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66 III Diagnostic radiologique

2. Echographie abdominale

2.1. Diagnostic positif et caractéristiques du kyste hydatique

2.1.1. Type échographique

La classification la plus utilisée est celle de Gharbi [42] (tableau XIV).

Tableau XIV : classification de Gharbi [42]. Type

échographique Description

Type I Formation liquidienne pure, de forme arrondie, transsonore, anéchogène : kyste univésiculaire

Type II Même aspect, plus un dédoublement de la membrane

Type III Formation liquidienne cloisonnée avec de multiples échos en forme de cercle, correspondant aux parois de vésicules filles, aspect en nid d’abeille : kyste multivésiculaire

Type IV Formation hétérogène, avec des plages anéchogène et échogène, aspect pseudo-tumoral

Type V Formation hyperéchogène à antérieur visible, fortement échogène avec ombre acoustique postérieure : kyste calcifié partiellement ou totalement

Le type I (figures 41,42) : le plus rencontré chez l’enfant. Il se présente sous forme de lésion kystique à contenu liquidien pur sous tension, anéchogène avec renforcement postérieur, à limite nette, régulièrement arrondie ou ovalaire pour les kystes les plus petits. Il est déformé

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au contact des structures anatomiques de voisinages (capsule, vaisseaux, voies biliaires) pour ceux les plus volumineux [44]. Ce type se confond avec un kyste biliaire simple, les signes pathognomoniques orientant vers une origine parasitaire sont [44] :

la mise en évidence de l’activité proligère.

l’épaississement de la paroi qui réalise un aspect nodulaire de la coque du kyste. le sable hydatique qui forme un granité échogène mobile et déclive.

Figure 41 : kyste hydatique du foie de type I: Collection liquidienne, univésiculaire à paroi propre, accompagnée d'un renforcement des échos postérieurs [45].

Figure 42 : kyste hydatique du foie de type I: Collection liquidienne, univésiculaire à paroi propre, accompagnée d'un renforcement des échos postérieurs [45].

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Le Type II (figures 43,44) : le décollement de la paroi entraine l’apparition de membranes flottantes à l’intérieur de la lésion, le kyste n’est plus sous pression (par déshydratation ou par fissuration). Cet un aspect pathognomonique [44].

Figure 43 : kyste hydatique du foie type II, membrane décollée [45].

Figure 44 : kyste hydatique du foie type II. Membrane totalement décollée avec une collection liquidienne de contours nets [45].

Le type III (figures 45,46) : un kyste cloisonné, c’est une lésion pathognomonique. Des images kystiques, à parois propres, se développent à l’intérieur de la lésion mère. Ces vésicules sont initialement plaquées en couronne contre la paroi, leur multiplication et juxtaposition donnent un aspect en nid d’abeilles [44].

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Figure 45 : kyste hydatique du foie cloisonné type III [45].

Figure 46 : kyste hydatique du foie type III. Collection liquidienne de contours bien limités et contient des cloisons [45].

Le type IV (figures 47,48 et 49) : la lésion parasitaire prend l’aspect d’une masse solide hétérogène. La matrice résulte de l’accumulation des produits de la membrane proligère, de la dégénérescence d’hydatides filles et de la réduction de la charge hydrique intracavitaire. Elle est le fait d’un parasite hypermature avec probable rupture de la cuticule. Cet aspect est aspécifique, et ayant comme diagnostic différentiel les tumeurs solides du foie. Ce type nécessite le recours au scanner abdominal, mais un aspect feuilleté de la matrice ou une couronne liquidienne cernant la lésion constitue des éléments d’orientation [44].

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Figure 47 : kyste hydatique du foie de type IV. Aspect solide, pseudo-tumoral [45].

Figure 48 : kyste hydatique du foie de type IV. Aspect solide, pseudo-tumoral [45].

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Aspect solide, pseudo-tumoral [45].

Le Type V (figures 50,51) : c’est une masse à parois calcifiées témoignant de la mort du parasite, à différencier des calcifications partielles rencontrées dans les type III et IV. Cette calcification en masse est responsable d’un cône d’ombre postérieur majeur qui ne permet pas l’étude de la lésion et nécessite d’autres techniques d’imagerie [13,44]. Son diagnostic différentiel principal est l’hématome ancien [21].

Figure 50 : kyste hydatique du foie de type V.

Aspect arciforme hyperéchogène avec cône d’ombre postérieur [45].

Figure 51 : kyste hydatique du foie de type V.

Aspect arciforme hyperéchogène avec cône d’ombre postérieur [45].

En 2001, une classification plus complexe a été proposée par l’organisation mondiale de santé et le groupe informel de travail sur les échinococcoses (WHO-IWGE) afin de mieux sélectionner les patients pour un traitement percutané. Cette classification, encore peu utilisée, fait intervenir le caractère potentiellement fertile ou non du KHF [21]. Le tableau XV ci-dessous résume cette classification et sa correspondance avec celle de Gharbi.

