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Développement d'un blogue promouvant de saines habitudes alimentaires pour favoriser le transfert des connaissances en nutrition : une étude qualitative

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Academic year: 2021

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Développement d'un blogue promouvant de saines

habitudes alimentaires pour favoriser le transfert

des connaissances en nutrition:

une étude qualitative.

Mémoire

Véronique Bissonnette-Maheux

Maîtrise en nutrition

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Véronique Bissonnette-Maheux, 2014

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Résumé

Les médias sociaux comme les blogues sont de plus en plus utilisés dans la population et représentent une opportunité unique d’améliorer le transfert des connaissances en santé. L’objectif principal du projet était d’explorer les perceptions des femmes quant à l’utilisation de blogues écrits par une nutritionniste comme outil pour leur permettre d’améliorer leur alimentation. Afin de maximiser l’identification des croyances, un modèle théorique combinant la Théorie du Comportement Planifié et le Modèle de l’Acceptation de la Technologie a été utilisé. Les participantes ont été rencontrées individuellement et en groupe de quatre à six femmes. Les principaux résultats suggèrent qu’un blogue visuellement attrayant, complet, incluant des recettes et bien structuré pourrait contribuer à augmenter son utilité et sa facilité d’utilisation. Les travaux de cette maîtrise représentent la première étape vers l’élaboration d’un blogue qui sera testé pour déterminer la faisabilité d’une intervention nutritionnelle utilisant ce type d’outils de transfert de connaissances.

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Abstract

Social media such as blogs are increasingly being used in the population and therefore represent a unique opportunity to improve knowledge transfer in health. The main objective of this project was to explore women's perceptions about the use of healthy eating blogs written by a dietitian as a tool to improve their dietary habits. To maximize the identification of beliefs, a theoretical model combining the Theory of Planned Behavior and the Technology Acceptance Model was used. Participants were interviewed individually and in groups of four to six women. The main results showed that a blog visually appealing, comprehensive, including recipes and well-structured could help increase its relevance and use in women. The work of this master’s degree thesis is the first step towards the creation of a blog that will be tested to determine the feasibility of a nutritional intervention using this type of knowledge translation tool.

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Table des matières

Résumé ... iii

Abstract ... v

Table des matières ... vii

Liste des tableaux ... ix

Liste des figures ... xi

Liste des abréviations et des sigles ... xiii

Remerciements ... xvii

Avant-propos ... xix

Chapitre 1 : Introduction ... 1

Chapitre 2 : Problématique ... 5

1. Nouvelles technologies de l’information et de la communication pour promouvoir la saine alimentation ... 5

1.1 Une saine alimentation: stratégies et défis actuels ... 5

1.2 Les TIC et le transfert des connaissances en nutrition ... 8

2. Interventions en santé transmises via le Web ... 15

2.1 Caractéristiques ... 15

2.2 Efficacité des interventions en nutrition transmises via le Web ... 17

3. Les blogues ... 22

3.1 Popularité et utilisation ... 22

3.2 Particularités et potentiel en nutrition ... 24

3.3 Efficacité ... 28

4. Fondements théoriques ... 30

4.1 Théorie du Comportement Planifié ... 31

4.2 Modèle d’Acceptation de la Technologie ... 33

4.3 Modèle intégrateur ... 36

Chapitre 3 : Objectifs de recherche ... 39

Objectif principal : ... 39

Objectifs spécifiques : ... 40

Chapitre 4 : ... 41

Identification des perceptions des femmes envers les caractéristiques des blogues promouvant la saine alimentation qui contribuent à leur facilité d’utilisation et leur utilité pour l’amélioration des habitudes alimentaires ... 41

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viii Abstract ... 45 Introduction ... 47 Methods ... 48 Results ... 52 Discussion ... 59 Conclusion ... 62 References ... 64 Chapitre 5 : ... 67

Identification des croyances et perceptions des femmes envers les blogues promouvant la saine alimentation: une étude qualitative. ... 67

Résumé ... 69 Abstract ... 71 Introduction ... 73 Methods ... 75 Results ... 78 Discussion ... 85 Conclusion ... 89 References ... 91 Chapitre 6 : Conclusion ... 97

1. Discussion des principaux résultats ... 97

2. Forces et limites de la recherche ... 103

3. Perspectives futures ... 105

Bibliographie ... 109

Annexes ... 119

Annexe 1 : Formulaire de consentement ... 121

Annexe 2 : Questionnaire exploration des blogues (Entrevues individuelles) ... 129

Annexe 3 : Guide du modérateur (Groupes de discussion) ... 135

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Liste des tableaux

Table 1: Socio-demographic and Internet characteristics of the 33 participants ... 52

Table 2: Women’s perceptions about content characteristics of healthy eating blogs ... 54

Table 3: Women’s perceptions about functional characteristics of healthy eating blogs ... 56

Table 4: Women’s perceptions about blog layout and design characteristics of healthy eating blogs ... 57

Table 5: Women’s perceptions about visual characteristics of healthy eating blogs ... 59

Table 6: Sociodemographic characteristics of the 33 participants ... 79

Table 7: Internet use characteristics of the 33 participants ... 79

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Liste des figures

Figure 1: Représentation imagée des différents concepts technologiques abordés ... 11

Figure 2: Théorie du Comportement Planifié (adaptée de [148]) ... 32

Figure 3: Modèle de l'Acceptation à la Technologie (adaptée de [146]) ... 34

Figure 4: Modèle intégrateur (adapté de [147]) ... 36

Figure 5: Technology Acceptance Model [26] ... 50

Figure 6: Ajzen's Theory of Planned Behavior ... 75

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Liste des abréviations et des sigles

Modèle d’Acceptation de la Technologie (TAM) Organisation mondiale de la santé (OMS)

Technologies de l’information et de la communication (TIC) Théorie du Comportement Planifié (TCP)

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xv « L'optimisme est la foi qui mène à la réalisation. Rien ne peut se faire sans l'espoir et la confiance. »

Helen Keller

Tout est possible dans la vie, il suffit d’y croire et de prendre les moyens pour y arriver.

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Remerciements

Il serait difficile de passer sous silence toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de mes travaux de maîtrise. Tout d’abord, j’aimerais remercier chaleureusement ma directrice de recherche, Dre Sophie Desroches, professeure agrégée au Département des sciences des aliments et de nutrition de l’Université Laval. Merci Sophie de m’avoir fait confiance dès notre première rencontre et de m’avoir offert l’opportunité unique de travailler sur ce projet stimulant et innovateur. Merci également pour ta grande disponibilité et ta générosité qui ont grandement contribué au succès de mes études de deuxième cycle. Je suis honorée de poursuivre l’aventure dans l’équipe Desroches pour encore au moins un an. Un gros merci également à Annie Lapointe, qui a su me réconforter par sa patience et sa gentillesse tout au long du projet. Merci Annie pour ton beau sourire et ta bonne humeur ainsi que pour tes généreux conseils qui m’ont permis d’avancer dans mon cheminement de maîtrise. Merci également à ma codirectrice, Véronique Provencher, pour ton expertise et tes généreux commentaires qui ont permis de rendre le projet meilleur. J’ai découvert une personne très attachante et très humaine lors du congrès ISBNPA en Californie et j’ai adoré partager l’expérience avec toi.

