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Repartition selon le sexe

XI. DONNEES RADIOLOGIQUES :

1. Tomodensitométrie cérébrale :

Cet examen a été retrouvé chez seulement 7 de nos malades.

1.1. Aspect des lésions : (95)(15) (112)(113)(114)(115)

a. En l’absence d’injection de produit de contraste :

Le tuberculome apparaît

 Au stade précoce, avant caséification : le tuberculome apparaît sous forme d’une image arrondie ou ovalaire, iso ou discrètement hyperdense, entourée d’une zone hypodense correspondant à l’œdème périlésionnel.

classiquement comme une lésion arrondie ou lobulée, de densité variable. Il peut être isodense, hyperdense ou de densité mixte :

Le tuberculome caséifié : c’est la forme la plus classique, il apparaît isodense, discrètement hypodense par rapport au parenchyme cérébral.

b. Après injection de produit de contraste :

Le tuberculome mature ne prend le contraste que par sa partie granulomateuse périphérie donnant l’aspect typique d’une lésion hypodense avec prise de contraste en couronne.

La variabilité des images dépend de la composition de la lésion : hyperdensité homogène dans les tuberculomes compacts, hypodensité centrale avec couronne hyperdense dans les tuberculomes caséeux ou abcédés.

La lésion peut se présenter en « grappe de raisin » par juxtaposition de petits tuberculomes prenant le produit de contraste de façon nodulaire.

On peut observer des calcifications centrales réalisant la classique image en cible « TARGET SIGN » qui suggère fortement le diagnostic. Cependant cet aspect n’est ni constant (1 à 6%) ni spécifique et évoque parallèlement de nombreuses pathologies infectieuses ou autres : cysticercoses, abcès à pyogènes, sarcoïdose, métastases, gliomes, lymphomes…etc.

Welchman (116) décrit en 1979 à propos de 4 cas le « target sign » sur le scanner cérébral pour souligner la présence de calcifications, associées à un rehaussement en anneau considéré comme spécifique de tuberculomes du SNC ; pour Bargallo (117), ce signe n'est pas exclusif des tuberculomes et il peut se voir au cours des lymphomes, et des abcès à toxoplasme ou d'origine bactérienne.

Dans les cas des tuberculomes intracrâniens associés à une méningite, un rehaussement anormalement intense des citernes de la base, des citernes inter-pédonculaires et quadrijumelles, des vallées sylviennes et des sillons corticaux hémisphériques peut être noté (21).

La TDM cérébrale peut ne pas objectiver les tuberculomes de très petites tailles ou ceux situés en sous tentoriel.

Dans notre série, outre l’origine tuberculeuse, l’éventualité de localisations néoplasiques était fréquemment évoquée.

Dans notre série, l’aspect scannographique des tuberculomes cérébraux a été : hypodense chez 3 patients soit 42,8%, isodense chez 3 patients et spontanément hyperdense chez un seul patient soit 14,3% des cas.

1.2. Siège des lésions :

Les tuberculomes peuvent siéger n'importe où dans le cerveau, en raison de la diffusion hématogène du BK, d’où la non spécificité de leur symptomatologie (41).

Classiquement, la localisation a plutôt tendance à être supratentorielle chez l’adulte et infratentorielle chez l’enfant (65)(118). Mais iI faut souligner la possibilité de double atteinte supra et sous-tentorielle dans les formes multiples (80)(118).

Dans les localisations sus-tentorielles, les tuberculomes hémisphériques prédominent. Ils sont généralement lobaires à siège cortical. Les lobes frontal et pariétal sont les plus fréquemment touchés (112)(118).

Plus rarement, ils peuvent se localiser au niveau des citernes, la selle turcique, le plexus choroïde, le système ventriculaire, ou au niveau de l’espace sous-dural et au niveau optochiasmatique.

Les tuberculomes optochiasmatiques présentent une difficulté d’interprétation de la TDM, fréquemment retrouvée, en raison de l’atteinte méningée de voisinage qui prend le contraste à son tour et empêche l’individualisation de la lésion (95).

