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TEST DE FLUCTUATION STATISTIQUE

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P GROUPEMENT PHOSPHATE

12. TEST DE FLUCTUATION STATISTIQUE

Le test de Luria et DelUrück (l62) a été adapté à notre problème de la façon suivante : des cultures indépendantes de 1 ml de Sh. flexneri F6S en phase exponentielle ont été divisées chacune en 2 aliquotes de 0,5 ml de façon à constituer deux séries homologues. Les cultures de la première série ont été infectées par Plkcvir à miiltiplicité élevée. Après 30 min de contact à 3T°C, des aliquotes des mélanges infectieux ont été étalées sur des boîtes de LANa préchauffées à 37°C. Les cultures de la 2e série ont été

mélangées, redistribuées en volumes de 0,5 ml, puis infectées par Plkcvir et étalées sur LANa comme nous l'avons décrit pour la première série. Les colo­ nies survivant à Plkcvir ont été dénombrées, puis testées pour la sensibilité aux phSLges Tl et TT : elles ont été reportées par piqûre au cure-dent succes­ sivement sur une boîte témoin de LANa et sur des boîtes de LANa ensemencées en nappe par TT ou Tl ; des colonies isolées de F6S et du variant f680, sensible à tous les phages T, ont servi de témoins.

13. CONJUGAISON.

13.1 - Méthode des répliques :

Des stries de cultures Hfr sont, après une incubation de 2 à 4 heures à 3T°C, répliquées à l'aide d'un velours sur une boîte de milieu

sélectif ensemencée en nappe au moyen d'une suspension en bouillon LB de bactéries F (5.10^^/ml). Après i+8 à T2 heures d'incubation à 3T°C, des colonies de recombinants apparaissent au niveau des répliques.

13.2 - Conjugaison en milieu liquide :

Des cultures en phase exponentielle des souches Hfr et F en bouillon LB rendu 2.10 M en Ca ont été mélangées à 3T°C et incubées à

3T°C pendant 2k heures sans agitation mais en assurant \ine grande surface de contact avec l'air. La proportion de bactéries Hfr par rapport aux bacté­ ries F était de 1/10 à 1/50 ; cependant, la conjugaison entre f6S Hfr et PAU09 F a été faite en excès de bactéries Hfr (3Hfr/lF ) afin que soit réduite dans le mélange la proportion des mutants spontanés de la souche F résistants atix phages. Des aliquotes de 0,1 ml du mélange et de cultures témoins des parents ont été étalées sur les milieux de sélection. L'acide nalidixique ou le phage ont été ajoutés après 2 h d'incubation à 3T°C pour permettre l'expression du caractère NalA ou T avant la sélection.

56.

13*3 — Con.juKaison interrompue ;

Nous avons légèrement modifié la méthode appliquée par Schneider et Falkow (246) : le contact entre bactéries Hfr et F a eu lieu à 3T°C en bouillon LB rendu 4.10 en Ca"*”^ et le mélange a été dilué 10 fois en bouillon LB préchauffé à 3T°C après 5 min d'incubation. A intervalle, des prélèvements de 1 ml ont été agités violemment pendant 100 sec (Vortex Jr Mixer) et des aliquotes de 0,1 ml ont été étalées sur les milieux de sélec­ tion.

Les recombinants ont été soumis à un réisolement sur milieu LAstr, sauf lorsqu'il en est stipulé différemment dans le texte. Ils ont été

examinés sur milieuMBstr pour la synthèse des acides aminés comme pour l'uti­ lisation des sucres et par la méthode au réactif de Kovacs pour l'activité de la tryptophanase ( 50 ).

14. - TRANSDUCTION.

Le lysat transducteur a été préparé selon la méthode décrite par Enomoto et Stocker ( 63).

Une suspension d'environ 10 bactéries réceptrices par ml de bouillon -2

LB enrichi en CaCl^ 10 M, en phase exponentielle de croissance, a été infectée par ce lysat transducteur à la multiplicité d'environ 0,1.