Un merci spécial à Mylène Turcotte qui a apporté son expérience au projet en tant que modératrice des groupes de discussion. Merci également à tous les autres chercheurs qui ont apporté leurs touches personnelles et leurs recommandations lors de l’élaboration du projet et des articles. Merci à Pierre Pluye, Sharon Straus et Marie-Pierre Gagnon.

Je tiens également à remercier tous les étudiants de l’équipe Desroches, Nadine Poirier, Audrée-Anne Dumas et Marilyn Dugrenier ainsi que tous les autres étudiants qui ont fait leur maîtrise en même temps que moi. Un gros merci à vous tous qui avez rendu le cheminement de ma maîtrise beaucoup plus agréable et facile. Un merci spécial aussi à Marilyn qui a travaillé très fort avec moi pour analyser tous nos résultats dans NVivo. Sans la contribution généreuse des participantes de l’étude, ce projet n’aurait pas pu avoir lieu alors je tiens spécialement à les remercier. Par ailleurs, lors de mon parcours, j’ai eu la

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chance de recevoir des bourses d’études qui m’ont vraiment aidé financièrement. Je tiens à remercier chaleureusement l’INAF pour la bourse offerte aux nouveaux étudiants gradués ainsi que les fonds de nutrition publique et KT Canada pour leur aide.

En terminant, je souhaite remercier toutes les personnes qui sont chères à mes yeux et qui m’ont aidé à devenir la personne que je suis aujourd’hui. Premièrement, merci à mon conjoint Tommy de faire partie de ma vie depuis maintenant sept belles années. Sans toi je n’aurais probablement pas accompli la moitié de ce que j’ai fait. Merci de rendre ma vie beaucoup plus simple et agréable, je t’aime très fort. Merci également à mes parents, Louis et Marie, pour votre support et vos encouragements qui contribuent à toujours vouloir me dépasser dans la vie. Merci à mon petit frère Jean-Michel, l’homme sur qui je pourrai toujours compter j’en suis certaine. Merci à mes amis également qui m’aident à retrouver un bon équilibre dans ma vie.

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Avant-propos

Le dépôt de ce mémoire met fin à près d’un an et demi de travaux exécutés lors de ma maîtrise en nutrition sous la direction de Dre Sophie Desroches Dt.P et l’aide précieuse de Dre Annie Lapointe Dt.P. Le principal intérêt de mes travaux de recherche portait sur l’exploration des perceptions des femmes envers l’utilisation de blogues, écrits par une diététiste-nutritionniste et portant sur la saine alimentation, dans le but d’améliorer leurs habitudes alimentaires. J’ai participé activement à toutes les étapes du projet de recherche en passant de l’élaboration des questionnaires, au recrutement et aux rencontres avec les participantes, jusqu’aux analyses, interprétations et diffusion des résultats.

Ces travaux ont mené à la présentation de trois communications scientifiques, dont l’une au congrès de l’International Society for Behaviorial Nutrition and Physical Activity (ISBNPA) à San Diego en Californie ainsi qu’à la rédaction de deux articles scientifiques. Le premier article s’intitule : Exploring Women’s Beliefs and Perceptions about Healthy Eating Blogs: A Qualitative Study, et a été soumis à la revue Journal of Medical Internet Research. Il relate principalement les résultats obtenus lors des groupes de discussion, c’est-à-dire les croyances saillantes relatives à l’utilisation d’un blogue portant sur la saine alimentation pour améliorer ses habitudes alimentaires. Le deuxième article a pour titre : Exploring Women’s Perceptions about the Characteristics of Healthy Eating Blogs Contributing to their Usefulness and Ease of Use for Improving Dietary Behaviors et porte principalement sur les entrevues individuelles visant à identifier les caractéristiques des blogues les plus utiles et faciles à utiliser. Il est présentement en révision par les co-auteurs et sera soumis à une revue scientifique sous peu.

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Chapitre 1 : Introduction

Malgré les efforts déployés par les organismes de santé publique afin de prévenir les maladies chroniques, leur incidence ne cesse d’augmenter à travers le monde. Ce phénomène souligne l’importance d’élaborer de nouvelles stratégies de prévention efficaces, qui donneront à la population les moyens nécessaires à l’autogestion de leur santé et qui aideront les professionnels de la santé à promouvoir de saines habitudes de vie, telle que l’adoption d’une saine alimentation. De saines habitudes alimentaires sont reconnues par la majorité des autorités en matière de santé comme la pierre angulaire dans la prévention et le traitement de nombreux problèmes de santé chroniques, notamment l’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires [1-4].

L’une des avenues possibles dans le contexte actuel où nous observons une prolifération de sites Internet et de médias sociaux, comme les blogues, est d’utiliser ces technologies de l’information comme stratégies de transfert de connaissances pour améliorer les habitudes alimentaires. En effet, il est reconnu que la communication dans le domaine de la santé est une stratégie efficace pour changer les normes et les croyances, et ainsi influencer les comportements alimentaires [5]. À cet effet, les médias sociaux, comme les blogues, sont de plus en plus utilisés entre autres par les professionnels de la santé, étant donné leur potentiel à rejoindre une grande partie de la population d’internautes avec diverses caractéristiques sociodémographiques, indépendamment de l’éducation, de l’ethnicité ou de l’accessibilité aux soins de santé [6]. Par ailleurs, dans la littérature on remarque que l’utilisation des médias sociaux comme moyen de communication dans le domaine de la santé est associée à une augmentation de l’interaction entre les professionnels, les patients et la population générale en rendant l'information plus facilement disponible, partagée et adaptée au public [7]. Toutefois, malgré l'ampleur du phénomène des médias sociaux et leur potentiel évident à rejoindre une grande partie de la population, leur impact sur les comportements de santé des utilisateurs est encore très peu connu [8]. Certaines études se sont intéressées à l'utilisation de nouvelles technologies du Web comme outil potentiel pour offrir des interventions de changement de comportements dans le domaine de la santé, notamment en ce qui a trait à l’amélioration des comportements alimentaires [9-11]. Bien

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que ces études aient généralement suggéré des effets potentiels des nouvelles technologies pour favoriser les saines habitudes alimentaires, aucune d'entre elles n’a inclus des médias sociaux plus récents comme les blogues.

Un blogue est un site Web personnel, écrit par un ou plusieurs blogueurs comme un professionnel de la santé, sur lequel sont publiés des articles appelés billets, contenant des opinions, des informations et parfois des hyperliens et des images qui reflètent les intérêts et la personnalité de l'auteur [12]. L’une des particularités des blogues est leur caractère interactif qui laisse la possibilité au lecteur d’écrire des commentaires et d’interagir avec l’auteur du blogue ou les autres lecteurs [12-15]. Ils représentent donc une opportunité d’améliorer le transfert des connaissances et les échanges entre les professionnels de la santé et la population. Par ailleurs, plusieurs types de blogues incluant des caractéristiques visuelles et conceptuelles différentes existent et peuvent être créés. Ainsi, pour réussir à transmettre adéquatement nos connaissances et s’assurer qu’elles soient pertinentes pour les utilisateurs potentiels, il est essentiel de mieux connaître et comprendre comment les utilisateurs de ces blogues les perçoivent.

Les objectifs principaux de ce projet de maîtrise sont donc: d’identifier les caractéristiques de blogues promouvant de saines habitudes alimentaires et écrits par une diététiste-nutritionniste qui sont perçus les plus utiles et faciles d’utilisation par les femmes; d’identifier les déterminants psychosociaux sous-jacents à l’intention des femmes à utiliser un blogue pour les aider à améliorer leurs habitudes alimentaires.

