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Le troisième équipé du missile M-2 a \xne portée accrue atteignant 1.875 miles nautiques;

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le quatrième, d'une autsncnjP-e analo^e sera doté de tètes thermo- nucléaires de l'ordre de la mégatonne;

- les armes nucléaires tactiques, réparties en deux secteurs : d'une part qxjatre escadrilles (1) éqtaipées de la bombe nucléaire tactiq\oe AN-52 de 10 à 15 kilotonnes et d'autre part les missiles

sol-sol PLUION, d'une portée de 120 km, qui équiperont six régiments.

(l) 4ème Groiipe de Chasse de deux .escadrilles de Mirage III E à Luxenil et 7ème Groupe à deux escadrilles de "Jaguars", basé à Saint-Dizier. Au total 60 appareils (Voir BELLINL, op. cit., p. 56)

Chpt. V

Si l’on ajoute qiie la France semble avoir maîtrisé la technique des ogives nucléaires multiples, on peut mesurer l’effort immense qui a été accompli en une quinzaine d’années dans le domaine technologique'et financier.

Cet effort est-il payant ? Gela nous amène à poser la question de la valeuy stratégique et politique de la force française de dissuasion.

Ses détïucteurs lui ont .refusé toute crédibilité, affirmant qu'elle ne répondait pas aux critères essentiels d'une dissuasion véritable, compte tenu de sa vulnérabilité et de sa capacité réduite. Ses thuriféraires,

s’appuyant sur "le pouvoir égalisateur de l’atome^, sur "les destructions in­ acceptables" ou encore sur l'incertitude accrue dans l'emploi des armes

nucléaires grâce à la mxiltiplicité des centres* de décision, lui reconnaissent un rôle éninent dans la défense de la France et la stratégie globale de

l'Alliance.

Il semble que la "force de frappe" ne mérite "ni cet excès d'honneur, ni cette indignité". Elle n'est certes pas à la mesure des arser&ux nucléaires des super-puissances et la vulnérabilité de ses f\isées en silo comme aussi de là première génération des moyens porteurs n'est pas contestable, si l'adver­

saire se résout à utiliser des moyens suffisamment puissants en première frappe,

îfeis telle quelle, on ne peut Itd refuser une valeur intrinsèque, ttne capacité de représailles suffisante pour infliger des pertes considérables à l’adversaire et qui, dans l’ensemble, apporte une contribution certaine au pouvoir de dissuasion de l'Alliance.

Comme l'a exprimé l'Ambassadeur de,Rose (1) :

"Si les dirigeants russes croient que dans certaines circonstances les Etats- "Unis n'interviendront pas dans un conflit en Europe, cela pourrait être une "erreur de jugement. îfeis ce serait une erreur que. personne à l'Ouest ne "pourrait prévenir .... O.ie force efficace déployée en Europe, et non soumise "à un véto américain, augmenterait la sécurité de chacun d'entre nous, y "compris les Etats-Unis en diminuant le danger d'une guerre par erretir de

"jugement". ...

(l) François de Rose, "Nuclear Weapens and the Alliance", FOREIGN AFFAIRS, April 1963

Survival, juillet/août 1963, pp. 151-161

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En ce qvd concerne la notion ai controversée de "force efficace", il ajoute que la réaction américaine à la tentative d*installer fusées de portée intermédiaire à Cuba a démontré que "le fait qu'une force est petite ne signifie pas née e ssii rement qu'elle soit inefficace... "

Pour conclure, disons que la valeur de l'effort français a été officiellement reconnue lors de la déclaration d^Ottawa de juin 1974 :

Parlant des forces nucléaires britannique et française le communiqué final souligne "qu'elles sont capables dé jouer un rôle de dissuasion propia

"contribuant au renforcement global de la di'ssxaasion de l'Alliance" (l) La longue marche de la France en vue d'une admission sans réserve dans le club nucléaire touchait dès lors à sa fin.

Qui plus est, on peut reconnaître avec Raymond AHÛN que la force de frappe française constitue "\m début d'assurance contre l'imprévisibilité de 'l'avenir diplomatique" (2).

Nous verrons ultérieurement ce qu'elle signifie dans le contexte d'-une politique de défense européenne.

