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Stratégies de coopération dans la recherche publique française : le cas des relations du CEA avec les universités françaises

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Working P aper IMRI

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S

TRATEGIES DE COOPERATION

DANS LA RECHERCHE PUBLIQUE FRANÇAISE

:

LE CAS DES RELATIONS DU

CEA

AVEC LES UNIVERSITES FRANÇAISES

Emilie-Pauline GALLIÉ

Institut pour le Management de la Recherche et de l’Innovation, Université Paris IX Dauphine,

Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75775 PARIS CEDEX 16.

Tel : +33 (0)1 4405 4819, Fax : +33 (0)1 4405 4849, E-mail: emilie-pauline.gallie@dauphine.fr

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Résumé

La littérature en gestion et en économie s’est intéressée aux raisons des coopérations interentreprises puis plus récemment, des relations science-industrie. La recherche publique n’a pas fait l’objet d’étude à ce sujet. L’objectif de cet article est d’identifier si les chercheurs publics coopèrent pour des raisons identiques avec leurs homologues et avec des entreprises. Afin de répondre à ces questions, on étudie les relations de coopération du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) avec les universités françaises grâce à une série d’entretiens menés auprès de chercheurs du CEA et d’universitaires.

Cette étude exploratoire propose des premiers résultats sur les motivations des coopérations entre chercheurs publics et identifie leurs spécificités par rapport aux autres types de coopérations.

Mots clés

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1. INTRODUCTION

Le rôle croissant joué par les connaissances et les compétences dans l’économie, leur diversité et la complexification des processus d’innovation ont conduit de plus en plus les acteurs économiques à recourir aux coopérations technologiques pour innover. Une littérature foisonnante notamment en économie et en gestion a cherché à expliquer ces relations. En particulier, elle s’est intéressée aux motivations des coopérations (Hagedoorn, 1993 ; Mansfield et Lee, 1996 ; Mowery et al., 1996 ; Powell et al., 1996) dans le cadre tout d’abord des relations interentreprises (Hagedoorn, 1993 ; Gulati, 1998 ; Tether, 2002 ; Belderbos et al., 2004), puis plus récemment, dans celui des relations science-industrie (Lee, 2000 ; D’Este, Nesta, Patel, 2005).

L’intérêt de la recherche proposée ici est d’étudier la question des raisons des coopérations au sein de la recherche publique. En effet, cette question cruciale pour comprendre les relations, n’a pas encore été envisagée dans ce cadre d’analyse. Or la recherche publique joue un rôle majeur dans la production de connaissances (Laredo et Mustar, 2003). En outre, l’analyse des publications (Gallié, 2005) montre que cette recherche se fait souvent en collaboration. Par ailleurs, certaines caractéristiques de la recherche publique se distinguent de celle de la recherche privée. D’une part, de telles relations n’ont a priori pas d’objectif commercial et concurrentiel (introduction de nouveaux produits sur le marché, augmentation des parts de marché...). D’autre part, les mécanismes d’appropriation et de reconnaissance s’appuient sur un système de diffusion large des connaissances, système qui diffère de celui de l’industrie. Les enjeux ne sont alors pas les mêmes.

Nous supposons alors que si les coopérations entre chercheurs publics peuvent présenter des similitudes avec les coopérations science-industrie, elles peuvent également présenter des caractéristiques différentes. Tout du moins, nous souhaitons investir ce domaine de recherche pour savoir s’il peut constituer un champ d’étude à part entière ou si en matière de coopération, la recherche publique adopte des comportements similaires à ceux des relations science-industrie ou des relations interentreprises.

L’objectif de cet article est alors de mener une étude exploratoire sur les relations de coopération entre acteurs de la recherche publique. Nous cherchons à comprendre pourquoi les chercheurs publics coopèrent. Observe-t-on un fonctionnement spécifique des coopérations entre chercheurs publics ? Ces coopérations peuvent être définies comme un

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projet commun de création de nouvelles connaissances, projet qui réunit au moins deux organisations distinctes, chacune conservant son identité juridique.