Après 60 min à 3T°C, le mélange a été centrifugé, remis en suspension en LB et étalé sur le milieu MBstr de sélection. Ce milieu contenait 0,5 %

de citrate de sodium, afin de complexer les ions calcium et d'éviter la réinfection des bactéries par le phage (93). Une suspension témoin de bactéries non infectées a subi un traitement parallèle à celui du mélange infecté, et la non-contamination du lysat transducteur a été vérifiée. Les transduits ont été testés après une subculture par piqûre sur milieu complexe LAstr suivie d'un réisolement sur le milieu de sélection.

TABLEAU 8 : Sensibilité aux phages et propriétés sérologiques de souches dérivées de Sh. flexneri f6S. Nombre de souches Aspect S ou R (1) Sensibilité Tl T2 T3 à I TU a lyse T5 par les t6 TT phages Plkcvir (2) H Sh h'f6s + H V Agglutination par spécifiques de Sh 1231* les antisérums flexneri (3) 5 X ï Souche sauvage FéS 3 - + - - - 4- - + 4- 4- 4- 4- 4- - - 4-4-4- 4-4.4- -Vieillissement de la culture : 69 3 + + - + 4- 4- - ■¥ 4- 4- 4- + - 4- - - 4-4-4- 4-4-4-

-Sélection par la streptomycine

12 S + + - + 4- 4- - + + 4- 4- 4- - 4- - - 4-4*4- +4-4- -Irradiation UV : 4* 4* 4* 1 S-R 4- + 4> 4- - - - “ +4> 4-4- ~ 1 S + - + + 4- - 4- 4- 4* 4- 4- - 4- - - +4-4- 4-++ -Infection par P1 : 38 3-R + + - - 4- 4- - 4- 4-4- - + _ _ _ - 4-4- 4-+ -19 R + - - + 4- - - - - - - . 4* 4- 4* 4* 4* 4* 6 S + + - 4- 4- 4- - + 4- 4* 4- 4- - 4- - - 4'+4- +4-4- -U R + + - 4* 4* 4* 4- 4* 4- 4* 4- 4- - - 4- 4* 4-1*7 R + + + - 4* 4- - - - - - 4* 4* 4* + 4- 4-Ul R + + + + 4* 4* 4- 4- - - 4* + - - 4- 4- 4* Mutantsd'un survivant à PI : 13(T^) R 4* + - - 4- - 4* - - + 4* 4- 4* 4^ 4* 4- + + 23(Tr) R + + - - 4- 4* - - - - - - 4- 4* 4- 4- + + 4* 1 R - + - - - 4* - - - - - - + 4* + 4* 4- 4* + Electrophorèse : 1 R + + - - 4* 4* - 4* - - 4- 4* 4- 4* 4- 4- 4- + 4-TÎ! ou :

3 5,7 sélection pour la résistance au phage T3 OU à un mélange 1 1 des phages T5 et T7.

(1) : Aspect d'une culture en -bouillon LB incubée 2L h à 3T°C.

S = dépôt ramassé en bouton; S = dépôt large formé d'agrégats; S-R = aspect intermédiaire.

Pour un même schéma de sensibilité aux phages T, cet aspect peut varier entre R et S-R suivant la souche dérivée. (2) : Dépôt de gouttes contenant environ 10^ particules infectieuses à la surface de boîtes LANa ensemencées en

nappe par une culture bactérienne de quelques heures à 37°C. ' lyse totale; - = plages de lyse discrètes; - = pas de lyse.

(3) : Agglutination observée sur une lame de microscopie en mélangeant 1 goutte de suspension de bactéries en NaCl 9 !5o et 1 goutte de sérum.

+++ = agglutination immédiate en gros agrégats; ++ = agglutination non immédiate mais bien visible; + = agglutination lente et seulement visible sous la loupe (Itx); - = pas d'agglutination.

