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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Études historiques de l'épreuve de biologie de baccalauréat en France

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ETUDE HISTORIQUE DE L'EPREUVE DE

BIOLOGIE AU BACCALAUREAT EN FRANCE

Gueye BABACAR Didactiquedela biologie et de l'éducationàl'environnement Université Paris VII

RESUME: L'épreuve de biologie a beaucoup varié aussi bien dans le fond que dans la forme. Cette étude tente de situer les causes des différents changements constatés. Finalement nous avons trouvé que la question principale était la suivante: Comment faire pour évaluer l'aspect expérimental de la biologie au baccalauréat.

ABSTRACT : Historical study of biology examinations at the end of the secondary school en France.

From 1910 to 1988 the test in biology at the baccalaureat (G.C.S.E.) has changed a lot. this study tries to find ail the reasons why this changes had come.

Finally we demonstrate that ail turned around one main question: How to do the assessment of the experimental aspect of biology?

A. GIORDAN, JL MARTINAND, Actes JES X, 1988

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1. INTRODUCTION

L'évolution des sujets de biologie au baccalauréat en France est inséparable de celle d'une association née en 1910 à Paris. Il s'agit de l'union des naturalistes (UD.N.) ; devenue depuis 1965 l'association des professeurs de biologie et de géologie (APBG). Au fil des années cette association a été à la base de presque toutes les idées innovatrices allant de la place des Sciences Naturelles dans le système éducatif au type d'évaluation qui devait sanctionner les études de biologie dans les classes du secondaire.

Dans cette étude nous allons montrer comment on est passé de l'ancienne conception des sujets de biologie au baccalauréatàcelle que nous connaissons aujourd'hui.

2. L'EPREUVE DE BIOLOGIE A LA NAISSANCE DE L'UD.N.

Voici quelques exemples de sujets proposés aux élèves àla session de Juillet 1910 dans la série philosophie, Académie de Paris :

1) Diverses substances d'excrétion chez l'homme, leur origine, par quels organes qu'on supposera connus au point de vue anatomique, chacune d'elles est-elle éliminée? II) Caractères généraux des diastases. Quelles sont les principales diastases qu'on rencontre dans le tube digestif de l'homme?

III) Phénomènes chimiquesdela respiration.

Ces sujets n'exigeaient du candidat que la récitation pure et simple de tranches de cours apprises par cœur. On ne testait pas l'acquis des élèves aux travaux pratiques qui pourtant ataient au programme de puis 1902. Il faut signaler qu'il n'y avait que 5 à 6 séances de T.P. pour toute l'année.

C'est ainsi que certaines personnes commencèrent ànier à l'histoire naturelle toute valeur culturelle et formatrice de l'intelligence.

2. LA LUTTE POUR LE DEVELOPPEMENT DES TRAVAUX PRATIQUES

Dès 1912, Paucot, professeur au lycée de Marseille réagit contre des attaques en ces termes:

"L'histoire naturelle dans les classes de premier cycle n'est pas le pure exercice de mémoire que bien des gens persistentàs'imaginer. Le but poursuivi est l'éducation des facultés d'observation. Aussi est-il désirable que la composition soit pour les élèves l'occasion demettre en jeu leur attention plutôt que leur mémoire" .

LU.D.N. va s'engager dans un travail approfondi de développement des travaux pratiques depuis les classes du premier cycle (6e, 5e, 4e) ; mais jusqu'en 1924 la situation au baccalauréat était toujours la même:

Académie de Lille (Octobre 1924) :

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1) Le système artériel, structure des artères, physiologie II) Le sang, plasma, globules rouges et leucocytes. III) Description du type annélide.

Le professeur Voyer (Le Havre) va alors dresser un violent réquisitoire contre l'épreuve de biologie : "Les questions posées comme sujets d'épreuve sont incontestablement trop restreintes et semblent s'adresser bien plus à des spécialistes de nos sciences qu'à des candidats bacheliers. Qu'on s'imaginent un peu la somme de connaissances qu'il nous faut entasser dans le cerveau de nos élèves pour les mettre en mesure de rédiger une bonne copie d'une heure ... De pareils sujets dressent l'examen contre le cours.

