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TROIS CAUSERIES A NEW YORK CITY

Dans le document L'ÉVEIL DE L'INTELLIGENCE (Page 36-120)

1. La révolution intérieure

Nécessité de changer Un processus temporel ou instantané? Le conscient et l'in-conscient ; les rêves Le processus analytique Voir le contenu de la conscience sans la séparation observateur et observé Le bruit et la résistance « Quand a cessé complète-ment la division entre l'observateur et la chose observée, le "ce qui est" n'est plus ce qui est.»

Question : L'observateur et l'observé ; fragmentation ; résistance.

KRISHNAMURTI : Nous allons examiner ensemble la question de savoir ce que recèle la conscience, dans les couches profondes de l'esprit - ce qu'on appelle en géné-ral l'inconscient. Il s'agit pour nous de susciter une révolution radicale en nous-mêmes, et par conséquent dans la société. La révolution physique tant prônée actuel-lement dans le monde entier n'entraîne pas un changement fondamental de l'homme.

Dans une société corrompue telle que la société actuelle, en Europe, en Inde et ailleurs, il faut qu'il y ait des changements fondamentaux dans la structure même de la société. Et si l'homme lui-même reste corrompu dans ses activités, il contaminera la structure quelle qu'elle soit, si parfaite qu'elle puisse être; il est par conséquent im-pératif, absolument essentiel que lui-même change.

Ce changement peut-il être provoqué par un processus de durée, un aboutisse-ment graduel au moyen d'un changeaboutisse-ment graduel? Ou bien le changeaboutisse-ment ne se pro-duit-il que dans l'instant présent? C'est là ce que nous allons examiner ensemble.

On voit la nécessité d'un changement intérieur - plus on est sensitif, éveillé, intelli-gent, plus on prend conscience qu'il est besoin d'un changement profond, véritable, vivace. Le contenu de la conscience, c'est la conscience ; ce ne sont pas deux choses séparées. Ce qui est implanté dans la conscience constitue la conscience. Et, s'agis-sant d'y provoquer un changement - à la fois dans celle qui est manifestée comme dans celle qui est plus cachée - cela dépend-il de l'analyse du temps ou de la pression de l'entourage? Ou bien le changement doit-il se produire indépendamment de toute pression, de toute contrainte?

Voyez-vous, l'examen de cette question va se révéler assez ardu ; elle est très com-pliquée, et j'espère que nous pourrons partager cette recherche. Faute d'approfondir ce sujet très sérieusement, se donnant vraiment du mal et y prenant un intérêt pro-fond, une passion réelle, j'ai peur que nous ne puissions pas aller bien loin (loin n'est pas ici une question de temps ou d'espace, mais de profondeur intérieure). Il faut une grande passion, une grande énergie, et, pour la plupart, nous gaspillons notre énergie dans des conflits divers. Et il en faut si nous examinons toute cette question de l'exis-tence. Mais l'énergie abonde quand existe la possibilité de changement; là où il n'y a pas de possibilité de changement, elle s'étiole.

Nous nous figurons ne pas pouvoir changer. Nous acceptons les choses telles qu'elles sont, et ainsi nous cédons au découragement, à la dépression, à l'incertitude et à la confusion. Il est possible de changer d'une façon radicale, et c'est là ce que nous allons examiner. Si vous voulez, ne suivez pas trop minutieusement les paroles

prononcées par l'orateur, mais utilisez ses mots comme un miroir pour vous observer vous-même et interrogez-vous avec passion, avec intérêt, vitalité et une grande éner-gie. Et peut-être alors parviendrons-nous à un point où nous pourrons constater d'évidence que, sans aucune sorte d'effort, sans aucun mobile d'aucune espèce, cette transformation radicale se produit d'elle-même.

Il n'y a pas seulement la connaissance superficielle de nous-mêmes, mais il y a en-core le contenu profond et caché de notre conscience. Comment l'examiner, comment dévoiler ce contenu tel qu'il est? Est-ce une chose à faire fragment par fragment, len-tement, graduellement - ou bien tout le tableau peut-il être exposé et compris en un instant, de sorte que le processus analytique tout entier prenne fin ?

