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temps. Dans une boutique, si l'on demande un costume de Marilyn, on reçoit une perruque blonde, un grain de beauté et une robe blanche, légère et décolletée.
LE COSTUME FAIT LE SPECTACLE. LE SPECTACLE EST L'EVENEMENT.
Elvis s'est aussi construit à partir de ses costumes. À la maison, dans les films de famille, on le voit décontracté, jouer au football, écouter la télévision, conduire sa voiture. On doit se convaincre que c'est bel et bien Elvis, car sans costume, il ne répond pas aux critères que l'on a fixés pour lui. Il a, lui aussi, imposé à ses costumes les changements qui suivent l'évolution de sa renommée. Des chemises en jean aux vestons classiques, des vestons dorés avec diamants à l'ensemble de cuir moulant, pour finir dans une orgie de <~umpsuits», capes à motifs extravagants de pierres précieuses. Retirez le droit au costume à tous les participants des concours d'imitation du King, il ne restera plus grand chose ...
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L'HÉRITAGE
Du 23 avril au 3 mai 1988, la célèbre société new-yorkaise de vente aux enchères Sotheby's laisse partir plus de 10 000 articles constituant la collection de Warhol. Il est impressionnant de voir la quantité et l'éclectisme des objets accumulés par l'artiste au fil des ans. Les ventes qui auront obtenu le plus d'attention seront de loin celles entourant sa collection de jarres à biscuits. 139 jarres, qu'il affectionnait tant, «They are time pieces», récoltées dans les marchés aux puces et les brocantes. L'ensemble était évalué par Sotheby's à moins de 7000$.
n l'a acquis pour la somme de 247 830$. Le prix d'une œuvre!
J'ai acheté ma première jarre à biscuit en 2007; c'est une McCoy des années 1950, en forme de Bonhomme Pilsbury. Par la suite, j 'ai continué à les accumuler. «Au premier instant, on ne
le penserait pas: en réalité, comme l'eau en temps d 'inondation, perfidement, la collection envahit tout, garnie de proche en proche, comporte des meubles de plus en plus nombreux où y installer ces trésors, se répand partout dans les chambres, utilise le moindre recoin, s'étend
à chaque lieu où elle p eut se glisser.»6
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devaient être incluses dans un comeback de Warhol, surtout si TM le met en relation avec
Elvis et le cowboy.
Pourtant, malgré les éclairages et la sonorisation à la fine pointe, malgré le décors somptueux qu'offrait le théâtre Plaza, une pellicule de tristesse minable recouvrait ce qui aurait dû être grandiose. Nous pourrions attribuer ce malaise à cette propension qu'a TM à provoquer des
ratages, à se mettre dans des situations qu'il ne maîtrise pas et qui mènent au fiasco. Les quatre chansons lamentablement interprétées, ce soir-là en sont la démonstration la plus éloquente. Mais il y avait plus. Les images tournées en festival populaire portaient déjà le poids de cette tristesse. Autant les pseudo-cowboys que les sous-Elvis et peut-être les faux-Andy cachent-ils sous leurs ~ostumes une identité de pauvre-types? Cela n'est pas sans créer du malaise.
Il faut remarquer l'attitude de ni: lorsqu'il s'entourre de la masse des admirateurs d'Elvis ou des amateurs de Western. Il vient d'ailleurs, il reste en marge. Il ne montre aucune hostilité, au contraire, il est heureux d'être là. Il apprivoise la situation, il regarde, il est regardé. Il est au travail. Ce sont là ses stratégies et sa quête d'identité. Ce qui semblait être une forme facile d'ironie qui allait de soi est dépassée par un malaise teinté de tristesse. On peut se demander, mainten~t, quelle est la place de l'ironie dans mon travail, quel en est le rôle?