Nous devons faire en classe des expériences; entraîner nos élèves à l'observation, les initier aux éléments des méthodes expérimentales, asseoir dans leur esprit le fait; l'expérience est la base de notre enseignement. Est-il donc admissible que l'examen se puisse concevoir dans un esprit inverse de celui de l'enseignement qu'il sanctionne."

Finalement les travaux pratiques vont se développer dans l'enseignement; on créa même en 1950 à Paris un centre de fabrication du matériel de base; année durant laquelle l'U.D.N. lors de son assemblée générale va émettre le vœux que la présentation du cahier de travaux pratiques de sciences naturelles aux épreuves orales soit obligatoire.

Quant aux sujets eux même ils n'avaient pas changé du tout. Ils ne faisaient que tester les connaissances mémorisées. La présentation du cahier de travaux pratiques ne donna pas les résultats escomptés.

Certaines académies commencèrent alors à organiser de véritables travaux pratiques à l'oral, mais en 1959, devant les nombreuses difficultés matérielles et organisationnelles, le ministère de l'éducation supprima l'épreuve orale au baccalauréat.

Entre-temps nous pouvons constater que les mots expériences et travaux pratiques revenaient assez souvent dans les sujets proposés. C'était donc là en plus des travaux pratiques

à

l'oral une seconde façon de tester l'acquis des élèves dans ce domaine. Par exemple le sujet n° II donné dans l'académie de Lille en 1924 devenait en 1956 : le sang : sa constitution, les propriétés et le rôle de ses constituants. Les observations et les expériences devront constituer l'essentiel de votre devoir, les connaissances plus théoriques intervenant seulement comme compléments aux conclusions d'observations et d'expériences.

Il n'y avait pas de changement quant au fond. Ce genre de sujet ne testait lui aussi que la mémorisation de protocoles expérimentaux ; c'est pourquoi en 1959 l'UD.N. demanda qu'en plus de la "question de cours", il y eut un exercice dont le but comme celui d'un problème de mathématique ou de physique serait de juger l'acquisition de méthodes propres aux sciences naturelles ainsi que des aptitudes intellectuelles dans leur ensemble.

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3. L'ERE DES NOUVEAUX TYPES DE SUJETS

L'UoON. va tellement s'acharner dans cette seconde voie qu'en 1969 on pouvait lire dans les instructions pour les épreuves au baccalauréat ceci:

"Les sujets proposés feront donc appel moinsàla mémoire qu'à l'intelligence. A cette fin, ils prendront la forme de problèmes à résoudre. Comme il est fait au cours d'exercices pratiques, une documentation sera remise aux candidats ... Il leur sera demandé de "manipuler" cette documentation, de l'exploiter.

L'idée principale qui est à la base de tels sujets est celle de la transposition des modes de pensée sur des cas nouveaux non traités en classe.

Sans aller plus lo~n dans l'analyse de cette évolution postérieure à 1969 qui fera l'objet d'un autre article, notons que bien souvent nous n'avons pas su éviter les deux pièges que G. Gohau signalait en 1972 :

- Les questions trop précises qui ne sanctionnent parfois qu'un savoir proprement encyclopédique.

- Les questions trop vagues et les les documents passe-partout.

5. CONCLUSION

L'évolution de cette épreuve s'est faite en 3 étapes:

- sujets de restitution de mémoire de connaissances apprises par cœur. - sujets de restitution de protocoles expérimentaux.

- sujets sous fonne de problèmes.

Contrairement àce que çertains ont cru, cette dernière réforme est un autre point de départ, du fait des techniques nouvelles et des progrès fulgurants de la biologie. Au moins detlx questions se posent.

- Quels raisonnements attend-on sur ces faits expérimentaux décrits sous forme de textes, photos, graphes, tableaux.

- Quelles techniques peut-on réellement réaliser en classe?

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