Section 4 - Les ^touts de la France

Comment se présente la position française en regard de la coristruction fut-ure de l’Europe et, plus particulièrement, dans le domaine de la défense ?

Le Général MAURIN, à l'époque Chef d'Etat-Major des Armées, fournit une réponse sans aîjbiguîté : "Il est certain, et nombreux sont mes collègues "européens qui i^rtagent mes-vue s que si un jour une défense européenne prend "corps, la Fiunce, compte tenu de la contribution qu'elle y apportera, jouira "d'une position privilégiée" (3).

(1) "Déclaration sur les relations atlantiques" (para. 6), approuvée par le Conseil de l'Atlantiqi» Iford à Ottawa le 19 juin 1974 et signée par les Chefs de gouvernements de l'OTAN à Bruxelles le 24 juin 1974»

(2) Raymond'ARON, "Le grand débat"^

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Cette opinion était partagée par Mr, POI'IPIDOU qui en juillet 1962 s'exprimait comme suit : "Le: jour peut être très prochain où l'union politique "s'édifiera, elle s'etendra bien sûr à la défense. L'apport q\ie constituera la "possession par la France d^un armement atomique sera poxir cette défense un "atout essentiel. Alors pourrait se poser la question d'une force nucléaire "dans un cadre européen".

Quels sont les éléments fondamentaux de cette contribution ?

Avant tout, la force de dissuasion dont nous venons de parler; ensuite, les forces conventionnelles de terre, air et mer et enfin, les assises industrielles

et technologiques d'un marché d'armements qui se situe au 3èae rang mondial (l).

la force de dissuasion pourrait servir de fondement à \ine force nucléaire exiropéenne dans une perspective de collaboration franco-britannique. Le problème ,n' est pas neuf et resurgit périodiquement sans avoir pour autant été traduit dans les faits.

En décembre 1962, Hai^ld ^îâGflLLAt'J suggère au Général de Gaulle la possibilité de mise en commun des capacités nucléaires.

En 1970-71, la question connaît un regain d'intérêt (2) et trouve des partisans au sein même des rangs gaullistes, tel Mr. Michel DOSCHER, Vice-Président de la Commission des -Affaires Etrangères de l'Assemblée Nationale ou Mr. JOBERT qui, en novembre 1973> devant l'Assemblée de l'UEO se fait l'avocat d'un "Comité nucléaire de l'Europe occidentale" comme, préliminaire et comme un pas

significatif d'une fusion à terme des forces de dissuasion franco-britanniques. Au plan technique la décision devra être prise à temps si l'on veut que la modernisation des armements nucléaires s'effectue de concert.

Nous aurons l'occasion de revenir sur ce problème _,et d'en étudier les modalités pratiques et les chances de réalisation.

(l) En 1974, les prises de commande globales se montaient à une centaine de milliards de francs français dont environ 41 milliards pour les-

Etats-Unis, 25'pouf l'URSS, 19 pour la France et \me dizaine de milliards pour la Grande Bretagne ■.

(2) Article de Jean—Laurens DELPECH, "L'Armement", décembre 1975. Voir LE FIGARO du 30 juillet 1970.

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Les forces conventionnelles, compte tenu des ressources humaines mises en oeuvre, situent la France au deuxième rang eviropéen, après l'Allemagne, mais avant la Grande-Bretagne.

Le corps de bataille aéro-terrestre est fort de cinq divisions

mécanisées (l), doté d'aities nucléaires au niveau de ces divisions et appuyé jar une aviation tactique disposant elle aussi d'armes nucléaires." '

La défense opérationnelle du territoire (D.O.T.) ne se limite pas à la protection des bases stratégiques mais s'étend à une forme de lutte englobant toute l'étendue du territoire et basée sur la volonté de tous les citoyens de se liattre partout.

Si l'armée de terre compte une force numérique considérable

(332.000 hommes), encore faudra-t-il dans le proche avenir accélérer son programme d'équipement qui n'a progressé qu'à un rythme lent, compte tenu de la concurrence de la force de dissiiasion et de la part du lion dévqihie à cette dernière dans les budgets de défense. ■

En outre, il faudra tenir compte de l’élément moral, qui semble être le point faible, , dans vin contexte armée-ration peu satisfaisant-dont les événements récents ont démontré le caractère explqsif.