L'agglutination a généralement été examinée pour 10 souches de chaque type; dans le cas des souches R, des variations -/-t ont été observées (déjà pour la même souch^, nous donnons le résultat le plus fréquent.

RESULTATS

58.

1. - OBTENTION DE DIVERSES SOUCHES ROUGH A LA SUITE DE L'INFECTION DE SHIGELLA FLEXNERI F6S SEROTYPE 5L PAR LE PHAGE P1.

1.1 - Recherche de variants rough de Sh. flexneri F6S. 1.1.1 - •

Les colonies formées par U cultures de bactéries F6S après une incubation d'un mois à 3T°C en bouillon LB se sont révélées sensibles à la lyse par les phages Tl, Ti+, T5 dans la proportion de 69 sur 71 colonies examinées. L'aspect de ces colonies et de cultures de

2k

h en bouillon LB à 37°C reste cependant identique à celui que l'on observe pour la souche sauvage. L'agglutination de dix de ces souches par les antisérums spéci­ fiques de Sh. flexneri se montre identique à celle de F6S (tableau 8).

1.1.2 - Sélection de mutants spontanés par la_streptomycine.

Nous avons isolé 12 mutants indépendants de F6S pour la résistance à la streptomycine. Tous ces mutants sont devenus sensibles à la lyse par les phages Tl, Ti*, T5 et présentent le même comportement S que la souche sauvage (tableau 8).

1.1.3 - Mutagénisation par irradiation UV.

Sur

h

expériences d'irradiation UV de cultures de f6S en phase 2 exponentielle de croissance, l'une a permis, pour une dose de l80 erg/mm et une survie d'environ 10 , d'isoler parmi

k6

colonies examinées une colo­ nie sensible à la lyse par les phages Tl, TU, T5 et une colonie sensible

a

la lyse par les phages Tl, T5. La souche sensible à Tl, TU et T5 semble en tout point comparable aux souches décrites ci-dessus. La souche sensible à Tl et T5 montre une sensibilité réduite aux phages Lisbonne Plkcvir, H Sh, h"*", V et un caractère R partiel (tableau 8).

1.1.U - Infection_gar_le_phage_P2.

Quoique le phage PI ne soit pas spécifique des formes S, l'on avait observé dans notre laboratoire l'apparition de sensibilités à des phages T à l'occasion de la recherche de mutants de F6s résistants à ce phage (27).Nous avons donc poursuivi notre isolement de variants rough dans cette voie.

Lorsqu'une culture de bactéries F6S est infectée par le phage PI, desbactéries devenues sensibles à la lyse par les phages Tl, T3, TU , T5 ou T7

:ités des bactéries devenues sensibles a la lyse par les phages Tl, T3, T4, '

J. • X . , . . —Jtableau 8). . .

Tableau 9 “ Efficacité d'étalement des phages Lisbonne sur des souches dérivées types par rapport à Sh. flexneri F6S.

Souche Sensibilité aux T

outre T2, T6 (lyse)

Plkcvir H Sh H F6S V

f6s 1 1 1 1 1

F611 Tl T5 (a) 10“^ io"^ 1 <10 '-T io"^

f6oU Tl T5 (b) <10-8 <10-8 <10"'^ <10 '-T

A 0

1 0 0 F6U Tl T5 TU 1 1 1 1 1 f6i Tl T5 TU TT 1 1 1/10"^(*) 1 1 F698 Tl T5 TT T3 0 0 1

0

V

A 0

1 00 -T <10 ' <10 '-T <10-8 f68o1 f69 y Tl T5 TU TT T3 10 ^ <10-8 <10 '-T 1 1 F639J Mutants de I’680 F681 Tl T5 10-2 io"^ <10-T ‘ 10-^ F683 Tl T5 <10-8 <10-8 <io"'^ <10 '-T <10-8 F68i <io"® <10-8 <io"'^ <10 '-T <10-8 F60 Tl T5 10"2 io"^ <10-”^ 1 1

(a), (b) : deux schémas différents de sensibilité aux phages Lisbonne associés au schéma Tl T5 chez les survivants à PI.

