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La représentation sociale du placement des garçons en centre de réadaptation : comparaison selon le cadre législatif (LPJ vs LJC)

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

MARIE-CLAUDE GENDRON

UL

2\0l)Û

LA REPRÉSENTATION SOCIALE DU PLACEMENT DES GARÇONS EN CENTRE DE RÉADAPTATION; COMPARAISON SELON LE CADRE

LÉGISLATIF (LPJ vs LJC)

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures pour l’obtention

du grade de Maître en psychologie (M.Ps.)

École de psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

AVRIL 2000

(2)

La présente étude, de type exploratoire, a pour but de connaître la représentation sociale du placement des garçons en centre de réadaptation. Elle entend aussi faire ressortir les différences et les ressemblances en fonction du cadre législatif (LPJ et LJC). Les données sont recueillies auprès de vingt-quatre garçons âgés de 14 à 18 ans grâce à la méthode du focus group. Quatre focus groups sont menés et le contenu de ces discussions est analysé qualitativement et quantitativement. La discussion porte sur quatre thèmes : le placement en centre de réadaptation, la notion de réadaptation, l’image de soi des jeunes placés et, enfin, la perception de l’avenir.

L’analyse de contenu a permis de faire ressortir du discours de ces jeunes 11 catégories : les contraintes reliées au placement, le rapport positif et négatif avec !’intervenant, l’expression d’un rejet, la qualification positive et négative des intervenants, les avantages reliés au placement, la projection dans l’avenir, la mobilisation du jeune dans !’intervention, !’explication du placement et,la perception de soi dans le placement.

Dans l’ensemble, les résultats de cette étude permettent de conclure que les jeunes interrogés ont une perception très négative de leur placement en centre de réadaptation. En effet, environ 60% de leur discours global est négatif. Les analyses quantitatives ont permis de constater qu’il existe des différences en fonction du cadre légal auquel sont soumis les jeunes.

Richard Cloutier, directeur Marie-Claude Gendron

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des défenses. Mais si, pendant qu’ils sont vulnérables, ils reçoivent des coups, ils sont blessés pour toujours, leur carapace recouvrira les cicatrices et ne les effacera pas.”

Comparaison des adolescents en développement et des homards Françoise Dolto

(4)

À bout de souffle, mais les épaules et le cœur plus légers, me voilà rendue à la dernière étape de ce travail de longue haleine que je qualifierais d’apothéose: celle des remerciements. Il est tout de même étonnant de constater que devant cette page, je suis loin d’avoir le “syndrome de la page blanche”. Étrange, mais bon, passons! Par où commencer? La liste est longue et je m’en voudrais d’en oublier.

Je me dois, tout d’abord, d’exprimer ma plus profonde gratitude envers mon directeur de recherche, M. Richard Cloutier. Merci M. Cloutier pour !’attention et l’intérêt que vous avez manifestés envers ma recherche. Merci aussi pour les judicieux conseils et sachez que votre expérience, votre rigueur ainsi que votre sagesse seront pour moi un modèle du chercheur exemplaire, passionné et ouvert d’esprit que vous êtes. Merci pour tous les coups de main que vous m’avez apportés si généreusement. Ce fut très apprécié. Vous avez été bien plus qu’un simple professeur pour moi!

Merci à toute !’organisation du Centre jeunesse de Québec, les gens du Gouvernail, Jacques Plamondon entre autres pour le temps consacré à la banque de données informatiques. Merci aux gens de l’Institut universitaire sur les jeunes en difficulté pour le soutien financier, à Madame Gaby Carrier et à Denis Lacerte pour le traitement quantitatif des données.

Un merci tout spécial à Robert Aucoin, répondant à la recherche au Gouvernail pour sa TRÈS grande disponibilité et son dévouement. Sans toi Robert, l’insertion dans le milieu aurait été bien plus pénible et moins agréable...

(5)

Richard Couture et Alain Paré. Merci à vous deux pour l’apprentissage sur ces jeunes en difficultés et pour m’avoir permis de me connaître davantage. Enfin, merci de m’avoir aussi bien transmis votre passion pour la profession. Vous êtes tout simplement géniaux! Gros mercis aussi à Serge Lapointe et Bernard Michaud, deux éducateurs extraordinaires de l’unité Le Foyer, pour leur soutien, leur écoute, leurs conseils et les agréables moments passés en leur compagnie. Messieurs, sachez que vous avez été d’une aide précieuse, bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. Les stagiaires peuvent se compter chanceux d’être accueillis par vous deux!

Les gars! Vous tous que j’ai appris à connaître et à apprécier, soit durant mon stage ou par le biais de cette recherche, MERCI! Bien que je ne prétends pas avoir “révolutionné” comme vous le dites si bien, le monde du centre d’accueil, j’espère à tout le moins vous avoir laissé la chance que vous méritiez de vous exprimer. Merci d’avoir partagé sur votre vécu. Sans vous tous, cette recherche perd tout son sens. Lâchez pas!

Je tiens également à remercier, mes deux assistantes de recherche, Karine et Sandrine. Merci pour l’intérêt soutenu au cours des pénibles tâches de catégorisation. Vous avez fait preuve de beaucoup de sérieux et sachez que votre travail fut apprécié!

Enfin, je termine ces remerciements par des personnes qui me sont TRÈS CHÈRES, pour qui amour, temps, soutien et encouragement sonnent toujours aussi doux à mes oreilles. Ma famille: papa, maman, je sais combien grande est votre fierté envers moi. Je vous aime. Même si vous étiez loin durant ces longues années, je vous ai toujours sentis très proches. Merci pour tout! Merci à mes deux “p’tites soeurs”, Marie et Gege, pour les "doses

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toute seule, en Gaspésie, sans vous deux !

Enfin, à tous mes amis, trop nombreux pour les nommer, merci mille fois d’avoir enduré mes angoisses existentielles et mes découragements. Des mots d’encouragement à mes charmantes collègues dans ce long périple Annie et Nancy. On lâche pas ! Merci à ma GRANDE amie Nadine, je n’ai même pas besoin de te dire pourquoi. Ta présence, ton écoute et ton support furent appréciés. Tout simplement, merci d’avoir été là!!

Marie-Claude Gendron Merci à vous tous!

(7)

TABLE ][)]EXE* MATIÈRES

PAGE

RÉSUMÉ... 3

AVANT-PROPOS... 4

TABLE DES MATIÈRES... ... 7

LISTE DES TABLEAUX... 13

LISTE DES ANNEXES... 15

INTRODUCTION...16 ..־

CHAPITRE 1: ADOLESCENCE ET INADAPTATION PSYCHOSOCIALE... 20

1.1 La jeunesse en difficulté... 21

1.1.1 Définition et situation... 21

1.1.2 Les problèmes vécus par les jeunes en difficulté... 22

1.2 Les caractéristiques des jeunes placés en centre de réadaptation... 23

1.2.1 L’étude de Trottier et Odesse (1993)... 24

1.2.2 Enquête de la Régie régionale de la santé et des services sociaux auprès de la clientèle des centres de réadaptation (1995)... 27

1.2.3 Étude de Rousseau et ses collaborateurs (1994) concernant la clientèle d’un centre de réadaptation du B as-St-Laurent... 28

1.2.4 Étude sur la dangerosité de la clientèle des centres de réadaptation de Cyr, Menghile et Vilandré (1992)... 29

1.2.5 Étude sur le phénomène du suicide en centre de réadaptation par !’Association des centres d’accueil du Québec (1992)... 31

-==1.2.6 =״ Analyse critique des études portant sur les caractéristiques familiales et personnelles des jeunes placés en milieu substitut de Pauzé, Déry et Toupin (1995)... 32

1.2.7 Étude sur l’incidence de la dépression chez la clientèle d’un centre d’accueil (Bradshaw, 1990)... 33 1.2.8 Synthèse des caractéristiques des jeunes placés en

(8)

1.3 Le phénomène du placement et les cadres législatifs... 35

1.3.1 Le phénomène du placement au Québec... 35

1.3.2 Les cadres législatifs à l’origine des placements... 39

1.3.2.1 La Loi sur les services de santé et les services sociaux... 39

1.3.2.2 La Loi sur la protection de la jeunesse... 40

1.3.2.3 La Loi sur les jeunes contrevenants... 41

1.4 Le placement en centre de réadaptation... 43

1.4.1 Historique du placement en institution... 43

1.4.2 Quand le placement en centre de réadaptation est-il nécessaire?... 44

1.4.3 Les mandats et les services de réadaptation des centres de réadaptation... 46

1.4.4 Description physique du milieu des centres de réadaptation... 48

1.5 L’avenir des jeunes placés en centre de réadaptation... 49

1.6 La représentation du placement en centre de réadaptation... 51

1.7 La vision des intervenants concernant la réadaptation en centre de réadaptation: le rapport Gendreau et Tardif (1999).... 56