Afin de répondre à ces questions, on étudie les relations de coopération scientifique du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), deuxième organisme français de recherche par son nombre de salariés (Isabelle, 2005) avec les universités et les grandes écoles françaises. L’étude d’un organisme permet d’envisager une plus grande diversité de coopérations, telles que celles concernant l’enseignement, que si nous nous étions centrés sur les relations entre universités, car ces dernières ont encore assez peu ce type de relations entre elles. En outre, le CEA est peu lié institutionnellement aux universités, contrairement au CNRS (via de nombreuses Unités Mixtes de Recherche). On ne retrouverait pas nécessairement dans ces relations, la même diversité des accords. L’étude d’un organisme multidisciplinaire permet également d’identifier des modalités générales de coopération, contrairement à une étude menée auprès d’un organisme plus spécialisé comme l’INRA ou l’INRETS, dont les résultats pourraient être plus étroitement liés aux spécificités organisationnelles et scientifiques de la discipline scientifique de l’organisme. Toutefois, il faut préciser que le CEA ne couvre pas l’ensemble des domaines scientifiques, et ne représente ainsi qu’une partie de la recherche publique.

La suite de l’article est constituée de deux parties. La section 2 présente la méthodologie et les résultats obtenus sur les raisons des coopérations des chercheurs du CEA et des universitaires. La section 3 compare les résultats obtenus dans la section 2 avec les motivations des relations de coopération interentreprises et science-industrie, présentés dans la littérature, afin de formuler des propositions qui constitueront des pistes à explorer dans de futures recherches.

2. POURQUOI COOPERER AVEC D’AUTRES CHERCHEURS PUBLICS ?

L’objectif de notre article est de s’interroger sur les motivations des collaborations académiques. Pour répondre à cette question, nous nous appuyons sur les relations du Commissariat à l’Energie Atomique avec les universités et les écoles françaises.

Comme la majorité des organismes publics, le CEA a trois types de coopération avec les universités et les écoles. La plus visible et la plus importante est la coopération de recherche. Une coopération souvent complémentaire à la première repose sur la formation par la recherche. Elle porte essentiellement sur l’encadrement et la réalisation de thèses. Enfin, Université et organisme coopèrent dans les domaines de l’enseignement. Ces relations sont en

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général moins nombreuses car les chercheurs des organismes de recherche français n’ont pas pour mission principale d’enseigner. Nous présentons tout d’abord la méthodologie de l’étude. Ensuite, les trois formes de relation sont étudiées séparément car leur nature étant différente, on suppose que leurs motivations peuvent varier.

2.1. METHODOLOGIE

Le CEA est constitué de cinq Directions Opérationnelles : les Applications Militaires, l’Énergie Nucléaire, la Recherche Technologique, les Sciences de la Matière, et les Sciences de la Vie. Les trois premières sont majoritairement orientées vers la recherche appliquée, les deux dernières vers la recherche fondamentale. C’est un organisme pluridisciplinaire, abordant une partie importante de la diversité thématique de la recherche. Toutefois, les disciplines du CEA requièrent généralement un niveau élevé d’instrumentation. Il est alors possible que notre étude empirique ne soit pas représentative de l’ensemble de la recherche publique mais elle permet néanmoins de mener une première recherche exploratoire.

Nous avons réalisé 17 entretiens auprès des responsables scientifiques des Directions scientifiques et de chercheurs du CEA ainsi qu’auprès de professeurs des universités partenaires afin de comprendre les raisons qui les conduisent à coopérer avec des acteurs de la recherche publique. Plus précisément, nous avons rencontré au sein du CEA, deux personnes dans chaque Direction scientifique : un chercheur, généralement, directeur de laboratoire et un responsable scientifique. Dans les universités, nous avons rencontré cinq professeurs. Le choix des personnes interrogées s’est fait en fonction de leurs connaissances des activités du CEA et de leur expérience en termes de coopération. Lors de la constitution de notre échantillon, nous avons veillé à ne pas sélectionner que des personnes ayant connu des success stories.

Les entretiens étaient semi-directifs et ont porté sur le type de coopération menée, l’identification des objectifs des coopérations, les critères de choix des partenaires et les éventuels risques de la relation. Ils ont duré entre une heure trente et deux heures.

Le projet de l’étude distinguait initialement les stratégies vis-à-vis des universités de celles vis à vis des grandes écoles. Or, les chercheurs ont souligné qu’en général il n’y avait pas de différence de stratégie dans les relations de coopération avec ces deux institutions. Dans la suite de l’étude, nous ne les distinguons pas.