{*) : résultat variable suivant les expériences, il arrive que soient visibles outre les plages de taille normales (10 des plages beaucoup plus petites (l).

6o.

d'infection de 5 à 1000 phages par 'bactérie ont permis d'o'bserver ce

phénomène, avec des rendements assez varia'bles mais généralement meilleurs à partir de 50 phages par bactérie. Diverses souches de phage PI agissent de même : Plkcvir, P 1k, Plkc, H P^6S, H Sh. C'est ainsi que, par exemple, l'in­ fection par Plkcvir d'une culture de f6S en phase exponentielle, à la multiplicité d'environ l4o phages par bactérie, nous a permis d'obtenir, pour une survie de l'ordre de 10 des sensibilités nouvelles aux phages T chez 17 sur 50 colonies examinées; des 33 autres colonies, 29 ont montré une sensibilité réduite au phage infectant et 4 se sont comportées d'une façon identique à F6S. La modification de la sensibilité aux phages T s'est révélée héréditaire. Différents schémas de sensibilité , reproductibles, peuvent apparaître et plusieurs expériences nous ont permis de constituer l'échantillonnage présenté dans le tableau 9 . La diminution de l'aggluti­ nation par les sérums spécifiques de Sh. flexneri et l'aspect R des cultures en bouillon de beaucoup de ces souches font penser, comme l'apparition de sensibilités aux phages T3, ou TT, qu'il s'agit de variants rough de F6S. 1.1.5 -.Mutants d'un suryiyant à Fl sélectionnés pour la résistance aux

phages T3, T5, T7.

Comme les récepteiirs de T3 ou de T7 sont portés par le lipopolyoside de souches R, des mutations de résistance à ces phages peuvent correspondre à des mutations du core. Dans le but d'obtenir des mutants affectés à d'autres sites qu'aux sites touchés chez les variants de sensibilité étendue, nous avons examiné des colonies développées par le variant f680 sur des boîtes

ensemencées en nappe par T3 ou par un mélange 1:1 de T5 et T7. Nous avons ainsi trouvé d'une part des souches d'aspect S semblables à F6S, donc probablement des révertants, et d'autre part des souches d'aspect R résistantes à T3, TU, T7 ou à Tl, T5, T3, T^l, T7 dont les unes montraient une sensibilité partielle aux phages Lisbonne et les autres une résistance totale à ceux-ci (tableau 8). Nous avons étendu notre gannne de variants R types par trois de ces mutants

(tableau 9)• Souche F60.

Un mutant R spontané de f6S avait été isolé dans notre laboratoire sur la base d'une mobilité électrophorétique supérieure à celle de l'ensemble de la culture S (2U).Ce mutant, que nous désignerons par F60 (à l'origine F6r), est sensible à la lyse par les phages T2, T6, Tl, T5 et moins sensible aux phages PI que la souche F6S. Dans le cadre de notre étude, nous l'avons joint aux souches représentatives de différents types de survivants à PI.

Souche Sensibilité aux T Sensibilité à Plkcvir Sensibilité à H Sh

outre T2, T6 (lyse)

%

fixation eop

%

fixation eop

f6s 98 1 99 1 f6ii Tl T5 1 10“^ < 1 io"^ -8 ^ -8 f6oU Tl T5 <1 <10 <1 <10 f64 Tl T5 tU 91 1 96 1 f6i Tl T5 TU TT 52 1 61 1 -8 ^ -8 F698 Tl T5 TT T3 <1 <10 <1 <10 f68o' 1 10“^ 2 <,o-“ F69 Tl T5 T4 TT T3 <1 10”^ 1 <10-8 F639, 2 10“^ 3 <10-8 f6o Tl T5 60 10-2 81 io"^

eop = efficacité d'étalement, calculée par rapport à F6S.

La fixation est mesurée en LBNaCa après 10 min à 3T°C, par centrifugation et déduction des phages libres qui seuls se manifestent en présence de streptomycine.

