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L’étude du rapport à l’avenir en marketing chez les plus de 50 ans : Différences conceptuelles et mesures alternatives

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Academic year: 2021

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L’étude du rapport à l’avenir en marketing chez les plus de 50 ans :

Différences conceptuelles et mesures alternatives.

Ziad MALAS Doctorant, ATER. Centre de recherche DRM-DMSP Université Paris-Dauphine

Place du Maréchal de Lattre de Tassigny 75775 Paris Cedex 16

Téléphone : 06 14 07 87 58

Adresse de courriel : malasmail@free.fr

Denis GUIOT

Professeur des Universités.

Université Paris Dauphine, DRM-DMSP. Adresse de courriel : denis.guiot@dauphine.fr

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INTRODUCTION

Parmi les sciences de gestion, le marketing a été la première à s’être intéressée au temps comme objet spécifique de recherche (Tarondeau et Naccache, 2001). En particulier, le rapport au temps, est un facteur explicatif du comportement du consommateur. Par exemple, Bergadaà (1987, 1988, 1989) dans sa thèse, observe des effets simultanés sur les choix de choix de vacances, de livres, de produits financiers, de logement et de parfums. Si les effets sont nombreux, les approches du temps le sont aussi puisque son étude porte sur des domaines très différents (Malas et Guiot, 2007) : la perception de durée, l’allocation du temps comme une ressource, la durée du processus décisionnel ou encore la perspective temporelle dans laquelle l’individu considère les évènements passés et futurs.

A cette multiplicité des domaines concernés, s’ajoute un problème de divergence des définitions relatives notamment à la perspective temporelle et de façon plus large au rapport au temps. A ce titre, Thiébaut (1998) et Bouder-Pailler et Le Doeuff (2000) soulignent la diversité des construits, de leurs manifestations et de leurs antécédents.

Cette situation se reflète dans la variété des échelles développées pour évaluer le rapport au temps–perspective de l’individu. Ainsi, dans la seule discipline du marketing, Bouder-Pailler et Le Doeuff recensent en tout six mesures multidimensionnelles dont leur propre échelle, qui tendent à se recouper. Il s’agit d’une liste non exhaustive qui n’inclut pas les échelles mesurant un construit spécifique comme, par exemple, l’anxiété face à l’avenir (Urien, 1999).

Confrontés à la diversité des variables et au chevauchement des mesures, nous proposons ici un essai de clarification des concepts et des échelles de l’un des aspects du rapport au temps sur une population spécifique : le rapport à l’avenir des consommateurs de plus de 50 ans.

D’après Strathman et Joireman (2005), le rapport à l’avenir est le domaine du temps le plus étudié. On peut le définir selon l’approche de Thiébaut (2000) comme l’ensemble des concepts qui décrivent la façon dont l’individu perçoit l’avenir, s’y projette et s’y engage.

Afin de mieux cerner les différences entre ces concepts, nous avons suivi la préconisation de Calder et al. (1981) d’avoir des échantillons homogènes lorsque la recherche portait sur des relations théoriques plutôt que sur les effets réels en jeu dans une situation donnée. Nous avons alors choisi de nous focaliser sur les plus de 50 ans (âge seuil notamment retenu par Tongren en 1988 et par Chevalier en 1999). Cet âge est notamment justifié par la modification

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du foyer avec le départ des enfants (INSEE, 2004) et l’essor de la grands-parenté parmi les quinquagénaires (Attias-Donfut et Segalen, 1998). Notre choix de cette population est lié à leur rapport à l’avenir probablement plus riche que les segments plus jeunes1, du fait de l’expérience accumulée et de la présence de descendants. Les variables reflétant la perception de l’avenir de ces personnes, du fait du vieillissement, se modifient en raison, notamment, d’une plus grande proximité perçue de la mort. En découle des effets multiples :

_ Sur l’horizon temporel considéré qui se raccourcit avec l’âge (Lang et Carstensen, 2002), _ Sur l’attitude à l’égard de l’avenir moins positive (Schroeder et al. ,2001),

_ Sur l’importance déclinante accordée aux pensées et aux buts futurs (Nurmi, 1992) et la planification des activités (Smothkin et Eyal, 2003).

Compte tenu de la restriction démographique proposée, nous serons mieux à même d’examiner les différences entre construits d’un point de vue théorique dans une première partie, ce qui permettra, dans une deuxième partie d’identifier les outils de mesure correspondants utilisés en marketing. Enfin, la 3eme partie sera consacrée à l’étude empirique des liens entre ces outils de mesures et aux effets comportementaux des variables qu’ils évaluent.

LE RAPPORT A L’AVENIR DE L’INDIVIDU : DIFFERENCES CONCEPTUELLES ET EVOLUTIONS AU COURS DU VIEILLISSEMENT.

Un bilan théorique permet de distinguer les différents concepts évoqués dans la littérature, et met en évidence l’influence du vieillissement et ses conséquences possibles sur le comportement de consommation. Nous nous interrogeons d’abord sur le sens que l’individu donne à l’avenir qu’il perçoit devant lui, ce qui nous conduira à voir les notions centrales d’orientation future et de perspective future. Nous tenterons ensuite d’éclairer leurs effets comportementaux au travers des variables liées au fatalisme et à la planification.

Perception et sens donné au Futur.

1 Certains auteurs (Lambert-Pandraud, 2000 ; Guiot, 2006) avancent l’âge de 60 ans qui distingue les personnes

âgées des autres adultes. Mais pour faciliter l’observation d’éventuels effets du vieillissement, il convient d’avoir des personnes un peu plus jeunes.

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Une première question que l’on doit se poser porte sur la capacité même de l’individu à traiter au niveau cognitif la notion de futur. En effet, si les représentations de soi dans l’avenir semblent être spécifiques à l’espèce humaine (Roberts, 2002 ; Dortier, 2004), elles ne sont pas littéralement innées : Atance et Meltoff (2005) montrent par exemple une nette évolution entre 3 et 5 ans de la capacité des enfants à se projeter dans le temps et à relier entre eux des éléments de récits se suivant dans le temps. Il est à noter que si la capacité se développe au cours de l’enfance, ce n’est qu’à l’adolescence que le futur prend tout son sens aux yeux de l’individu. Piaget (1958) cité par Kastenbaum (1961) déclare ainsi « l’adolescent diffère de l’enfant avant tout en ce qu’il pense au-delà du présent ». Kastenbaum (1961) parle alors de « perspective future cognitive » pour distinguer la capacité de l’individu à raisonner dans le futur de la tendance à penser aux événements futurs. Il avait notamment montré qu’il n’y avait pas en matière de capacité cognitive de différences entre les jeunes adultes et les personnes âgées.

