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Deuxième partie : Enseigner au primaire au Burkina Faso : une photographie actualisée du métier d’instituteur

II. Le travail de l’enseignant du primaire au XXI ème siècle

Un instituteur ou une institutrice est, dans beaucoup de pays, une personne chargée d'enseigner dans les écoles auprès des jeunes enfants, notamment à l'école maternelle et à l'école élémentaire (école primaire)100.

Vu sous cet angle, l’image de l’enseignement et de l’enseignant semble réduite. En effet, l’enseignant, depuis le siècle passé assure un rôle de plus en plus complexe.

Enseigner aujourd’hui est tout un contrat ! Les attentes des parents, de l’administration et de la société en général sont élevées. Pour satisfaire tous les besoins et répondre à toutes les attentes, il faudrait que l’enseignant, à défaut d’être spécialiste de toutes les sciences, ait un minimum de connaissance en tout. Il devrait être à cet effet certes pédagogue, mais aussi un peu psychologue, travailleur social, parent substitut…etc. Cela veut dire que l’enseignant doit être la perfection par essence, du moins, c’est le la qualité idéale que la société attend de lui. Le sociologue français Emile DURKHEIM (1911), fait émerger au XIXèmesiècle, la notion de socialisation scolaire pour façonner et fortifier l’individu. Dans son approche, DURKHEIM édifie l’éducation morale à travers la socialisation de l’école au centre de l’apprenance et de la construction de l’individu. Pour lui, « chaque société, considérée à un moment déterminé de son développement, a un système d’éducation qui s’impose aux individus ». A cet effet, chaque société se fixe un certain « idéal de l’homme », de ce qu’il doit être du point de vue intellectuel, physique et moral: cet idéal est le pôle même de l’éducation. Aussi, l’attention de DURKHEIM se pose-t-elle sur l'action socio-pédagogique qui doit imprimer aux enfants les éléments moraux et intellectuels en harmonie avec la structure sociale du moment. L'éducation selon sa vision est l'action "des générations adultes sur celles qui ne sont pas mûres pour la vie sociale" en vue de préparer leur socialisation.

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CIFALI M., Op. Cit., p.70

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Cette socialisation dans la théorie de Durkheim se réalise dans une optique conformiste puisque l’élève respecte la norme sous l’autorité du maître. Il ne s’agit plus pour le maitre de « formater » l’élève à son gout ou selon un profil donné mais de faire en sorte que l’élève se forme, à cet effet, le maître doit donner davantage de possibilités à l’élève en vue de la construction de ses apprentissages.

Cette nouvelle donne requiert de l’enseignant des compétences solides. Celles-ci se résument entre autres en aptitudes à concevoir ses enseignements, en compétences à prendre en compte la diversité des élèves, à les évaluer. En outre, la maitrise de la technologie de l’information et de la communication, les compétences à travailler en équipe et à coopérer avec tous les partenaires de l’école, à réfléchir sur sa pratique, à innover, à se former, la compétence à agir de façon éthique et responsable dans le cadre du service public de l’éducation et enfin les compétences disciplinaires et culturelles sont aussi attendues.

L’enseignant devrait faire preuve de conscience professionnelle et respecter des principes déontologiques. Il connaît et fait valoir les principes de la laïcité. Il veille à la confidentialité de certaines informations concernant les élèves et leurs familles. Il organise des débats et une vie collective réglée, tolérante et fraternelle101.

Cette nouvelle exigence fait dire à ABOU et GILETTI que l’enseignant doit être : « un magistrat appliquant sans faiblesse un système de règles impersonnelles […], un père aimant qui connaît et traite individuellement les problèmes de chacun de ses élèves, un expert performant dans toutes les techniques pédagogiques, qui enseigne avec efficacité et évalue avec rigueur, un artiste inspiré capable de captiver son auditoire et de lui infuser son enthousiasme.»102

Cette pluralité de responsabilités de l’enseignant du primaire, souvent en tensions avec ses limites d’être humain fait exclure à André Robert la possibilité de la rationalisation de la fonction enseignante. A propos, il parle de l’« illusion que l’acte d’enseigner pourrait être complètement rationalisé »103En effet, ces nouvelles exigences qui consistent entre autres à mettre l’enfant au centre de son apprenance n’impliquerait-elle pas une confusion du rôle de l’instituteur tant-il est vrai qu’il instaure un amalgame entre pédagogie et pédagogisme ?