62.

1.2- Caractérisation préliminaire d'une série de variants obtenus par l'action de PI.

1.2.1 - Modification de la sensibilité a\jx phages Lisbonne.

L'efficacité d'étalement des phages Plkcvir, H Sh, H F6S, h"*" et

_8

V mesurée par rapport à la souche F6S varie de 1 à moins de 10 pour les différents types de souches dérivées montrant un schéma de sensibilité aux phages T élargi (tableau 9)* Chaque type d'augmentation de la sensibilité aux phages T va de pair avec une modification caractéristique des efficacités d'étalement des phages Lisbonne : cette corrélation se vérifie pour les

quelque 150 survivants sotimis au test par dépôt de gouttes contenant environ 10^ particules virales (tableau 8). Cependant, le schéma T2T6T1T5 s'est rencontré associé à trois schémas de sensibilité aux phages Lisbonne. D'autre part, la comparaison précise des efficacités d'étalement a été faite pour les souches f680, F69 et f639, toutes trois sensibles à tous les phages T mais obtenues au cours de trois expériences différentes, soit par l'action de Plkcvir, soit par celle de H F6S. Leur comportement est identique.

Parallèlement à l'efficacité d'étalement, le pourcentage d'adsorption de Plkcvir et H Sh s\ir les souches variantes, dans les conditions de l'infection de F6S par ces phages, varie de 96^ à moins de 1^ (tableau 10). A cet égard aussi, les trois souches sensibles à tous les phages T montrent une similitude étroite.

1.2.2 - Modification_de_la_sensibilite_aux_colicines.

Plusieurs colicines semblent, comme les phages, n'agir qu'après fixation sur des récepteurs spécifiques présents à la surface des bactéries sensibles (76,30,80,286,37,1^3). En outre, des récepteurs de colicines ont pu être associés à des récepteiirs de phages et notamment, dans le cas des phages T, le récepteur de T6 à celui de la colicine K et ceiix de Tl , T5 à celui de la colicine M (80). Nous avons donc vérifié si, chez des

souches variantes de Sh. flexneri F6S, la sensibilité aux colicines était modifiée comme l'était la sensibilité aux phages. D'autre part, nous nous sommes particulièrement intéressée aux phages T1,<I>80, T5, T2, t6, BF23 et aux colicines K, M, E3 dont les récepteurs seraient essentiellement protéiques (286,37,228,111,111b,105,12,169,21U) afin de rechercher si des différences de structure du lipopolyoside retentissaient sur l'activité de ces récepteurs protéiques.

(a) : type ayant gardé une certaine sensibilité aux phages Lisbonne. + = sensible: (+) = légèrement sensible; - = résistante.

Colicinotypie effectuée par J. Papavassiliou (Université Nationale d'Athènes, Faculté de Médecine, Département de Microbiologie).

64.

Dans le tatleau il nous avons rassemblé les réactions à l6 colicines connues de souches représentatives de quelques schémas de sensibilité aux phages T (203^30;Papavassiliou, J., 1966, communication personnelle). Il y est mani­ feste que l'extension du schéma de sensibilité aux phages T est accompagnée (l'un élargissement du schéma de sensibilité aux colicines. En effet, alors que la souche sauvage est résistante aux colicines

E>

G, H, I, J, L, S3, les

souches dérivées ne sont plus résistantes qu'à un nombre réduit de colicines : G, H, I et L, G et I oui seule. Nous avons retrouvé la corrélation colicine K - phage T6 pour toutes nos souches, en accord avec l'existence d'une association étroite entre les récepteurs de la colicine et du phage (286,77)• Ces récepteurs semblent rester essentiellement inchangés chez les souches dérivées de F6S

(tableaux 11 et 12 ).