1.8 Synthèse des études sur le placement des jeunes en centre de réadaptation et questionnement... 58

1.9 La pertinence de mener une étude sur le placement des jeunes en centre de réadaptation... 60

CHAPITRE 2: CADRE THÉORIQUE DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES, OBJECTIF ET HYPOTHÈSE DE RECHERCHE... 62

2.1 Historique de la notion de représentation sociale... 62

2.1.1 Un concept découlant des idées de Durkheim... 62

2.1.2 De représentations collectives aux représentations sociales... ... 64

2.1.3 La notion de représentation sociale aujourd’hui... 65

2.2 Définition de la notion de représentation sociale... ... 66

(9)

2.2.2 Plusieurs auteurs cités... 67

2.2.2.1 Serge Moscovici... 67

2.2.2.2 Denise Jodelet... 68

2.2.2.3 Willem Doise... 69

2.2.2.4 Jean-Claude Abric... 69

2.2.2.4.1 La théorie du noyau central de Jean-Claude Abric... 71

2.2.2.4.2 Ajout de Claude Flament à la théorie du noyau central... 72

2.2.2.4.3 Critique de la théorie de Abric... 73

2.2.3 La définition retenue par la présente recherche... 74

2.2.4 Une notion de “sens commun”... 75

2.3 Caractéristiques des représentations sociales... 76

2.3.1 Objet, contenu et fonctions... ... 76

2.3.2 Cinq caractères fondamentaux des représentations sociales selon Denise Jodelet... 78

2.3.3 Dimensions des représentations sociales déterminées par l’anthropologie... 79

2.3.4 Synthèse des caractéristiques concernant la notion de représentation sociale... 79

2.4 Comment se construisent les représentations sociales?... 80

2.4.1 Modalités de développement d’une représentation sociale... 80

2.4.2 Deux processus: l’objectivation et l’ancrage... 82

2.4.2.1 L’objectivation... 82

2.4.2.2 L’ancrage... 83

2.5 Pourquoi utiliser la notion de RS en recherche en psychologie sociale? Sa pertinence comme cadre théorique... 85

2.5.1 La recherche sur les représentations sociales... 85

2.5.2 La valeur fonctionnelle de la notion de représentation sociale... 87

2.5.3 Représentations sociales et méthodologie... 88

2.5.4 Apport de la notion de RS pour la recherche en psychologie sociale... ...··· 89

2.5.5 Critiques par rapport à la notion de représentation sociale... 90

2.6 Synthèse ses données concernant les représentations sociales... 91

2.7 Pertinence de la notion de représentation sociale dans cette recherche... 92

(10)

2.8 Objectif, question et hypothèse de recherche... 94

2.8.1 Objectif, question et hypothèse... 94

CHAPITRE 3: MÉTHODOLOGIE... 98

3.1 Description du milieu à l’étude... 98

3.2 Échantillonnage... 99

3.2.1 Population à l’étude... 99

3.2.2 Justification du choix concernant le terrain d’étude... 102

3.2.3 Critères de sélection... 102

3.2.4 Démarches préliminaires menant au recrutement des participants... 103

3.2.5 Échantillon initialement prévu... -... 104

3.2.6 Mode de sélection et échantillon final... 104

3.2.7 Problèmes reliés au recrutement et aux participants... 107

3.3 Méthode de cueillette des données... 108

3.3.1 Méthode du focus group... 108

3.3.1.1 Les avantages et les inconvénients de la méthode du focus group... 109

3.3.1.2 Pertinence de la méthode du focus group... Ill 3.3.2 Déroulement des focus groups... Ill 3.3.3 Problèmes rencontrés lors des focus groups... 114

3.3.4 Considérations déontologiques... 115

3.4 Méthode d’analyse des données... 115

3.4.1 Analyse qualitative... 115

3.4.1.1 L’analyse de contenu... 116

3.4.1.2 Procédure et étapes de l’analyse de contenu... 117

3.4.2 Traitement quantitatif des données... 122

CHAPITRE 4 : RÉSULTATS ET DISCUSSION... 124

4.1 La démarche d’analyse descriptive globale des données... 125

4.1.1 Présentation des catégories ressortant de l’analyse de contenu... 125

4.1.1.1 Contraintes, désavantages ou insatisfactions par rapport au placement en centre de réadaptation (catégorie #1)... 131

4.1.1.2 Le rapport négatif avec !’intervenant (catégorie #2)... 132

(11)

4.1.1.3 Expression d’un rejet (catégorie #3)... 134 4.1.1.4 Qualification négative des intervenants

(catégorie #4)... 134 4.1.1.5 Avantages, satisfactions par rapport au

placement en centre de réadaptation (catégorie#5) 135 4.1.1.6 Le rapport positif avec !’intervenant

(catégorie #6)... 135 4.1.1.7 Qualification positive avec les intervenants

(catégorie #7)... 136 4.1.1.8 Projection dans l’avenir (catégorie #8)... 136 4.1.1.9 Mobilisation du jeune dans !’intervention

(catégorie #9)... 137 4.1.1.10 Explication du placement (catégorie #10)... 138 4.1.1.11 Perception de soi du jeune placé en centre de

réadaptation (catégorie #11)... 139 4.1.1.12 Contenu divergent (catégorie #12)... 139 4.1.2 Répartition et importance des catégories... 141 4.2 La démarche de comparaison des quatre thèmes selon le cadre

législatif et vérification de l’hypothèse de recherche pour chacun

des quatre thèmes... 146 4.2.1 Les éléments du thème 1 : la situation de placement

en centre de réadaptation... 147 4.2.1.1 La représentation sociale de la situation de

placement obtenue des jeunes placés en vertu

de la LP J... 148 4.2.1.2 La représentation sociale de la situation de

placement obtenue des jeunes placés en vertu

de la LJC... 151 4.2.1.3 Vérification de l’hypothèse de recherche en

lien avec le thème 1 : la situation de placement... 155 4.2.2 Les éléments du thème 2 : la notion de réadaptation... 156

4.2.2.1 La représentation sociale de la réadaptation

obtenue des jeunes placés en vertu de la LP J... 157 4.2.2.2 La représentation sociale de la réadaptation

obtenue des jeunes placés en vertu de la LJC... 159 4.2.2.3 Vérification de l’hypothèse de recherche en lien

avec le thème 2 : la notion de réadaptation... 161 4.2.3 Les éléments du thème 3 : l’image de soi des jeunes placés

en centre de réadaptation... . 162 4.2.3.1 La représentation sociale de l’image de soi chez

les jeunes placés en vertu de la LP J... 162 4.2.3.2 La représentation sociale de l’image de soi chez

(12)

4.2.3.3 Vérification de l’hypothèse de recherche en lien

avec le thème 3 : l’image de soi du jeune placé... 167

4.2.4 Les éléments du thème 4 : la perception de l’avenir... 168

4.2.4.1 La représentation sociale de l’avenir obtenue des jeunes placés en vertu de la LP J... 169

4.2.4.2 La représentation sociale de l’avenir obtenue des jeunes placés en vertu de la LJC... 171

4.2.4.3 Vérification de l’hypothèse de recherche en lien avec le thème 4 : la perception de l’avenir... 173

4.3 Synthèse des résultats... 173

4.3.1 La démarche d’analyse descriptive globale des données.. 173

4.3.2 La démarche d’analyse des résultats par thèmes... 174

4.4 Les limites de l’étude... 177

4.4.1 Les limites concernant les participants... 177

4.4.2 Les limites concernant la méthode de cueillette des données... 178

4.4.3 Les limites concernant la méthode d’analyse des données... 179

4.4.4 Les limites concernant des aspects techniques... 179

CONCLUSION... 181

RÉFÉRENCES... 187

(13)