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Le CEA a des relations avec la majorité des universités et écoles d’ingénieurs françaises. Il a toutefois des liens privilégiés avec une vingtaine d’entre elles. Les coopérations sont généralement développées par les chercheurs eux-mêmes, mais parfois, elles peuvent résulter d’une impulsion de la Direction du CEA. Une étude sur les accords (Gallié et Bonnaud, 2007) montre la diversité des accords du CEA avec les universités en termes de contrat et d’engagement des partenaires. Toutefois, au cours de nos entretiens, la diversité des accords ne semble pas rentrer en compte dans les motivations des coopérations. S’il devait y avoir une éventuelle corrélation, elle serait davantage dans le sens inverse. Les coopérations étudiées sont très diversifiées : elles peuvent être de simples contrats, des laboratoires associés, des Unités Mixtes de Recherche, durer de quelques mois à plusieurs années. Malgré cette diversité, un certain nombre de tendances sur les raisons de coopérer se dessinent.

2.2. LES COOPERATIONS DE RECHERCHE

Les entretiens menés auprès des chercheurs du CEA permettent d’identifier quatre principales raisons de coopérer avec d’autres chercheurs de la recherche publique.

Les chercheurs du CEA coopèrent essentiellement avec les universités pour obtenir des compétences complémentaires dans leurs domaines de recherche. On peut distinguer plusieurs types de compétences complémentaires. Pour certaines Directions opérationnelles comme la Direction de l’Énergie Nucléaire et la Direction de la Recherche Technologique, dont la mission principale est la recherche technologique, les compétences recherchées sont en principe plutôt fondamentales. Elles se situent à un niveau plus amont du processus d’innovation et permettent de mieux comprendre les phénomènes à l’œuvre dans les technologies étudiées par le CEA. Elles offrent également un moyen de « regarnir les étagères » dans le sens où il est aujourd’hui impossible de se consacrer uniquement à la recherche technologique, la recherche amont nourrissant cette recherche d’aujourd’hui mais surtout celle de demain.

La complémentarité permet également de contribuer à la diversité des approches, voire à l’interdisciplinarité. Les connaissances sont de plus en plus complexes et nécessitent les apports de plusieurs disciplines. C’est notamment le cas dans les nanotechnologies pour lesquelles on constate que les chercheurs de la Direction de la Recherche Technologique coopèrent avec de nouveaux partenaires tels que des chimistes, des thermiciens, des

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biologistes, des mécaniciens ou des médecins. Ceci suscite parfois des problèmes d’identification des partenaires ainsi que de compréhension.

Enfin, ces coopérations par les apports spécifiques de chacun des partenaires permettent un foisonnement des idées, un ressourcement des compétences et des connaissances des équipes. Ces coopérations apportent du « sang neuf ». La confrontation est source d’innovations. Ainsi la recherche de compétences permet de remplir trois objectifs distincts : générer des effets de synergie entre les équipes, résoudre des problèmes spécifiques lorsque le CEA ne dispose pas des compétences nécessaires, et gagner du temps puisqu’en coopérant les chercheurs n’ont pas besoin de développer en interne les compétences nécessaires.

Un deuxième déterminant de la coopération est qu’elle constitue pour de nombreux chercheurs un mode de communication et de travail naturel, quasiment intrinsèque à la recherche. La complexité et la diversité des connaissances requièrent des interactions généralement enrichissantes. Par ailleurs, les financements de la recherche publique sont limités. La coopération est alors préférable à la duplication des recherches dans différents organismes. Enfin, la coopération est un mode de coordination relativement ancien dans la recherche publique. On trouve les premières traces de coopérations formalisées du CEA avec d’autres structures publiques de recherche françaises en 1969 mais des coopérations informelles préexistaient. Toutefois, certains pôles n’y ont eu recours que plus récemment. C’est notamment le cas de la Direction des Applications Militaires et dans une moindre mesure de la Direction de la recherche Technologique et de la Direction de l’Energie Nucléaire. Mais ces Directions avaient déjà développé des coopérations avec des organismes homologues étrangers depuis longtemps (notamment aux Etats-Unis avec des centres de recherche du Department Of Defense et du Department Of Energy).

