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Inondation en Centrafrique, préparons-nous au pire.

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Academic year: 2021

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Inondation en Centrafrique, préparons-nous au pire.

Chanel Nzango, Cyriaque-Rufin Nguimalet

To cite this version:

Chanel Nzango, Cyriaque-Rufin Nguimalet. Inondation en Centrafrique, préparons-nous au pire..

Inondations en Centrafrique, Nov 2019, Paris, France. �hal-02422899�

(2)

Inondation en Centrafrique

,

préparons-nous au pire.

Du haut de la colline de Bangui je t’aperçois dans toute ta splendeur. Tu es calme ou capricieux, clair ou sombre, selon les saisons. Au crépuscule tu deviens le miroir

de la ville de Bangui. Mais qui es-tu Oubangui ? Qu’est ce qui t’anime ? Quel âge as-tu ? Oubangui des îles, des rapides et des sables, pourquoi débordes-tu ?

Nzango C. & Nguimalet C. (2019)

Comprendre les rivières pour mieux vivre avec les crues. (Pourquoi les rivières débordent-elles?)

1. Caractérisation hydrologique de l’Oubangui.

- Une rivière naît, grandit et vieillit. La source de l’Oubangui est encore mal définie.

- L’Uélé est son nom de début du parcours (1 100 km). Le mariage de l’Uélé et du Mbomou a donné le nom

de l’Oubangui. avec une longueur de plus de 2 200 km. L’Oubangui appartient au bassin du Congo. Son aire du bassin versant = 643 900 km2.

- Oubangui est une rivière nourricière pour ses riverains, et c’est un vecteur du désenclavement de la RCA. - Le bassin de l’Oubangui est très peu aménagé, l’Oubangui garde un aspect sauvage sur tout son linéaire.

Confluence de l’Uélé, Mbomou et Bili.

MNT du bassin versant de l’Oubangui

La dimension longitudinale pour caractériser

la pente d’écoulement. Ou la puissance spécifique de la rivière (ω = τu).

Pente moyenne = 1,5 m/km

La dimension transversale permet d’apprécier le degré de liberté latéral d’un chenal et son ajustement vertical (profondeur). Une rivière en bon état écologique est

une rivière capable d’assurer des translations latérales nécessaires à la mise en place d’une mosaïque fluviale. Le moteur de la mosaïque fluviale est la crue. Une crue n’est guère synonyme de perturbation en rivière. Même si elle engendre des inondations, une crue est bénéfique pour la respiration des rivières.

3. Le transport sédimentaire: L’une des fonctions principales des rivières est d’assurer le transfert des sédiments vers l’aval [Recking & al., 2013]. Pour ce faire, elles doivent disposer d’une certaine compétence (τ0 = γ.R.S) nécessaire pour éroder leur lit et leur berge et de véhiculer des matériaux solides.

De la taille des grains se distinguent en rivières 2 grands modes de transport des charges sédimentaires : le

charriage et la suspension. Malgré son débit moyen important (~3700 m3/s), l’Oubangui évacue en

moyenne 26 mg/l de MES par an, soit 36 mg/l lors des hautes eaux. L’Oubangui n’évacue quasiment pas de sédiments grossiers, car son D50 n’atteint même pas 2 mm. Cette incompétence s’expliquerait par la résisti-vité du substratum à l’abrasion (érosion linéaire). En outre, le caractère ferrugineux du bassin accroît considérablement la résistirésisti-vité du substrat vis-à-vis de l’abrasion.

0 200 0 400 0 600 0 800 0 10000 12000

AvrMaiJuinJuil. Août Sept. Oct . Nov. Déc. Janv. Fév. Mar s

Régime mensuel à Zinga en m3/s

La montée des eaux sur l’Oubangui débute en avril pour atteindre le maximum en sep-tembre, octobre voire novembre. C’est durant cette saison que de nombreuses espèces halieutiques se reproduisent. C’est aussi la saison de la campagne navigable. Tandis que la décrue commence en décembre pour finir en mars ; et celle-ci correspond à la saison idéale pour l’extraction des sables.

Retour sur les inondations de 2019 :

Une cause régionale

De nombreux facteurs aggravants

4. Le régime hydrologique est le déterminant principal de la diversité écologique des

rivières. C’est un paramètre indispensable au cycle biologique des communautés vivantes et au renouvellement des habitats aquatiques. Il correspond de fait aux variations saisonnières des débits d’un cours d’eau entrainant les phases de hautes et basses eaux.