Du bacille de Lisbonne, déjà lysogène pour plusieurs phages, une colicine peut aussi être extraite ( 21). Sa classification est rendue difficile par le fait qu'elle n'est produite qu'en petite quantité; néanmoins,

fraîchement extraite, elle inhibe le développement en bouillon d'une culture de bactéries sensibles. Une étude portant sur 52 souches dérivées de F6S

montre que la sensibilité à cette colicine apparaît avec la sensibilité à l'un au moins des phages T3, T4, T7.

Les récepteurs de la colicine M et des phages Tl , (p80, T5 sont étroite'" ment apparentés chez E. coli (37» 82, 174, 105); il semble en etre de meme

des récepteurs des colicines E et du phage BF23 chez E. coli et chez Shigella

(78, 228, 12). Le tableau 12 montre la sensibilité des souches dérivées de Sh. flexneri f6S à ces colicines et phages.

Nous avons étendu l'examen à trois variants correspondant à chaque schéma de sensibilité aux phages T - sauf T2T6T1T5 (b) - avec des résultats semblables. Nous avons ajouté un mutant résistant à Tl et T5 du variant F680 dont la sensibilité aux phages à récepteur lipopolyosidique n'était pas- modifiée : il s'agit de la souche f684. Les sensibilités à Tl, $80 et T5, colicine M ne sont dissociées qu'au niveau de la souche sauvage F6S, qui est sensible a la

colicine M et dont la croissance est inhibée par T5 mais non par Tl ni par 08O; l'interaction de T5 avec un extrait de la paroi bactérienne peut être mise

en évidence chez Sh. flexneri f611 et Sh. flexneri F639 comme chez E. coli B mais n'est pas décelée dans le même extrait de Sh. flexneri F6S (285,25,96).

65.

Tableau 12 - Sensibilité aiuc colicines M, El, E2, E3 et aux phages Tl, iC80, T5, BF23, T2, Té des Souches dérivées --- types de Sh. flexneri FéS. Souche Aspect S ou R (1) Tl(2) 0)80(2) T5(2) M (3) BF23(2) El (3) E2 (3) E3 (3) T2 (2) Té (2) FéS S <10~'^ <io'^ inh 8 - 1 <10-^ < 7 12 10 1 10-' FéO R 1 10-2 1 12 - 2 1 19 25 23 1 10-' Féll S - R 1 10-2 1 8 - 1 1 11 2l* 2l* 1 10-' FéOU R 1 10-2 15-3 1 22 25 23 10-' 1Q-'

FéU S lO'^ inh 10-' 10 - 1 10-' 12 17 1 10-'

Fél R 1 10-2 1 12 î 2 1 19 25 2l* 1 1 F698 R 1 10-2 1 12-2 1 19 25 23 . 1 10-' Fé80 R 1 10"2 1 12-2+ 1 18 25 2k 1 1 Fé9 R 1 10-2 1 12-2 1 18 25 2k 1 1 F639 R 1 10-2 1 12-2+ 1 19 25 2k 1 1 Fé8U R <io’"^ <10-”^ <10-'^ 1 18 25 23 1 1 Fé8i R 1 10-2 1 12 i 2 1 18 25 23 10-' 10-' Fé83 R 1 10-2 1 15-2 1 22 23 10-' 10-' Fé82 R <io'^ <io"^ <10-’^ 1 22 25 23 10-' 10-'

(1) : Aspect d'une culture en bouillon incubée 2l* h à 37°C.

S = dépôt ramassé en bouton ; R = dépôt large formé d'agrégats ; S - R = aspect intennédiaire. (2) : La sensibilité aux phages est déterminée par l'efficacité d'étalement par rapport à la souche de

propagation du phage considéré. Des gouttes de dilutions IQx successives ont été déposées sur un tapis bactérien ; dans le cas des phages T], -80 ou Té, le titrage a été confirmé ou précisé par étalement en double couche. L'utilisation parallèle des milieux LA et LAHa donne les mêmes résultats dans tous les cas.