Nous allons approfondir la question de l'analyse. Pour l'orateur, l'analyse est la né-gation même de l'action. L'action ayant toujours lieu dans le présent actif. L'action ne signifie pas « ayant fait » ou « on fera », mais on fait. L'analyse fait obstacle à cette action du présent, parce que toute analyse implique un écoulement de temps; il y a une dénudation graduelle: l'examen d'une couche après l'autre, et encore l'analyse du contenu de chaque couche. Et si l'analyse n'est pas parfaite, complète, vraie, alors étant incomplète, elle laisse une connaissance qui elle-même est incomplète. Et l'ana-lyse suivante part d'une chose qui est incomplète.

Regardez, je m'examine moi-même, je m'analyse moi. même, et si mon analyse est incomplète, alors ce que j'ai fait devient la base à partir de laquelle j'avance dans l'analyse de la couche suivante, et par ce procédé chaque analyse est incomplète, conduisant à de nouveaux conflits, et ainsi à un état d'inaction. Puis, dans l'analyse, il y a l'analyseur et la chose analysée, que l'analyseur soit un professionnel ou que ce soit vous-même, un laïque ; il existe cette dualité, l'analyseur analysant une chose dont il se figure qu'elle est différente de lui-même. Mais cet analyseur, qu'est-il? Il est le passé, il est la science accumulée de toutes les choses qu'il a analysées; et c'est avec cette science - qui appartient au passé qu'il analyse le présent.

Ce processus implique donc des conflits, une lutte pour chercher à se conformer ou pour forcer et contraindre ce qui est l'objet de l'analyse. Et puis il y a tout le pro-cessus des rêves. Je ne sais pas si vous vous êtes vous-même intéressé à tout ceci.

Vous avez probablement lu des livres écrits par d'autres, et c'est regrettable, parce que si célèbres que soient vos auteurs, vous ne faites que répéter ce qu'ils ont pu dire.

Mais si vous ne lisez pas tous ces livres, comme l'orateur qui, lui, ne les lit pas, alors il vous faut enquêter vous-même ; cela devient beaucoup plus intéressant, beaucoup plus original, plus direct et plus vrai.

C'est dans le processus d'analyse ou de psychanalyse qu'existe cet univers de rêves. Nous les acceptons comme étant chose nécessaire, parce que des profession-nels ont dit : « Vous devez rêver, autrement vous deviendrez fou. » Et ces paroles ren-ferment quelque vérité. Nous nous posons toutes ces questions parce que nous cher-chons à découvrir s'il est possible de changer radicalement, alors qu'il y a tant de confusion, tant de souffrance, de haine et de brutalité dans le monde. Il n'existe au-cune compassion. Et si l'on est le moins du monde sérieux, on doit forcément exami-ner toutes ces questions. Notre recherche n'est pas un simple divertissement intellec-tuel. Nous cherchons véritablement à découvrir s'il est possible de changer, et si nous voyons la possibilité de le faire, qui que nous soyons, aussi superficiels, aussi légers, aussi répétitifs, aussi imitatifs, si nous voyons qu'existe une possibilité de change-ment complet, nous avons l'énergie de le faire. Mais dès l'instant où nous disons que ce n'est pas possible, notre énergie se dissipe d'elle-même.

Donc, nous examinons cette question de savoir si la psychanalyse produit un changement radical d'aucune sorte, ou si elle n'est qu'un divertissement intellectuel, un procédé pour éviter l'action. Mais comme nous le disions, l'analyse implique que

l'on pénètre dans un monde de rêves. Les rêves, que sont-ils et comment prennent-ils naissance? Je ne sais pas si vous avez examiné ce sujet - et si vous l'avez fait, vous au-rez vu que les rêves sont la prolongation de votre vie quotidienne. Ce que vous faites pendant la journée, tout le mal, la corruption, la haine, les plaisirs passagers, l'ambi-tion, la culpabilité, et ainsi de suite, tout cela se prolonge dans le monde des rêves.

mais sous forme de symboles, de tableaux et d'images. Ces tableaux et ces images doivent être interprétés, et alors se déchaîne tout ce tapage que nous connaissons.