Si les adultes peuvent d’un point de vue cognitif donner sens à l’avenir en général, et au leur en particulier, l’intérêt qu’ils lui attribuent, provient de leur conception même du temps et de la façon dont ils se perçoivent à un moment donné par rapport au spectre temporel considéré. Différents auteurs ont notamment rappelé les différences culturelles liées à la nature linéaire ou cyclique du temps et sur l’accent mis sur le futur dans le premier cas (Graham, 1981 ; Bergadaà, 1987 ; Gentry et al., 1991 ; Prime, 1994).

Au niveau individuel, le rôle de la profondeur de l’horizon temporel a été plus récemment mis en avant par la théorie de la sélectivité socio-affective (Carstensen, 1991). Cette variable va d’autant plus nous intéresser, qu’elle intervient dans le processus de vieillissement subjectif (Guiot, 2006). Il arrive en effet un âge, où la proximité perçue de la mort, va conduire l’individu à se situer dans le spectre temporel par à rapport à sa fin (Rakowski, 1979), ce qui peut le conduire à donner moins de sens à son futur pré mortel (Fromage, 1991) au profit d’un futur « transcendantal » (Boyd et Zimbardo, 1997). Ce changement de profondeur de l’horizon peut expliquer à la fois :

_ La focalisation sur le présent et sur les buts de court terme au détriment de l’avenir (Bouffard et al., 1989; Shmotkin et Eyal, 2003).

_ Le changement de contenu des préoccupations liées à l’avenir : selon la théorie de la sélectivité socio-affective, pour s’adapter au vieillissement (Carstensen et Lockenhoff, 2003),

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au fur et à mesure que l’horizon devient fermé en raison de la perception plus forte de la proximité de la mort, les buts qui prédominent, correspondent à des buts de la régulation affective et à des objectifs tournés vers le bien-être des générations suivantes (buts génératifs). En revanche les buts instrumentaux (liés à la carrière, à la place de l’individu dans la société) passent au second plan (évolutions déjà décrites dans d’autres recherches). Cet effet de l’horizon temporel sur les motivations liées à l’avenir a été montré en marketing par Williams et Drolet (2006) dans le contexte de la publicité.

Les deux effets du changement d’horizon temporel que venons d’évoquer ont une influence sur deux autres construits temporels : l’orientation future des pensées et la Perspective Future.

Orientation Future et Perspective Future

Ces deux notions ne sont pas clairement différenciées, d’ailleurs les distinctions proposées divergent (Lapierre et al., 1993 ; Thibault 2000 ; Lasane et O’Donnell, 2005), la première englobant la seconde, ou la seconde étant multidimensionnelle alors que la première ne concernerait que la zone temporelle sur laquelle se focalise les pensées…. une distinction plus simple nous est inspirée par Nuňez (1999) qui rappelle que le discours sur le temps provient d’une analogie avec l’espace. Lewin (1951) fait une une métaphore égo-centrée: le futur est perçu comme étant l’ensemble des objets devant nous (les objets devenant des événements dans la métaphore), on va alors s’intéresser à la vision qu’à l’individu de son futur. En revanche, l’orientation future semble procéder d’une métaphore exo centrée : on considère la flèche du temps qui défile devant l’individu, avec par exemple, le passé à sa gauche et le futur à sa droite2, dès lors, on va s’intéresser à la façon dont on regarde cette flèche, plus qu’à la vision qu’on peut avoir de l’avenir.

Par la suite, afin de se rapprocher des terminologies les plus courantes en marketing, on parlera d’orientation temporelle des pensées pour désigner « la prédominance avec laquelle le passé, le présent ou le futur occupent l’esprit du sujet » (Thiébault, 1998). L’orientation future correspond alors à l’orientation temporelle associée au futur. On la rapprochera de la notion de « focus » de Settle et al. (1978), définie comme « la persistance à diriger ses pensées et ses sentiments vers une zone temporelle » (B. Urien, 1999).

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L’orientation future semble très liée à l’attitude à l’égard de l’avenir : on pensera d’autant plus au futur que ce dernier paraît agréable (Regeth, 1996 ; Tonn et al., 2006 ; Schroeder et al. ,2001). S’intéressant plus spécifiquement aux personnes âgées, Schroeder et ses collègues soulignent qu’il est normal d’éviter de penser à l’avenir en raison de la nature peu attrayante de certains évènements futurs. Il convient ici d’évoquer une forme particulière d’attitude face à l’avenir, l’anxiété face à l’avenir, notamment étudiée par Zaleski en psychologie (1994 ; 1996) et par Urien en marketing (2000 ; 2002). Ce dernier indique qu’elle peut être considérée comme l’aspect négatif de l’attitude envers l’avenir et concourt à la formation d’une dimension affective de la perspective future. Pour autant, définie à la fois par rapport à l’état émotionnel qui la caractérise et par les croyances négatives qui sous-tendent cet état (Zaleski, 2005), ses effets sur l’orientation future semblent complexes. Si plusieurs auteurs (Sorrentino et al., 1992 ; Urien, 2002) supposent ou montrent des effets sur la prise de risque et les comportements d’achat exploratoires, ses liens avec l’orientation future et ses effets semblent varier selon les contextes (Zaleski, 2005).

Une attitude positive envers l’avenir devrait donc encourager l’individu à penser à son avenir (orientation future des pensées) et à ainsi développer une Perspective Future (PF). L’orientation future est alors un préalable à la constitution d’une PF telle qu’elle est définie par Lewin. Mais cette PF demeure un construit assez large puisqu’il correspond à une représentation, un ensemble d’images. Aussi, dans la littérature, la PF est évaluée au travers de ses différentes caractéristiques. En reprenant l’approche motivationnelle de Nuttin (1985) selon laquelle la PF est formée par les buts de l’individu, Lapierre et al., (1993) en citent 4 attributs :

_ La densité : le nombre d’éléments présents dans les pensées liées au futur. _ L’extension : la distance au présent des buts considérés par l’individu.

_ La structure : le fait que les événements ou les buts auxquels on pense sont plus ou bien liés entre eux, de façon plus ou moins cohérente.

_ Le contenu : il renvoie aux thèmes des buts futurs (Carrière, santé, famille…).