Dans le domaine de la recherche technologique, la coopération avec les universités constitue également un moyen d’accroître sa crédibilité scientifique et d’être davantage reconnu. D’une part, les chercheurs doivent appartenir à une communauté et être visibles afin que leurs travaux soient appréciés et évalués. En effet, la principale évaluation d’un chercheur et la reconnaissance qui en découle passent par ses pairs (Dasgupta et David, 1994). D’autre part, la coopération avec les universités (ou le CNRS) est parfois un moyen pour les chercheurs du

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de certaines Directions, la coopération avec l’Université est devenue tout récemment une nécessité compte tenu de l’évolution du contenu de leurs recherches. Ainsi pour la Direction des Applications Militaires la preuve de la qualité des recherches par les résultats de l’expérimentation ne peut plus être faite comme par le passé (du fait de l’arrêt des essais nucléaires), ce qui la pousse à s’insérer plus activement dans la communauté scientifique internationale pour s’y mesurer aux meilleures équipes et démontrer ainsi son excellence. Pour la Direction de l’Énergie Nucléaire, il s’agit aussi d’un besoin de ressourcement des compétences et d’accès à des compétences dans un spectre de plus en plus étendu et ancré à l’amont, alors que par le passé elle était plus centrée (et autosuffisante) sur les métiers de base du nucléaire (où il n’y avait pas beaucoup de compétences hors CEA). En même temps qu’il répond à des besoins concrets, ce repositionnement permet donc à ces Directions d’exister davantage sur la scène nationale et internationale de la recherche.

Enfin, la coopération permet pour certaines équipes de mobiliser la communauté scientifique sur des problématiques que le CEA souhaite développer. La communauté est davantage associée et contribue alors à accroître le niveau des connaissances ainsi qu’à rendre plus visible une thématique jugée porteuse mais encore peu développée. C’est en partie le cas avec le projet ITER1. Le CEA est très compétent dans le domaine de la fusion mais il a besoin que de nombreux chercheurs s’intéressent à ces questions pour augmenter la taille de la communauté, et montrer tout l’intérêt et l’enjeu du sujet. De même, la coopération permet parfois de répondre à des appels d’offre en commun et d’augmenter ainsi la probabilité de succès d’autant plus que les appels d’offre des agences de moyens ou de l’Union Européenne exigent de plus en plus des équipes de taille conséquente pour mener des projets de grande envergure.

D’une manière plus générale, la coopération permet d’obtenir des moyens humains, scientifiques et parfois financiers. Il est intéressant de comparer ces différents intérêts de la coopération pour les chercheurs du CEA avec ceux du monde universitaire. Les entretiens menés auprès des professeurs montrent très clairement que le CEA est, dans leur domaine de recherche, généralement incontournable. En effet, Université et CEA fonctionnent selon deux systèmes très différents. L’Université n’a pas de mission scientifique thématique précisément délimitée ; chaque chercheur peut en théorie travailler sur le sujet qu’il souhaite. Il y a donc

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au sein des universités françaises une grande pluralité des domaines de recherche. À l’inverse, comme beaucoup d’organismes de recherche publics, le CEA a des missions de recherche précises dans certains domaines technologiques comme l’énergie nucléaire, la défense, les technologies de l’information et de la santé et les nouvelles technologies pour l’énergie. Il y concentre donc plus facilement ses ressources, qui apparaissent souvent comme importantes,2 mais sont justifiées par le fait que les recherches technologiques induisent des coûts élevés (plates-formes expérimentales en particulier). Ainsi, l’universitaire qui recherche un partenaire dans un domaine précis, rentrant dans le champ d’activité du CEA, peut difficilement ne pas coopérer avec lui. Enfin, pour ce qui concerne le volet Fusion d’Euratom, la coopération avec le CEA est l’unique moyen pour accéder aux financements européens (car c’est le CEA qui assure le suivi de la partie française de ce programme), ce que les quelques équipes universitaires concernées considèrent comme une contrainte.

Mise à part cette grande différence, les universitaires coopèrent avec le CEA essentiellement pour ses compétences complémentaires, les grands instruments dont il a la gestion, l’inscription dans une communauté scientifique et parfois pour les financements qu’il est capable d’apporter. On est donc très proche d’une symétrie dans les raisons de coopération du CEA et de l’Université.

2.3. LES COOPERATIONS D’ENSEIGNEMENT

Les coopérations d’enseignement ont comme objectif principal, pour les chercheurs du CEA, de permettre d’accéder aux étudiants. Ainsi, enseigner, notamment en master, permet de repérer de bons étudiants et de pouvoir leur proposer des stages ou des sujets de thèse. En effet, les organismes français sont confrontés à un problème de recrutement puisqu’ils n’ont pas pour mission principale d’enseigner. Or dans la recherche, les doctorants jouent un rôle très actif (Cf. Section 2.4). Il est donc nécessaire d’avoir des mécanismes efficaces pour les identifier et les recruter.