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Marion GRANDEL et al.,Le rôle de l’enseignant, in

http://eurecole.free.fr/spip/IMG/pdf/expose_de_psychologie-_le_role_de_l_enseignant.pdf

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ABOU A., GILETTI M.-J., Op. Cit., p.92

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ROBERT A., Quelques aspects des images des enseignants à travers leur presse syndicale, Recherche et

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Si l’acte pédagogique consiste à « conduire, mener, accompagner, élever »104, il est évident que dans l’approche attendue de l’instituteur du XXIème ce concept est dépassé. A cet effet, pour FEYFANT A. (2010), le débat mérite d’être abordé : « L’élève est-il au centre ou à la périphérie ? Quelle est la posologie pour absorber ces fichues connaissances et compétences (savoirs, vous avez dit savoirs) ? ».

En tous les cas, de cette nouvelle vision de l’enseignement et des missions de l’instituteur, DE TREVAREZ, (2008) note une double contrainte pour l’enfant. En effet, selon lui, « le pédagogisme est un ensemble de techniques éducatives issues du rousseauisme et de l’illusion libertaire qui privilégient une idéalisation de l’enfant. Le pédagogisme en considérant que l’enfant est l’artisan de son propre savoir et le maître d’œuvre de son développement, se place au même niveau que l’enfant et limite tout symbole d’autorité éducative ou culturelle. La double contrainte à laquelle est soumis l’enfant, c’est-à-dire d’être un enfant et d’être considéré comme un adulte à la fois, n’est pas étrangère aux résultats que nous connaissons »105.

En conséquence, l’instituteur apparait de plus en plus comme un artiste et sa fonction comme un domaine de l’incertitude. Il faut chaque jour inventer, créer, à chaque situation une nouvelle approche. Le cadre, les circonstances, le public sont des paramètres à prendre en compte dans sa pratique quotidienne. L’instituteur ne peut pas réussir dans sa mission sans tenir compte de son environnement et des exigences du moment. « Dans la pratique pédagogique se jouent chaque jour des contradictions impossibles à dépasser une fois pour toutes : m’oublier pour l’autre ou penser à moi ? Privilégier les besoins de l’individu ou ceux de la société ? Respecter l’identité de chacun ou la transformer ? […] imposer pour être efficace ou négocier longuement pour obtenir l’adhésion ? Sacrifier l’avenir ou le présent ? Mettre l’accent sur les savoirs, les méthodes, l’instruction, ou sur les valeurs, l’éducation, la socialisation ? […] respecter l’équité formelle ou offrir à chacun selon ses besoins ? »106 Aucune réponse rationnelle et concluante ne peut être trouvée à aucune de ces questions. Chaque enseignant est appelé à « bricoler » ses propres réponses selon son propre style. Ce sont ces dilemmes qui font dire à FREUD (1937) qu’il s’agirait d’un « métier impossible » au regard entre autres, des conditions d’enseignement, des exigences et des circonstances 104 http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie 105 http://3evoie.org/index.php?option=com_content&view=article&id=610:pedagogisme-sciences-de-leducation-et-philosophie&catid=97:debats&Itemid=135 106

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sociales, de la complexité des convictions qui se heurtent etc. En effet, tout se déroule comme si enseigner était une tâche désormais trop ardue.

Quelle tâche pour l’instituteur dans ce contexte ?