Ce mémoire est divisé en cinq parties. Le chapitre 2 présente la problématique de l’étude en explorant les différentes facettes des nouvelles technologies de l’information et de communication (TIC), dont les blogues, et leur impact possible au niveau des changements de comportement en nutrition. Ce chapitre se termine par les fondements théoriques de l’étude. Le chapitre 3 illustre les objectifs propres aux projets de recherche effectués. Le chapitre 4 présente un article scientifique portant sur l’identification des caractéristiques rendant les blogues sur la saine alimentation plus utiles et faciles d’utilisation. Le chapitre 5 présente un deuxième article sur les croyances saillantes relatives à l’utilisation d’un blogue

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3 pour améliorer ses habitudes alimentaires. Finalement, le dernier chapitre discute des conclusions générales des résultats obtenus dans cette étude et présente leurs contributions possibles dans le développement de futures interventions qui permettront d'évaluer l'efficacité de blogues pour améliorer les habitudes alimentaires de la population.

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Chapitre 2 : Problématique

1. Nouvelles technologies de l’information et de la

communication pour promouvoir la saine alimentation

1.1 Une saine alimentation: stratégies et défis actuels

La saine alimentation est un concept tributaire de plusieurs facteurs touchant évidemment la valeur nutritive des aliments, mais également sa valeur sociale et culturelle ainsi que son accessibilité. Selon le gouvernement du Québec, «une alimentation saine est constituée d’aliments diversifiés qui donne priorité aux aliments de valeur nutritive élevée sur le plan de la fréquence et de la quantité» tout en véhiculant une valeur gastronomique, culturelle et affective [16]. Une consommation élevée de fruits, de légumes ainsi que de produits laitiers est d’ailleurs un bon indicateur de la qualité de l’alimentation de la population [17, 18]. L’adoption d’une saine alimentation est maintenant reconnue par la communauté scientifique comme étant la pierre angulaire dans la prévention et le traitement des maladies chroniques [1-4] dont la prévalence ne cesse d’augmenter à travers le monde. Le Canada ne faisant pas exception, en 2010, on a estimé à 89% le taux de mortalité dû aux maladies chroniques, incluant le diabète, les cancers et les maladies cardiovasculaires [19]. Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit encore une augmentation de 15% du taux de mortalité lié aux maladies chroniques d’ici 2020 dans le monde [20]. Pour répondre à ce fléau, plusieurs autorités en matière de santé investissent temps et efforts depuis plusieurs années afin de développer des stratégies de prévention des maladies chroniques visant à réduire les principaux facteurs de risque modifiables comme l’alimentation malsaine. Parmi ces stratégies, à l’échelle mondiale, on note le plan d’action de 2008-2013 de lutte contre les maladies non transmissibles de l’OMS [21]. Celui-ci cible

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l’alimentation comme l’une des quatre priorités visant à réduire les principaux facteurs de risque. Par exemple, en fournissant aux consommateurs des informations crédibles, fondées sur des données probantes et des recommandations visant une alimentation équilibrée afin de permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés, favorables à la santé. Au Canada, la Stratégie pancanadienne en matière de modes de vie sains a débuté en 2005 et a été renforcée en 2010 avec des stratégies visant l’amélioration des habitudes de vie notamment par le développement et le transfert de connaissances [22]. Le Québec ne faisant pas exception, le Plan d’action gouvernemental de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids a été mis en place de 2006 à 2012 [23]. Plusieurs initiatives de promotion de la santé visant à accroître l’activité physique et à améliorer l’alimentation ont ainsi vu le jour à travers le Canada. Le défi santé 5/30 équilibre (programme québécois), qui vise la consommation de cinq fruits et légumes additionnée à 30 minutes d’activité physique par jour, en est un bon exemple [24].

Malgré toutes les initiatives déployées par les organismes de santé publique afin de favoriser l’adoption d’une saine alimentation par la population, on observe toujours des difficultés à atteindre les recommandations du Guide alimentaire canadien. À titre d’exemple, en 2012, seulement 40,6% des Canadiens de 12 ans et plus ont déclaré avoir consommé des fruits et des légumes au moins cinq fois par jour, et ce taux a diminué en comparaison de celui de 2009 qui se situait à 45,6% [25]. La consommation de produits laitiers chez les enfants et les adultes canadiens n’étant guère mieux, l’Enquête dans les collectivités canadiennes réalisée en 2004 a dévoilé que moins de la moitié réussissaient à atteindre les deux à trois portions recommandées par jour [26]. Ainsi, bien que l’alimentation soit reconnue comme un moyen efficace dans la prévention et le traitement des maladies chroniques, il existe un écart important entre les recommandations et l’application de ces recommandations en pratique. Cette constatation suggère qu’il existe des lacunes dans le transfert de ces recommandations vers la population et souligne l’importance de poursuivre les efforts afin d’élaborer de nouvelles stratégies qui aideront la population à modifier et à améliorer leurs habitudes et comportements alimentaires.

Par ailleurs, bien que les professionnels de la santé, comme les diététistes-nutritionnistes, soient formés pour offrir des interventions visant la prévention des maladies chroniques par

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7 la promotion d’une saine alimentation, le manque de temps et de main-d’œuvre sont des barrières pour réussir à combler les besoins de toute la population [27]. En effet, pour arriver à modifier un comportement alimentaire et engendrer des changements durables de mode de vie, un soutien à long terme, y compris plusieurs rencontres avec des professionnels de la santé, sont souvent nécessaires et dispendieuses. Ainsi, les professionnels de la santé ont besoin d’outils faciles d’utilisation, peu coûteux et accessibles à une grande majorité de la population afin de les aider à accomplir leur travail. Dans un même ordre d’idée, les patients ont également besoin d’outils qui faciliteront l’autogestion de leur santé, notamment en leur permettant une plus grande implication dans leurs soins de santé [28]. Pratt et ses collaborateurs [28] mettent l’accent sur le besoin de créer des outils qui sont faciles d’utilisation et qui permettent l’intégration de plusieurs formes de communication dans une même interface tout en permettant l’échange et l’interaction entre les pairs.

L’un des moyens possibles dans un contexte comme celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, où les technologies de l’information et de communication (TIC) sont omniprésentes, est d’utiliser ces technologies pour transférer et échanger nos connaissances à une grande partie de la population. En effet, de plus en plus de gens utilisent Internet et les médias sociaux pour rechercher ou partager de l’information sur la santé. À titre d’exemple, en 2013 aux États-Unis, 86% des adultes américains utilisaient Internet [29] dont 72% pour rechercher de l’information sur la santé [30] et 27% pour des informations relatives au contrôle ou à la perte de poids [31]. D’ailleurs, plusieurs personnes se tournent de plus en plus vers Internet comme première source d’information en santé, avant de demander conseil à un médecin [32]. En effet, à l’aide des données de l’Enquête Nationale sur les Informations en Santé (the Health Information National Trends Survey) qui incluaient 6369 adultes, Hesse et ses collaborateurs ont rapporté que 48,6% des participants allaient sur Internet en premier afin de rechercher des informations spécifiques sur la santé alors que seulement 10.9% allaient voir leur médecin en premier [32]. En 2011, toujours aux États-Unis, 62% des internautes américains utilisaient les médias sociaux, dont 15% les utilisaient pour rechercher de l’information sur la santé [31]. Au Québec, c’est plutôt 82% des internautes qui utilisent les médias sociaux quotidiennement, ce qui représente