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Tableau XV : classification de l’OMS et sa correspondance avec celle de Gharbi [1,21] Gharbi WHO-

IWGE Aspect échographique (WHO-IWGE)

NA Type CL Univésiculaire, lésion Kystique (CL) avec un contenu anéchogène uniforme, non délimité clairement par un bord hyperéchogène (= paroi du kyste non visible)

Type I Type CE1 Univésiculaire, kyste simple avec un contenu anéchogène uniforme. Kyste peut présenter un fin écho du au déplacement de la nichée de capsules qui est souvent appelée sable hydatique. Paroi du kyste visible

Type II Type CE3

Kyste univésiculaire qui peut contenir des vésicules filles. Contenu anéchogène avec détachement d’une membrane laminée de la paroi du kyste visible comme membrane flottante ou comme qui est indicatif des membranes flottantes en dessus des débris du liquide kystique. Forme du kyste moins ronde à cause de la réduction de la pression intra kystique

Type

III Type CE2

Multivésiculaire, kystes multicloisonnés, les cloisons du kyste produisent une structure ‘wheel-like’, et la présence de vésicules filles est indiquée par des structures d’aspect ‘rosette’ ou ‘nid d’abeille’. Les vésicules filles peuvent occuper partiellement ou complètement la vésicule du kyste mère. Paroi du kyste visible normalement. Forme : normalement ronde ou ovale

Type

IV Type CE4

Contenu dégénératif, hétérogène, hypoéchogène ou hyperéchogène. Pas de vésicules filles. Peut montrer une ‘pelote de laine’ signe qui indique des membranes dégénératives

Type V Type CE5 Kystes caractérisés par une paroi épaisse calcifiée qui est en forme d’arc, produisant un cône d’ombre. Degré de calcification varie de partielle à complète

NA = Non applicable - CL = Cystic lesion ou lésion kystique – CE = Cystic Echiniccocus ou Kyste hydatique

Il y a aussi une troisième classification, celle de lewall [16] : • Type1 : image liquide pure.

Type 2 : contenu solide.

Type 3 : lésion totalement calcifiée

Dans notre série, la classification utilisée est celle de Gharbi, le type I est prédominant, 66% des cas, les résultats rapportés par Bencherifa (58,5%) [26] et Souiki (77,5%) [27] s’accordent

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avec nos résultats (tableau XVI). Et cela dû à l’intervalle entre l’infestation et la découverte du kyste, étant généralement courte, d’où la dominance des formes jeunes non compliquées.

Tableau XVI : fréquence des types échographique dans les différentes séries ; Bencherifa [26] Souiki [27] Notre série

Type I 58.5% 77.5% 66% Type II 24.4% 25% 14% Type III 9.7% 10% 8% Type IV 7.4% 5% 6% Type V 0% 2.5% 0% Plusieurs types ********** *********** 6% 2.1.2. Nombre

L’échographie abdominale permet, le plus souvent, de détecter le nombre des kystes hydatiques qui sont solitaires dans la majorité des cas.

Dans notre série. Le KHF est multiple dans 37% des cas. Ce chiffre est augmenté chez les autres auteurs, Bencherifa (65.8%) [26] et Souiki (45%) [27]. Par contre, Celebi rapporte un pourcentage de 21.8% [30]. Le nombre maximum des kystes hydatiques chez un même patient , dans notre série, est de 5. Ce nombre est variable en fonction des séries. Maazoun [31] avait rapporté un cas exceptionnel présentant 30 kystes hydatiques du foie.

2.1.3. Taille

La croissance des kystes est généralement lente [46]. Les énormes kystes s’étalant sur plusieurs segments rendent l’acte chirurgical plus difficile et sacrifient une partie plus ou moins importante du parenchyme hépatique.

Dans notre étude la taille est comprise entre 2 et 16cm, Bencherifa, Souiki et Celebi rapportent presque le même résultat, entre 2cm et 15cm [26,27,30], le tableau XVII résume ces données.

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Tableau XVII : fréquence des tailles dans les différentes séries ;

Celebi [30] Souiki [27] Notre série < 5cm 25.5% 12.5% 17% Entre 5cm et 10 cm 45.5% 72.5% 54%

>10cm 29% 15% 20%

Indéterminée ************* ************* 9%

On peut conclure la dominance des tailles comprises entre 5cm et 10cm.

2.1.4. Topographie segmentaire

L’atteinte de l’hémi-foie droit est dominante, cela peut être expliqué par [47] :

le parenchyme hépatique droit représente plus de 60 % de la totalité du parenchyme hépatique.

le foie droit est irrigué par une branche portale plus volumineuse dont la direction est en continuité avec le tronc porte, à l’opposé de la branche gauche, qui s’écarte à angle presque droit du tronc porte.

Dans notre série, le foie droit (40% des cas) est plus touché que le foie gauche (31,5%), Bencherifa rapporte la même observation [26], ainsi que les différentes séries (tableau XVIII).

Tableau XVIII : fréquence des patients en fonction de l’hémi-foie atteint dans les différentes séries.

Celebi [30] Souiki [27] Notre série Foie droit 74.5% 47.5% 40% Foie gauche 7.3% 30% 31.5%

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