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 : Répartition des troubles de comportement

de l’étude de Trottier et Odesse (1993)... 27

TABLEAU 2 : Les habitudes de consommation des jeunes en

centre de réadaptation... 28 TABLEAU 3 : Changements dans la pratique du placement des

mineurs au Québec... ... 38 TABLEAU 4 : Synthèse des caractéristiques des représentations

sociales... 92 TABLEAU 5 : Caractéristiques de la population totale au

moment du recrutement... 100 TABLEAU 6 : Échantillon de candidats potentiels pour la formation

des groupes de discussion... 105 TABLEAU 7 : Répartition des caractéristiques des participants

de !,échantillon final à !,intérieur de chaque

focus group... 107 TABLEAU 8 : Définition des catégories découlant de !,analyse de

contenu du discours des jeunes... 126 TABLEAU 9 : Répartition des énoncés dans les catégories de

réponses selon le groupe et le cadre légal... 142 TABLEAU 10 : Répartition des énoncés dans les sous-catégories

des contraintes reliées au placement en centre

réadaptation... 143

TABLEAU 11 : Répartition de énoncés dans les sous-catégories

du rapport négatif avec !,intervenant... 143 TABLEAU 12 : Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 1 (situation de placement)par les jeunes placés

(14)

: Répartition des catégories de réponses obtenues au thème 1 (situation de placement)par les jeunes placés

en vertu de la LJC... 151 : Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 2 (la réadaptation )par les jeunes placés

en vertu de la LP J... 157 : Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 2 (la réadaptation )par les jeunes placés

en vertu de la LJC... 159 : Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 3 (l’image de soi ) par les jeunes placés

en vertu de la LP J... ... 163 : Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 3 (l’image de soi ) par les jeunes placés

en vertu de la LJC... 166 Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 4 (l’avenir ) par les jeunes placés

en vertu de la LP J... 169 Répartition des catégories de réponses obtenues au

thème 4 (l’avenir ) par les jeunes placés

en vertu de la LJC... 171 Synthèse des éléments principaux qui composent la RS

des quatre thèmes à l’étude selon le cadre

législatif... 176 TABLEAU 13 TABLEAU 14 TABELAU 15 TABELAU 16 TABLEAU 17 TABLEAU 18 TABLEAU 19 TABLEAU 20 :

(15)

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE A : Situations de compromission en vertu de la Loi

sur la protection de la jeunesse... 199

ANNEXE B : Liste des unités de réadaptation du centre de réadaptation Le Gouvernail et leur mandat... 201

ANNEXE C : Lettre aux administrateurs du Gouvernail, aux chefs d’unités... 203

ANNEXE D : Formulaire de consentement des participants... 205

ANNEXE E : Lettre de justification de la non-signature des parents des participants... 207

ANNEXE F : Canevas de rencontre pour l’animation des focus groups... 209

ANNEXE G : Questionnaire descriptif de la population à l’étude... 218

ANNEXE H : Extraits des verbatims... 220

ANNEXE I : Grille de catégories servant à l’analyse de contenu... 225

ANNEXE J : Matériel de cotation pour le deuxième accord inter-juges... 232

ANNEXE K : Grilles d’entente inter-juges... 243

ANNEXE L : Exemples d’unités de sens allant dans les catégories... 247

ANNEXE M : Modèle d’un plan d’intervention utilisé au centre de réadaptation Le Gouvernail... 256

ANNEXE N : Répartition des énoncés de réponses obtenues aux sous-catégories selon les thèmes et le cadre légal... 260

ANNEXE O : Répartition du nombre, du pourcentage et du résidu ajusté pour les quatre thèmes à l’étude selon le cadre légal... 272

(16)

INTRODUCTION

Depuis quelques années, il est possible de constater une tendance en matière de placement: celle du maintien du jeune dans son milieu naturel le plus longtemps possible et le recours au placement comme mesure ultime. Il va sans dire qu’avec une telle façon de faire, nul ne peut ignorer que les jeunes, une fois leurs ressources familiales épuisées, arrivent en centre de réadaptation dans un état parfois très inquiétant (Gendreau 86 Tardif, 1999). À cet effet, plusieurs auteurs s’entendent pour dire que la situation des jeunes en difficulté sérieuse au Québec est de plus en plus complexe (Trottier 86 Odesse, 1993; Gendreau & Tardif, 1999) et que cette complexité est attribuable à une pluralité de facteurs dont !’appauvrissement des milieux familiaux, !’alourdissement des problématiques du jeune ainsi que leur plus grande précocité (Cliche, 1998; LeBon, 1998).

Le placement en centre de réadaptation est une mesure envisagée dans le processus d’intervention pour venir en aide aux jeunes en difficulté sérieuse d’adaptation. La clientèle des centres jeunesse représente moins de 4 % de la population totale des 0-17 ans et parmi cette clientèle, le sous- groupe des jeunes placés en centre de réadaptation représente 12 % du total (Cloutier, 2000). Les services de réadaptation qui sont offerts dans de tels établissements ont pour but d’activer les potentialités du jeune et de le préparer à réintégrer son milieu familial et social.

Plusieurs recherches ont, jusqu’à ce jour, tenté d’étudier les jeunes placés en centre de réadaptation. À ce sujet, notons l’étude de Laurendeau et Beaudoin (1988) portant sur la mésadaptation sociale des jeunes d’un

(17)

centre de réadaptation de la région de l’Outaouais; celle de Messier (1989), portant sur les troubles de comportement chez les adolescents hébergés en centre de réadaptation; celle de Messier et ses collaborateurs (1992) traitant du profil pluraliste des jeunes suivis par les centres de réadaptation et enfin, l’étude de Trottier et Odessa (1993) portant sur les caractéristiques personnelles, familiales et sociales des jeunes d’un centre de réadaptation de la région de Québec.

Dernièrement, le comité sur la réadaptation en internat des jeunes de 12 à 18 ans, présidé par Gendreau et Tardif (1999), a remis un rapport traitant du sens de !’intervention en internat. Dans ce rapport, il est question entre autre du malaise ressenti par les intervenants oeuvrant dans ce milieu face à leur travail, au sens et à la place de ce type de réadaptation.

Il est permis de constater dans la littérature que plusieurs études se sont attardées aux caractéristiques des jeunes hébergés en centre de réadaptation, aux problèmes qu’ils vivent ou encore, à la vision des intervenants concernant le processus d’intervention. Cependant, rares sont les recherches empiriques qui ont traité de là vision des jeunes concernant la réadaptation dans ces établissements. Cette situation est plutôt paradoxale compte tenu du consensus qui existe à l’effet que le jeune est l’acteur premier du processus de changement qu’est la réadaptation et que sans son engagement actif, cette dernière est compromise.

Le présent mémoire veut contribuer à contrer cette lacune de la recherche québécoise qu’est la méconnaissance de la vision des jeunes sur leur placement en centre de réadaptation et sur la réadaptation qui leur est proposée. De plus, cette étude s’inscrit dans une des recommandations de Roberge (1994) à savoir que les autorités québécoises responsables du

(18)

placement des mineurs ont grandement besoin de nouvelles données sur la clientèle qu’ils accueillent. De cette façon, la compréhension de la représentation sociale du placement des garçons en centre de réadaptation pourra contribuer .à l’amélioration des connaissances, afin de mieux cerner les véritables besoins de ces principaux concernés et ainsi, éventuellement, parfaire les interventions.

Nous constatons aussi qu’il n’y a pas de recherche qui ait tenté à ce jour de comparer la vision des jeunes face au placement en centre de réadaptation selon les cadres législatifs. Nous croyons qu’une telle comparaison est avantageuse pour les interventions, dans le sens où elle pourra permettre aux intervenants de mieux cibler les besoins des jeunes et par conséquent, intervenir plus adéquatement.

Ce document comprend quatre chapitres. Le premier chapitre est consacré à la problématique des jeunes en difficultés faisant l’objet d’un suivi en centre jeunesse et en centre de réadaptation. Par la suite, la notion du placement en centre de réadaptation est décrite et la pertinence de conduire une étude sur les jeunes en difficulté est discutée à la fin de ce chapitre.

Le second chapitre porte sur le cadre théorique des représentations sociales. Ce concept est alors défini et expliqué en détail.

Quant au chapitre trois, il traite de la méthodologie utilisée pour cette recherche et de la méthode de cueillette des données, à savoir la méthode du

focus group. Il est question aussi de la description de la procédure de recrutement ainsi que celle de la méthode d’analyse des données.

(19)

Enfin, le quatrième chapitre fait état des résultats obtenus grâce à l’analyse des données et tente d’en extraire une réflexion quant à la composition de la représentation sociale du placement des garçons en centre de réadaptation. Ce dernier chapitre conclut sur les principales limites de l’étude.