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67% des adultes québécois [33]. Bien qu’il y ait une forte proportion d’utilisateurs dans tous les groupes d’âge confondus, on note une différence importante d’utilisation entre les moins de 45 ans (97%) et les 45 ans et plus (74%) [34]. Toutefois, même si l’âge peut avoir un impact sur la fréquence d’utilisation, le revenu et la scolarité ne semblent pas affecter les statistiques d’utilisation. En effet, au Québec en 2014, CEFRIO a réalisé un sondage auprès de 846 adultes et a rapporté que peu importe le revenu ou le niveau d’éducation, plus de quatre internautes sur cinq utilisaient les médias sociaux [34]. Ainsi, avec l’augmentation grandissante de l’utilisation des TIC comme les médias sociaux, il devient primordial que les stratégies de transfert de connaissances visant la prévention des maladies chroniques, comme l’amélioration des habitudes alimentaires, s’adaptent aux habitudes de la population et suivent le courant technologique. La recherche démontre par ailleurs que les médias sociaux ont le potentiel de rejoindre une grande partie de la population internautes, indépendamment du niveau d’éducation, de l’ethnicité ou de l’accès aux soins de santé [6].

1.2 Les TIC et le transfert des connaissances en nutrition

Les compétences en alimentation, notamment les connaissances en nutrition et les habiletés culinaires [35], semblent être des éléments clés qui peuvent contribuer à l’amélioration des habitudes alimentaires [36] et contribuer à diminuer la prévalence d’obésité et de maladies chroniques dans la population [37]. Les professionnels de la santé les mieux formés pour transférer leurs connaissances dans ce domaine sont les diététistes-nutritionnistes. Le transfert des connaissances est défini comme «un processus dynamique et itératif qui englobe la synthèse, la diffusion, l'échange et l'application éthique des connaissances en vue d'améliorer la santé de la population, fournir des services et des produits de santé plus efficaces et renforcer le système de soins de santé » [38].

Il existe plusieurs approches qui peuvent être utilisées comme moyen de transfert des connaissances. Parmi celles-ci, on note entre autres l’approche linéaire ou unidirectionnelle qui s’inscrit très bien en recherche où l’expert divulgue ses résultats à la communauté

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9 scientifique et suppose que celle-ci a les habiletés nécessaires et l’intérêt pour utiliser ces connaissances [39]. Cette approche vise principalement à faire avancer la science, mais assigne plutôt un rôle passif aux utilisateurs [39]. Ainsi, cette méthode est plus ou moins efficace lorsqu’on veut atteindre le public et générer un changement de comportement puisqu’il n’y a aucune interaction possible et qu’elle ne tient pas réellement compte des différents contextes et environnements dans lesquels les utilisateurs des connaissances évoluent [40]. D’autres approches, plus pertinentes dans un contexte de changement de comportement, sont les approches de type interactives. Les modes d’interactions et de collaboration peuvent prendre différentes formes, mais l’importance est mise sur l’interaction bidirectionnelle entre les acteurs du savoir, comme un professionnel de la santé, et les utilisateurs des connaissances, comme le public cible. Ces modèles reposent sur le principe que «l’inclusion des besoins, des préoccupations et des contraintes des utilisateurs, de même que leur participation à toutes les étapes du processus de création, de diffusion et d’utilisation de la connaissance ne peuvent que favoriser son appropriation et son adoption éventuelle» [40]. Ainsi, il devient prioritaire d’inclure les utilisateurs des connaissances dans la démarche de transfert des connaissances afin de s’assurer de l’efficacité et de la pertinence de celle-ci si on veut engendrer un changement de comportement.

L’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de communication (TIC), a transformé les moyens de communication et de transfert de connaissances, autrefois passifs et unidirectionnels, vers des modes plus interactifs et multidirectionnels qui offrent aux utilisateurs des connaissances l’opportunité de devenir à leur tour proactif dans le transfert de leurs acquis [41]. Le grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française définit les TIC comme étant un «ensemble des technologies issues de la convergence de l'informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l'échange de l'information [42]». Avec le développement des TIC, le Web a évolué vers un univers interactif, social et collaboratif, appelé couramment le Web 2.0. Celui-ci fait référence à la fois aux technologies en elles-mêmes, comme les médias sociaux, mais également aux

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usages sociaux qu’en font les internautes [43]. En effet, la grande majorité des citoyens des pays industrialisés utilisent maintenant ces outils non plus seulement pour accéder à l'information, mais également pour communiquer et partager leurs idées dans une variété de contexte avec des collègues, des amis, des étrangers et des experts, tels que les professionnels de la santé [44]. D’ailleurs, d’après la revue de littérature de Mairs et ses collaborateurs [45], l’utilisation de TIC plus récentes, comme les médias sociaux, serait parmi les stratégies efficaces pour faciliter le transfert des connaissances en santé.

Les médias sociaux peuvent être définis comme un groupe d'applications en ligne qui permettent la création et l'échange de contenu généré par l'utilisateur, et qui peuvent être divisés en cinq types différents: (1) les projets de collaboration (par exemple, Wikipedia), (2) les blogues ou les microblogues (par exemple, Wordpress et Twitter), (3) les communautés de contenu (par exemple, YouTube), (4) les sites de réseautage social (par exemple, Facebook), et (5) les jeux virtuels ou mondes sociaux (par exemple, Second Life) [46]. Les forums de discussion proprement dits ne semblent pas faire partie d’aucune de ces catégories, mais puisque ce sont les utilisateurs qui génèrent le contenu des forums, quelques auteurs les intègrent dans leur étude comme des médias sociaux [47]. Toujours selon l’étude de Mairs et collaborateurs [45], les stratégies de transfert de connaissances en santé à l’aide d’outils du Web (comme les médias sociaux) agiraient comme véhicules pour relier les chercheurs, les praticiens, les décideurs et les consommateurs, indépendamment des contraintes géographiques, facilitant ainsi l'échange d'informations en temps réels et favorisant l'avancement des connaissances en santé et l'application ultérieure de celles-ci . La figure 1 représentée ci-dessous est utilisée afin d’imager les différents termes et concepts abordés dans ce chapitre. Elle illustre l’association entre les TIC, le Web 2.0, les médias sociaux et les blogues. On comprend que les blogues font partie des médias sociaux et que ceux-ci sont partie intégrante du concept du Web 2.0, qui lui-même a vu le jour grâce à une re-conceptualisation des fonctionnalités des TIC.