La composante "^h.rine" est en voie de modernisation complète. De 1958

à 1963, ie tonnage total était tombé de à I69.OOO tonnes. En 1973, la

'■marine avait déjà 325.000 tonnes en service et 50.000 étaient en"construction.

Venons-en à présent aux assises indiistrielles et technologique d'un marché d'armement qui est sans conteste le premier en Europe occidentale.

On ne peut aborder ce secteur capital sans préciser le rôle et

l'importance de la Délégation ministérielle à l’Armement ou D.M.A., créée en

1961, à partir d'un principe de base ;

"Une politique rationnelle des fabrications d'armements - et notammen- "la fabrication des armes les plus modernes - exige une concentration "de l'autorité et des moyens qirL favorisent im meilleur emploi des "hommes, un rendement plus élevé de l'infrastructure industrielle, "une utilisation plus efficace des crédits" (2).

(1) L'armée de terre, comme nous le verrons .plus loin est en pleine

réorganisation.

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Soit dit en passant, la trajispoaition de ce principe à l'échelle eixropéenne permettrait d'éliminer la duplication des efforts et de résoudre le problème toujours actuel de la standardisation des armements et de

l'interopérabilité des matériels.

Essayons, en laissant parler les chiffres, de saisir-l'importance de la D.M.A., et l'ampleur de ses missions qui sont à la fois étatiques)

industrielles et commerciales.

Elle réalise la moitié des matériels d'armement terrestre et la quasi totalité des constructions navales et occupe de l'ordre de EO.OOÛ

personnes dont 4«400 ingénieurs.

Au plan commercial, ses ventes ont atteint 7 milliards de francs

français en 1971, 9,5 milliai.ct9én 1973, 19,5 milliards en 1974*

Grâce à la Direction des Programmes et des Affaires industrielles (D.P.A.I.), elle embmsse l'ensemble du potentiel industriel d'armement qu'il soit d'Etat, parapublic ou privé.

Deux autres organismes dépendant de la D.M.A., la Direction des Affaires internationales (D.A.I.) et la Direction des Recherches et des moyens d'essai (D.R.M.E.) couvrent d'une part, la coopération internationale en matière d'armement et l'exportation des matériels militaires et,d'autre part, le développement d'un armement faisant appel aux technologies les plus avancées. Deux tableaux annexes donnent l'organisation générale de la D.M.A, et son implantation dans l'ensemble de la France.

a-Si noxis nous sommes étendus assez longuement sur ce troisième volet de la contribution française, c'est qu'il est sans doute appelé à jouer un rôle de premier plan dans les tentatives de coopération européenne qui semblent se dessiner en matière de production d'armement.

La réTxnioh exploratoire du 2 février 1976 à Rome a été positive à cet égard et il est significatif que la délégation française ait présidé*: par Mr. Jean-Laurens DELPECH, Délégué ministériel à l.'Aimement.

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Chpt V

Une chose est en tout cas certaine : La France entend imprimer

à toute coopération de l'espèce un caractère strictement éuropéen. C'est pourquoi elle a obstinément refusé de participer à l'Eurogrôup et a,

jusqu'à un passé récent, considéré l'Union de l'Europe Occidentale comme

le forum idéal pour faire progresser la coopération européenne en matière

de défense. Nous ne serions pas complets si, en regard de la contribution

française que, nous venons d'évoquer, nous ne mentionnions pas son po.ids

gèo-stratégique et les perspectives favorables de son développement économique.

Profondeur accrue du théâtre d*opération, façade Atlantique

et méditerranéenne, bases logistiques et aériennes,. normalisation du

système de communications, coopération opérationnelle assurée, tels sont

les avantages déterminants que la position : française conférait à l'Alli­

ance et partant à l'Europe.

Au plan économique, en tenant compte dé la croissance du

Produit national brut qui en I96O était de I5 % inférieur à Celui de la

Grande-Bretagne pour le dépasser de 20 % en 1970 et de 60 % eri 1976, on

se rend compte que les appréhensions françaises des années 1950 quant à

son poids relatif dans l'ensemble européen, ne sont plus justifiées.- Il

reste à mettre en oeuvre la volonté politique afin que les aspirations

européennes en matière de défense ne restent p^s lettre mort. ,

Section 3 - Conclusions

Un long chemin sépare l'atlantisme déclaré de la -IVème République

et la politique d'indépendance nationale de la Vème.