Toutefois, certaines personnes interrogées soulignent que dans leur cas, les enseignements ne constituent pas un moyen de recruter des doctorants car ils disposent d’autres mécanismes comme une large diffusion, dans les écoles d’ingénieurs et les universités, des propositions de

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stage de fin d’études qui pourront déboucher sur une thèse. Ce mécanisme est pleinement efficace si le chercheur se déplace pour présenter le stage qu’il offre.

Certains chercheurs considèrent que les coopérations d’enseignement sont également un moyen de diffusion des connaissances, soit pour sensibiliser une opinion publique sur des sujets peu connus ou peu appréciés soit pour faire connaître les avancées apportées par les travaux de recherche menés au CEA. C’est particulièrement le cas dans les Directions très spécifiques du CEA comme celles des Applications Militaires ou de l’Énergie Nucléaire, car il y a peu d’activité universitaire pour rendre présentes et attractives ces thématiques, et il est important de susciter des vocations pour réalimenter la recherche dans ces champs peu connus et parfois mal perçus, voire mal aimés pour part par ignorance.

Enfin, les coopérations d’enseignement permettent de proposer des formations spécialisées dans les domaines scientifiques du CEA. D’une part, le CEA peut impulser des formations qui soient adaptées à ses besoins afin de former des ingénieurs et des chercheurs. L’INSTN (Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires), organe de formation à haute spécialisation pour le CEA et les acteurs du nucléaire, est particulièrement destiné à remplir cette fonction. D’autre part, les chercheurs CEA peuvent être sollicités pour enseigner dans leur domaine de spécialité, soit parce qu’ils sont considérés comme les meilleurs sur le sujet soit parce que l’Université n’a pas en interne de personnel qualifié en la matière.

Les coopérations d’enseignement, outre l’aspect de communication qui n’est, semble-t-il, pas très important, ont donc pour objectif d’améliorer les capacités de recherche de l’organisme en formant les futurs chercheurs ou en identifiant des doctorants potentiels.

2.4. LE ROLE DES DOCTORANTS

Dans les relations au sein de la recherche publique, les doctorants ont un statut particulier et dans la majorité des cas, jouent un rôle essentiel dans l’avancée de la science. Ils s’inscrivent dans une optique de formation par la recherche.

Le doctorant est recruté pour travailler sur un sujet précis qui intéresse le CEA et l’Université. Il présente en principe un intérêt pour les deux institutions. Sa caractéristique principale est qu’il va pouvoir travailler à temps plein, pendant trois ans sur ce seul sujet et donc disposer de davantage de temps que tout autre chercheur qui est nécessairement impliqué dans différents

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projets. L’objectif premier du doctorant est de répondre à une question de recherche et d’apporter ainsi de nouveaux résultats scientifiques. Dans ce cadre, le doctorant est souvent considéré comme source de créativité et de nouveauté ; il constitue donc un élément central de la recherche. Ce résultat confirme celui de Mangematin (2003) qui considère que le travail des jeunes chercheurs est crucial car il offre une complémentarité avec celui de leurs ainés. Cette approche est partagée par l’ensemble des personnes interrogées. En revanche, il apparaît que le doctorant ne joue pas le même rôle dans l’articulation des relations CEA-Université, selon la Direction qui l’accueille et le nombre d’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) qu’elle a. Il existe ainsi deux modèles d’encadrement des thèses, suivant l’orientation plutôt amont ou plutôt technologique des Directions. Dans les Directions plutôt technologiques où les HDR sont peu nombreuses, comme la Direction des Applications Militaires, la Direction de l’Energie Nucléaire et la Direction de la Recherche Technologique, le doctorant a généralement un directeur de thèse universitaire et un encadrant CEA. Le doctorant a alors un rôle de diffusion de connaissance entre l’Université et le CEA. Il peut même constituer un lien social entre les deux mondes. On retrouve ici les mécanismes de transfert de connaissances entre deux institutions, observés dans le cadre des thèses Cifre (Levy, 2006).