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11 Figure 1: Représentation imagée des différents concepts technologiques abordés

Web 2.0 [43]

Médias sociaux [46]

Blogues [2]

«Transition de l’univers isolé des sites Web vers des flux de contenu libre

et des services ouverts. Se définissant comme interactif, social et collaboratif, il permet une interaction totale entre l’internaute, le site en lui-même et les internautes entre eux. Il fait référence à la fois aux usages sociaux, tels que les interactions entre internautes, et aux technologies, telles que les plateformes sociales et collaboratives, permettant d’échanger et de partager des connaissances. »

Nouvelle technologies de l’information et de la communication [42]

«Groupe d'applications en ligne qui permettent la création et l'échange de contenu généré par l'utilisateur»

«

Site Web personnel tenu par un ou plusieurs blogueurs qui s'expriment librement et selon une certaine périodicité, sous la forme de billets ou d'articles, informatifs ou intimistes, datés, à la manière d'un journal de bord, signés et classés par ordre antéchronologique, parfois enrichis d'hyperliens, d'images ou de sons, et pouvant faire l'objet de commentaires laissés par les lecteurs.» « Ensemble des technologies issues de la convergence de l'informatique et des

techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l'échange de l'information»

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Les partisans de l'utilisation des médias sociaux dans le domaine de la santé définissent trois caractéristiques clés qui rendent ces outils hautement efficaces pour la communication de la santé, des caractéristiques qui se recoupent aussi avec les objectifs de transfert de connaissances, soit: (1) la personnalisation, (2) la présentation et (3) la participation [48]. La personnalisation fait référence au fait que le contenu peut être adapté au bon vouloir de l’utilisateur en fonction de ses intérêts ou des objectifs visés alors que la polyvalence des médias sociaux dans son ensemble crée de nombreuses options pour le partage des informations, notamment par l’utilisation de différents multimédias (présentation). La participation, c’est-à-dire la contribution au savoir et au transfert de connaissances que peuvent apporter les utilisateurs, est également une caractéristique unique des médias sociaux. D’ailleurs, l'utilisation des médias sociaux pour la communication de la santé contribuerait à accroître les interactions avec les autres (le grand public, les patients et les professionnels de la santé), à rendre l'information sur la santé plus facilement disponible, partagée et adaptée, et à accroître l'accessibilité pour ceux qui ne peuvent pas y accéder facilement par le biais des méthodes traditionnelles [7, 48]. Ainsi, les médias sociaux ont le potentiel d’atteindre une grande partie de la population d’internautes, avec diverses caractéristiques sociodémographiques et ce, indépendamment de l’éducation, de l’ethnicité ou de l’accès aux soins de santé [6]. Un autre effet favorable à la santé qui est relié à l’utilisation des médias sociaux fréquemment rapporté dans la littérature est le soutien social et émotionnel des pairs, qui tend à augmenter avec l’utilisation [7, 49]. Les médias sociaux peuvent également fournir de l’information en temps réel et à faible coût [7]. En effet, le matériel éducatif peut être distribué sur Internet à un coût bien inférieur à celui des documents imprimés, et il permet l’ajout de composantes multimédias et interactives, comme les vidéos et les forums de discussion, qui ne peuvent pas être offerts en version imprimée [50]. Finalement, l'accessibilité à l’information qui est facile et constante demeure un avantage incontestable de l’utilisation des TIC dans le domaine de la santé. Les utilisateurs peuvent accéder à l’information à tout moment, dans n’importe quel lieu ou ville, et ce très rapidement [51, 52].

Conséquemment, les médias sociaux comme les blogues représentent plusieurs avantages à être intégrés dans les stratégies utilisées par les professionnels de la santé visant

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13 l’amélioration des habitudes alimentaires. En Australie, le Dietitians Association of Australia a effectué un sondage auprès de 700 de ses membres afin de connaître leur rapport avec les médias sociaux. Ils ont rapporté que les diététistes-nutritionnistes se tournent de plus en plus vers ces outils technologiques pour des raisons personnelles (80%) et professionnelles (52%), notamment pour fournir des informations nutritionnelles au public (24,5%) [53]. L’amélioration des connaissances et la facilitation de la communication seraient également les principaux objectifs visés par l’utilisation des médias sociaux chez les autres professionnels de la santé [47]. Par ailleurs, depuis quelques années déjà, certains organismes de santé publique comme le « Center for Disease Control and Prevention (CDC) » par exemple, ont commencé à intégrer les médias sociaux dans leurs campagnes de communication et d’intervention auprès de la population [48]. Ils ont également mis en place un guide visant entre autres à aider les professionnels à améliorer l’efficacité de leur utilisation des médias sociaux notamment pour « améliorer la portée des messages de santé, accroître l'accès à leur contenu, intégrer une plus grande participation avec le public et faire progresser la transparence pour améliorer les efforts de communication de la santé » (traduction libre de l’anglais au français) [48]. Au Canada, de plus en plus d’outils sont également mis à la disposition des professionnels de la santé, notamment des diététistes-nutritionnistes, afin de contribuer aux pratiques relatives à l’utilisation des médias sociaux pour la promotion de la santé [54].

Bien que les TIC semblent être des outils efficaces et de plus en plus utilisés par les professionnels de la santé pour le transfert et l’échange de connaissances, lorsqu’il est question de les utiliser pour rechercher de l’information en matière de santé, les cliniciens [55] et le public [56] déplorent parfois une surcharge d’informations. Par ailleurs, le caractère participatif des médias sociaux est à double tranchant et peut nuire à la qualité de l’information retrouvée sur les médias sociaux. En effet, l'échange d'informations entre les différents utilisateurs, qui ne sont pas nécessairement des professionnels de la santé, augmente la possibilité d'une large diffusion d’informations sur la santé non crédibles et potentiellement erronées [57]. D’ailleurs, une enquête effectuée auprès de 679 blogueurs culinaires a rapporté que seulement 22% d’entre eux avaient un antécédent professionnel en lien avec l’alimentation (pas nécessairement des diététistes-nutritionnistes), la majorité

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(87%) prétextant écrire un blogue sur l’alimentation en raison de leur passion pour les aliments [58]. Ceci suggère que la prolifération des connaissances peut exiger du temps et des compétences de la part de l'utilisateur afin de passer au crible toutes les informations disponibles [59]. De plus, le lecteur doit avoir un certain niveau de littéracie pour être en mesure d’identifier les informations qui semblent moins crédibles afin de les vérifier, ce qui ajoute au risque de propager de l’information erronée. À titre d’exemple, en effectuant une analyse de contenu de différents blogues ayant principalement pour objectif d’influencer la consommation de fruits et de légumes du lecteur, Simunaniemi et collaborateurs [60] ont rapporté plusieurs types de discours différents utilisés par les blogueurs pour promouvoir ces comportements. Par exemple, certains bloggeurs affirment qu’une consommation idéale de fruits et de légumes doit se baser sur les mécanismes physiologiques et les fonctions biologiques des nutriments, alors que d’autres affirment que les seuls végétaux sains sont ceux n’ayant subies aucune transformation de la part de l’industrie. D’autres blogueurs mettent l’emphase sur une consommation responsable envers l’environnement, les droits de l’homme et le bien-être des animaux. Ainsi, pour un même sujet, il est possible de retrouver une multitude d’informations et d’opinions de tous types ce qui constitue un défi pour le lecteur qui doit faire une synthèse et une analyse critique de tous les discours présentés. Une récente étude a d’ailleurs rapporté que l’une des principales barrières mentionnées par les patients à l’utilisation des médias sociaux comme source d’information et d’échange en matière de santé était le manque de fiabilité de l’information retrouvée [61].

En conséquence, il y a un besoin croissant de professionnels de la santé qui utilisent les médias sociaux comme stratégies de transfert de connaissances, afin de réussir à partager de l’information actuelle, fiable et facile d'accès [45]. Un contact plus direct avec les professionnels de santé via les médias sociaux permettrait également de résoudre une grande partie des barrières ressenties par les patients envers l'utilisation des médias sociaux, notamment en termes de crédibilité des informations de santé retrouvées sur le Web [61]. D’ailleurs, l'une des stratégies les plus prometteuses pour améliorer l’efficacité des interventions de changement de comportement en santé transmises par l'Internet est l’accès à un soutien professionnel [51, 62, 63].