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ADOLESCENCE ET INADAPTATION

PSYCHOSOCIALE

Que de mystères entourent cette période capitale de la vie que l’on nomme adolescence! Il n’est pas surprenant de constater l’intérêt sans cesse grandissant manifesté par les sociétés envers la jeunesse (Foucault, 1984). Il arrive que l’adolescence soit perçue aux yeux des gens comme une période de transitions, notamment au niveau de la socialisation, qui entraîne son lot de tensions et de pressions (Hanigan, 1990). Dans de tels cas, force est de constater que l’adolescence est alors qualifiée de période sombre marquée d’embûches et de problèmes. Très souvent, plusieurs étiquettes lui sont attribuées, notamment celle de “cas problèmes” (Cloutier, 1996). Les adolescents sont à la fois perçus comme vivant des difficultés et qui plus est, comme occasionnant de nombreux problèmes à leur entourage. Bien que tous soient placés dans le même panier, une minorité d’entre eux seulement va vivre de véritables difficultés les amenant à être classés sous les vocables de “jeunes en difficulté d’adaptation” ou encore “mésadaptés socio-affectifs”.

L’objectif de ce premier chapitre est d’aider le lecteur à bien cerner dans un premier temps, la notion de jeunesse en difficulté pour ensuite comprendre comment un jeune en vient à être placé en centre de réadaptation. Ce chapitre entend décrire ces jeunes ainsi que les problèmes qu’ils vivent. Aussi, une partie de ce chapitre est consacrée à la description de la situation du placement au Québec et plus encore, celle du placement en centre de réadaptation. Enfin, la notion de réadaptation est abordée.

(21)

1.1 LA JEUNESSE EN DIFFICULTÉ

1.1.1 Définition et situation

Qui sont ces jeunes auxquels est attribuée l’étiquette d’inadaptés sociaux? Selon Messier (1989), un adolescent est qualifié d’inadapté social lorsqu’il présente des comportements délinquants ou déviants. Il va sans dire que l’inadaptation est un jugement social qui est fait en référence à une zone de normalisation d’adaptation des autres jeunes d’un même groupe d’âge donné. Comme le souligne Brunet et ses collaborateurs (1989), ces comportements sont inadéquats ou intolérables aux yeux de la société. Dans le rapport Batshaw (1975), traitant de la réadaptation des enfants et des adolescents placés en centre d’accueil, le jeune mésadapté social est vu comme un individu qui a de mauvaises relations avec la société en général, mais surtout avec les personnes de son milieu immédiat. Il est alors considéré comme étant mal intégré à la société. Ces jeunes inadaptés sont donc des personnes qui ne bénéficient plus de moyens adéquats pour se développer normalement dans leur milieu. Afin de contrer cette lacune au niveau des moyens, ils adoptent des comportements qui sont révélateurs de besoins non satisfaits (CAR, 1987).

Comme il a été mentionné précédemment, la situation des jeunes en difficulté sérieuse au Québec s’est aggravée depuis une dizaine d’années. En effet, “nous assistons au Québec à une détérioration du tissu social et à !’accroissement de la pauvreté. Les problèmes chez les jeunes en difficulté et leur famille sont plus complexes, plus graves et plus précoces” (LeBon, 1998, p.31). Il est permis de constater que la tendance se maintient fortement et que la situation de ces jeunes entraîne le déclenchement d’une alarme se

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traduisant par la remise du secteur jeunesse au coeur des priorités gouvernementales des prochaines années (LeBon, 1998).

1.1.2. Les problèmes vécus par les jeunes en difficulté

Au Québec, les jeunes en difficulté sont, dans bon nombre des cas, suivis par les centres jeunesse. Ils représentent un peu moins de 4% de la population totale des 0-17 ans (Cloutier, 2000). Pour être client des centres jeunesse, le jeune peut avoir été référé par un CLSC ou avoir été signalé au Directeur de la protection de la jeunesse par un proche, un parent ou un intervenant. Le cheminement vers les centres jeunesse peut aussi faire suite à une intervention policière quand il s’agit d’une infraction. Il arrive dans certains cas que le jeune se signale lui-même.

Ces jeunes vivent des difficultés de toutes sortes. Il est aussi permis de constater chez eux une recrudescence de la violence et du taux de suicide. Ils présentent aussi des problèmes de santé mentale, d’alcoolisme et de toxicomanie (Cliche, 1998).

En 1979, une étude de grande envergure a été réalisée au Québec. Il s’agit de l’Opération 30 000. Cette étude a permis de recenser les problèmes vécus par les jeunes en difficulté suivis par les services sociaux. Il est permis de dégager trois grandes catégories de problèmes caractérisant ces jeunes: les comportements dysfonctionnels associés à des parents ne remplissant pas leurs rôles adéquatement ou à la déficience des relations de la dynamique familiale. La troisième catégorie est liée aux comportements mêmes de l’enfant.

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Une autre étude menée par Cloutier et ses collaborateurs (1994b) auprès de jeunes suivis par les centres jeunesse a permis de mieux connaître leurs caractéristiques, grâce à leur comparaison avec une population d’élèves provenant d’écoles secondaires. Voici ce qu’il est possible d’en conclure:

1. Les jeunes suivis par les centres jeunesse ont une perception de la vie plus négative. Ils réussissent moins bien au niveau scolaire, sont plus anxieux, consomment plus d’alcool et de drogue et proviennent de familles nombreuses avec des frères et des soeurs éprouvant aussi des difficultés.

2. Les jeunes des centres jeunesse ont tendance à vivre certaines situations de vie plus précocement. À titre d’exemple, ils expérimentent plus tôt la sexualité et la consommation de drogue et d’alcool.

3. Ces jeunes vivent différents problèmes, tels des tentatives de suicide, des abus sexuels, des problèmes scolaires, des fugues.

Il semble, toujours selon Cloutier et ses collaborateurs (1994b), que c’est chez les jeunes placés en centre de réadaptation que ces difficultés soient plus souvent vécues. C’est d’ailleurs l’objet de la section suivante.

1.2 LES CARACTÉRISTIQUES DES JEUNES EN DIFFICULTÉ PLACÉS EN CENTRE DE RÉADAPTATION

Au Québec, la gestion des centres de réadaptation pour jeunes en difficulté est faite par les centres jeunesse. Les jeunes suivis par les centres jeunesse connaissent des difficultés jugées graves, qui viennent compromettre le développement normalement attendu pour un jeune de leur âge et les faire régresser. Il peut s’agir aussi de situations où la sécurité du jeune est compromise ou encore quand le jeune perturbe gravement son

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Les jeunes placés en centre de réadaptation représentent, comme nous l’avons mentionné plus haut, 12 % de la population totale des jeunes suivis par les centres jeunesse (Cloutier, 2000). Ces jeunes qui se retrouvent dans de tels établissements ont des problématiques multiples. Elles peuvent être situées principalement sur deux axes: les difficultés d’adaptation personnelle, lesquelles font référence à l’incapacité du jeune à bénéficier des ressources qui lui sont disponibles et à son incapacité à faire face aux contraintes de la vie en société. Le deuxième axe comprend les difficultés d’adaptation situationnelle et fait référence au fait que le jeune est privé de ressources adaptées à sa situation (parents, famille, amis, etc.) (CAR, 1987). Parmi les problèmes vécus par ces jeunes figurent des retards importants de maturité, des problèmes de comportement avec l’adulte, de l’intolérance face aux frustrations, des crises récurrentes, de la délinquance, de la manipulation, le rejet du blâme sur les autres, de l’agressivité, violence, etc. (Gendreau 85 Tardif, 1999). Ces auteurs rapportent notamment que ces caractéristiques sont à un point tel imprégnées dans la personnalité du jeune qu’elles traduisent une situation inquiétante et grave.

Plusieurs recherches ont été entreprises depuis quelques années afin de mieux connaître et démystifier la clientèle des centres de réadaptation du Québec et de répondre à la question suivante: qui sont ces jeunes placés en centre de réadaptation? Voici donc quelques études pouvant rendre compte des caractéristiques générales de ces jeunes, formant la clientèle des centres de réadaptation du Québec.

1.2.1 L’étude de Trottier et Odesse (1993)

En 1993, Trottier et Odesse entreprennent une démarche de recherche portant sur la connaissance de la clientèle des jeunes hébergés dans un

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centre de réadaptation de la région de Québec. Leur étude a permis de mettre en lumière les principales caractéristiques personnelles, familiales et sociales des jeunes à leur entrée en centre de réadaptation.