Au regard des compétences requises pour la fonction, le travail de l’enseignant, contrairement à certaines allégations profanes est aussi complexe. Pour Marion GRANDEL : « Quand nous pensons au rôle de l’enseignant, et plus précisément du professeur des écoles, nous avons tout de suite en tête « faire la classe ». Or, faire la classe est une tâche complexe. En effet, l’enseignant doit être capable de gérer la classe en posant un cadre, en construisant de la motivation pour ses élèves, et en les évaluant. Au-delà du simple fait de faire la classe, l’enseignant a aussi un rôle au niveau de l’école et autour de l’école. »107

Ainsi, selon, Marion G., l’enseignant dans l’exécution de ses tâches doit être essentiellement organisateur, à la limite « manager ». Dans le cadre de la gestion de sa classe, l’enseignant du primaire fait recours à des éléments extérieurs à la classe (programmes pour l’école, loi d’orientation, bulletins et circulaires officiels, règlement intérieur de l’école…) et les données qui sont à sa disposition (connaissances et acquis antérieurs de ses élèves) afin d’affronter les obstacles en vue d’atteindre ses objectifs pédagogiques. Il s’agit de forger un dispositif d’apprentissage adéquat qui permettrait aux élèves de s’épanouir et de devenir autonomes. Dans cette nouvelle approche, l’enseignant du primaire ne fait plus seulement la classe (au sens de l’organisation matérielle, administrative et pédagogique de la classe), il intervient et accompagne. Aussi, GRANDEL M., relève la nécessité d’élaborer un cadre pour atteindre les objectifs. Il s’agit des conditions qui vont favoriser l’installation d’une atmosphère de travail et d’attitudes favorables aux apprentissages scolaires. Poser le cadre pour GRANDEL, permet donc d’établir un climat de confiance et donne lieu à l’investissement des élèves.

Anne BARRERE108 répartit et analyse le travail enseignant en six activités principales qui sont : préparer le cours, faire cours, maintenir l’ordre dans la classe, favoriser la participation des élèves, évaluer et adapter le curriculum.

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Marion GRANDEL et al.,Le rôle de l’enseignant, in

http://eurecole.free.fr/spip/IMG/pdf/expose_de_psychologie-_le_role_de_l_enseignant.pdf

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Tardif et Lessard109divisent quant à eux les multiples activités de l’enseignant en cinq catégories:

les activités avec les élèves : comprennent l’ensemble des activités faites en rapport et

en présence des élèves. Il s’agit de la dispensation de cours, de la surveillance, du tutorat, de l’organisation d’activités parascolaires, etc. Ces activités sont essentiellement au cœur de l’apprentissage des apprenants. C’est notamment à travers elles que les élèves assimilent les notions objets de l’enseignement.

Activité fondamentale de ce groupe, la dispensation des cours constitue la préoccupation majeure de l’enseignant à cette étape. Les principales interrogations s’articulent autour de l’objet du message et comment le faire passer : Comment faire pour que le cours puisse atteindre l’objectif de la leçon dans les limites temporelles prévues pour celle-ci ? Comment susciter la participation des élèves et gérer la participation de sorte que, sans trop frustrer l’envie de s’exprimer, ils puissent échanger et dialoguer, sous la supervision de l’enseignant ? Comme on le constate, cette activité représente une étape charnière dans l’apprentissage des élèves du fait qu’elle instaure la confiance, aussi, de sa bonne gestion dépend l’atteinte des objectifs de l’enseignant. D’où la nécessité pour lui d’avoir un grand pouvoir sur lui-même et sur sa classe ainsi qu’une conscience aiguë de l’objectif à atteindre et des différents moyens mis en œuvre, des intérêts et des rythmes variés des élèves, des différences manifestées dans leur façon d’approcher l’objectif de la leçon et des tensions qui naissent à l’intérieur du groupe-classe.

les activités pour les élèves : regroupent les activités menées en amont, en marge et

en aval du contact direct avec les élèves. Il s’agit de l’assemblage du matériel nécessaire à la préparation des cours et de leur préparation proprement dite, de la correction des évaluations, des rencontres avec les parents, etc. Ces activités en prélude aux activités directes avec les élèves sont nécessaires à leur bon déroulement. Elles visent à préparer l’instituteur à affronter les élèves dans les conditions de faciliter leurs apprentissages.