Mais nous ne nous demandons jamais pourquoi nous rêvons. Nous avons accepté le rêve comme une chose essentielle, comme faisant partie de la vie. Et maintenant, nous nous demandons (si vous partagez ce point de vue avec moi) pourquoi nous rê-vons. Est-il possible, quand vous vous endormez, d'avoir l'esprit complètement calme? Car l'esprit ne se renouvelle que dans cet état de calme, il se vide alors de son contenu et se réveille plein de fraîcheur, de jeunesse, de clarté, ayant éliminé toute confusion.

Si les rêves sont la prolongation de notre vie quotidienne, de ses remous, de l'an-xiété, du désir de sécurité, des attachements, alors inévitablement ils se produiront sous leur forme symbolique. Ceci est clair, n'est-ce pas? Alors on se demande: « Mais pourquoi rêver? » Les cellules du cerveau ne peuvent-elles pas être calmées, tran-quilles, sans remâcher tout le charabia de la journée?

Cela, il faut le découvrir par expérience et non pas en acceptant ce que dit l'orateur - et pour l'amour du ciel, n'acceptez jamais, parce que nous partageons notre investi-gation, nous l'entreprenons ensemble. Vous ne pouvez en faire l'expérience person-nelle qu'en étant totalement en éveil dans le courant de la journée, en observant vos pensées, vos mobiles, votre façon de parler, de marcher et de causer. Et quand vous êtes suffisamment éveillé, vous recevez des suggestions venant de l'inconscient, des couches les plus profondes, parce qu'à ce moment vous les exposez, en sollicitant les motifs cachés, les anxiétés - tout le contenu de l'inconscient se révèle au grand jour.

Ainsi, quand vous vous endormez, vous vous apercevez que votre esprit - le cerveau compris est dans un état de tranquillité extraordinaire. Il se repose véritablement parce que vous en avez fini avec ce que vous aviez à faire dans le courant de la jour -née.

Si vous passez en revue votre journée, au moment de vous coucher et de vous en-dormir - ne le faites-vous pas? - en vous disant : « J'aurais dû faire ceci, je n'aurais pas dû Lire cela », « Il aurait mieux valu faire cela, je regrette bien d'avoir dit ceci »;

quand vous passez ainsi en revue tous les événements de la journée, vous essayez, en fait, d'établir un ordre en vous-même avant de vous endormir. Si vous ne vous inquié-tez pas d'installer cet état d'ordre avant de vous endormir, votre cerveau s'efforce de le faire pendant votre sommeil. Parce que le cerveau ne fonctionne parfaitement que dans un état d'ordre, non pas dans un état de confusion. Il fonctionne avec le plus d'efficacité quand il y a un ordre complet, que celui-ci ait été imposé rationnellement ou par l'effet d'une névrose, parce que, dans la névrose, dans le déséquilibre, il existe un ordre et le cerveau l'accepte.

Donc, si vous passez en revue tous les événements de la journée avant de vous en-dormir, vous cherchez à établir un ordre et, par conséquent, le cerveau n'a pas lieu, l'établir pendant votre sommeil: vous l'avez fait vous-même. Or, vous pouvez établir un tel ordre à chaque minute de la journée si vous prenez conscience de tout ce qui se passe extérieurement et Intérieurement ; Extérieurement, dans ce sens que vous pre-nez conscience du désordre qui vous entoure, de la cruauté, de l'indifférence, de la dureté, de la saleté, des querelles, des politiciens et de leurs chicanes - tout cela se passe autour de vous. Et aussi vos relations avec votre mari, votre femme, votre fian-cée ou votre bon ami. Vous prenez conscience de tout cela dans la journée sans

vou-loir rien y changer. Vous en prenez seulement conscience. Dès l'instant où vous vous efforcez d'y changer quelque chose, vous introduisez le désordre ; mais si vous vous contentez d'observer les choses vraiment telles qu'elles sont, alors, ce qui est, c'est l'ordre.