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15 La popularité grandissante à l’égard des TIC et des médias sociaux dans la population s’est répercutée dans la communauté scientifique qui s’intéresse de plus en plus aux impacts potentiels des interventions transmises via le Web sur les comportements de santé des utilisateurs.

2. Interventions en santé transmises via le Web

2.1 Caractéristiques

Certains auteurs ont contribué à définir les interventions en santé transmises via le Web. Par exemple, Ritterman et ses collaborateurs [64], définissent une intervention en santé basée sur le Web comme tout «programmes d'intervention principalement conçus pour apporter des changements de comportements qui ont été transformés et opérationnalisés pour être transmis par le Web» (traduction libre de l’anglais au français). Barak et ses collaborateurs [65] ajoutent que ces programmes sont généralement autoguidés et tentent de créer des changements positifs et/ou d'améliorer et renforcer les connaissances, la sensibilisation et la compréhension en fournissant du matériel lié à la santé tout en utilisant des composantes interactives du Web. Ainsi, lorsqu’il est question d’une intervention utilisant le Web pour améliorer ou modifier un comportement lié à la santé, l’hétérogénéité des programmes Internet, et les capacités multiples qu’ils offrent, notamment en terme de communication et d’interactivité, font en sorte que l’on retrouve une multitude de techniques et d’outils Web utilisés dans les différentes études.

Néanmoins, d’après la revue de littérature de Kelders et collaborateurs [66], sur plus de 80 interventions en santé transmises via le Web, il est tout de même possible d’associer certaines caractéristiques à ces interventions. Ainsi, une intervention typique transmise via le Web serait destinée à être utilisée une fois par semaine et donc serait mise à jour aussi une fois par semaine pour une durée moyenne de 10 semaines. Elle pourrait également intégrer une approche interactive comme des outils d’auto-surveillance de l’alimentation du

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participant ou encore un endroit pour interagir avec les autres utilisateurs [65, 66]. D’ailleurs, les forums de discussion semblent être des outils fréquemment utilisés dans la majorité des études en santé. En effet, une récente revue de littérature ayant comparé 284 études d’intervention par l’utilisation de médias sociaux dans le domaine de la santé a rapporté que 67% d’entre elles avaient inclus une place pour interagir comme un forum de discussion dans leur intervention [67]. La communication synchrone ou asynchrone avec les pairs serait d’ailleurs l’une des stratégies associées aux interventions les plus efficaces dans le domaine de la santé [68]. En effet, les études ayant ajouté une forme de soutien social aux interventions traditionnelles transmises via l'Internet ont montré une meilleure efficacité dans l’amélioration des habitudes de vie [51, 63, 66], notamment pour la perte de poids [69, 70].

Une autre composante pouvant être ajoutée aux interventions Web est la rétroaction individualisée. Elle réfère à un mécanisme par lequel les participants peuvent obtenir des informations sur eux-mêmes et sur leurs progrès [65]. Le degré de rétroaction offert peut varier considérablement d’une étude à une autre, soit de zéro (aucune orientation ou mécanisme de rétroaction de soutien qui est fourni) à élevés (quantités suffisantes d'informations sur mesure fournies; par exemple un contact permanent c.-;a-d. un accès direct et en tout temps avec un professionnel de la santé) [65]. D’ailleurs, Manzoni et collaborateurs [71] ont montré que des effets significatifs plus élevés étaient observés lorsque les interventions transmises par Internet étaient renforcées par une rétroaction personnalisée sur l’auto-surveillance du poids, de l’alimentation et de l’activité physique des participants. D’autres études ont également corroboré ces résultats en démontrant qu’une rétroaction personnalisée sur ses propres comportements était associée à une plus grande adhésion aux interventions de promotion de la santé [51]. Ces nombreuses caractéristiques des interventions en santé transmises via Internet font leur particularité, mais ajoutent également un défi supplémentaire pour les comparer entre elles.

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2.2 Efficacité des interventions en nutrition transmises via le Web

Parmi les comportements les plus étudiés dans les interventions basées sur le Web, on remarque que les modifications dans les habitudes de vie comme la cessation tabagique [72, 73], la gestion ou la perte de poids [74, 75], le plus souvent via l’augmentation de l’activité physique et/ou l’amélioration des habitudes alimentaires [70, 76], ont fait l’objet de plusieurs recherches probablement due à leur pertinence dans la prévention et le traitement des maladies chroniques. Lorsqu’on fait un survol de la littérature en lien avec l’efficacité des interventions conduites via le Web, on retrouve au moins six revues de littérature ayant exploré spécifiquement leur efficacité dans l’amélioration des comportements alimentaires [9-11, 77-79]. En général, ces interventions ont démontré du potentiel pour entraîner un changement de comportement, mais tel que mentionné précédemment, l’hétérogénéité des devis méthodologiques et des outils Web utilisés dans ces études apportent un défi supplémentaire pour comparer les études entre elles et établir des degrés d’efficacité [51]. Il semble toutefois y avoir des effets bénéfiques, bien que généralement modestes, sur l’alimentation, notamment sur la consommation de fruits et de légumes [10, 11, 78-80], l’apport total en gras [9-11, 70, 77, 78, 80], en énergie [78, 80] et en fibres [9, 11, 70, 78, 80] qui sont les mesures les plus souvent rapportées dans les études pour évaluer un changement alimentaire [78].

À titre d’exemple, Neville et ses collaborateurs [9] ont rapporté sept articles sur 13 ayant observé des effets significatifs positifs d’une intervention Web visant l’amélioration des habitudes alimentaires (diminution de la consommation de gras et/ou augmentation de la consommation de fruits, de légumes et/ou de fibres), dont une étude ayant également observé des effets bénéfiques sur la perte de poids, en comparaison à un groupe contrôle. Kroeze et collaborateurs [11] ont quant à eux rapporté que 20 études en nutrition sur 26 avaient obtenu des résultats significatifs pour l’intervention transmise via un outil du Web le plus souvent en comparaison avec aucune intervention. Plus spécifiquement, pour les études ayant mesuré la consommation de fruits et de légumes, six études sur dix ont observé des résultats positifs en faveur de l’intervention Web à court terme (< 3 mois), quatre études sur cinq à moyen terme (3 à 6 mois) et deux études sur deux à long terme (> 6

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mois). Pour la consommation de gras, 11 études sur les 14 l’ayant mesurée ont rapporté des effets positifs en faveur de l’intervention Web. Ces deux revues de littérature incluaient principalement des interventions adaptées, c’est-à-dire que les conseils ou les informations fournies étaient spécifiques aux individus sur la base d'une évaluation individuelle de leurs connaissances et comportements alimentaires. L’adaptation des conseils est d’ailleurs largement reconnue comme un élément important de la communication efficace en santé [81].

