Quelle place pour la santé dans la qualité de la vie déclarée à 16 ans ? Comparaison à 37 ans de distance en région liégeoise.

Colloque «

au cœur des soins de première ligne : Evaluations, applications et perspectives »

20 mai 2019 Université de Liège Campus Sart-Tilman

Quelle place pour la santé dans la qualité de la vie déclarée à 16 ans ?

Comparaison à 37 ans de distance en région liégeoise

Dieudonné LECLERCQ1, Chloé SAUVAGE2 et Benoit PETRE3

1. Professeur émérite Département Education et Formation ULiège & collaborateur scientifique du LEPS EA3412 Paris 13 Sorbonne Paris Cité 2. Etudiante en Master en Sciences de la Santé Publique, ULiège

3. Chargé de cours. Département des Sciences de la Santé Publique. Faculté de médecine. ULiège

En 1982, une recherche européenne centrée sur l’économie [1] s’est déroulée dans 4 régions : Lyon, Liège, Berlin et Manchester. Dans ce cadre, 300 enfants de 12 ans et 273 ados de la région liégeoise ont répondu à la question « Parmi ces 20 éléments, choisissez les 8 qui représentent le mieux la qualité de la vie ». La santé est apparue comme l’élément le plus choisi aux deux âges et dans les 4 régions.

En 2019, des différences s’observent entre les 156 Filles et les 92 Garçons, pour la propreté et le calme du quartier (52% vs 42%), la Sécurité routière (42% et 25%), la justice sociale (57% vs 37%), la formation scolaire (71% vs 60%), les sommes consacrées aux loisirs (10% vs 20%), la durée des études (29% vs 37%), et la Santé (97% vs 92%).

En 37 ans, la hiérarchie entre les valeurs sur les 20 éléments de 2019 est très proche de celle de 1982, et la santé est encore plus en tête (choisie par 94% en 2019 au lieu de 86% des ados de 16 ans en 1982).

Pour les éléments éloignés de la diagonale (sécurité routière, dépenses contre la pollution, sécurité de l’emploi), il importerait d’en vérifier la stabilité (sur de plus grands nombres d’ados), puis d‘en comprendre les raisons (modification des valeurs ? habituation ? situation améliorée depuis 1982 ?), par des méthodes appropriées (enquêtes, interviews).

Références : [1]

Albertini J.M. (Dir.). 1985. Les jeunes, l’économie et la consommation, Bruxelles : Labor

même questionnaire. Les 20 items portaient sur 10 thèmes, chacun représenté par un item qualitatif (ex : sécurité routière) et un item quantitatif (ex : réseau routier). La figure 1 présente les % de choix de chaque élément par ces 248 ados. On constate que Les éléments qualitatifs (en bleu) ont été préférés aux quantitatifs (en rose).

Dans la figure 2, les valeurs au-dessus de la diagonale indiquent une importance plus grande en 2019 qu’en 1982, et moindre en-dessous.

Figure 2

En 2019, une question ouverte permettait aux répondants d’ajouter (et de pondérer) des éléments. 82% (203) des 248 ados ont fourni au moins un élément supplémentaire. Ces 203 ont fourni environ deux (1,85) propositions dont 84% de celles-ci avec une importance aussi grande ou plus grande que la santé. La figure 3 montre que ce sont des valeurs non-économiques (famille, amis, etc.), non présentes dans le questionnaire des économistes de 1982) qui ont été le plus ajoutées.

Nous analysons actuellement les relations entre ces données et les demandes de formation (de ces 248 ados) en soins et secours en milieu extrahospitalier.

Figure 3 Figure 1