Tout d’abord, cette étude fait ressortir que l’âge moyen des jeunes admis en centre de réadaptation est de 15,5 ans et que la majorité d’entre eux présente des difficultés sur le plan scolaire. En effet, parmi la population de ce centre, 27 % n’ont pas encore terminé leur troisième secondaire, 47 % d’entre eux sont en classe spéciale. Cloutier et ses collaborateurs (1994b) observent la même tendance auprès d’un échantillon plus vaste de jeunes placés (N=3156).

Parmi les motifs de placement, Trottier et Odesse (1993) rapportent que 61,1% des jeunes placés en centre de réadaptation le sont parce que leurs parents ont de la difficulté à les contrôler et 61,1% de ces jeunes vivent des conflits avec leurs parents. D’un autre côté, les jeunes ayant été victimes d’abus physiques représentent 11,1% de la clientèle, les jeunes négligés, 5,6%. Enfin, 16,1% des jeunes ont commis des vols, tandis que 11,1% ont fait des actes de vandalisme.

Au niveau des jeunes admis en centre de réadaptation, plusieurs problèmes d’ordre personnel figurent à la tête d’affiche du vécu de ces jeunes. Comme bon nombre d’auteurs le rapportent, les problèmes de violence et d’agressivité sont de plus en plus fréquents chez les jeunes en difficulté, principalement ceux placés en internat (Gendreau & Tardif, 1999). Le centre de réadaptation ayant fait l’objet de l’étude de Trottier et Odesse (1993) n’échappe pas à cette réalité. Plusieurs autres problématiques y sont présentes et elles font l’objet du tableau 1.

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Tableau 1

Répartition des troubles de comportement de l’étude de Trottier et Odessa (1993)

Troubles de comportement Répartition

Agressivité et violence 55,6%

Agression contre la personne 22,2%

Absentéisme scolaire 16,7%

Dépression 16,796

Abus d’alcool ou de drogue 16,7%

Fugue 16,796

Ces troubles de comportement constituent donc souvent les motifs à l’origine d’un placement en centre de réadaptation. Nous reviendrons plus tard dans ce chapitre sur les motifs qui font en sorte qu’un jeune est placé en centre de réadaptation ainsi que les cadres législatifs auxquels il est soumis.

Une autre réalité caractérise souvent le vécu des jeunes résidant en centre de réadaptation, à savoir que ceux-ci ont bien souvent plus d’une expérience de placement. En effet, ces jeunes ont, pour la plupart, déjà vécu un placement antérieur. Dans l’étude de Trottier et Odesse (1993), 56% des jeunes admis ont vécu plus de deux placements soit en centre de réadaptation ou encore, en famille d’accueil. Cette constatation se rapproche de ce qu’a observé Messier (1989) dans son étude sur le traitement des troubles de comportement des jeunes en centre de réadaptation. Cette chercheure mentionne que le nombre moyen de placements vécus par un jeune est de 2,5 (Messier, 1989). Il est à noter que ce chiffre ne tient pas compte des mesures de placement d’urgence et de dépannage, supposant ainsi que le nombre est évalué à la baisse.

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1.2.2 Enquête de la Régie régionale de la santé et des services sociaux (1995) auprès de la clientèle des centres de réadaptation

En 1995, la Régie régionale de la santé et des services sociaux entreprend une enquête auprès de six centres de réadaptation de la région de Québec. Cette étude vise à approfondir les connaissances sur la consommation de psychotropes des jeunes (filles et garçons) en centre de réadaptation. Cette étude rapporte des statistiques concernant les habitudes de consommation des jeunes placés en centre de réadaptation. Elles sont illustrées au tableau 2.

Tableau 2

Les habitudes de consommation des jeunes en centre de réadaptation

Type de consommation Fréquence

Fumer la cigarette 80,4%

Consommer de l’alcool 75,4%

Consommer de la drogue 62,2%

Grâce à cette étude, il est permis de constater que les jeunes en centre de réadaptation consomment de l’alcool dans les trois quarts des cas et de la drogue dans plus de la moitié des cas. Ces mêmes jeunes affirment qu’ils se “saoulent” et se “défoncent” aussi souvent qu’ils le peuvent, dès qu’une opportunité s’offre à eux, démontrant ainsi leur besoin de consommer et leur vulnérabilité face à cette consommation. La consommation a lieu en majorité avec les pairs soit à l’intérieur du centre (58,9%) ou à la maison (43,4%).

Plus encore, cette enquête a permis de rendre compte de la fragilité psychologique reliée à la consommation chez ces jeunes. Tout d’abord, les répondants à cette enquête mentionnent consommer de l’alcool afin d’oublier

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leurs problèmes (31,0%), quand ils se sentent tristes (28,2%) et afin de surmonter leur gêne (26,6%). En ce qui concerne la consommation de drogue, 46,3% des jeunes mentionnent comme raison le stress; 46,0% disent consommer afin d’oublier leurs problèmes et enfin, 35,8% des jeunes prennent de la drogue lorsqu’ils s’ennuient. Il est permis de croire que chez les jeunes ayant des habitudes de consommation, la justification de celle-ci se rapporte à un état fragile au niveau psychologique. La consommation sert à oublier la réalité difficile et à lui faire face.

Sur le plan personnel, les jeunes interrogés dans cette étude manifestent de !’insatisfaction envers eux-mêmes dans 27,8% des cas, témoignant ainsi une faible estime de soi. Dans le même sens, 35,6% estiment qu’ils ne valent rien. Aussi, 51,1% de ces jeunes se disent des personnes très stressées, tandis que 29,2% se disent malheureux.

Afin de compléter le portrait de la clientèle dressé dans la région de Québec, il est important de souligner que le suicide est un thème qui ressort fortement de cette étude. Plusieurs jeunes parlent d’idéations suicidaires qu’ils ont déjà vécues (64,3%), tandis que d’autres, un peu moins nombreux, parlent de leurs tentatives de suicide (41,0%).

1.2.3. Étude de Rousseau et ses collaborateurs (1994) concernant la clientèle d’un centre de réadaptation du Bas-St-Laurent

Dans cette étude, une équipe de chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski s’est intéressée à la description de la clientèle d’un centre de réadaptation de la région du Bas-St-Laurent. Tout d’abord, cette recherche mentionne que chez la population à l’étude, près de 60% des jeunes proviennent de familles désunies, composées de trois enfants et plus (58%).

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Les jeunes interrogés vivent des problématiques au niveau familial, principalement, ils sont victimes en grand nombre de négligence (82%) et leurs familles sont aux prises avec des difficultés, telles que des problèmes monétaires, séparation, deuil, etc. dans 75% des cas et de la violence familiale dans 33% des cas.

Les jeunes de cette étude présentent sensiblement le même profil que les autres jeunes dans leur situation. À titre d’exemples, nous retrouvons des problèmes d’alcoolisme et de consommation de drogue (39%), des abus sexuels ou physiques (11 à 13%) et de la délinquance (8%). Aussi, la presque majorité manifeste des troubles de comportement à l’école ou à la maison (95%), de l’absentéisme scolaire (77%), fugue (43%) ou encore la commission de délits (36%.)

Comme pour l’étude de Trottier et Odesse (1993), les jeunes de cette région ont plus d’une expérience de placement. C’est le cas de 50% d’entre eux.

1.2.4. Étude sur la dangerosité de la clientèle des centres de réadaptation de Cyr, Menghile et Vilandré (1992)

Les centres de réadaptation sont reconnus pour accueillir des jeunes ayant à leur actif un bon nombre de comportements violents (Cyr, Menghile 85 Vilandré, 1992). L’étude menée par ces auteurs a pour but de mesurer l’ampleur de la violence parmi la population masculine d’un centre de réadaptation. Les résultats de cette recherche ont permis de constater que ce phénomène est bel et bien présent dans les centres de réadaptation et plus encore, que la dangerosité associée à la violence de ces jeunes est importante. Certains comportements violents représentent même un degré de

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danger extrême et sont considérés comme inquiétants pour !,intégrité de la personne.

Cette recherche comprend un aspect original, particulièrement intéressant pour le présent mémoire, à savoir la comparaison de !,ampleur de la dangerosité selon le cadre législatif. Il ressort de cette comparaison que les jeunes placés en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) manifestent plus de signes de dangerosité contre eux-mêmes tandis que les jeunes placés en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants (LJC) manifestent des signes de dangerosité contre les autres. Ces résultats n’excluent pas qu’un jeune admis sous la LP J puisse afficher des comportements violents contre les autres ou qu’un autre, admis sous la LJC puisse afficher des comportements violents ou dangereux contre soi.