Les rivières tendent à établir toujours un équilibre dynamique après une perturbation

b) l’imperméabilité du substrat

a) crue concomitante

La position prolongée du front intertropical en haut de l’équateur peut engendrer des pluies diluviennes (la mousson) découlant sur des épisodes de crues.

Anomalie dans la position de la ZCIT

La rupture de 1970 est pratiquement enregistre e sur tous les hydrosyste mes fluviaux tropicaux.

La rivière Oubangui et ses affluents sont sortis de leurs lits mineurs pour inonder. Le barrage de Boali 3 n’a pas joué son rôle de régulateur de crue. Au contraire, celui-ci a accru l’écoulement de la rivière Mbali et Pama. Un front résulte de la confluence de la Pama (M’Poko) et de l’Oubangui au niveau de Bangui a engendré la submersion du 6ème

arron-dissement de Bangui.

L’Oubangui coule sur un socle dur et imperméable, cela accentue l’écoulement au détriment de l’infiltration, or l’infiltration est un processus bénéfique à la régulation de l’écoulement.

La ville a connu une croissance urbaine rapide depuis 1960, la population urbaine s’est accrue de plus de 90% depuis 1946. Les construction se font sur des zones inondables qui ne sont autres choses que les lits majeurs de l’Oubangui.

c) une croissance urbaine non contrôlée

La topographie de la ville influence aussi le choix de construction des Banguissois.

Heureusement qu’il existe des solutions pour minimiser les dégâts

Le pire scénario est à venir.

La crue de 2019 ne dépasse pas les références connues, seulement les dégâts sont énormes.

Selon la loi de Gumbel, les crues de 1916, 1961 et 1999 ont respectivement un temps de retour 100 ans, 50 ans et 20 ans. Le pire scénario serait la combinaison de plusieurs facteurs.

a) faire de la cartographie des zones inondables

La cartographie des zones inondables semblerait être le meilleur moyen de gérer et de se protéger lors des prochains aléas d’inondations. On peut la faire avec les repères de crues passées ou avec des outils modernes comme un drone, un DGPS, ou des données LIDAR.

b) Restauration des stations hydrométrique. Le bassin de l’Oubangui comptait une soixantaine de stations hydrométriques. La station de Bangui est l’unique en fonction de nos jours, et celle-ci est hors normes de l’OMM depuis quelques années. Restaurer ces stations permettent de surveiller le débit et d’anti-ciper l’avènement des épisodes secs et humides.

c) Erection d’un barrage d’écrêteur de crue à Palambo. La construction d’un barrage-réservoir à Palambo permet-trait d’amortir les pics de crues de l’Oubangui et de proté-ger la ville de Bangui contre les inondations. De plus, le secteur de Palambo a déjà fait l’objet de plusieurs études de faisabilités pour l’aménagement hydraulique dont celui du projet de transfert d’eau vers le lac Tchad.

La dimension verticale permet tous les

échanges entre le chenal et la nappe phréatique.

La dimension temporelle permet

d’appréhender les événements rares et les héritages climatiques, tectoniques et anthropiques.

2. Une rivière s’appréhende sous 4 dimensions:

Amortissement d’une crue

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 01/01 31/01 02/03 0 1/04 02/05 01/06 02/07 01 /08 01/09 01/10 01/11 01/12 01/01 D é b it s M o ye n s Jo u rn al ie rs ( m 3 /s ) Oubangui à Bangui

Débits Moyens Journaliers - période 1982-2019 2019 1999

MOYENNE

La crue de 2019 a un air de celle de 1999

Laraque (2019).

Variabilité hydrologique depuis 1970

Depuis 1970 on assiste à

- un déficit d’écoulement d’environ 30%. - une réduction des jours navigables.

A l’instar des hydrosyste mes tropicaux, l’Oubangui est conside re comme l’un des

hotspots du changement climatique dont les effets se traduisent par une variabilite

dans le re gime d’e coulement interannuel.

Le pic de ces variations est atteint dans la seconde moitie du 20e me

sie cle, ou une se cheresse s’est installe e depuis, avec comme conse quence, une re duction de l’e coulement de de cennie en de cennie [Laraque, 2013].

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