D’autres auteurs qui se situent dans une approche séparant la PF des buts futurs proposent d’autres attributs en considérant la nature motivationnelle des objets comme une question distincte. On citera notamment les 3 attributs suivants :

_ L’orientation sociale (Cotte et Ratneshwar, 2003) : lorsqu’on se représente un événement futur, s’imagine-t-on seul ou avec d’autres personnes ?

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_ La netteté (Thiébaut, 1998) : Les ‘‘objets’’ varient en netteté selon la précision de leur représentation. Ils semblent plus ou moins probables, connus et différenciés les uns des autres. _ Le réalisme (Thiébaut, 1998) : Certains individus vont penser à un avenir qui leur paraît possible, d’autres seront plus dans le rêve.

Planification et Fatalisme.

La question du réalisme de la PF nous rappelle que toutes les pensées situées dans le futur n’ont pas vocation à inspirer de réalisations car certaines cultures associent prioritairement aux pensées tournées vers l’avenir un rôle d’échappatoire au réel (Oetingen, 1997). Aussi, en marketing, à travers les variables de planification et de fatalisme, nous nous intéresserons prioritairement aux caractéristiques de la PF susceptibles d’expliquer une motivation à agir, et plus généralement,

la volonté de réaliser ou non une représentation de l’avenir.

Une des explications de l’effet de la PF sur le comportement est du à De Volder et Lens (1982). Selon eux, la PF joue sur le comportement par une dimension « dynamique », la valence, et par une dimension cognitive, l’instrumentalité. La première est liée à l’extension de la PF (Lens, 1993) et correspondrait à l’importance perçue de la réalisation des objets constituant la PF, les individus accordant le plus d’importance à leurs buts futurs étant ceux qui sont capables de se motiver pour des buts dont les conséquences sont distantes. La seconde est à rapprocher de la cohérence. Elle décrit la structuration des différents buts constitutifs de la PF. On peut la relier à la notion de planification, généralement considérée comme le processus succédant à la motivation et préparant l’action (Nuttin, 1985, Nurmi, 1989). On aurait alors, un premier processus amenant l’individu à se convaincre de la désirabilité de certains buts, puis un second, qui au fur et à mesure que les buts futurs vont être perçus comme proches va le conduire à analyser les moyens de parvenir plus concrètement à sa réalisation, ce qui aboutit à de nouvelles réflexions sur son avenir, enrichissant sa PF. La Construal Level Theory (Liberman et Trope, 1998) explique pourquoi les buts les plus proches dans le temps sont pensés de façon plus concrète avec un accent mis sur la faisabilité. Toutefois, on peut estimer que de même que toute action n’implique pas une anticipation (Bergadaà, 1987 ; Bandura, 1993), la planification, n’est pas indispensable à la réalisation des buts futurs (même si elle peut la faciliter), et encore moins à la mise en œuvre d’une action visant les objectifs de l’individu. Inversement, la planification qui amène

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l’individu à prévoir à l’avance ses actions futures, peut exister sans buts précis. C’est le cas des rythmes routiniers de certaines personnes âgées qui organisent leur quotidien ou « présent permanent » au détriment des objectifs futurs (Hazan, 1980).

Au-delà de différences culturelles de conception du temps, il reste à expliquer au niveau individuel, la différence entre d’une part l’orientation future des pensées et d’autre part la valence et l’instrumentalité de la PF. Cette différence pourrait être liée une plus grande influence du fatalisme, que nous rapprochons du lieu de contrôle (Rotter, 1966), un individu ayant un contrôle interne correspondant à un individu non fataliste. Si Zimbardo (1999) note un lien entre le fait d’être « orienté présent » et le fatalisme, de façon, plus précise, Shell et Hussman (2001), montrent eux, un lien entre la valence et l’instrumentalité de la PF et le lieu de contrôle interne. Puisque l’orientation future des pensées précède la Valence de la PF, on peut supposer que le fatalisme réduit l’intérêt de l’individu à penser à son futur et qu’il affecte ensuite l’importance qu’il va accorder à ses buts futurs : Dès lors que la réalisation des buts ne dépend plus de l’individu, les buts ne servent plus à assurer leur fonction d’orientation de l’action (Kreitler et Kreiteler en 1993).

Dans le cas des personnes âgées, il convient de prendre compte les effets du vieillissement sur le fatalisme et sur le contenu des buts. Même si les recherches ne convergent pas toujours, plusieurs travaux sur le lieu de contrôle suggèrent que l’individu deviendrait plus fataliste à la fin de sa vie (Bergadaà, 1991 ; Gatz et Karel, 1993 ; Denoux et Macaluso, 2006). Plusieurs explications sont avancées : l’effet de génération lié aux normes inculquées durant la jeunesse et le fait d’être exposé à davantage d’événements irréversibles donnent un sentiment d’être moins maître de son destin. En revanche, ce sentiment ne devrait pas concerner l’avenir des descendants qui, moins touchés par les pertes de capacités qui caractérisent le vieillissement, seront moins soumis à ce type de fatalité. Ainsi, selon la théorie de la sélectivité socio-affective, la principale réaction au raccourcissement de l’horizon temporel consiste à développer des buts génératifs, c’est à dire des buts orientés vers le bien-être des générations suivantes, notamment parmi la famille (Lang et Carstensen, 2002) : la réalisation des buts des membres de la famille, constitue une forte motivation pour les personnes âgées (Bouffard et al., 1989). D’une façon plus générale, dans la mesure où la motivation des individus varie selon l’objet comme le montrent les travaux sur le contenu de PF (Nurmi, 2005 ; Timmer et al., 2003 ; Bouffard et Bastin, 1993 ; Lapierre et al., 1992), il est nécessaire de considérer la Valence de la Perspective Future (VPF) comme étant multidimensionnelle en raison de la

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diversité des buts. Nous distinguerons notamment l’importance accordée aux projets de l’individu de l’importance qu’il accorde aux buts des membres de sa famille (en particulier de ses descendants)3.