Le Général de Gaulle a réussi a doter la France d'une capacité

nucléaire qui, sans la mettre au niveau des super-puissances, lui confère un statut privilégié sur l'échiquier mondial et plus particulièrement

en Europe. Le prix à consentir a été considérable car le retrait de l'or­

ganisation militaire de l'Alliance a porté un coup sévère à la cohésion atlantique et a diminué sa crédibilité et son homogénéité en accentuant les tensions entre les Ftats-Unis et la France.

Pourtant, sans avaliser les mesures draconiennes qui ont été prises à l'époque, on ne peut que souscrire au principe même d'une

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"Les Etats laissent malaisément à un autre Etat, même allié, la "responsabilité exclusive de décisions qui commandent letir vie et "leur mort" (1).

G* est bien là que .i^ît le dilemme européen. Peut-on regard^âe la construction de l'Europe politique, s'en remettre indéfiniment à la garantie américaine pour assurer la sécurité et la défense de l'Europe, alors même que des changements fondamentaux ont modifié l'environnement

stratégique et le rapport des forces au niveau nucléaire ?

Si la réponse à cette question est négative, comment édifier \me défense européenne crédible et dans quel cadre ?

Une chose est certaine : "une telle perspective ne se conçoit pas

en l'absence de la Fiance et de ce qu'elle représente au plan géo-stratégique comme en termes de contribution positive à la défense conventionnelle ou nucléaire, c'est-à-dire à la diss-uasion au niveau proprement

européen.

Une évolution semble se dessiner, sous la double pression de l'économique et du politique. La France, en dépit de sa percée techno­ logique et de ses ressources propres, ne peut s'isoler du contexte européen. L'interdépendance est un fait acquis et le Président Giscard d'Estaing semble en être convaincu.

Les déclarations récentes du Général l'CRï, Chef d'Etat-Major des 11

Armées et du Président GISCARD d'ESTAING semblent autoriser hypothèse qu'un

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rapprochement bb dessine entre la F-rance et ses partenaires de l’Alliancè

Atlantique au plan de la coopération opérationnelle, en temps de paix comme en temps de p^érre.

Comme 1^ dit avec a-propos l'Ambassadeur de ROSE ( l) : ' • •

"Les raisons politiques d'une telle recherche sont nombreuses ; solidarité de "notre destin et de nos intérêts avec nos voisins eviropéens, nécessité de ne "pas répéter l'erreiir, qhi nous a coûté si cher dans le pa^sé, d'une contra- "diction entre les buts poursuivis par notre politique étrangère et les "capacités et missions de nos forces armées, évidence que la défense de "l'Europe n'est, pour long-temps encore, concevable sans le concours des "Etats-Unis et que l'Alliance Atlantique est le cadre irremplaçable de cet "apport américain".

Et il ajoute ;

"La sécurité n'est pas la condition s\iflisante de la sauvegarde et la trans- "mission des vale'uBstie notre civilisation. Mais elle en est une condition "nécessaire, en même temps qu'elle permet la transformation progressive de

"l'ordre des choses" (2). ■ .. .

Dans cet ouvrage- d'une lucidité remarqi^afeie> est formulée en termes concis l'essentiel de la politique de défense actuelle de la France.

Certes, l'indépendance des décisions reste un asiome fondammental, en vue de ne pas être entrainé dans un conflit généralisé a-u nom d'intérêts qtii ne seraient pas spécifiq\aement français ou européens.

Mais d'autre part, la solidarité européenne est constamment réaffirmée et présuppose l'engagement de la France au côté de ses alliés, en cas d'agression

ouverte (3). :

Pour rassurantes que soient ces déclarations, elles ne sont tradiiites dans les faits que d'une manière modeste. La France est toujours absente du Collège de défense de l'OTAN à ROME et cette politique de la chaise vide, outre qu'elle ne correspond pas à ses intérêts bien compris, prive

(1) François de ROSE. "La France et la Defense de l'Europe" Editions du Senil. 27, rue Jacob - Paris VI®. 1976, page 10 (2) op., cit. page 13

(3) Prise de position réaffirmée par M. CHIRAC dans le "Livre Blanc sur la Défense Ilationale" (1972) ; "Partie du continent européen, la France entend participer à sa mesure à la défense de l'Europe en cas de crise localisée comme de menace globale".