Dans les Directions à orientation plutôt fondamentale où les HDR sont nombreuses, le directeur de thèse et l’encadrant CEA ne constituent en général qu’une seule et même personne. Le doctorant a alors beaucoup moins un rôle de diffusion des connaissances et de communication puisqu’il est sur un site CEA et a donc peu de contacts avec les structures universitaires3. La coopération entre les deux institutions est alors plus ténue.

Toutefois, il apparaît que le doctorant, s’il ne crée pas en général le milieu scientifique et relationnel, peut contribuer à le faire vivre notamment en étant un générateur potentiel de coopérations. D’une part, les travaux du doctorant peuvent soulever d’autres questions et conduire à de nouvelles coopérations entre les équipes. D’autre part, le doctorant au cours de sa thèse développe un réseau de relations. Une fois docteur, il conserve ses liens, qui pourront donner lieu à de nouvelles coopérations entre l’institution qui l’a recruté et celle qui l’a accueilli lors de la préparation de son doctorat. Les post-docs illustrent particulièrement ce dernier cas. Ainsi, pour citer Mangematin (2003), les docteurs constituent les vecteurs de la

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circulation de la connaissance tacite dans trois dimensions : intertemporelle, interindividuelle et inter-organisationnelle.

3. LES COOPERATIONS ENTRE CHERCHEURS PUBLICS COMME NOUVEAU CADRE D’ANALYSE : QUELQUES PROPOSITIONS

Notre étude met en avant un certain nombre de raisons qui expliquent le développement de coopération entre chercheurs du CEA et universitaires. Ces raisons se distinguent-elles des facteurs de coopération inter-entreprise ou science-industrie ? Dit autrement, les relations de coopération au sein de la recherche publique constituent-elles un champ d’analyse à explorer car se distinguant des autres formes de coopération ? À partir d’une comparaison de nos résultats avec les travaux sur les coopérations interentreprises et science-industrie, nous cherchons à faire ressortir une série de propositions qui constitueront notre programme de recherche futur. Ce programme visera d’une part à étudier si nos résultats sont généralisables à l’ensemble de la recherche publique, d’autre part, à caractériser les coopérations au sein de la recherche publique.

Une forte similitude

Notre étude montre que dans les coopérations de recherche publique, l’accès à des compétences complémentaires constitue l’enjeu majeur de ces relations. Cet aspect est également présent dans les coopérations interentreprises (Caloghirou et al., 2003) ou science-industrie (Lee, 2000) mais de manière moins centrale d’autres facteurs rentrant en concurrence avec celui-ci, ce qui semble moins être le cas ici.

P(1) : L’accès à des compétences complémentaires est la raison principale du développement de coopération entre chercheurs publics.

Des différences liées à la nature de la recherche publique

Les mécanismes de reconnaissance dans la recherche publique, via les pairs, font que les coopérations constituent un moyen pour les chercheurs d’entrer dans une communauté scientifique et d’être reconnus, cas peu fréquent dans les autres types de coopération. En effet, la reconnaissance pour les entreprises s’obtient grâce au succès d’un produit nouveau lors de sa mise sur le marché. Toutefois, dans certaines relations science-industrie, les coopérations

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contribuent à accroître le prestige et l’image de l’entreprise partenaire, notamment si la coopération s’effectue avec une université renommée (Malerba et al., 1991).

P(2) : Le nombre et la qualité des coopérations sont un indicateur de la renommée d’un chercheur.

Dans la recherche publique, la coopération semble un mode de coordination quasiment intrinsèque. Les chercheurs interrogés considèrent qu’il est nécessaire de coopérer car ils ne possèdent pas l’ensemble des connaissances dont ils ont besoin pour innover. Ce caractère naturel, intrinsèque aux activités de recherche n’apparaît pas dans la littérature sur les autres types de coopération. D’ailleurs, le développement des coopérations massives interentreprises et science-industrie est plus récent (Hagedoorn, 2002). On observe également que les petites et moyennes entreprises sont davantage réticentes à coopérer, craignant de perdre leurs connaissances stratégiques lors de ces relations. L’opposition savoir ouvert au sein de la recherche versus savoir fermé qui régit les relations dans les entreprises pourrait expliquer ces différences.

Au sein de certains laboratoires, très ouverts sur l’extérieur, se pose alors la question de l’arbitrage entre les activités développées en coopération et les activités développées en interne. En effet, les coopérations présentent de nombreux avantages mais le laboratoire doit conserver des activités non-coopératives en son sein, afin de garder sa spécificité, source d’attractivité pour des coopérations futures.