Pour conclure cette synthèse théorique, la multiplicité des définitions et le caractère « plus ou moins stable » des variables personnelles temporelles ne permettent pas de différencier de façon nette les différents construits qui tendent à se recouvrir. Ainsi, la considération des conséquences futures du comportement (Strathman et al., 1994), semble recouvrir à la fois les notions de valence et d’instrumentalité. En second lieu, il est possible de dégager plusieurs archétypes de variables traitant du rapport individuel à l’avenir, ces variables étant liées à l’âge. Pour reprendre la métaphore spatio-temporelle égocentrée à l’origine de la notion de perspective temporelle, on peut caractériser les types de variables par les réponses aux questions suivantes :

- Où suis-je ? (Horizon temporel)

- Est-ce que j’ai peur / j’ai envie de regarder devant moi ? (Attitude envers l’avenir). - Est-ce que je décide de regarder devant moi ? (Orientation future des pensées)

- Qu’est-ce que je vois devant moi ? (La PF en tant qu’image avec différents types d’événements qui vont attirer l’attention de l’individu).

- Ce que je vois devant moi me plaît-il ? (Attitude envers l’attitude). - Le fait d’y aller ou non dépend-il de moi ? (Fatalisme)

- Est-ce que je suis déterminé à y aller ? (Valence de la PF)

- Est-ce que je réfléchis au chemin qui me permet d’y aller ? (Planification, structuration de la PF).

- Suis-je en train de marcher ? (Comportement)

Cet essai d’articulation des différents concepts mobilisés dans la littérature relative au rapport à l’avenir, nous permet à présent de classifier sur les plans théorique et méthodologique les mesures les plus utilisées en marketing dans ce domaine.

II CORRESPONDANCE ENTRE LES CONCEPTS THEORIQUES ET LEURS MESURES: LA NECESSITE D’UNE MESURE DE LA VALENCE DE LA PERSPECTIVE FUTURE.

3 Les développements détaillés sur la Valence de la Perspective Future font l’objet d’un papier en cours par les

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Les démarches de mesure du rapport individuel au futur varient selon les auteurs : certains ont directement utilisé ou traduit des échelles issues de la psychologie (Mc Donald, 1994 ; Mendoza et Pracejus, 1997 ; Urien, 1999), d’autres, ont adapté et enrichi des échelles pré-existantes (Ko et Gentry, 1991 ; Usunier et Valette-Florence, 1994 ; Amyx et Mowen, 1995), enfin, quelques uns ont développé des outils spécifiques à visée générale (Bergadaà, 1991) ou contextuelle (Bouder-Pailler et Le Doeuff, 2000).

Comme on peut le constater, les cadres théoriques sur lesquels d’appuient les outils de mesure utilisés diffèrent, ce qui rend plus difficile leur comparaison et leur choix. Aussi, nous proposons de voir pour les principaux concepts évoqués dans la 1ere partie, les échelles francophones utilisables. Nous indiquerons d’abord les domaines pour lesquels plusieurs mesures proches sont disponibles : la perception de l’avenir et l’attitude à son égard ainsi que la planification ; nous verrons ensuite ce qu’il en est du fatalisme et enfin en nous interrogeant sur les mesures des aspects motivationnels du rapport à l’avenir, nous montrerons la nécessité d’une mesure de la valence de la Perspective Future.

Mesures de la perception de l’avenir et de l’orientation future des pensées.

Fondement de théorie de la sélectivité socio-affective, le premier concept qui différencie les personnes adultes dans leur rapport à l’avenir est l’horizon temporel. Il est mesuré par une échelle développée par Carstensen et Lang (1996). Cet outil a été partiellement utilisé par Williams et Drolet (2006) en marketing. Nous n’avons pas trouvé d’autre échelle mesurant une notion équivalente. Aussi, dans le cadre de l’étude empirique, nous avons traduit cette échelle (avec processus de rétro-traduction par un bilingue de la langue cible). Il semble que si certains items évoquent clairement la profondeur de l’horizon temporel dans lequel l’individu est susceptible de se projeter, d’autres appréhendent davantage l’attitude envers l’avenir (« Seules des possibilités restreintes s’offriront à moi dans l’avenir ») voire à la densité de la Perspective Future (« Je pense me fixer de nombreux nouveaux objectifs dans l’avenir »). Dans cette optique, une analyse confirmatoire montre qu’on ne peut utiliser les 10 items initiaux ensemble, mais seulement des blocs de 3 à 5 items dont le sens est assez proche.

Autre variable clairement identifiée sur le plan théorique : l’anxiété face à l’avenir. S’appuyant sur une échelle de Zaleski (1996), Urien (1999) propose de la mesurer en 13

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items. En revanche, la notion voisine d’attitude envers l’avenir n’a pas de mesure univoque en marketing. En effet, sa mesure tend à être confondue avec celle de l’orientation future des pensées voire avec l’optimisme économique (anticipation d’une conjoncture économique générale impersonnelle). Par exemple, la dimension « Futur effectif » de Bergadaà (1991) inclut un item renvoyant à l’attrait pour le futur, un item évoquant le fait d’aimer y penser et un troisième mesurant le fait de le « préparer ». Ainsi, nombre d’auteurs semblent considérer l’attitude envers l’avenir comme une manifestation parmi d’autres d’un trait plus général.

La dimension « Orientation vers le futur » d’Usunier et Valette-Florence (1994) n’évalue que l’importance, en temps consacré, des pensées tournées vers le futur. Quant à la dimension « futur Affectif » de Bouder-Pailler et Le Doeuff (2000), elle semble mesurer non pas une orientation mais une attitude à l’égard des pensées orientées vers le futur.

La mesure de la planification.

La planification fait également l’objet de mesures assez similaires mais qui permettent de mieux préciser les construits correspondants. Il faut en effet distinguer ce que l’on peut assimiler à l’instrumentalité de la PF, c’est à dire à l’organisation de l’action en vue de faciliter la réalisation des buts (on parlera de planification des buts), de la planification de l’emploi du temps. Dans la première on classera la dimension « Futur Projets4 » de Bergadaà, qui évalue l’attitude à l’égard de la préparation des projets tandis que la dimension temps économique et linéaire d’Usunier et Valette-Florence correspond davantage à la planification de l’emploi du temps. Bouder-Pailler et Le Doeuff parlent quant à elles de « Degré de planification du temps » qu’elles séparent du « Degré de structuration des buts à atteindre », ce qui correspond à notre premier type de planification.

Fatalisme et origine du contrôle.

Concernant le fatalisme, nous distinguerons l’échelle de Bergadaà qui inclut une dimension « Destin » de celle de Bouder-Pailler et Le Doeuff, qui intègre une dimension « Origine du contrôle » assez proche.