Activité principale de ce noyau, la préparation des cours constitue le souci premier de l’enseignant du primaire. Elle se subdivise en deux parties essentielles : la préparation lointaine qui consiste à confectionner et à apprêter tous les documents pédagogiques indispensables à la pratique de la classe et, la préparation immédiate qui suppose pour le maître de prévoir pour chaque jour et par écrit ce qu’il faut apprendre aux enfants et comment

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le leur apprendre. Aussi, la préparation des cours suscite des interrogations. Par quoi commencer, comment organiser le cours, selon quelle progression, quelle démarche entreprendre pour se faire comprendre sont entre autres les préoccupations qui taraudent l’enseignant.

les activités avec et pour les collègues : constituent une occasion et un cadre

d’échanges-conseils et de mutualisation des approches pédagogiques. Ces activités sont également l’occasion de porter soutien aux collègues en difficultés ou de recueillir leur appui en cas de besoin, c’est un cadre coopératif, de mutualisation et d’entraide.

les activités de formation et de développement professionnel : Elles s’organisent

autour des journées pédagogiques, formation officielle/personnelle. C’est une occasion de renforcement des capacités à laquelle les enseignants s’engagent librement en vue d’améliorer leurs compétences selon les objectifs qu’ils se fixent.

les activités liées à l’organisation scolaire : Elles s’articulent autour des conseils de

classe, de la participation à différents comités, de la coordination et conseil pédagogiques. Elles constituent l’occasion entre enseignants ou enseignants et partenaires du cadre scolaire d’échanger sur les problèmes auxquels ils font face.

Comme on le constate, les tâches de l’instituteur de nos jours sont plus nombreuses et diversifiées. Elles sont toutes aussi importantes les unes que les autres et ne se prêtent nullement à l’application aveugle d’une recette quelconque.

Ces tâches doivent être gérées selon le contexte d’enseignement, selon l’itinéraire particulier de l’enseignant et son rapport à ses élèves, à sa discipline, à son métier et à l’environnement de l’école. En outre, il convient de prendre en compte la personnalité et les compétences qui caractérisent l’enseignant. En effet, les choix et les comportements de l’enseignant dépendent autant de ses connaissances (disciplinaires et curriculaires, psychopédagogiques et didactiques, connaissance des finalités du système scolaire et des nouvelles technologies, etc.), que de ses compétences en gestion de classe et en relations humaines et de ses « aptitudes et attitudes propres à faciliter l’apprentissage chez les élèves : respecter les élèves,

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habiletés communicationnelles ; capacité d’empathie, esprit d’ouverture aux différentes cultures et minorités…»110

A l’enseignement au sens classique, la simple transmission des connaissances, de nos jours, s’ajoutent « des tâches administratives, l’animation, la gestion des conflits, l’orientation, le travail en équipe, les activités pluridisciplinaires décrites par certains comme l’apparition de nouvelles heures de cours au détriment du programme »111 Ce qui fait dire à Eric DELAMOTTE que : « Fondamentalement, et toutes les enquêtes le prouvent, que demandent les apprenants aux enseignants ? D’être compétents certes, mais surtout de faire preuve de qualités de cœur : qu’ils soient justes, qu’ils soient compréhensifs, qu’ils soient capables d’établir une relation authentique en étant capables de jeter le masque, ne serait-ce que de temps en temps. »112

Aussi, le travail de l’instituteur, aujourd’hui plus que jamais, c’est de bousculer des valeurs construites et défendues par les sociétés et assimilées par les apprenants, c’est modifier, parfois, ce à quoi ils tiennent le plus. Ce qui implique de l’instituteur un engagement sans limite du fait que l’action pédagogique n’est jamais sûre d’arriver à ses fins et que, le succès et l’efficacité de son travail dépendent du pouvoir qu’il a à convaincre et en partie de l’intérêt que le groupe apprenant porte à sa personnalité et à son œuvre. Ce qui suppose une complicité permanente, une interaction avec les élèves et exige de l’instituteur des talents entre autres de communicateur et de metteur en scène, d’acteurs et de personnalités parfois opposées et diverses.

Enfin, cette évolution met en lumière le passage d'un statut de l'enfant, jadis « objet » que l'on façonne, à celui de sujet dont il convient dès ses plus jeunes années de prendre en compte la personnalité. Aussi, selon Jacques LAGARRIGUE ( 1997) d'une relation de type paternel, on passe à une relation davantage axée sur le groupe de pairs au sein duquel l'élève devient acteur dans la construction de ses savoirs et de sa citoyenneté à partir des interactions qu'il développe avec ses camarades, relation où le maître se positionne alors en personne ressource.