Il est permis de croire que les résultats de cette étude viennent aussi appuyer d’autres auteurs concernant le fait que les jeunes hébergés en centre de réadaptation présentent des problématiques de plus en plus lourdes (Gendreau 85 Tardif, 1999). Et qui plus est, la violence que connaissent ces jeunes est de plus en plus inquiétante (Jeamet, 1989). Afin de mieux comprendre ce phénomène omniprésent qu’est la violence en centre de réadaptation, les auteurs de cette recherche mentionnent que ces jeunes en difficulté présentent un tableau caractérisé par un état de tension interne particulier. Selon Cyr, Menghile et Vilandré (1992), ces jeunes manifestent un besoin énorme d’agir leurs difficultés. Cet état interne de tension doit être interprété comme un signal d’alarme et lorsqu’il est retenu, il peut être évacué sous forme de violence extrême.

Enfin, cette recherche met en lumière plusieurs caractéristiques au niveau psychologique de la clientèle des centres de réadaptation. Les jeunes

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en difficulté hébergés dans ces centres sont plus troublés, ont vécu une histoire de vie difficile, ont connu plus de drames, de séparations et de blessures que la moyenne des jeunes de leur âge. Aussi, la majorité d’entre eux était déjà connue des services sociaux avant leur placement.

1.2.5 Étude sur le phénomène du suicide en centre de réadaptation par !,Association des centres d’accueil du Québec (1992)

Cette étude est le fruit d’une longue enquête auprès de trente-cinq centres de réadaptation, entreprise au Québec en 1992. Elle a permis de découvrir que le phénomène du suicide est présent chez les jeunes qui fréquentent les centres de réadaptation. À ce sujet, les chercheurs ont recensé deux cent quatre-vingt-neuf tentatives (289) de suicide et huit (8) suicides à travers les trente-cinq centres à l’étude.

Il est intéressant de constater que cette étude prend elle aussi en considération le cadre législatif comme variable pouvant influencer le suicide. En ce sens, les auteurs de cette recherche n’ont pas trouvé de différences significatives entre les deux cadres à l’origine d’un placement de ces jeunes en centre de réadaptation (LPJ et LJC). Le statut légal n’est donc pas une caractéristique à retenir par rapport à la clientèle suicidaire de ces établissements. Il apparaît que ce sont plutôt des facteurs propres au jeune qui soient mis en cause dans le phénomène du suicide, tels que les conflits avec les parents (94%), les fugues (62%), les abus d’alcool et de drogue (56%) et les pertes relationnelles (53%).

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1.2.6 Analyse critique des études portant sur les caractéristiques familiales et personnelles des jeunes placés en milieu substitut de Pauzé, Déry et Toupin (1995)

Ce travail fait état des différentes études visant à élucider les caractéristiques familiales et personnelles des jeunes placés en milieu substitut, c’est-à-dire en famille d’accueil ou en centre de réadaptation.

Dans un premier temps, les différentes études analysées par Pauzé, Déry et Toupin (1995) ont montré que les familles des jeunes placés en milieu substitut sont caractérisées par la pauvreté et la monoparentalité. Plusieurs d’entre elles vivent sous le seuil de la pauvreté (Opération 30 000, 1979). Les parents sont aussi aux prises avec des problèmes de fonctionnement et de problèmes sur le plan personnel et ces problématiques varient d’une étude à une autre ; de 4 à 30 % des parents présentent des troubles de santé mentale au moment où leur jeune est placé en milieu substitut (Pauzé, Déry & Toupin, 1995). Force est de constater que dans ces familles, bien plus souvent qu’à leur tour dysfonctionnelles, il est plausible de rencontrer des parents avec des capacités parentales pauvres, voire même inadéquates. Ils éprouvent des difficultés dans l’exercice des rôles parentaux, notamment au niveau de la supervision de leurs enfants, de la discipline et beaucoup d’entre eux affichent aussi des difficultés à répondre aux besoins de leurs enfants. Enfin, les différentes études portant sur les familles de ces jeunes ont permis de montrer, que dans plusieurs cas, les parents ont eux-mêmes déjà vécu une ou plusieurs expériences de placement.

Quant aux jeunes eux-mêmes, Pauzé, Déry et Toupin (1995) rapportent qu’un très grand nombre d’entre eux vivent des problèmes scolaires importants se traduisant en retards considérables. Ces jeunes présentent

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aussi dans certains cas des troubles psychologiques, émotifs et comportementaux.

1.2.7 Étude sur !,incidence de la dépression chez la clientèle d’un centre de réadaptation (Bradshaw, 1990)

Cette étude, réalisée en 1990, visait à décrire le phénomène de la dépression, son incidence ainsi que sa sévérité, présent chez une population de jeunes filles hébergées dans un centre de réadaptation. Afin de mieux en saisir !,ampleur, !,auteure fait la comparaison du phénomène de la dépression avec d’autres populations : une population d’adolescentes psychiatrisées et une autre, d’adolescentes fréquentant une école secondaire.

Il ressort de cette étude que l’incidence et la sévérité de la dépression sont significativement plus élevées chez les jeunes filles hébergées en centre de réadaptation lorsqu’elles sont comparées à la population générale d’adolescentes. Cependant, lorsque comparées à une population d’adolescentes psychiatrisées, il n’y a pas de différences significatives. En d’autres mots, l’incidence et la sévérité sont sensiblement les mêmes chez les adolescentes psychiatrisées et chez celles fréquentant un centre de réadaptation.

1.2.8 Synthèse des caractéristiques des jeunes placés en centre de réadaptation

La liste des études sur les caractéristiques de la clientèle des centres de réadaptation, bien qu’incomplète, permet de mieux cerner la situation personnelle, familiale et sociale de ces jeunes aux prises avec des problèmes d’adaptation. Comme le soulignent Gendreau et Tardif (1999) et Trottier et

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Odessa (1993), ces jeunes vivent des difficultés de plus en plus nombreuses et complexes. Leurs problématiques touchent plusieurs sphères de la vie.

Tout d’abord, sur le plan personn el,_ c es. jeun es sont caractérisés par une fragilité psychologique qui se traduit par le niveau de violence et d’agressivité qu’ils manifestent pour ventiler la tension qui les habite (Cyr, Menghile 85 Vilandré, 1992), par la dangerosité de leurs comportements envers eux-mêmes et envers les autres (Cyr, Menghile 85 Vilandré, 1992). Certains pensent au suicide et font même des tentatives (Association des centres d’accueil du Québec, 1992). Plusieurs de ces jeunes ont une faible estime de soi (Régie régionale de la santé et des services sociaux, 1995). De plus, un fort pourcentage est aux prises avec des problèmes d’abus d’alcool et de drogue et vont commettre des actes de délinquance. Enfin, plusieurs de ces jeunes n’en sont pas à leur première expérience de placement (Messier, 1989; Trottier 85 Odesse, 1993). Les jeunes des centres de réadaptation présentent des retards scolaires considérables (Trottier 85 Odesse, 1993). La plupart vivent des conflits avec leurs parents et proviennent de familles désunies, caractérisées par une situation socio-économique pauvre et par la monoparentalité. Enfin, les parents de ces jeunes possèdent de faibles capacités parentales et ces dernières sont très souvent inadéquates (Pauzé, Déry 85 Toupin, 1995).

Grâce à ce portrait de la clientèle des centres de réadaptation du Québec, il est maintenant possible de mieux comprendre la situation inquiétante qui caractérise les jeunes aux prises avec des difficultés sérieuses hébergés dans ces centres. La section suivante veut rendre compte du phénomène du placement et des cadres législatifs à l’origine du placement.

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1.3 LE PHÉNOMÈNE DU PLACEMENT ET LES CADRES LÉGISLATIFS

1.3.1 Le phénomène du placement au Québec

Au Québec, le placement des mineurs a subi de nombreux changements depuis le début du siècle. Comme le souligne Roberge (1996), l’histoire sociale du placement révèle des changements au niveau de la nature et du volume relatif de la clientèle; au niveau des lieux d’hébergement; de la durée et des issues des placements; du personnel mobilisé par le placement et enfin au niveau des droits reconnus aux mineurs. Le tableau 3 permet de mieux saisir la nature de ces changements.