4 Cette dimension est parfois appelée «Orientation Présent » (Hans-Tamaro, 2005) car tous les items sont

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La mesure des aspects motivationnels du rapport à l’avenir

Enfin, concernant les caractéristiques purement motivationnelles de la PF, nous avions indiqué dans la revue de la littérature le rôle la valence de la PF. Or la notion de délai de gratification (Mischel, 1981) est souvent rapprochée de la valence de la PF (Lens, 1993). Ainsi, dans l’échelle d’Usunier et Valette-Florence, l’une des sous-dimensions de la dimension « Persistance temporelle »5, la « préférence pour un résultat rapide » ressemble à ce délai de gratification. Cette sous-dimension est selon les auteurs liée à ce qu’ils appellent la ténacité qui correspond à la motivation de l’individu dans la réalisation d’une tâche. On retrouve une dimension équivalente chez Bouder-Pailler et Le Doeuff, (« degré de persévérance »). En comparant ces échelles avec des mesures de l’extension de la PF ou de la valence de la PF (exemple, Shell et Hussman, 2001), on constate qu’il s’agit davantage de mesures du rapport à l’action que de l’évaluation de l’impact motivationnel des buts futurs. En outre, comme nous l’avons déjà indiqué, la valence varie selon le type de préoccupation (Lens, 1993), l’étude du contenu motivationnel des buts futurs est d’ailleurs en générale réalisée à partir de méthodes semi-qualitatives telles que la Méthode d’Induction Motivationnelle de Nuttin (1980) ou la grille de Little (1983). Leur difficulté d’utilisation plaide en faveur de la construction d’un outil de mesure permettant d y palier.

En synthétisant les proximités et les différences théoriques entre les différentes mesures, le tableau 1 montre les possibilités de choix d’échelles pour les construits liés à l’orientation future des pensées ou la planification et le manque d’instrument concernant la Valence de la perspective future. Pour y pallier, nous proposons une échelle dont nous exposons les premiers développements exploratoires visant à établir la fiabilité et la validité de trait. En particulier, l’étude de la validité discriminante sera effectuée en comparaison avec les autres mesures disponibles du rapport à l’avenir.

[Insérer tableau 1]

ETUDE DE LA VALIDITE DES ECHELLES ET DE LA PROXIMITE ENTRE LES MESURES. Choix des échelles et méthodologie.

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Parmi les échelles francophones évoquées, nous allons sélectionner certaines d’entre elles pour l’étude empirique pour des raisons conceptuelles et méthodologiques. L’échelle de styles temporels d’Usunier et Valette-Florence, et l’échelle du système cognitif temporel de Bergadaà sont les plus anciennes. Relativement courtes, Elles présentent aussi l’avantage de couvrir plusieurs dimensions temporelles6 et d’avoir été utilisées dans plusieurs recherches aux thématiques variées (cf. auteur dans une recherche précédente). Ces échelles sont multidimensionnelles. Néanmoins, seules les dimensions relatives au rapport à l’avenir que nous détaillons ci-dessous seront insérées dans le questionnaire.

L’échelle de Bergadaà intègre 5 dimensions dont deux évoquent le passé et trois concernent le rapport à l’avenir. Parmi ces dernières :

_Le facteur « Futur affectif », couvre des aspects liés à l’attrait, à l’orientation des pensées et à la préparation, de l’avenir.

_Le facteur « Futur projet », parfois appelé « Présent » (Bergadaà et Coraux, 2004 ; Hans-Tamaro, 2006) car les items y sont formulés négativement, correspond à l’attitude à l’égard de la planification,

_ Le facteur « Destin » ou « contrôle du destin » reflète le degré de fatalisme de l’individu.

On trouve chez Usunier et Valette-Florence (1994) des dimensions proches des deux premiers facteurs de Bergadaà. (1991) :

_ « Orientation vers le Futur », est une sous-dimension qui correspond à une orientation future des pensées. Nous l’avons retenue.

_ « Linéarité et économicité du temps » présentent deux sous-dimensions de sens opposés. L’une correspond à la planification du quotidien, l’autre à une attitude négative à l’égard des pratiques de planification. D’un point de vue conceptuel, nous ne retiendrons que la première sous-dimension qui relève du rapport à l’avenir tout comme la troisième dimension de cette échelle : la persistance temporelle. Cette dernière a deux sous-dimensions : la ténacité dans l’accomplissement d’une tâche (tendance à vouloir réaliser les tâches d’un seul trait), et la préférence pour les (petits) projets rapidement achevés (par opposition à de plus grands projets nécessitant plus de temps). Nous avons choisi d’inclure la seconde qui peut être rapproché de la valence de la PF (cf. tableau 1).

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A ces 6 dimensions, nous avons rajouté une mesure en 3 items de l’horizon temporel. Ces 3 items proviennent d’une traduction de l’échelle de Carstensen et Lang (1996). Ces énoncés constituent une échelle fiable ayant l’avantage de se focaliser plus spécifiquement sur le la nature du construit théorique à mesurer. Enfin, nous avons inclus dans cette recherche deux dimensions évaluant la valence de la perspective de la PF : une dimension liée aux projets individuels et une liée aux buts des membres de la famille. Ces outils en cours de développement, ont été insérés dans le questionnaire lors de la première collecte visant à purifier la mesure (les items ont été générés à partir d’échelles pré existantes et d’entretiens individuels, puis sélectionnés après avis de trois experts en comportement du consommateur et un expert en psychologie).

Au final, 9 échelles courtes sont sensées mesurer la plupart des types de construits liés au futur que nous avons évoqués dans la première partie. Nous les avons intégrées dans un même questionnaire en mélangeant les items issus de différentes dimensions (annexe I). 183 questionnaires ont été recueillis à l’aide d’un échantillon de convenance. Les répondants avaient entre 50 et 83 ans avec une moyenne d’âge d’un peu plus de 64 ans. 63 % des répondants étaient des femmes. Toutes les échelles relatives au rapport à l’avenir utilisent un format de Likert à 7 points.

La comparaison de ces outils implique de voir dans un premier temps si les items issus des différentes échelles forment biens les dimensions auxquelles ils se rattachent théoriquement à l’aide d’une première série d’analyses factorielles. Ensuite, nous vérifierons la fiabilité et la validité convergente des échelles, puis nous regarderons les proximités à l’aide d’une analyse en composantes principales sur les facteurs. Le test de la validité discriminante sera effectué à l’aide d’une étude des corrélations entre les variables latentes. Enfin, nous étudierons leur validité nomologique.