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TARDIF M., LESSARD C. MUKAMURERA J., Continuités et ruptures dans l’évolution actuelle du métier d’enseignant, Education et francophonie, Revue scientifique virtuelle, www.acelf.ca/revue/, Vol. XXIX, N°1, printemps 2001, Québec

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OBIN, J-P, Etre enseignant aujourd’hui, les paradoxes de l’enseignement français, Hachette, 2011, P. 45

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DELAMOTTE E., Le chef d’établissement et l’aide-éducateur, Questions de Recherches en Education, Le

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L'instituteur, véritable modèle identificatoire offert aux enfants doit afficher une conduite irréprochable. La mission de l'instituteur de ce fait est présentée comme une tâche exigeant « beaucoup de dévouement, d'abnégation, le don total de toutes ses forces physiques, intellectuelles et morales »113.

De ce qui précède, les exigences de l’évolution et la multiplicité de la demande communautaire et sociale en termes d’éducation ont relégué chez l’enseignant au second plan, le droit et le plaisir de se former. Toutefois, au regard de cette nécessité, ADORNO (1984) attire l’attention : « Des transformations importantes supposent des recherches sur la formation des maitres. Il faudra en particulier voir jusqu’à quel point la notion de nécessité scolaire réprime la liberté et la formation de l’esprit. Cela apparait dans l’hostilité pour le travail intellectuel de certaines administrations scolaires, qui font systématiquement obstacle au travail scientifique des enseignants, les ramène constamment au niveau le plus bas, et se méfie de ceux qui, comme ils aiment à dire, veulent aller plus haut ou ailleurs. Cette hostilité dont sont victimes les enseignants ne se répercute que trop facilement sur leur comportement à l’égard des élèves. »114

Pour faire face à cette préoccupation, estime-t-il, « Dans la formation des maitres déjà, il faudra surtout traiter les points névralgiques, au lieu d’orienter cette formation en fonction des tabous en vigueurs »115

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LAGARRIGUE J, évolution des conceptions de la morale professionnelle des instituteurs à travers différentes éditions du code soleil in http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/recherche-etformation/RR024-03.pdf

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ADORNO T W, le métier d’enseignant frappé d’interdit, Modèles critiques, traduit l’allemand par M. JIMENEZ et E. KAUFHOLZ, Payot, Paris, 1984, P. 203

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Conclusion

La finalité du travail de l’instituteur est de contribuer à la construction de la personnalité de l’enfant à travers ses enseignements et selon les missions que la société lui assigne. Aussi, l’instituteur fort de ses connaissances et de ses aptitudes, met en scène une situation d’apprentissage dans lequel l’élève joue un rôle aussi important qui vise à lui transférer les connaissances nécessaires.

Nous retiendrons pour l’essentiel que le métier d’instituteur a évolué avec le temps et les tâches (nature, spécificité, diversité…). D’une action didactique, magistrale qui considérait à la limite l’enfant comme un « terrain inculte » à cultiver, l’activité de l’instituteur de nos jours a nettement évolué et est fondamentalement construite dans une logique de dialogue permanent entre prescription de la noosphère116 et production individuelle du praticien. Cela exige donc de lui la prise en compte de l’environnement social et l’établissement d’une scène de jeux d’acteurs comme approche pédagogique avec l’enfant afin de mettre ce dernier au centre de son apprenance.

Cette nouvelle dynamique requiert de l’instituteur dans un contexte d’évolution permanente, de connaissances solides et actualisées. Cette forme particulière de connaissances qui s’apparente au savoir savant117 justifierait-elle le nécessaire retour en formation notamment à l’université ?

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La noosphère, selon la pensée de Vladimir Vernadsky1et Pierre Teilhard de Chardin, désigne la « sphère de la pensée humaine ».

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Selon Y. LEZIART in http://visio.univ-littoral.fr/revue-staps/pdf/275.pdf, les savoirs savants sont des savoirs