Le discours à la mode des dernières années en matière de placement en est un de "prévention du placement” (Vachon, 1996). En effet, la tendance veut que le recours au placement pour les jeunes en difficulté soit une mesure ultime, à envisager en dernier lieu. Plusieurs raisons sous-tendent cette orientation, notamment, le mouvement entourant l’approche milieu qui tend à privilégier le maintien du jeune dans son milieu naturel (Gendreau & Tardif, 1999) et le fait que les recherches aient montré que le placement présente certains effets négatifs sur le jeune (Beaudoin, 1996; Vachon, 1996). À ce sujet, le placement coupe le jeune de sa famille et le déracine de son milieu naturel. Cette coupure avec le milieu familial pose problème, car il est difficile par la suite de redonner au jeune cet enracinement social dont il doit jouir pour se développer pleinement. Aussi, le placement est interprété comme un moyen de détourner !’attention des problèmes réels du jeune. Par exemple, le placement en institution exclut le jeune de son milieu social, mais ne règle pas les problèmes de ce milieu (Rapport Batshaw, 1975). Dans un autre ordre d’idée, il est souvent reproché aux personnes qui prennent les décisions de placement d’être influencées par leurs valeurs personnelles,

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leurs positions sociales .et leurs expériences personnelles (Vachon, Simard 85

Picard, 1995).

Malgré les contre-indications reconnues au placement, il en va parfois de l’intérêt du jeune et de sa famille de retirer ce dernier du milieu dans lequel il vit. C’est le cas de situations où la famille naturelle du jeune est défaillante et ne peut répondre adéquatement aux besoins de ce dernier ou encore lorsque le jeune est en danger dans ce milieu. C’est aussi le cas pour des parents qui sont dépassés par les comportements de leur enfant ou quand il est question de protéger la société contre les jeunes contrevenants (Roberge, 1996). Dans de telles situations, le placement est donc envisagé pour venir en aide au jeune et à sa famille.

Plusieurs auteurs recensés dans Vachon, Simard et Picard (1995) sont d’avis que le placement ne doit pas être envisagé comme une fin en soi, mais davantage comme un moyen, un instrument pour contrer une situation où le développement de l’enfant est compromis. En ce sens, ils vont qualifier le placement de mesure ״exceptionnelle”. Le placement est aussi envisagé comme une mesure “transitoire” qui vise le retour graduel du jeune dans son milieu, si ce milieu est jugé propice à le recevoir (Rapport Batshaw, 1975). Dans ce même rapport, une recommandation est faite à l’égard des instigateurs du placement, à savoir celle de placer l’enfant seulement pour des raisons jugées sérieuses et au bon moment afin d’empêcher !’aggravation des problèmes du jeune et d’obtenir des résultats positifs. Bien que le rapport Batshaw date de vingt-cinq ans, cette recommandation est toujours de mise de nos jours.

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Au Québec, les décisions de placement relèvent de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS), la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) et la Loi sur les jeunes contrevenants (LJC). La section suivante veut décrire les principes rattachés à ces cadres législatifs en s’attardant davantage sur la LP J et la LJC puisque ce sont de ces deux lois dont il est question dans le présent mémoire.

En 1992, au Québec, 12 532 enfants ont été placés en ressources d’accueil, soit en famille d’accueil ou en centre de réadaptation. De ce nombre, 8324 l’étaient en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse; 3112, en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux et 1096, en vertu de la Loi sur les jeunes contrevenants (Carrier, Beaudoin 85

Camiré, 1993). Dans la région de Québec, en 1997, les différentes ressources du Centre jeunesse de Québec ont hébergé 2277 jeunes durant l’année 1997- 1998 (Centre jeunesse de Québec, 1997-98). Ces jeunes sont répartis de la façon suivante: 1142 dans des ressources de type familial; 894 dans des unités de vie à l’intérieur de centres de réadaptation; 212 dans les foyers de groupe; 14 en ressources résidentielles; 5 en appartements supervisés et 10 dans d’autres ressources.

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Tableau 3

Changements dans la pratique du placement des mineurs au Québec Niveau du changement Début du siècle Aujourd’hui Nature de la clientèle Trois traits

caractéristiques: indigence (né dans une famille trop pauvre); calamité (être orphelin) et opprobre (être né hors mariage).

Ce sont surtout les comportements des acteurs qui commandent le placement: enfants victimes de négligence, de sévices graves ou enfants avec des problèmes sérieux.

Lieux d’hébergement Vers 1920: développement de grandes institutions (crèches, orphelinats). Vers 1950: ces institutions connaissent leur apogée et sont remises en question vers 1960.

Popularité des familles d’accueil et des centres de réadaptation.

La durée et l’issue des placements

Deux tendances: placements relativement courts et débouchant sur l’adoption ou relativement longs et prenant fin à la majorité.

Deux tendances: les placements sont longs, instables et se terminent en foyers de groupe ou en appartements supervisés ou ils sont courts, répétitifs, marqués par des aller-retours entre la famille et le milieu substitut.

Le personnel impliqué Avant 1950, il n’y avait pas de personnel spécialisé dans le placement des mineurs (surtout des religieux).

Vers 1950, des

professionnels du travail social, de la criminologie et de la psycho-éducation viennent remplacer les religieux.

Ces dernières années, l’État a pris en charge les établissements où travaillent ces professionnels et ils sont composés d’une équipe multidisciplinaire.

La reconnaissance des droits des mineurs

Non reconnue Au milieu des années 70, la reconnaissance des droits des mineurs vient changer quelques procédures en matière de placement, notamment au niveau judiciaire.

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1.3.2 Les cadres législatifs à l’origine des placements

1.3.2.1 La Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS)

La Loi sur les services de santé et les services sociaux a vu le jour en 1972 et elle a pour but de “fournir aux citoyens du Québec des services préventifs et curatifs de qualité tout en respectant leurs droits et en cernant leurs obligations” (Centre jeunesse de Québec, 1999, p.4). Elle veut entre autres rendre plus accessibles les services de santé et les services sociaux à tous les citoyens. C’est cette même loi qui détermine les missions, les fonctions et les statuts de tous les établissements publics ou privés disposant de services de santé ou de services sociaux. Par exemple, en ce qui concerne les centres jeunesse, la Loi sur les services de santé et des services sociaux prescrit des services psychosociaux aux enfants, aux mères et aux familles en difficulté (Centre jeunesse de Québec, 1999). La Loi sur les services de santé prévoit aussi dans ces articles que le gouvernement détermine, par règlement, la contribution qui peut être exigée pour les bénéficiaires qui sont hébergés dans un établissement ou dans une famille d’accueil (Roberge, 1991, p.5). Cela veut dire que cette loi peut exiger, dans le cas d’un mineur, la contribution de ses parents ou toute autre personne. Afin de répondre aux besoins des jeunes en difficulté, la LSSSS doit pouvoir compter aussi sur la Loi sur la protection de la jeunesse et la Loi sur les jeunes contrevenants. C’est pourquoi ces trois lois sont considérées comme étant complémentaires. Enfin, la LSSS constitue une mesure volontaire en ce sens que la demande de services psychosociaux est dite volontaire. C’est ce qui la distingue fortement des deux autres lois.

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1.3.2.2 La Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ)

La première Loi sur la protection de la jeunesse est apparue en 1951 (Centre jeunesse de Québec, 1999). Cette loi vient remplacée la Loi sur l’assistance publique et marque le début d’une nouvelle orientation en matière familiale, celle de !’intervention de l’état. La LPJ, comme bien d’autres lois, a subi depuis son avènement plusieurs révisions en vue de s’adapter le mieux possible aux nouvelles réalités dans lesquelles elle s’inscrit.

La Loi sur la protection de la jeunesse veut répondre aux objectifs suivants (Centre jeunesse de Québec, 1999):

O Mettre fin aux situations de compromission des jeunes âgés entre 0 et 18 ans;

O Favoriser la participation active des parents dans les démarches; O Mobiliser l’ensemble de la collectivité;

O Responsabiliser l’ensemble de la collectivité dans le but de favoriser la réinsertion sociale du jeune aux prises avec des difficultés.

Les principes de base de la LPJ sont l’intérêt du jeune, l’importance des parents, de leur autorité et responsabilité, le maintien du jeune dans son milieu familial ainsi que la collaboration de la communauté. La Loi sur la protection de la jeunesse met l’accent sur l’autorité parentale. À ce sujet, elle reconnaît aux parents l’obligation de remplir leurs devoirs envers leurs enfants. Les droits et devoirs des parents reconnus par cette loi sont les suivants : le droit et le devoir de garde; le droit et le devoir de surveillance; le droit et le devoir d’éducation; le droit de correction et le devoir de nourrir et d’entretenir. Il va sans dire que c’est lorsque les parents n’assument pas

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leurs obligations envers leur enfant que la Loi sur la protection de la jeunesse intervient (Ministère de la santé et des services sociaux, 1990).