P(3) : Il est nécessaire de maintenir un équilibre entre les recherches réalisées en coopération et les recherches réalisées en interne.

Notre étude montre que le CEA développe parfois des coopérations pour mobiliser des chercheurs sur un axe de recherche qu’il souhaite développer. La littérature empirique n’évoque pas, à notre connaissance, de cas similaire où une entreprise coopère dans le but de mobiliser d’autres entreprises sur ses thématiques propres, jugées prometteuses. Toutefois, on peut supposer que ce type de coopération pourrait être spécifique au CEA, ou du moins à quelques organismes, les universités n’ayant pour l’instant pas une capacité de mobilisation de cette ampleur, les stratégies se définissant au niveau des laboratoires et non des universités.

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P(4) : Les organismes de recherche ont, au travers de leurs coopérations, une capacité de mobilisation plus forte que les universités et les entreprises, en raison de leur différence de gouvernance.

Enfin, les coopérations d’enseignement semblent très spécifiques à la recherche publique, du moins dans leur ampleur. En effet, la quasi-totalité des personnes du CEA interrogées souligne cet intérêt des coopérations, notamment dans une perspective de recherche. Dans les relations science-industrie, les relations d’enseignement sont moins fréquentes, du moins en France. Il est vrai que les firmes développent des relations avec les universités ou les écoles via les stages pour les étudiants et les thèses industrielles (Levy, 2006). Ce n’est toutefois pas encore une stratégie très développée, du moins en France. Les doctorants ayant un financement CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la Recherche) ne représentent que 4,1% des étudiants inscrits en 2003 (OST, 2004).

P(5) : Les coopérations d’enseignement sont un outil au service de la recherche publique.

Une surprise : La réduction des coûts de la recherche, en retrait des motivations des chercheurs

La comparaison de nos résultats à la littérature sur les relations interentreprises met en exergue que ces dernières résultent également de motivations, peu ou pas évoquées dans nos entretiens4. En effet, outre l’accès à des connaissances complémentaires, la littérature insiste sur le fait que les relations de coopération contribuent également à partager les coûts d’innovation. Étant donné le niveau des coûts fixes dans le développement technologique, la coopération évite une duplication des efforts de R&D et permet ainsi des économies d’échelle (Porter et Fuller, 1986). De plus les firmes peuvent rencontrer des difficultés à trouver seules des sources de financement pour couvrir l’ensemble des coûts (Bayona et al., 2001). Enfin, la coopération permet également de réduire et de partager l’incertitude (Hagedoorn, 1993) liée aux activités de recherche.

Il serait, néanmoins, prématuré et peu vraisemblable, d’en conclure que la recherche publique n’est pas confrontée à des problèmes de financement. On peut nuancer ce résultat en

4 Si les coûts ne sont pas placés au premier rang des motivations lorsqu’on interroge les chercheurs, c’est

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considérant que le fait de rechercher des compétences complémentaires plutôt que de les développer en interne constitue un moyen de réduire les coûts de la recherche. De plus, le caractère intrinsèque de la coopération dans la recherche publique pourrait également aller dans ce sens.

Une stratégie différenciée selon la nature publique ou privée de leur partenaire

Outre la mise en évidence des différences entre les types de coopération, notre étude permet également d’affiner la connaissance du comportement des chercheurs publics. Ainsi, les chercheurs publics adoptent des stratégies différentes selon qu’ils coopèrent avec leurs homologues ou des entreprises. En effet, Lee (2000) réalise une enquête auprès des chercheurs universitaires américains. Il montre que les principales raisons des coopérations pour ces derniers sont dans l’ordre décroissant : « secure funds for research assistant and labs equipment, gain insights in one’s own research and test application of theory ». La coopération permet donc avant tout de financer les recherches des chercheurs. Ces résultats sont confirmés par Meyer-Krahmer et al. (1998) pour le cas de l’Allemagne, par D’Este et al. (2005) pour le Royaume-Uni, et par Goddard et Isabelle (2006) pour la France. Or, les chercheurs du CEA comme ceux de l’Université coopèrent majoritairement pour obtenir des compétences complémentaires de leur partenaire académique.

P(6) : Les chercheurs publics adoptent une stratégie différente selon la nature de leur partenaire.