ACP sur l’ensemble des items testés.

Nous avons voulu voir si les échelles testées ressortaient d’une ACP mêlant tous leurs items. Dans la mesure où il ne s’agit pas de « reconstruire » des échelles, nous n’avons pas eu recours à une analyse en facteurs communs.

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En appliquant le critère de Kaiser, 8 facteurs sont mis en évidence par l’ACP. Après une rotation Oblimin (les facteurs sont supposés corrélés), 8 des 9 échelles initiales sont restituées. Comme les items de la dimension « Futur Affectif » ne respectent pas la règle d’unicité (avec une saturation factorielle forte sur un et un seul facteur) ils ont été retirés.

[Insérer tableau 2]

Fiabilité et validité convergente des échelles.

Si l’on regarde maintenant la fiabilité de chacune des échelles, nous avons suivi Nunally et Bernstein (1994) qui indiquent qu’on peut utiliser l’alpha de Cronbach et le ρ de Jöreskog. Selon Forner et Larcker (1981), ils devraient avoir des valeurs supérieures à 0,7 ou à 0,8. Quant à la validité convergente, elle est vérifiée en s’assurant d’une part que le lien entre la variable latente et chacun de ses indicateurs est significatif (Bagozzi et Yi, 1981) et d’autre part que la variance moyenne de la variable latente partagée par ses indicateurs dépasse 50 % de leur variance totale (Forner et Larcker, 1981) (rho de validité convergente). Tous les liens entre les items et les variables latentes correspondantes sont significatifs avec moins de 1 chance pour 100 de se tromper en rejetant l’hypothèse d’absence de lien. Les différents indices calculés pour les 9 échelles étudiées sont présentés dans le tableau suivant :

[Insérer tableau 3]

On constate que certaines dimensions liées à l’orientation future et à la planification présentent des indices de fiabilité et de convergence assez moyens (valeurs en gras) : alpha de Cronbach et ρ de Jöreskog < 0,7 (Nunally et Bernstein, 1994) ; ρvc < 0,5 (Forner et Larcker, 1981).

Proximités, corrélations entre les échelles et validité discriminante.

Afin de mettre en évidence les variables proches entre elles, nous avons mené une ACP sur les échelles (facteurs). Les résultats sont présentés dans le tableau 4. Nous avons ensuite mesuré les corrélations entre ces mêmes facteurs (tableau 5). L’ensemble de ces résultats met en lumière plusieurs liens plus ou moins attendus :

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_ La corrélation de 0,98 entre la dimension « Futur affectif » de l’échelle de Bergadaà et l’« orientation future » est très élevée et nous conduit à vérifier si ces deux échelles ne mesurent pas en pratique le même construit. D’ailleurs elles se retrouvent sur un même facteur dans l’ACP. En revanche, les dimensions liées à la notion de planification des deux échelles sont assez peu liées (corrélation de 0,28 en valeur absolue). Cela tend à montrer que la planification temporelle, sur le court terme (dimension provenant d’Usunier et Valette-Florence) est peu liée à une logique de planification des projets, plus axée sur le moyen/long terme telle qu’elle est mesurée par l’échelle de Bergadaà.

Les corrélations entre l’horizon temporel et les dimensions d’orientation future précédemment citées sont assez élevées (0,29 et 0,43) et l’ACP les associe à un même facteur ce qui nous conforte dans l’idée d’un lien probable entre ces construits (les individus qui estiment avoir l’avenir devant eux s’intéressent probablement plus au futur). De même, les assez fortes corrélations entre les orientations futures, la VPF-PI et la planification indiquent un lien entre ces construits qui mènent l’individu de la pensée du futur à une préparation de l’action, lien qu’on ne retrouve pas avec l’horizon temporel, théoriquement plus éloigné.

_ Les individus qui n’apprécient pas de faire des projets sur le moyen / long terme (dimension « Futur Projets » de Bergadaà) préfèrent réaliser des projets rapidement achevés (dimension d’Usunier et Valette-Florence). Si ce résultat n’est pas surprenant, en revanche, l’absence de lien entre la préférence pour des projets rapidement achevés et la valence de la PF est inattendue : théoriquement, cette dernière devrait refléter le délai de gratification (deux items évoquent la patience dans la réalisation des projets). Le fatalisme (dimension « destin » de l’échelle de Bergadaà) se distingue nettement des autres variables. Néanmoins, l’apparente proximité avec la planification temporelle d’Usunier et Valette-Florence suggère que ce soit là une conséquence du vieillissement.

Enfin, en ce qui concerne la dimension familiale de la VPF, elle s’avère être liée 1) à la dimension Projets individuels de la VPF et 2) au fatalisme. La première relation peut s’expliquer par l’existence d’un construit commun de 2nd ordre mis en évidence par un modèle confirmatoire dont l’ajustement est satisfaisant (Chi2 = 72,677 ; p=0.000; RMSEA = 0,073 ; GFI = 0,987 ; AGFI = 0,923 ; CFI = 0,993). La seconde pourrait être liée à un effet de l’âge, qui se révèle être un antécédent commun puisque ces deux variables augmentent avec l’âge (mais seul le fatalisme de façon significative).

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[Insérer tableau 5]

Selon Forner et Larcker (1981), la validité discriminante nécessite que le carré de la corrélation entre variables latentes doit être inférieur au ρvc. Nous avons indiqué dans le tableau 5 la racine carrée du ρvc. On retrouve donc par équivalence la comparaison des deux valeurs. La validité discriminante entre les dimensions « Futur Affectif » de l’échelle de Bergadaà et de la dimension « Orientation Futur » de l’échelle d’Usunier et Valette-Florence » n’est pas assurée. Ce résultat, compte tenu de la très forte corrélation entre les deux échelles, ne peut être imputé à la faiblesse de leur validité convergente respective.

Par ailleurs, la validité discriminante des autres construits ici évalués est confirmée (la racine du ρvc est nettement supérieure aux corrélations avec les autres variables).

Nous achevons l’étude des différences et des proximités entre variables par un examen de leurs liens avec deux comportements ayant trait au rapport individuel à l’avenir : la lecture des horoscopes et les choix de placements financiers.

Validité nomologique.