Harris et ses collaborateurs [78] ont quant à eux mesuré plus spécifiquement l'efficacité d’interventions Web interactives en termes d'amélioration de l'alimentation pour 43 interventions. La majorité des interventions étaient transmises via Internet ou un appareil mobile et la plupart impliquaient la présentation d'information sur la nutrition, la santé et le mode de vie (31 études) ainsi qu’une saisie de données de consommation alimentaire des participants (28 études), et une rétroaction personnalisée sur les aliments et les nutriments consommés (21 études). Les auteurs ont rapporté que les interventions contribuaient en moyenne à augmenter de 0,24 portion par jour la consommation de fruits et de légumes et de 1,45 g de fibres. Elles contribueraient également à diminuer le total de gras consommés de 0,78 g par jour et de 0,24 g de gras saturés. Des résultats positifs, mais très modestes qui, selon les auteurs, auraient peu d’impact sur la santé globale. À titre comparatif, une revue de littérature parue en 2002 incluant 104 articles analysant l’efficacité d’interventions nutritionnelles traditionnelles (sans l’utilisation du Web), a rapporté une augmentation moyenne de 0,6 portions de fruits et légumes par jour et une diminution moyenne de 7,3% de l’apport calorique provenant des gras [82]. Une autre revue de littérature publiée en 2014 s’est intéressée plus particulièrement aux médias sociaux et à leurs impacts potentiels sur l’activité physique et l’alimentation [77]. Au total, 22 études randomisées contrôlées ont été incluses dont seulement trois études n'ayant pas utilisé les forums de discussion comme médias sociaux exclusifs. Une étude a utilisé Facebook (activité physique), une autre a utilisé Facebook et Twitter (activité physique et alimentation chez des jeunes) et la troisième a utilisé une plate-forme de réseautage social sur le site de l’étude en plus de forums de discussion (perte de poids). Aucune étude n’avait inclus de blogue. Les auteurs rapportent peu d’effet significatif pour l’activité physique et la perte de poids, mais une

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19 diminution significative de la consommation de gras pour les cinq études ayant mesuré cette variable.

Finalement, certaines études se sont également intéressées à comparer l’efficacité des interventions nutritionnelles transmises par le Web avec des interventions plus traditionnelles données en personne. À titre d’exemple, Bensley et collaborateurs [83] ont comparé l’efficacité d’une intervention d’éducation en nutrition visant entre autres, l’augmentation de la consommation de fruits et de légumes à l’aide de différents modules transmis par Internet et adaptés selon les besoins et intérêts des utilisateurs en comparaison à des méthodes traditionnelles déjà employées dans le programme « Special Supplemental Nutrition Program for Women, Infants, and Children (WIC) ». Ce programme vise entre autres à améliorer l'état nutritionnel des femmes enceintes, qui allaitent ou qui sont en post-partum et qui ont un faible revenu en leur fournissant des suppléments alimentaires, de l'éducation sur l'alimentation et des références en santé et en services sociaux [84]. L’éducation en nutrition est transmise via deux sessions de formation en nutrition pour lesquelles les femmes doivent obligatoirement être présentes à chaque période de six mois ainsi que par plusieurs documents et feuillets informatifs. Toutefois, l’un des défis majeur rapporté dans le programme est la faible participation des femmes aux rencontres. Par ailleurs, plusieurs membres du personnel rapportent ne pas avoir le temps ou les ressources nécessaires pour effectuer une éducation en nutrition adéquate. Ainsi, les auteurs ont cru intéressant de comparer l’effet du programme à celui d’outils nutritionnels transmis par le biais d’Internet étant donnée la popularité grandissante de cet outil de communication. Dans cette étude, les femmes avaient le choix d’opter pour l’éducation en nutrition traditionnelle ou via le Web. Les résultats ont montré que le groupe Internet a subi une augmentation plus marquée et significative (p=0,044) de sa consommation de légumes (0,59 portion) en comparaison avec le groupe traditionnel (0,20 portion) après six mois alors que le changement dans la consommation de fruits n’était pas significatif. Toutefois, aucune donnée concernant la fréquence d’utilisation des outils Internet n’a été rapportée dans l’étude et la méthodologie comportait plusieurs lacunes et était très peu détaillée rendant ainsi impossible la reproductibilité.

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Une autre étude visant à déterminer si l’éducation nutritionnelle par le Web pouvait être comparable à celle donnée en personne chez des adultes ayant un faible revenu, a démontré que la majorité des comportements alimentaires visés se sont statistiquement améliorés et étaient équivalents dans les deux groupes après trois interventions [85]. En effet, la plupart des comportements liés à la nutrition, comme la consommation de fruits, de légumes et de grains entiers, la lecture de la valeur nutritive des étiquettes, la prise d’un déjeuner et la fréquence de planification des repas, se sont améliorés de façon significative (p= 0,05) dans les deux groupes, ce qui signifie que les deux interventions étaient comparables en terme d’efficacité. Par ailleurs, une méta-analyse incluant 22 articles sur une variété de comportements liés à la santé, notamment sur les connaissances en nutrition et le maintien du poids, a également rapporté que la majorité des études utilisant le Web avaient noté des améliorations substantielles et des résultats similaires aux interventions traditionnelles [86]. Ces résultats suggèrent que les interventions nutritionnelles transmises via le Web ont le potentiel d’être aussi efficaces et même peut-être plus dans certains cas [83], que les interventions traditionnelles lorsque des comportements alimentaires comme la consommation de fruits et de légumes sont ciblés. Toutefois, il ne semble pas que ce soit le cas pour tous les comportements. En effet, quelques études visant spécifiquement la perte ou le maintien du poids ont rapporté qu’une intervention effectuée en personne était supérieure à une intervention effectuée par l’entremise de la technologie quant à la quantité de poids perdu [87] et que l’idéal pour augmenter l’efficacité des interventions Web pourrait être de combiner les deux approches [87, 88].

À la lumière des résultats positifs obtenus dans ces différentes études, il est possible de croire au potentiel des interventions effectuées avec des outils du Web pour l’amélioration des habitudes alimentaires de la population. Toutefois, l’hétérogénéité entre les différentes études étant élevée, les effets observés sur l’alimentation peuvent être dus à plusieurs facteurs. Certaines études comparent des interventions transmises via Internet avec un groupe contrôle ne recevant aucune intervention alors que d’autres les comparent avec un groupe recevant un autre type d’intervention Web, par exemple. Certaines ajoutent également un soutien professionnel ou social alors que d’autres n’incluent aucune forme de soutien. Par ailleurs, la majorité des études d’intervention nutritionnelle transmises par le

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21 Web qui sont incluses dans les revues de littérature impliquent des durées d’intervention et d’exposition variables pouvant aller de deux semaines à deux ans. En outre, le taux d’utilisation de l’outil Web dans la majorité des études peut également contribuer à influencer les résultats.

La recherche suggère d’ailleurs que l'exposition non optimale à une intervention via l’Internet tend à diminuer son effet, notamment au niveau de la perte de poids [69]. En effet, dans l’étude de Tate et collaborateurs, le groupe ayant reçu le plus grand nombre d’interventions était celui ayant eu une plus grande perte de poids en comparaison au groupe ayant reçu un minimum d’interventions [69]. Il y a également de plus en plus d’évidences démontrant que des visites régulières du site Web sont nécessaires pour obtenir des changements durables de comportement [69, 86, 89]. Par exemple, Vandelanotte et collaborateurs [90] ont déclaré dans leur étude que de meilleurs résultats en matière d'amélioration de l'activité physique ont été identifiés lorsque les participants ont visité le site d'intervention plus de cinq fois. Toutefois, le problème observé dans la majorité des interventions en santé transmises via le Web est le taux d’attrition élevée [51, 77, 88, 91]. Ce terme réfère au taux de non utilisation, ou d’arrêt d’utilisation de l’outil Web [92]. Il est souvent mesuré par le taux d’exposition aux interventions réalisées via l'Internet par exemple en compilant le nombre de fois que l'utilisateur ou le patient s’est connecté, le temps passé sur le site, le nombre de pages vues, etc. [51]. À titre d’exemple, Tate et collaborateurs [69] ont mesuré la fréquence de connexion au programme Internet dans leur intervention de perte de poids sur six mois et ont rapporté une diminution passant de 19 fois dans les premiers trois mois à 6.8 fois dans les trois derniers mois de l’intervention. Dans leur revue de littérature sur l’utilisation des médias sociaux dans l’amélioration de l’alimentation et de l’activité physique, Williams et collaborateurs [77] ont fait la même observation puisque toutes les études incluses (22), sans exception, avaient expérimenté une diminution dans l’utilisation de l’outil Web à travers le temps.

