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Béatrice Fracchiola, Claudine Moïse, Christina Romain et Nathalie Auger (dir.), Violences verbales. Analyses, enjeux et perspectives. Presses universitaires de Rennes, 2013, 168 p.

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Texte intégral

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Lidil

Revue de linguistique et de didactique des langues

 

48 | 2013

L'émotion et l'apprentissage des langues

Béatrice Fracchiola, Claudine Moïse, Christina

Romain et Nathalie Auger (dir.), Violences verbales.

Analyses, enjeux et perspectives

Presses universitaires de Rennes, 2013, 168 p.

Sabira Kakouch Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/lidil/3336 DOI : 10.4000/lidil.3336 ISSN : 1960-6052 Éditeur

UGA Éditions/Université Grenoble Alpes Édition imprimée

Date de publication : 1 novembre 2013 Pagination : 211-212

ISBN : 978-2-84310-260-8 ISSN : 1146-6480 Référence électronique

Sabira Kakouch, « Béatrice Fracchiola, Claudine Moïse, Christina Romain et Nathalie Auger (dir.),

Violences verbales. Analyses, enjeux et perspectives », Lidil [En ligne], 48 | 2013, mis en ligne le 01 mai

2015, consulté le 25 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/lidil/3336 ; DOI : https:// doi.org/10.4000/lidil.3336

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noteSDelecture 211

Béatrice Fracchiola, Claudine Moïse, Christina Romain et Nathalie Auger (dir.), Violences verbales. Analyses, enjeux et

perspectives, Presses universitaires de Rennes, 2013, 168 p.

Cet ouvrage dont les auteurs sont membres du groupe de recherche sur la violence verbale 1, propose de définir la notion souvent trop vague de

« violences verbales », à travers différentes pistes et approches et à partir de corpus linguistiques, tout en tenant compte des représentations et des répercussions sociales desdites violences. Cette réflexion pluridiscipli-naire et collective s’inscrit donc dans une démarche sociolinguistique approfondie qui va du cyberespace à la classe. L’ouvrage se divise en deux parties. La première explore la piste sociale de la violence verbale et la deuxième concerne le contexte scolaire.

Dans la première partie qui s’intéresse à la violence verbale dans les discours sociaux, Béatrice Fracchiola fait appel à l’éthologie et aux phénomènes d’agression chez les animaux pour mieux comprendre le comportement humain. Cette analyse est pertinente puisque la dimen-sion rituelle de l’agresdimen-sion chez l’animal et la défense de son territoire est comparable à ce qui se passe chez les humains, en particulier dans le domaine du débat politique durant lequel « il est fondamental de demeurer dans le registre agressif » (Fracchiola, 2013, p. 29) afin de défendre son propre territoire (idéologique). L’agression est donc mise en scène, ce qui la distingue de la violence « pure » qui, elle, constitue un faux pas.

Diane Vincent s’interroge sur les caractéristiques propres du dis-cours violent, tels que la répétition et ses propriétés intensificatrices et intimidatrices, l’énoncé assassin qui laisse l’autre sans voix et l’appel à la malédiction. Elle s’interroge sur le degré d’intensité de l’insulte en prenant l’exemple de sites internet : y a-t-il circularité (reprise de tiers) ? Y a-t-il un public d’internautes témoins dont la présence isole d’autant plus l’agressé ?

Eithan Orkibi analyse la violence verbale dans le contexte particu-lier que sont les mouvements militants. Ce type de violence est utilisé de manière rhétorique et stratégique afin de perturber le débat public et de se révolter contre l’ordre politique établi. La violence verbale pro-testataire est un moyen pour se détacher de l’establishment et désobéir aux normes discursives de l’espace démocratique.

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Michael Rinn a mené ses recherches sur des sites négationnistes qui utilisent la logique argumentative du pathos agressif. Il propose une analyse comparée entre un site négationniste et un site anti-néga-tionniste, afin de démontrer de quelle manière l’exaltation provenant du pathos agressif passe par des productions langagières impulsives (relâchement linguistique) alors que l’éloquence rhétorique évolue dans un cadre discursif établi (figures idiolectales, pseudopléonasmes ou de lapsus commentés). Il démontre que l’appel à la violence raciale passe par une certaine violence faite à la langue.

Enfin Marty Laforest et Claudine Moïse se posent la question de l’interprétation de l’acte de langage et de la distinction entre le conseil, le reproche ou la critique. L’analyse se divise en deux parties, la pre-mière consacrée aux actes de condamnation et la deuxième à l’humour vexatoire qui pose des problèmes d’interprétation et du seuil de tolé-rance des récepteurs.

Dans la deuxième partie consacrée à la violence dans le contexte scolaire, Béatrice Mabillon-Bonfils analyse la violence à l’école à travers le prisme du discours politique et du traitement médiatique. Il s’agit de démontrer combien les discours médiatiques et politiques influent sur les perceptions de l’opinion publique et du corps ensei-gnant. Elle évoque aussi d’autres violences scolaires moins médiatisées et qui ont un impact mineur sur l’opinion : la ghettoïsation des élèves, la traque des mineurs sans papiers ou les expulsions massives. Il parait légitime de se demander si, actuellement, « la violence institutionnelle déclare la guerre non plus à l’échec scolaire mais aux élèves en échec » (Mabillon-Bonfils, 2013, p. 119).

Sébastien Pesce propose une réflexion comparée sur la logique d’as-cription (chaque place et rôle sont attribués à chaque sujet selon un schéma narratif stable) et d’inscription symbolique (par exemple par le vote) qui permet une vision et une construction collective de la vie scolaire.

Enfin Christina Romain et Nolwenn Lorenzi ont étudié la violence verbale en contexte scolaire à partir d’un corpus constitué d’enregistre-ments vidéos d’interactions en classe entre les enseignants et les élèves, de la maternelle au collège. L’analyse se poursuit sur les impacts de la violence verbale dans les échanges didactiques, avec une distinction entre les actes de langage (AL) menaçants modestes, les AL menaçants ardents de second degré et les AL menaçants ardents de premier degré.

Sabira Kakouch Doctorante en sociolinguistique, UJVP - LESCLaP

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