Dans les localisations sous-tentorielles, les hémisphères cérébelleux sont plus touchés que le vermis et le tronc cérébral qui ne représente que 2,5% à 8% des tuberculomes encéphaliques (21)(119)(120).

1.3. Nombre et taille des lésions :

Les tuberculomes cérébraux peuvent être uniques ou multiples (66)(21)(83), et avoir de différentes tailles pouvant aller de 1mm jusqu’à 6cm (121).

La TDM cérébrale a l’avantage de révéler des petits tuberculomes, particulièrement après l’injection du PDC, qui, parfois réalisent l’aspect d’une miliaire tuberculeuse (21).

Dans notre série l’atteinte était multiple dans 15,3% des cas, et unique dans 84,6% des cas avec des diamètres variant entre 10mm à 6cm.

L’aspect solitaire du tuberculome était également majoritaire dans la série F. Moufid avec 90% de cas rapportés, 66% des lésions ont un diamètre entre 2 et 3cm, seulement 28% des

tuberculomes dépassent 3cm. Ce pourcentage était de 65% pour Abdulghaffar (111) avec des diamètres entre 5mm et 5cm.

Par contre, la série de battikh (65) rapporte 66% des sujets présentant des lésions multiples sus e sous-tentorielles, le seul tuberculome unique noté siège au niveau du tronc cérébral.

1.4. L’œdème périlésionnel et l’effet de masse :

L’œdème périlésionnel accompagne le tuberculome encéphalique, à des degrés variables, selon le stade évolutif, il est inversement proportionnel à la maturité de la lésion, et donc d’autant plus important quand le tuberculome est de petites dimensions (122).

C’est un phénomène qui participe à l’augmentation de la pression intracrânienne pouvant générer des symptômes cliniques rapidement évolutifs, paroxystiques et indépendants de la localisation encéphalique de la lésion.

A la TDM, il paraît sous forme d’une plage hypodense étendue et mal limitée de la substance blanche. Il exerce souvent un effet de masse sur les structures de voisinage. Il peut s’agir d’un déplacement de la ligne médiane, d’une hydrocéphalie obstructive, d’un engagement sous falcoriel ou d’un déplacement des structures ventriculaires (77)(119)(116).

Dans notre étude un œdème périlésionnel avec effet de masse était retrouvé dans 92,3% des cas. Il était présent dans 93,3% des cas de la série de B.Assenhaji(39), 50% des cas de Battikh (65), et chez 90% des patients rapportés par Abdulghaffar (35) parmi lesquels 15% présentent une déviation de la ligne médiane.

1.5. L’hydrocéphalie :

L’hydrocéphalie est définie comme une accumulation anormale du LCR dans les ventricules et/ou dans les espaces sous arachnoïdiens (83)(123)(124). Il s’agit d’un signe de sévérité de la maladie ; son évolution peut être aigue avec un tableau clinique brutal d’hypertension intracrânienne, ou elle peut se constituer progressivement donnant des symptômes paroxystiques (125).

s’agisse d’une hydrocéphalie communicante (non obstructive) ou non communicante ( obstructive) par un exsudat gélatineux des citernes de la base ou d’une compression par un tuberculome sous épendymaire (126).

Elle peut également se développer paradoxalement sous traitement antituberculeux, ce qui justifie la surveillance tomodensitométrique régulière ou devant une aggravation, de façon à déceler à temps la constitution d’une hydrocéphalie (127).

L’hydrocéphalie est définie radiologiquement par un index d’Evans ou index bifrontal (largeur des deux cornes frontales rapportées au diamètre endocrânien correspondant sur une coupe transversale) > 0.3 et/ou la taille de l’une ou des deux cornes temporales > 2mm.

L’hydrocéphalie minime, modérée et sévère sont définies respectivement par des index d’Evans <0.34, 0.35-0.40, et >0.40 (128).

Dans les formes aigues, elle est associée à une hypodensité périventriculaire témoignant d’une résorption transépendymaire et, dans les formes chroniques, à un effacement des sillons corticaux.