La validité nomologique permet de voir si un construit est « corrélé avec d’autres mesures proches qui en découlent logiquement » (Pras, Evrard et Roux, 2003). Nous avons alors choisi de comparer les corrélations des 9 échelles étudiées avec la consultation des horoscopes et la répartition des placements financiers. Il s’agit de deux comportements très différents, le second est marqué par une forte implication et est motivé par un mobile cognitif (selon Ben Miled-Chérif, 2001, au sujet les choix financiers) tandis que le premier est à priori plus distrayant, moins impliquant et dépend plus de l’affectif. Cette différence de nature des variables mobilise des antécédents temporels vraisemblablement différents :

_ La fréquence de consultations des horoscopes : 30 à 40 % des français déclarent accorder du crédit à l’astrologie (Boy, 2002), « domaine » dont la forme la plus accessible est l’horoscope que l’on trouve dans la plupart des journaux. Or l’astrologie a pour vocation de prédire le futur de l’individu ou du moins de lui indiquer les influences que son avenir devrait subir. Aussi, on peut penser que la fréquence de consultation des horoscopes découle nécessairement d’un minimum de fatalisme (autrement, elle serait nulle ou très faible) et

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qu’elle devrait être liée à une curiosité pour l’avenir, reflétant une orientation des pensées et un attrait envers le futur.

_La répartition des placements entre actions et livrets d’épargne : Les produits financiers ont pour particularité de permettre un transfert de ressources dans le temps. On peut donc supposer qu’ils sont affectés par le rapport individuel à l’avenir. Différents travaux en marketing ont mis en évidence des effets des variables temporelles futures sur le recours au crédit (Amyx et Mowen, 1995 ; Sarrabia-Sanchez, 2005) ou sur les choix de placements (Bergadaà, 1991). Nous avons considéré deux types de placements aux caractéristiques opposées7 :

_ Les livrets d’épargne (Livrets A, Codevi…), actifs à la fois liquides (je retire l’argent quand je le souhaite) et sans risque.

_ Les actions, actifs risqués et dont la détention sur le long terme est encouragée par la fiscalité (notamment dans le cadre du PEA).

Pour limiter l’effet des revenus (passés et présents) et des héritages, nous nous sommes intéressés à la composition du portefeuille de placements, non à leur montant en calculant le ratio de le part de l’épargne en actions sur la part de l’épargne placée en livrets. Deux variables temporelles devraient plus particulièrement affecter ce ratio : La dimension familiale de la VPF en traduisant une conception interdépendante du soi dans la perception de l’avenir devrait suivant Hamilton et Biehal (2005) aboutir à une focalisation des buts préventifs et par conséquent correspondre à une épargne liquide et sans risque (il est plus difficile d’accepter une prise des risques lorsque les conséquences touchent d’autres que soi). Pour une autre raison, une attitude négative à l’égard de la planification devrait correspondre à des individus préférant avoir leur épargne sous la main à tout moment au cas où ils prendraient une décision nécessitant cet argent.

Les corrélations avec la fréquence de consultation des horoscopes et le ratio d’épargne en actions sur l’épargne en livrets sont indiquées dans le tableau ci-dessous.

[insérer tableau 5]

7 Le questionnaire interrogeait aussi sur les parts d’épargne en assurance-vie et en « autres types de

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L’effet du fatalisme sur la consultation des horoscopes est corroboré. L’effet d’un attrait et d’une orientation des pensées se retrouve sur la dimension Futur Affectif de Bergadaà, et dans une moindre mesure dans l’horizon temporel de Carstensen. En revanche, les personnes qui indiquent penser beaucoup à leur avenir (orientation vers le Futur d’Usunier et Valette-Florence) ne lisent pas plus que les autres les horoscopes. Cette différence entre deux échelles pourtant très proches semble être due au fait que la mesure de Bergadaà inclut un item évoquant l’attrait envers l’avenir « Je suis très attiré(e) par le futur », item qui s’avère être le seul à être significativement corrélé à la consultation des horoscopes. Ce serait donc l’attrait à l’égard de l’avenir plus que l’importance des préoccupations à son égard qui expliquerait la fréquence de consultation des horoscopes. Deux autres variables sont significativement corrélées à cette dernière mesure : la planification quotidienne (Usunier et Valette-Florence) et la préférence pour des résultats rapides. Ces deux variables pourraient traduire l’impact d’un rythme de vie plus flexible nécessitant des prévisions plus fréquentes.

Concernant les effets prévus sur la composition du portefeuille, l’influence de la dimension familiale de la Valence de la Perspective Future et de la dimension « Futur Projets » de Bergadaà sont confirmées. Un effet, moindre, du fatalisme est également trouvé, les individus fatalistes étant peut-être plus méfiants à l’égard de la bourse.

Discussion, implications managériales, limites et voix de recherches.

Notre travail visait à montrer les distinctions possibles entre les variables temporelles liées au futur et à clarifier les usages possibles de leurs mesures. Après avoir discuté des différences conceptuelles entre construits traitant du rapport individuel à l’avenir, notre recherche a permis de vérifier de façon empirique, les différences et les proximités entre les outils de mesures correspondants. En outre, la focalisation sur les plus de 50 ans, population dont la perception du futur connaît des changements importants, a permis de souligner l’intérêt de variables temporelles liées au futur encore peu utilisées en marketing : la profondeur de la perspective future (ou horizon temporel) et la valence de la perspective future. La première sert à situer l’individu sur un spectre temporel subjectif, la seconde à mieux évaluer ses motivations envers son avenir. Plus spécifiquement, la dimension familiale, traduit l’idée d’Arrondel et al. (2004) que si l’horizon temporel est long, il est aussi large.

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De façon plus spécifique, cette étude du rapport à l’avenir confirme l’intérêt de la distinction proposée par Bergadaà (1987) entre «temps perspective » en amont, et « temps fonctionnel» en aval (d’une « chaîne » reliant les perceptions aux comportements) pour classer les variables et les échelles utilisées :

En « amont », les variables à dominante perceptuelle vont traduire une attitude générale envers l’avenir sans lien direct avec des buts précis. Elles peuvent être mesurées par l’échelle d’horion temporel de Carstensen ou les dimensions « futur affectif » et « Orientation Futur » des échelles de Bergadaà et d’Usunier et Valette-Florence. L’échelle d’anxiété face à l’avenir de Zaleski, non testée dans cette recherche, devrait se rattacher à cette catégorie.

Le fatalisme mesurable par la dimension « Destin » de Bergadaà reflète aussi une perception, mais d’une nature différente, elle appréhende le lien perçu par l’individu entre la vision qu’il a de l’avenir et son comportement présent. En « aval », cette traduction comportementale est fonction d’un processus de motivation qui varie selon le domaine considéré. La Valence de la Perspective Future dont nous avons présenté les deux dimensions dans le cas des personnes âgées se situe dans cette optique.

