour avoir une appréciation aussi bien qualitative que quantitative. Nous retiendrons les points suivants :

- Les enfants qui visitent l'exposition avec ou sans fiche utilisent les loupes de la même façon avec une fréquence relativement importante (0,55);

- Les roues sont utilisées par les enfantsàla fois par jeux (0, 30) (ils les font tourner comme à la loterie), et pour découvrir l'information (0,70).

- Les petites peaux (lapin et chèvre en été et en hiver) sont le plus souvent caressées par les enfants (0, 62). Il semble cependant que la majorité d'entre-eux, si un adulte n'intervient pas, ne saisit pas pourquoi elles sont différentes;

- Les raquettes qui ont été

mises

en volume et non en photo spécialement pour être touchées et pour montrer l'importance de leur taille ne sont pas du tout touchées. La majorité des adultes l'interdit d'ailleurs aux enfants "on regarde, on ne touche pas!"; - Le petit lérot qui hiberne dans un frigo vitré attire de nombreux visiteurs (0,82). Cependant, ceux-ci restent le plus souvent perplexes car ils ne comprennent pas très bien si l'animal hiberne réellement car le thennomètre note une température de 10° alors que le panneau indique que le lérot hiberne àune température de 6°.

3. DUREE MOYENNE DE LA VISITE

Les classes qui viennent étudier l'exposition passent de 20 rnn à une heure avec une moyenne de 35 mn. Le fait que les enfants aient une fiche ou non n'influent pas sur ce paramètre. Les individuels passent de quelques secondes (problème d'odeur) à une vingtaine de minutes dans l'exposition. Le temps moyen est de 10 mn. Cette différence significative du temps moyen provient du fait que nous avons basé notre étude sur des scolaires qui sont venus spécialement au Zoo pour visiter cette exposition. Il existe bien évidemment d'autres classes qui ont découvert au hasard de leur visite cette exposition. Dans ce cas, les élèves traversent relativement rapidement l'exposition comme peuvent le faire les particuliers.

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4. IMPACT ET EFFICACITE

Nous avons effectué une enquête sur quatre classes qui ont visité l'exposition avec la fiche jeux et quatre classes qui sont venus sans celle-ci . Dans chacun des cas, il s'agissait d'un CE 1, d'un CE 2, d'un CM 1 et d'un CM 2. Les enfants ont tout d'abord rédigé des écrits libres puis ils ont répondu àun questionnaire.

A travers les écrits libres, ilressort que le thème de l'hibernation a davantage intéressé les enfants et ceci incontestablement à cause de la présence du lérot

Le dépouillement du questionnaire (7 questions dont 6 semi-ouvertes) a été effectué, non pas en fonction des niveaux mais en fonction du mode de visite: avec fiche ou sans fiche. Globalement, on peut retenir que pour plus de 60 % des enfants les problèmes rencontrés par les animaux l'hiver sont la faim et le froid. En ce qui concerne les mammifères, les stratégies évoquées par les enfant sont variées: les plus fréquentes étant "l'hibernation" et "construire un abri". Cette dernière réponse est aussi de loin la plus fréquemment proposée à la question : "Comment les insectes se débrouillent-ils pour passer l'hiver?".

Il n'y a pas de différence significative entre les élèves qui ont la fiche et ceux qui ne l'ont pas sauf pour la 5 ème question à laquelle les élèves avec la fiche répondent beaucoup mieux ("Pourquoi l'ours blanc gagne t-illes Jeux Olympiques du froid ?"). Ceci entraîne deux remarques:

- tout d'abord, les maîtresses des enfants qui ont eu le questionnaire savaient avant la visite que nous allions effectuer des évaluations avec les élèves. Il est donc tout à fait évident qu'elles ont pris plus àcoeur de bien réussir la visite notamment pour celles dont les enfants n'avaient pas de fiche. La visite était donc spécialement travaillée. Les bons résultats obtenus sont donc surestimés.

De plus pour quelques questions comme celle sur l'hibernation, certains enfants ont pu bien répondre car ils connaissaient au préalable la réponse. Pour la 5ème question, il est évident qu'il fallait absolument lire le panneau pour savoir répondre. Les enfants qui ont visité l'exposition avec la fiche qui attirait leur attention sur ce point, ont donc bien évidemment beaucoup mieux répondu à cette question.

5. CONCLUSION

Malgré une évaluation formative effectuée l'année dernière, cette exposition nécessite quelques aménagements notamment dans son intégration dans le Parc Zoologique. Les problèmes matériels (exiguité, odeur) entraîne en effet une gêne très sensible. Contrairement à notre hypothèse de départ et à l'observation des enfants, la comparaison des résultats du questionnaire nous montre que la fiche n'a pas induit une acquisition sélective des connaissances, elle a de plus renforcé la motivation des enfants. Ceci implique donc que lors de l'élaboration d'une fiche enquête, les points

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traités doivent être conformes aux objectifs cognitifs que se sont fixé les concepteurs de l'exposition.

Les jeux intéractifs, s'ils ont eu un attrait ludique incontestable, n'ont pas toujours été pertinents d'un point de vue pédagogique. Cependant, les résultats obtenus sont globalement positifs et d'ores et déjà en fonction de ceux-ci, nous avons débuté un nouveau fléchage intéractif du Parc pour les enfants. Celui-ci sera bien évidemment évalué ultérieurement.

BIBLIOGRAPHIE

OOTTESDIENER H. - Evaluer l'exposition, Ed. La documentation française, 1987, 102 pages.

PRINCE D.R. - Approaches to summative evaluation In Thomson J.M.A. (Ed. ) Manual of curatorship, A guide to Museum practice, London, the Museum association, 1987, pp. 423-434.

SCHIELE B. , PERRATON C., BOUCHER L. - Ciel. une expo scientifique, Expo média, 1987, 222 pages.

SCREVEN CO. - Exhibit evaluation - A goal referendec approach. 1976, 19, 4, pp. 271-290.

Références

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