Quand vous vous efforcez de changer quelque chose à « ce qui est », alors seule-ment il y a désordre, parce que votre désir est de changer les choses conforméseule-ment à votre savoir acquis. Ce savoir, c'est le passé, et vous cherchez alors à modifier « ce qui est » - qui n'est pas le passé - selon ce que vous avez pu apprendre. Par conséquent, il existe un état de contradiction et de déformation, et tout cela est désordre.

Donc, dans le courant de la journée, si vous prenez conscience des cheminements de votre pensée, de vos mobiles, de l'hypocrisie, de vos faux-semblants - faire une chose, en dire une autre et en penser une troisième - du masque que vous mettez, de vos façons de tromper que vous avez si prestes à la portée de votre main, si vous per-cevez tout cela dans le courant de la journée, vous n'avez même pas besoin de passer votre journée en revue au moment de vous endormir, car vous avez établi un état d'ordre de minute en minute. Ainsi, quand vous vous endormez, vous vous apercevez que vos cellules cérébrales qui ont retenu et qui conservent le passé goûtent un repos total, et votre sommeil devient alors quelque chose d'entièrement différent. Quand nous nous servons du mot « esprit », cela comprend le cerveau, tout le système ner-veux, l'affectivité, toute cette structure humaine ; nous parlons de tout cela et non pas de quelque chose d'isolé. Ce vocable comprend l'intellect, le cœur et tout le système nerveux. Alors, quand vous vous endormez, tout ce processus prend fin et, au mo-ment du réveil, vous voyez les choses exactemo-ment telles qu'elles sont, et non pas avec votre interprétation ou le désir d'y changer quelque chose.

C'est ainsi que l'analyse, pour l'orateur, est un obstacle pour l'action. Et l'action est une chose absolument essentielle quand il s'agit de provoquer ce changement radical.

L'analyse n'est donc pas le processus voulu. N'acceptez pas, je vous en prie, ce que dit l'orateur, mais observez les choses par vous-même, apprenez à les connaître non pas de moi, mais apprenez en observant tout ce qu'implique l'analyse: le temps, l'analy-seur, la chose analysée - l'analyseur est la chose analysée - et il faut que chaque ana-lyse soit complète, autrement elle déforme l'anaana-lyse suivante. Donc il s'agit de voir que tout ce processus, qu'il s'agisse d'introspection ou d'analyse intellectuelle, est to-talement erroné! Ce n'est pas là la façon de s'en sortir. Elle est peut-être nécessaire pour ceux qui sont plus ou moins, ou même très déséquilibrés, et peut-être que la plupart d'entre nous le sommes.

Il nous faut découvrir une façon d'observer tout le contenu de la conscience sans avoir recours à l'analyseur. C'est très amusant, parce que ce faisant, vous avez com-plètement rejeté tout ce qui a pu être dit par autrui. Alors vous vous tenez debout tout seul, et quand vous découvrez quelque chose par vous-même, cette chose sera au-thentique, réelle, vraie, ne dépendant d'aucun professeur, d'aucun psychologue, d'au-cun psychanalyste, et ainsi de suite.

Il faut donc découvrir une façon d'observer sans avoir recours à l'analyse. Je vais insister sur ce sujet quelque peu. J'espère que tout ce que nous disons ne vous ennuie pas. Nous ne nous livrons pas ici à une thérapeutique de groupe. (Rires.) Ceci n'est pas une confession publique. L'orateur ne cherche pas à vous analyser ni à vous pous-ser à vous transformer et à devenir des êtres humains hors série. Tout ceci, vous de-vez le faire par vous-même, et comme la plupart d'entre nous sommes des gens de se-conde ou de troisième main, il va nous être très difficile de mettre complètement de côté tout ce qui a été imposé à nos intelligences par les professionnels, qu'ils soient religieux ou scientifiques, et tout cela nous devons le découvrir par nous-mêmes.