Enfin, certaines variables encore « plus en aval » caractérisent l’organisation temporelle de l’individu et son rythme de vie. Cette dernière distinction renvoie à l’idée d’horizon de planification : on peut en effet suivre un rythme quotidien avec une routine précise (planification temporelle à court terme) sans que cela ne soit lié à une planification des objectifs sur le plus long terme et à une motivation pour réaliser des tâches longues. L’accent ici ne porte plus sur la désirabilité des buts mais sur leur faisabilité si l’on reprend Trope et Liberman (1998).

Les choix des variables temporelles futures mobilisées par le chercheur dépend en fin de compte de l’objet d’étude, notamment de l’implication comportementale qu’il nécessite et de la phase du processus décisionnel sur laquelle l’accent est mis (cognitive, motivationnelle, conative…). Nous avons illustré ce propos en testant la validité nomologique de certaines échelles. Le choix de l’outil de mesure doit aussi correspondre au type de rapport à l’avenir étudié. Nous avons vu ainsi que certaines échelles incluaient plusieurs notions au sein d’une même mesure.

Outre ces apports méthodologiques, les résultats quant aux effets des variables temporelles futures illustrent l’intérêt de recourir à ces dernières pour expliquer des comportements économiques et décrire des profils de consommateurs. Plus particulièrement, dans cette

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recherche, les résultats portant sur la composition du portefeuille de placement suggèrent que la vente de produits à risque serait plus efficace lorsqu’elle s’appuie sur une communication encourageant le sentiment de contrôle de l’individu et mettant au second au plan ses liens familiaux. Les résultats caractérisant les liens avec la fréquence de lecture des horoscopes suggèrent un « portrait temporel » du lecteur d’horoscopes âgé : fataliste, ne ressentant pas la fin de sa vie comme proche, attiré par un futur assez général dans lequel il ne prend pas d’engagements. Cela donne des indications quant à la nature des produits et des messages qui pourraient être promus dans les publicités associées à ce type de contenu (produits évoquant le progrès technique, les assurances, et plus largement des offres n’impliquant pas d’engagement durable).

Par ailleurs, au-delà de ces premiers résultats, cette recherche montre à nos yeux deux voies d’amélioration dans l’étude du rapport à l’avenir dans les choix de consommations :

_ Il est nécessaire d’approfondir l’étude des liens entre les construits pour comprendre leurs interactions et voir dans quelle mesure elles peuvent être influencées par les moyens d’action du marketing. Une étude des liens entre variables temporelles « amont » et « aval » pourrait alors se révéler utile grâce à l’intégration de certaines formes d’anxiété envers le futur, par exemple.

_ Comme nous l’avons fait ici avec des personnes de plus de 50 ans, il semble utile de mieux prendre en compte les spécificités liées à l’âge dans l’étude du rapport à l’avenir qui évolue au cours de la vie (Nurmi, 2005).

Enfin il sera nécessaire pour les prochains travaux de mieux prendre en compte les limites méthodologiques de cette recherche : la longueur du questionnaire et la possible difficulté cognitive à répondre à des questions à la fois proches et mesurant des construits différents, ont pu affecter les résultats. Il serait donc utile de répliquer l’étude avec un questionnaire moins contraignant sur le plan intellectuel. Les cadres et professions libérales étaient sur-représentées dans notre échantillon, il paraît utile de voir si une structure différente de l’échantillon peut affecter nos conclusions.

De nouvelles recherches s’avèreront utiles pour corroborer ces premiers résultats. Il sera alors nécessaire d’améliorer certaines mesures, en particulier celles relatives aux choix financiers. Enfin, l’emploi des variables d’anxiété face à l’avenir permettra de compléter l’étude du rapport au temps, d’une façon plus générale.

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ANNEXE I

Echelles utilisées dans le questionnaire :

Items retenus de l’échelle du système cognitif temporel (Bergadaà, 1991) : « Futur affectif » :

J’aime beaucoup penser à mon avenir. Je suis très attiré par le futur.

Je suis toujours en train de préparer l’avenir.

« Futur Projets » :

Il est inutile de faire des projets très précis.

Quand on fait des projets trop précis, on a des chances d’être déçus. Je n’aime pas faire des projets trop longtemps à l’avance.

« Destin» :

Je crois que la chance joue un rôle important dans la vie des gens. Dans la vie, il y a les chanceux et les malchanceux.

Ce qu’on devient dans la vie dépend surtout du hasard.

Je pense qu’on a peu de contrôle sur les événements de la vie.

Items retenus de l’échelle de styles temporels (Usinier et Valette-Florence, 1994). « Orientation vers le Futur» :

Je passe du temps à penser à ce que mon futur pourrait être Je pense souvent aux choses que je vais faire dans le futur Je pense beaucoup à ce que ma vie sera un jour

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« Temps économique » (planification temporelle quotidienne). Je planifie mes activités de façon déterminée dans la journée

J’aime avoir un emploi du temps précis et m’y tenir

J’aime organiser minutieusement mes activités quotidiennes

« Préférence pour un résultat rapide » :

Je préférerais réaliser 2 ou 3 choses rapidement plutôt qu’un grand projet sur une longue durée.

Je préférerais faire un projet très important que plusieurs petits projets Je préférerais réaliser plusieurs petits projets, qu’un seul grand projet

Items retenus de la traduction de la traduction de l’échelle d’horizon Temporel de Carstensen et Lang (Time Perspective scale), 1996.

J’ai encore devant moi la majeure partie de ma vie. Mon avenir me semble infini.

Je pourrai faire tout ce que je veux dans le futur.

Items retenus de l’échelle développée par les auteurs. Dimension « Projets Individuels » :

Dans ma vie, il y a des projets dont la réalisation me tient particulièrement à cœur. Je suis prêt(e) à attendre le temps qu’il faut pour réaliser mes objectifs.

Figure

Tableau 2 : ACP sur tous les items des 9 échelles.
Tableau 4 : ACP sur les 9 échelles
Tableau 5 : Les corrélations entre mesures du rapport à l’avenir (Dans la diagonale, les racines  carrées des  ρvc)
Tableau 6 : Corrélations entre les variables temporelles futures et deux comportements  susceptibles de refléter le rapport à l’avenir de l’individu

Références

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