Compte tenu de la relation dose-réponse entre l'utilisation et l'efficacité de l’intervention, s’attarder aux facteurs qui peuvent influencer l'adhésion au site Web est cruciale pour améliorer les interventions transmises via Internet et visant à induire un changement de

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comportement alimentaire. Certaines études ont suggéré que l’utilisation de rappels par courriel ou par téléphone [51], l’intégration d’un soutien de la part du professionnel ou des pairs [51, 66, 88] en plus d’une mise à jour régulière du site d'intervention [51] seraient des éléments qui pourraient contribuer à augmenter l’adhésion aux interventions Web. La fréquence de l’interaction avec l’intervenant serait également prédicteur de l’utilisation [66]. L’implication de l’utilisateur dans le processus d’évaluation de l’outil reste probablement la meilleure stratégie à adopter pour ajuster les interventions en conséquence de l’expérience de l’utilisateur.

En résumé, il semble que les interventions transmises via des outils du Web représentent des alternatives intéressantes pour aider les gens à modifier leurs comportements alimentaires, et même à perdre et à maintenir leur poids. Toutefois, à notre connaissance, aucune étude d’intervention visant un changement de comportement de santé comme la perte de poids, l’augmentation de l’activité physique ou l’amélioration des habitudes alimentaires n’a inclus un blogue dans sa méthodologie. Ainsi, il n’est pas possible de transférer les résultats obtenus des interventions transmises via le Web pour mesurer l’efficacité des blogues dans l’amélioration des habitudes alimentaires. Pourtant, les blogues sont de plus en plus populaires et offrent une grande variété d’outils pour aider les utilisateurs à modifier leurs habitudes alimentaires.

3. Les blogues

3.1 Popularité et utilisation

Les premiers blogues sont apparus vers la fin des années 1990, mais sont devenus populaires seulement une dizaine d’années plus tard avec l’arrivée de serveur gratuit comme «Blogger» ou «WordPress» qui ont facilité leur création par le public [14, 44]. Le terme «weblog» (de Web et log qui veut dire journal ou carnet) [93] a tout d’abord été

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23 employé pour nommer ce média social et a par la suite été transformé par son nom plus commun tel qu’on le connait de nos jours, «blogue». Fait intéressant, certains auteurs croient que le nom blogue serait apparu en raison d’une blague qu’aurait fait un bloggeur en transformant le nom «weblog» en une phrase : «We blog» [46]. Les blogues ont acquis une grande popularité ces dernières années avec une proportion d’utilisateurs grandissante qui recherchent des informations de tout genre, notamment sur la santé. En 2012 aux États-Unis, on dénombrait 31 millions de blogues et 3 millions de nouveaux blogues étaient créés à chaque jour dans le monde [14]. En 2011, 14% des internautes américains rapportaient écrire un blogue, dont 20% un blogue sur la santé et 32% rapportaient lire et/ou commenter les informations provenant de blogues [31]. Au quotidien 10% des adultes internautes utilisaient un blogue et 8% commentaient sur ceux-ci [31]. Au Québec, la proportion de gens utilisant les blogues semble encore plus importante et en augmentation à travers le temps avec 40% des internautes qui utilisaient les blogues en 2010 en comparaison de 34% en 2009 [94].

Bien qu’il soit difficile de faire le décompte du nombre de blogue sur l’alimentation et la nutrition, il semble que l’intérêt grandissant de la population envers la saine alimentation s’est répercuté dans la blogosphère. En effet, un sondage effectué en 2012 auprès de 694 blogueurs culinaires a révélé que 61% d’entre eux avaient débuté leur blogue depuis moins de deux ans [95], ce qui suggère que le nombre de nouveaux blogues reliés à la nutrition est en constante augmentation ces dernières années [96]. Les internautes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à rechercher de l’information sur la nutrition et de nouvelles recettes [97-99]. Un sondage effectué auprès de 2821 femmes en 2009 a d’ailleurs rapporté que 44.4% d’entre elles utilisaient les blogues pour obtenir de l’information sur les aliments, notamment pour rechercher des recettes et des méthodes de préparation [100]. Ainsi, grâce à leur popularité grandissante et leurs caractéristiques uniques, les blogues représentent des outils potentiellement intéressants pour les professionnels de la santé, comme les diététistes-nutritionnistes, qui souhaitent transférer et échanger leur savoir avec la population.

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3.2 Particularités et potentiel en nutrition

Un blogue est en fait un type de site Web utilisé pour la communication et l’échange d’information en ligne, qui permet au blogueur d’exprimer ses opinions, ses intérêts ou ses expertises. Par contre, plusieurs particularités distinguent les blogues des autres sites Web plus standards et en font des outils pertinents et potentiellement efficaces à utiliser comme stratégies visant l’amélioration des habitudes alimentaires de la population. Tout d’abord, les blogues sont généralement mis à jour beaucoup plus régulièrement que les sites Web, ce qui permet d’y retrouver plus de contenu. Certains sont mis à jour plusieurs fois par semaine et même plusieurs fois par jour ce qui les rend très attrayant pour les utilisateurs qui deviennent fidèles et qui reviennent plus souvent [101]. Par ailleurs, les articles, appelés «billets», sont généralement succincts, datés et placés dans un ordre antéchronologique, c'est-à-dire du plus récent au plus ancien, facilitant ainsi la présentation de l’information la plus actuelle possible [44, 101]. Les billets peuvent également être classés par date de parution ou encore par sujet selon la préférence de l’auteur. Les blogues permettent également d’intégrer facilement plusieurs types de multimédias comme les images, les vidéos ou les hyperliens afin de présenter l’information différemment et de la rendre plus attrayante [13]. Les vidéos peuvent aussi être utilisés pour compléter ou remplacer du texte et peuvent alors être utiles pour fournir des informations nutritionnelles à un public ayant des besoins spéciaux, par exemple lorsque le niveau de littéracie est plus faible [102]. En permettant l’intégration de plusieurs outils, comme des vidéos montrant des techniques culinaires spéciales, des recettes santé et des liens pour diriger les utilisateurs vers d’autres sites intéressants, les blogues peuvent également être une bonne stratégie pour favoriser l'amélioration des compétences culinaires, un élément essentiel pour l’amélioration des habitudes alimentaires [103]. D’ailleurs, une étude de Buller et collaborateur [104] a rapporté que le temps passé à utiliser la section de recettes d'un site Web était parmi les meilleurs prédicteurs de la hausse de la consommation de fruits et légumes. De plus, un récent sondage effectué en 2012 démontre que beaucoup de femmes internautes (55%) cuisinent des recettes provenant de blogues culinaires et que cette proportion augmente grandement (87%) lorsque c’est une femme qui utilise déjà fréquemment les blogues [99].

Figure

Figure 2: Théorie du Comportement Planifié  (adaptée de [148])
Figure 3: Modèle de l'Acceptation à la Technologie (adaptée de [146])
Figure 4: Modèle intégrateur (adapté de [147])
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