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A. Techniques de capture, d’éradication, de contrôle des populations

Une étude a été menée en Languedoc-Roussillon, sur les techniques et l’efficacité du piégeage des tortues de Floride. Il en ressort que 4 type de pièges sont efficaces pour capturer les tortues de Floride : les pièges à insolation, les nasses, les verveux et les cages pièges.

Les pièges à insolation (THOMAS 2009) : Il existe deux types de piège à insolation :

Les simples : Un cadre flottant d’un mètre par un mètre est élaboré et auquel est fixé un filet permettant de retenir et de capturer les tortues. Une rampe permet aux tortues d’escalader l’armature à la recherche d’un poste d’exposition. Elles tombent à l’intérieur du piège et ne peuvent en sortir.

A bascule : Un système de bascule est monté sur les rebords du cadre flottant, pe rmettant à la tortue de l’escalader à la recherche d’un site d’insolation. Le poids de la tortue la fait basculer à l’intérieur de la cage emplie d’eau, puis la bascule revient à sa position de départ par gravité.

Le système est conçu pour ne pas blesser les tortues, qui tombent dans une profondeur d’eau conséquente.

Figure 25 : Piège à insolation simple (TOMAS 2009)

Les nasses et le verveux (THOMAS 2009) :

Les nasses sont des pièges qui ont la même forme que les nasses à poisson chat. Elles sont plus petites et possèdent un système de filet souple rétrécissant. Elles sont placées en pleine eau. C’est à dire qu’un flotteur doit y être intégré, ou qu’elles soient suspendues, par exemple à un arbre immergé. Les nasses doivent être appâtées avec du poisson.

Les verveux sont des filets circulaires, dont l’extrémité terminale est émergée pour permettre aux tortues de respirer. Les tortues qui longent le bord de l’étang sont rabattues par des ailes jusqu’à l’entrée du piège, dans lequel elles pénètrent, attirées par un appât (poisson : sardine ou maquereau). Les « poches » sont de plus en plus petites et il leur est impossible de faire demi-tour. (THOMAS 2009)

Figure 26 : Verveux (THOMAS 2009) Les cages pièges (THOMAS 2009) :

Les pièges sont des cages en grilla ge rigide à maille soudée (1000 x 500 x 500). La porte du piège est une paroi de tiges métalliques qui ne peut s’ouvrir que de l’extérieur vers l’intérieur. La cage étant appâtée les tortues poussent la porte pour le consommer et se retrouve piégées. Les cages sont positionnées dans l’eau en position semi- immergée, afin de permettre la respiration des animaux captifs.

D’après les tests réalisés dans cette étude, il semblerait que les nasses soient la technique de piégeage la plus efficace. La même conclusio n à été tirée de l’étude menée en Corse (V.

BOSC 2009).

B. Propositions de gestion indirecte de la tortue de Floride

Pour tenter de résoudre le problème de la tortue de Floride, de nombreuses associations recueillent aujourd’hui les animaux dont les proprié taires veulent se défaire ou que des particuliers ont capturés. Pendant ce temps, le commerce des tortues continue et tend même à se diversifier compte tenu de la mode des NAC (les Nouveaux Animaux de Compagnie). En effet, si aujourd’hui l’importation de la sous-espèce elegans est interdite, elle n’est pas la seule espèce présente sur le marché. Tant que continuera le commerce d’espèces peu adaptées à la captivité et susceptibles de s’implanter dans notre pays, comme la tortue de Floride, nous serons concernés par leur dissémination et les perturbations qu’elles induisent dans nos milieux naturels (Collectif. 2000 in NEPVEU, SAINT-MAXENS. 2002).

La cistude d’Europe n’est observée en Maine et Loire et en Sarthe, qu’assez rarement, cependant cela montre bien que les milieux présents dans ces deux départements pourraient accueillir des cistudes d’Europe. De plus, le loir et cher est un département limitrophe à celui de la Sarthe où elle est présente et où il faut éviter toute colonisation ou dissémination de tortue de Floride.

Dans le département de la Sarthe aucune donnée de répartition n’existe et aucun plan de gestion n’est mis en place. En effet, les données sont récoltées par des naturalistes et ne font pas toujours l’objet de publications, ce qui ne permet pas leur centralisation et leur analyse.

Ces informations permettraient de mettre au point les meilleures stratégies possibles pour le contrôle des effectifs de cette espèce sur tout le territoire national (Anonyme, 2002a in NEPVEU, SAINT-MAXENS. 2002). C’est pourquoi, il serait intéressant de mettre en place sur le département de la Sarthe et même en région Pays de la Loire, un observatoire sur la tortue de Floride qui pourrait être commun à une détection de la grenouille taureau. En plus de la répartition, de la densité, cela permettrait d’identifier les milieux dans lesquels elles évoluent, les capacités de déplacement et de colonisation, la durée d’hibernation pour notre région.

Il n’existe aucune recherche sur la capacité de reproduction en Sarthe et dans cette région de la France. Il semblerait cependant qu’elle soit peu probable compte tenu du climat (com. pers.

P.BACCI). La tortue de Floride semble peu abondante et pas encore naturalisée.

Une éradication de ces espèces en milieux naturels est donc tout à fait envisageable par un piégeage régulier sur les zones de colonisation. Les tortues seront alors remises au centre qui les accueille ou détruites. Une des difficultés est de trouver ces zones de colonisation. La détection se fait par observation visuelle du printemps à l’automne. La capture systématique, quand cela est possible, par les agents en contact avec le milieu naturel est impérative et peu chronophage.

Par prévention, il serait bon d’interdire l’importation au niveau européen de toutes les tortues exotiques peu adaptées à la captivité. Même si aujourd’hui la France s’est dotée d’une législation sur la détention pour la plupart des tortues exotiques ce n’est pas le cas de tous les pays Européens.

En conclusion les informations concernant la torture de Floride dans nos régions sont peu abondantes. L’expérience des régions du sud, nous incite à une grande prudence par rapport à cette espèce, qui pourrait s’acclimater assez rapidement compte tenu des variations climatiques et de la modification importante des milieux.

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