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l'Alliance d'une participation française de qualité en laissant libre carrière à une dominante anglo-saxonne et allemande de plus en plus

perceptible; elle ne contribue aux manoeuvres interalliées qu'à \an niveau restreint; enfin, ce qui est plus préoccupant, elle vient de faire connaître son intention de réduire de dix mille hommes, avant la fin de l'année

prochaine, les effectifs militaires français stetionnés outre-Rhin (1).

•" ■ dê<îisi6h semble aller à l'encontre du principe de

l'indivisibilité de la défense commune et de là stratégie de l'avant, est mise au compte d'une réorganisation d'ensemble de l'armée de terre qui institue huit nouvelles divisions blindées et six nouvelles divisions d'infanterie.'

Il s'agit cependant de ne pas se le'urrersur les mots et de se souvenir que ces "divisions" seront très allégées par rapport au modèle ancien et ne représenteront sans doute que des brigades de combat, surpuis'santes mais à effectifs largement inférieurs aux. divisions classiques.•

L'opération permettra vraisemblablement de réaliser un triple’but ; - étoffer la "D.O.T," (Défense opérationnelle du territoire) par des

formations mobiles et blindées, stationnées en métropole ;

_ amincir le système logistique basé en République fédérale ;

- résoudre partiellement l'épineux problème de l'entretien des constructions militaires permanentes en territoire allemand, source de différends entre

le gouvernement de la RFA et les autorités françaises.

Un retour global des imités françaises d'Allemagne semble cependant exclu, en dépit des intentions que l'on prêtait à ii. BOUiiGES, Ministre de la Défense.

Une telle mesure porterait un coup sensible à la solidarité européenne et atlantique et mettrait en cause la "participation de la France à la bataille de l'avant" dont se réclamait le Chef d'Eta-t-Major des Armées.

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i'fe.is l'empreinte du nationalisme a marqué pendant de longues années, l'opinion publique française. Il sera malaisé, sinon impossible de revenir à la coopération atlantique de jadis, mais il est peut-être concevable qu'une forme nouvelle d'association, dans laquelle la

Fiance jouira d'une situation privilégiée, s'organise par le biais d'une politique de défense européenne.

Pour en évaluer les chances et en comprendre les raisons, il était nécessaire de ^ . /re l'évolution de la politique de défense et de la stratégie française qui a peut-être, avant la lettre, suivi une voie analogue à celle que prendra l'Eiorope de demain.

-137-,

cmPITRE VI

/

POUTIQUE DE DEFENSE DE Là REPUBLIQUE' FEDERALE ALLEI^IANDE OU IA

soLjDARiiE ■ mMmuw

Admise dans l'Alliance Atlantique le 9 nai 1955, là République Fédérale Allemande commencé son réarmement effectif- le -12 novembre de la même année.

Act-uellement, elle constitue un des "maillons forts" dé l'OTAN grâce à une pariiicipation en forces conventionnelles q\ji est la plus élevée et à un équipement qui compte parmi les meilleurs de l'Alliance.

Et pourtant, il est légitime de se poser la question suivante ; y a-tr-il une véritable politique de défense allemande ?

La réponse est assurément né^tive pour des raisons à la fois poli­ tiques, géo stratégique s et économiques qui donnent à la politique de défense allemande un caractère particulier sous le signe de l'ambivalence et de la compétence résiduelle.

Pourquoi en est-il ainsi ? Tout d'abord pour des raisons politiques. issues de la fin de la 2ème guerre mondiale.

Nous avons vu (l) que le réarmement allemand avait suscité des réticences marquées, singulièrement du côté français. Dès lors, me fois le fait accompli admis par tous, des mesures de précaution ont été introduites pour contenir ce réarmement dans des limites préétablies et interdire à l'allemavne la fabni.cation autonome d'armes nucléaires sur son territoire, L'Agence pour le Gsntrôle des Armements, .organisme dépendant de l'U.E.O. est

chargée de contrôler le respect de ces engagements aux termes de l'article

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