Coopérations de recherche et d’enseignement étroitement imbriquées

Cette étude met en avant que l’on ne peut pas déconnecter les coopérations d’enseignement des coopérations de recherche. Outre le fait que les participants sont les mêmes, les entretiens montrent qu’elles sont étroitement liées même s’il est impossible de préciser une relation de causalité claire. Il apparaît cependant que les relations d’enseignement résultent le plus souvent, de relations de recherche ou de liens étroits développés au cours de la formation initiale des chercheurs. On observe une certaine évolution dans la relation. Aujourd’hui, dans les nouveaux domaines de recherche, les relations de recherche et d’enseignement sont étroitement corrélées ; elles se développent simultanément avec un objectif commun d’accroître les connaissances et les recherches dans le domaine (ex : Projet ITER et Lazer

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numérique). Ce lien étroit est peu développé dans les relations science-industrie, et n’a pas de lieu d’être dans les relations interentreprises. Cette imbrication des différentes coopérations serait une spécificité des relations Université-organismes.

P(7) : La coexistence de coopérations de recherche et d’enseignement contribue à renforcer les relations et à les pérenniser.

Cette partie permet de proposer un programme de travail futur en mettant à jour un certain nombre de propositions. Il est donc nécessaire dans un second temps de mener un travail empirique de plus large ampleur pour tester ces propositions au sein de la recherche publique française.

4. CONCLUSION

Cette étude avait pour objectif de proposer des premiers résultats sur les raisons des coopérations entre chercheurs publics grâce à l’étude des relations de coopération du CEA avec les universités françaises. Il apparaît que l’objectif commun de création de connaissances et d’accès à des compétences complémentaires est le moteur des relations. Cependant, l’accès à des grands instruments gérés par un autre organisme est également une raison de coopérer. De plus, la recherche d’une reconnaissance et d’une meilleure visibilité académiques ainsi que dans certains cas, l’insertion dans une communauté scientifique constituent d’autres facteurs à prendre en compte, facteurs qui semblent propres à la recherche publique.

Les coopérations d’enseignement permettent quant à elles d’accéder aux étudiants, d’identifier les meilleurs et de recruter ainsi des ingénieurs ou des doctorants, capables de mener une recherche de qualité. Les coopérations relatives à la formation par la recherche permettent de mener des projets collectifs grâce aux doctorants. Les trois formes de coopération sont donc étroitement liées pour atteindre l’objectif de création de connaissances nouvelles.

Ainsi, cette étude montre l’intérêt de s’intéresser à la recherche publique, comme champ d’investigation à part entière. Les motivations à coopérer dans la recherche publique diffèrent, au moins partiellement, de celles observées dans les relations interentreprises et science-industrie. En particulier, les chercheurs publics coopèrent entre eux essentiellement pour accéder à des compétences complémentaires et avec les entreprises pour financer leurs

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recherches. Par ailleurs, le champ de coopération dans la recherche publique est plus restreint que dans les relations entre entreprises puisque la recherche publique n’a pas vocation à mettre des produits sur le marché. En outre, la coopération entre chercheurs publics est quasiment intrinsèque à leurs activités, contrairement à ce que l’on observe dans le secteur privé.

La suite de ce travail consistera d’abord à tester nos propositions en étendant l’analyse à l’ensemble des acteurs publics et en observant notamment le rôle des autres organismes et les relations inter-organismes. Ensuite, nous chercherons à approfondir notre compréhension des coopérations entre chercheurs publics, en analysant les critères de choix des partenaires, les risques et les résultats des coopérations. Nous nous intéresserons également à la gestion des connaissances et des compétences dans les projets collaboratifs entre chercheurs publics. Enfin, la mise en place de stratégies de choix de partenaires et l’inscription des acteurs publics dans les réseaux nationaux et internationaux seront analysées.

REMERCIEMENTS

Cet article est issu d’une étude réalisée pour le compte de la Direction des Programmes du CEA. L’auteur remercie Bernard David, Valérie Fleurette, Marc Isabelle, Guy Bonnaud et Jean-Claude Petit, pour leurs aides au cours de l’étude et pour les commentaires qu’ils ont apportés à cet article. Elle remercie également les membres du comité de pilotage de l’étude ainsi que l’ensemble des personnes qui ont accepté de la recevoir, sans qui cette étude n’aurait pu être menée. Enfin, elle remercie Didier Lebert, Frédérique Pallez et deux rapporteurs anonymes pour leurs commentaires sur une version antérieure.

BIBLIOGRAPHIE

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