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Chapitre 3 : Méthodologie

3.3 Variables à l’étude

3.3.1 Variables indépendantes

La multimorbidité et la présence d'un trouble mental ont été identifiées pour chaque membre de la population québécoise à partir des données des années fiscales de 2012/13 et 2013/14. Pour chaque patient, tous les diagnostics CIM-10 inscrits dans MED-ÉCHO et les diagnostics CIM-9 inscrits dans le fichier des actes médicaux durant cette période ont été documentés.

L’Indice combiné a été utilisé pour mesurer la multimorbidité physique (Simard et al., 2018). Cet indice regroupe 32 maladies chroniques contenues dans les indices d’Elixhauser et de Charlson. Les cinq troubles mentaux ont été exclus pour produire une liste de 27 maladies physiques. Cette procédure évite le double comptage des troubles mentaux et assure l’indépendance de l’indice et la présence d’un trouble mental dans le modèle de régression. Pour détecter les maladies chroniques, nous avons appliqué des définitions de cas validées qui prennent compte de tous les diagnostics primaires et secondaires inclus dans les fichiers. Les définitions de cas ont varié selon le fichier source, en raison de la précision différentielle entre fichiers hospitaliers et externes (Klabunde, Potosky, Legler, & Warren, 2000). Dans MED-ÉCHO, un seul code diagnostique a été considéré comme de l’évidence suffisante de la présence d’une maladie, selon la méthodologie utilisée par (Gagne et al., 2011) et (Simard et al., 2018). Pour le fichier des actes médicaux, une règle plus exigeante a été utilisée : deux codes diagnostiques devaient être présents hors d’une même période de 30 jours pour constituer une preuve suffisante. Selon Klabunde et al., (2000), cette méthode a démontré une meilleure capacité prédictive pour les diagnostics documentés dans les dossiers médicaux des patients concernés, par rapport au recours à un seul acte.

Le diabète et l’hypertension gestationnels ont été exclus du calcul de l’indice. Ces maladies se résorbent généralement après la grossesse et ne constituent donc pas de

véritables maladies chroniques (Chun, Healy-Profitós, & Tu, 2017; Sibai, 2003). Pour ce faire, les diagnostics de diabète ou d’hypertension reçus par une femme qui a aussi reçu des soins en lien avec la grossesse pendant la même année n’ont pas été considérés.

Deux variables ont été construites à partir de la liste des maladies. Un score pondéré a été calculé en ajoutant les poids assignés par l’indice pour chaque maladie physique (Annexe 9.1). Un compte non-pondéré a été calculé en utilisant le nombre de maladies physiques.

Les troubles mentaux ont été également documentés en utilisant les codes diagnostiques dans MED-ECHO et le fichier des actes médicaux. Nous avons appliqué la définition de cas utilisée en surveillance des maladies chroniques, qui requiert un code diagnostique dans MED-ECHO ou dans le fichier des actes médicaux pour établir la présence d’un trouble mental (Diallo et al., 2018; Institut national de santé publique de Québec, 2012). Une fois détectés, les troubles mentaux ont été divisés entre les troubles mentaux graves et courants (Annexe 9.1). Les troubles mentaux graves incluent la schizophrénie et les troubles schizo-affectifs, les troubles bipolaires et maniaques, et les autres troubles psychotiques. Tout autre trouble mental de la CIM-9 et de la CIM-10, est considéré comme courant, incluant par exemple les troubles anxieux et les troubles dépressifs sans caractéristiques psychotiques. Les troubles mentaux sont donc représentés par une variable ordinale à trois modalités : aucun trouble mental, trouble mental courant, et trouble mental grave.

3.3.2 Variable dépendante

La variable dépendante (variable réponse) décrit les admissions fréquentes à l’urgence pendant l’année fiscale 2014-2015. En l’absence d’une définition commune, nous avons choisi un seuil de manière empirique, soit le 95ieme percentile du nombre d’admissions par année. Ceci correspond à 3 admissions. La variable dépendante est une variable dichotomique qui prend la valeur 0 si ≤2 admissions et 1 si ≥3 admissions.

3.3.3 Variables potentiellement confondantes

L’âge, le sexe, le statut socioéconomique, et la ruralité ont tous été associés avec les admissions à l’urgence et à la multimorbidité et sont donc potentiellement confondants (Institut de la statistique du Québec, 2013). Conséquemment, ces variables ont été contrôlées statistiquement lors de l’analyse des données.

L’âge a été défini comme l’âge du patient en années au milieu de la troisième année de suivi (l’année de mesure des admissions à l’urgence), soit le 15 octobre 2014.

Le sexe a été défini comme une variable dichotomique ayant les valeurs 0, pour les hommes, et 1, pour les femmes.

L’indice de défavorisation de l’INSPQ a été utilisé pour opérationnaliser le statut socioéconomique. Cet indice est divisé en deux sous-indices indépendants : la défavorisation sociale et la défavorisation matérielle. Chacun prend des valeurs de 1-5, correspondant aux quintiles de défavorisation (1 étant le plus favorisé et 5 étant le plus défavorisé). Donc, le statut socioéconomique a été représenté pour chaque personne, en fonction de l’aire de diffusion où il habite, par deux variables ordinales dont les valeurs sont comprises entre 1 et 5.

La variable de ruralité a été construite en utilisant les données géographiques incluses dans le FIPA et provenant des données de recensement canadiennes. Chaque individu dans ce fichier se voit attribuer un des quatre codes correspondant à sa zone de résidence, soit la région de Montréal, une autre région métropolitaine, une agglomération de taille moyenne, ou une zone rurale (Blais et al., 2014). Dans le modèle de régression de la présente étude, nous avons dichotomisé cette variable, car Montréal, les régions métropolitaines, et les agglomérations de taille moyenne avaient des taux semblables d’admissions à l’urgence. La valeur 1 correspond à une zone rurale. Tous les autres types de zones résidentielles sont codés comme la valeur 0 (zone non rurale).

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