Si l'analyse n'est pas le processus voulu - et en ce qui concerne l'orateur, elle ne l'est pas - alors comment peut-on examiner et observer le contenu total de la conscience? S'il vous plaît, n'allez pas répéter quelque chose qui vous aura été dit par quelqu'un d'autre. Quel est le contenu total de votre conscience? Avez-vous jamais re-gardé? L'avez-vous jamais considéré? Et si vous l'avez fait, ne vous êtes-vous pas ren-du compte qu'il s'agit de différents incidents, d'événements désagréables ou agréables, de différentes croyances, de différentes traditions, de différents souvenirs individuels, souvenirs raciaux et familiaux, de la culture dans la-quelle vous avez été élevés, tout cela c'est le contenu de votre conscience, n'est-ce pas? Et les incidents qui ont lieu chaque jour, les souvenirs, les souffrances, les douleurs, les insultes, tout cela laisse une trace, et c'est ce contenu qui est votre conscience. Vous, catholiques ou pro-testants, vous qui vivez dans ce monde occidental, avides toujours de plus et de plus, le monde du plaisir, du divertissement, de la richesse, de bruit incessant de la télévi-sion, de la brutalité, tout cela c'est vous, c'est votre contenu.

Comment tout ceci peut-il être dévoilé? Et s'agissant de le dévoiler, chaque inci-dent, chaque événement, chaque tradition, chaque blessure, chaque douleur doit-il être examiné isolément? Ou bien peut-on voir le tout d'un seul coup? S'il s'agit de l'examiner fragment par fragment, un incident après l'autre, vous entrerez dans ce monde de l'analyse dont on ne connaît pas la fin, et vous mourrez en analysant et en dépensant beaucoup d'argent pour payer des gens qui vous analyseront, si cela vous plaît.

Et maintenant, nous allons découvrir comment considérer ces différents frag-ments qui constituent le contenu de la conscience d'une façon totale et non pas analy-tique. Nous allons découvrir comment observer sans aucune analyse. Jusqu'à présent, nous avons toujours regardé toute chose - l'arbre, le nuage, le mari ou la femme, le garçon ou la fille - toujours comme l'observateur et la chose observée. S'il vous plaît, faites un peu attention à ceci. Vous avez observé votre propre colère, votre avidité ou votre jalousie, ou tout autre chose, comme un observateur qui regarderait l'avidité, etc. Mais l'observateur est lui-même l'avidité. Vous les avez séparés parce que votre esprit a été conditionné par le processus analytique, et, par conséquent, toujours vous regardez l'arbre, le nuage, toutes les choses de la vie, comme un observateur considé-rant une chose observée. L'avez-vous remarqué? Vous regardez votre femme à travers l'image que vous en avez ; cette image, c'est l'observateur, c'est le passé ; cette image a été construite au cours des temps. Et l'observateur est le temps, est le passé, est le sa -voir accumulé de tous ces incidents, des accidents, des événements, des expériences,

Et maintenant, nous allons découvrir comment considérer ces différents frag-ments qui constituent le contenu de la conscience d'une façon totale et non pas analy-tique. Nous allons découvrir comment observer sans aucune analyse. Jusqu'à présent, nous avons toujours regardé toute chose - l'arbre, le nuage, le mari ou la femme, le garçon ou la fille - toujours comme l'observateur et la chose observée. S'il vous plaît, faites un peu attention à ceci. Vous avez observé votre propre colère, votre avidité ou votre jalousie, ou tout autre chose, comme un observateur qui regarderait l'avidité, etc. Mais l'observateur est lui-même l'avidité. Vous les avez séparés parce que votre esprit a été conditionné par le processus analytique, et, par conséquent, toujours vous regardez l'arbre, le nuage, toutes les choses de la vie, comme un observateur considé-rant une chose observée. L'avez-vous remarqué? Vous regardez votre femme à travers l'image que vous en avez ; cette image, c'est l'observateur, c'est le passé ; cette image a été construite au cours des temps. Et l'observateur est le temps, est le passé, est le sa -voir accumulé de tous ces incidents, des accidents, des événements, des expériences,

Dans le document L'ÉVEIL DE L'INTELLIGENCE (Page 36-120)

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