La Loi sur la protection de la jeunesse implique des interventions souvent inscrites dans un contexte d’autorité. Elle ne s’applique pas dans toutes les situations où l’enfant a besoin d’aide, mais dans des cas d’exception. Plusieurs motifs de compromission sont à l’origine d’un signalement à la Direction de la protection de la jeunesse et ils sont répertoriés à l’annexe A. À titre d’exemples de motifs de signalement, notons les enfants victimes de négligence, les enfants abusés sexuellement ou physiquement, les enfants aux prises avec des troubles de comportement graves, etc.. Il arrive des situations où un jeune peut se voir confié à des personnes autres que ses parents et placé en milieu substitut lorsque cela est jugé nécessaire et dans son intérêt (Centre jeunesse de Québec, 1999).

Donc, la Loi sur la protection de la jeunesse veut protéger l’enfant dont la sécurité ou le développement est compromis et améliorer les capacités parentales (Ministère de la santé et des services sociaux, 1990).

1.3.2.3 La Loi sur les jeunes contrevenants (LJC)

L’ancêtre de l’actuelle Loi sur les jeunes contrevenants est la Loi sur les jeunes délinquants, adoptée en 1908 (Ministère de la justice et de la santé et des services sociaux, 1995; Centre jeunesse de Québec, 1999). À l’époque, cette loi est caractérisée par son esprit paternaliste qui considère les jeunes non pas comme des criminels, mais davantage comme des personnes ayant été mal dirigées. Ils sont plutôt perçus comme victimes de leur milieu et cette loi ne laisse que très peu de place à la responsabilisation du jeune face aux gestes qu’il a commis. Plusieurs décennies plus tard, en 1984, la Loi sur les

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jeunes contrevenants entre en vigueur et vient introduire de nouveaux principes face à la législation des jeunes criminels, notamment en ce qui concerne leur responsabilisation et la reconnaissance de leurs actes délictueux.

La Loi sur les jeunes contrevenants s’applique aux jeunes âgés de 12 ans et de moins de 18 ans ayant commis une infraction reconnue par le Code criminel (Ministère de la justice et de la santé et des services sociaux, 1995). Il peut s’agir entre autres de vols simples, vols par infraction, délits sexuels, trafic de drogue, etc.. Cependant, malgré le caractère hétérogène de la Loi sur les jeunes contrevenants, !’intervention auprès des jeunes fautifs vise une approche individualisée.

Cette loi repose sur les principes de responsabilisation du jeune, de réponse à ses besoins et de protection de la société. Le jeune est maintenant tenu responsable de ses gestes et de leurs conséquences. Il va sans dire que le niveau de responsabilisation reconnu par la LJC diffère de celui ordinairement reconnu à l’adulte. Les adolescents, de par leur situation de jeunes en développement, nécessitent plus de discipline et d’encadrement. Dans une telle optique, la Loi sur les jeunes contrevenants favorise des recours à des mesures éducatives de réadaptation, afin d’aider le jeune à prendre conscience de ses actes et à le responsabiliser.

Afin d’atteindre les objectifs d’intervention auprès des jeunes contrevenants, trois critères sont alors pris en considération dans le processus de réadaptation. Tout d’abord, le contexte dans lequel le geste proscrit a été commis. Ensuite, sont pris en compte les besoins du jeune quant à sa responsabilisation et ceux quant à sa réadaptation. À prime abord, la Loi sur les jeunes contrevenants met la priorité sur les mesures

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dites de rechange quand les risques de récidive du jeune sont faibles. Cependant, il arrive des situations où le jeune va se voir imposer un placement en centre de réadaptation quand le risque de récidive est grand (Centre jeunesse de Québec, 1999).

1.4 LE PLACEMENT EN CENTRE DE RÉADAPTATION

Le placement en institution ne date pas d’hier. Cette pratique, qui consiste à retirer le jeune de son milieu naturel et à le placer dans un établissement, remonte à plusieurs années. Afin de bien comprendre le phénomène du placement en institution, un bref aperçu historique est suggéré pour introduire cette section.

1.4.1 Historique du placement en institution

Avant l’entrée en vigueur de la Loi de l’Assistance sociale en 1921, le soin des enfants abandonnés revient aux institutions d’assistance sociale et de protection (Foucault, 1984). Ces institutions apportent de l’aide indifféremment aux vieillards, aux dames seules et aux orphelins. La plupart d’entre elles sont gérées par des communautés religieuses et ressemblent davantage à des “hôpitaux généraux”. Avec l’arrivée de la Loi sur l’Assistance sociale, le Québec assiste à la disparition progressive de ce type d’établissements au profit d’institutions plus spécialisées et spécifiques à chaque clientèle (Foucault, 1984). Certains de ces établissements vont donc se spécialiser auprès des enfants provenant de familles jugées inadéquates, aux prises avec des problèmes, tels le divorce, la pauvreté.

Donc, au départ, il y avait l’orphelinat qui héberge les enfants laissés seuls, sans parents ou encore abandonnés. Puis, progressivement, se

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développent des établissements davantage adaptés aux besoins des jeunes. C’est au cours des années 60 que certains de ces établissements vont se regrouper pour devenir des centres d’accueil (Rousseau <35 ses collaborateurs, 1994). Ce changement fait suite notamment à la Commission Castonguay- Nepveu, la formation du Ministère des affaires sociales et l’adoption de la Loi sur les services de santé et sociaux. À cette époque le centre d’accueil est une installation ressemblant davantage à un centre de détention et son utilité est réduite aux besoins d’hébergement du jeune. En 1970, grâce à la naissance de la psycho-éducation et le développement de la pensée scientifique au sein des centres d’accueil, la mentalité de ces centres se voit modifier. L’accent est mis sur la mise sur place d’un modèle d’intervention planifié en fonction de la clientèle et de ses besoins (Rousseau <35 ses collaborateurs, 1994). Au fur et à mesure qu’évolue cette nouvelle philosophie au sein des centres d’accueil, s’effectue en parallèle, l’évolution de la clientèle. Comme il a été mentionné précédemment, les jeunes en difficulté sont aux prises avec des problèmes nouveaux, de plus en plus complexes. Les centres de réadaptation, maintenant nommés ainsi, font face à des situations de plus en plus difficiles.

1.4.2 Quand le placement en centre de réadaptation est-il nécessaire?

Le placement en centre de réadaptation est envisagé dans des situations dites de ״dernier recours”. Celles-ci sont jugées selon leur gravité. La situation est perçue comme étant grave lorsque l’enfant ou l’adolescent a des comportements qui sont suffisamment importants pour justifier son retrait du milieu dans lequel il vit ou encore, lorsque les comportements de ses parents sont socialement répréhensibles. Dans un cas comme dans l’autre, la situation est d’autant plus sévère si la poursuite de ces comportements compromet le développement du jeune. Afin d’évaluer le

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degré de gravité et d’en arriver à une décision de placement en centre de réadaptation, les intervenants appuient leur jugement sur trois critères, à savoir :

1. le nombre d’objets de préoccupations, c’est-à-dire le nombre de motifs pour lesquels il faut offrir des services au jeune ;

2. l’impact des difficultés sur le jeune et sur son milieu ;

3. et l’impuissance relative du milieu face à la situation d’inadaptation du jeune (CAR, 1987).

Donc, la présence simultanée de ces trois critères est requise pour conclure à la sévérité de la situation et pour orienter !’intervention en centre de réadaptation. Cependant, dans les faits, il n’en est pas toujours ainsi. Par exemple, il peut arriver qu’un jeune contrevenant soit placé en centre de réadaptation en raison d’une faute jugée grave, mais sans avoir d’antécédents judiciaires et sans remplir les trois critères.

Bref, le recours au placement en centre de réadaptation est envisagé lorsque le jeune n’arrive pas à trouver une réponse adéquate à ses besoins dans son milieu naturel, même avec le support de celui-ci (CAR, 1987). Dans une telle situation, le placement vise à aider le jeune et sa famille à comprendre ce qui leur arrive et à mettre en oeuvre des changements d’attitudes et de comportements afin de rétablir chez eux un mode de vie et de relation harmonieux (Centre d’orientation et de réadaptation de Montréal, 1991). Tout ceci dans le but de permettre au jeune de réintégrer son milieu naturel.

Les décisions de placement reviennent aux autorités légales, c’est-à- dire à la société par le biais des lois, du tribunal ou du Directeur de la protection de la jeunesse ou encore aux parents ou au jeune lui-même (CAR,

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