(3) : L'action des colicines est exprimée en diamètre (mm) de la zone d'inhibition de la croissance des bactéries sensibles autour d'une macrocolonie de la souche productrice, ensemencée par piqûre sur milieu GO. Les diamètres moyens des macrocolonies elles'-mêmes sont respectivement é mm pour la souche productrice de oolicine M, é,5 mm pour les souches productrices de colicines El et E2, 7,5 mm pour la souche productrice de colicine E3, avec une fluctuation maximum de

1,5 mm en plus ou en moins. La mesure de la sensibilité à la oolicine M a été faite trois fois à 5 ans et 1 an d'intervalle, la fluctuation des résultats est indiquée. Des résultats con­ cordants ont été obtenus quant à l'action des colicines El, E2, E3 sur le milieu GO et sur le milieu NBD ; dans le cas de la oolicine E2 la mesure a été faite en double, simultanément, avec une bonne concordance (variation maximum de - 2 mm).

66.

Il apparaî. aussi que l'action de <d80 sur la souche Fôh, lysée par Tl et par T5, se limite à l'inhibition de la croissance. Les variants f684 et f682 sont résistants à Tl, T5, <I>80 et à la colicine M. D'autre part, toutes nos souches sont sensibles aux colicines E2 et E3 mais la souche F6S se diffé­ rencie de ses souches dérivées par la résistance à la colicine El et au phage BF23. Ces résultats sont en accord avec l'observation qu'une protéine

extraite de la paroi d'E. coli Kl2 montre une activité inhibitrice semblable pour les colicines E2 et E3 mais faible pour la colicine El (228, 1l6). Il faut noter encore que l'inhibition de la croissance des bactéries par les colicines E2 et E3 apparaît, peut-être comme l'inhibition par la colicine M, plus marquée sur les souches dérivées que sur la souche sauvage.

Comme dans d'autres cas de variation S —> R (l48, 69, 4l, 171) nous constatons donc l'apparition simultanée de sensibilités à plusieurs phages T, au phage BF23 et à diverses colicines chez les souches dérivées de F6S, indice d'une modification pléiotropique de la surface bactérienne.

1.2.3 - Etudgdel'adsorption des phages Tl et Plkcvir sur le variant F680. Nous avons étudié l'adsorption des phages Tl et Plkcvir sur la souche dérivée f680, sensible à tous les phages T, dans différentes conditions ioniques.

1° Phage Tl :

L'efficacité d'étalement de Tl sur F680, par rapport à E. coli B, vaut 1 s\ir les milieux LA et LANa.

La fixation des particules de phage Tl sur la souche F680 se manifeste dans le bouillon LB non additionne de Na et est optimale dans des conditions de force ionique réduite (Na 0,02 M et Ca < 10 M), comme le montre le tableau 13- Un effet inhibiteur semblable des cations mono­ valents ou bivalents avait déjà été observé dans le cas de l'adsorption du phage Tl sur E. coli B, à partir des concentrations respectives 0,05 M et 0,005 M, cependant que ces cations étaient nécessaires à une adsorption rapide, en concentrations dix fois moindres (213). La souche F680 se

comporte donc comme E. coli B vis—à—vis du phage Tl. Comme aucune fixation sur la souche sauvage f6S n'a pu être mise en évidence dans les differents milieiox étudiés, il semble qu'il y ait effectivement apparition d'une activité réceptrice vis-à-vis de Tl chez la souche variante f680. Ce résultat peut être rapproché du fait que, chez les souches variantes f611 et F639, l'on

Milieu de fixation % fixation sur Bouillon LB Na+ Ca+ + f6s f680 dilué 1/10 0,)i M 2.10“ 0 1 0,)i M 2.10~-^M 0 20 1 0,2 M 2.10”^M 0 LO 1 0,2 M <10"^M 0 50 1 0,05 M <10~^M 75 1/10 0,02 M <10 M—U 0 90 0 = fixation <

La fixation est mesurée après incubation à 3T°C puis refroidissement à 0°C, par centrifugation et déduction des phages libres qui seuls se manifestent en présence de streptomycine.

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