Autres techniques de détermination

L’indice de masse corporelle n’est pas la seule méthode pour déterminer la corpulence des individus. Nous pouvons citer entre autre la mesure du tour de taille ou de la circonférence et de l’épaisseur des plis cutanés. Ces méthodes anthropométriques sont plus complexes et nécessitent plus de moyens que la simple mesure du poids et de la taille. 11

 Le tour de taille :

Après l’IMC, la mesure du tour de taille est un indicateur de l’excès de tissu graisseux très simple à mettre en œuvre. Cette technique permet de vérifier un éventuel excès de graisse au niveau abdominal qui peut signer une obésité abdominale également appelé obésité viscérale, central ou androïde. Des études ont montré que le tour de taille avait un lien étroit avec le risque de survenu d’infarctus du myocarde.

Un protocole de prise de mesure du tour de taille existe et a été mis en place par l’OMS en 2008. Cette mesure doit être réalisée directement sur la peau ou sur des vêtements légers (les vêtements amples et/ou épais sont interdits). Le patient devra avoir les bras relâchés le long du corps. La prise de mesure se réalise à la fin d’une expiration dite normale à l’aide d’un mètre ruban à mi-distance entre la crête iliaque et la dernière coté palpable. La mesure prise doit être d’une précision au dixième de centimètre. Il est important de noter que les valeurs seuils du tour de taille pour définir une obésité androïde différent d’un pays à l’autre.

Une obésité abdominale se définit chez les caucasiens par une valeur du tour de taille ≥ 80 cm chez la femme et ≥ 94 cm chez l’homme.

↗ Mortalité ↗ Mortalité

Surpoids/Obésité Anorexie / Maigreur

18,5 24,5 IMC

Figure 9. Schéma récapitulatif de l’indice de masse corporel

Mo

Page 49 sur 175 La prise du tour de taille doit être systématiquement réalisée chez les individus présentant un IMC < 35kg/m2 ou une obésité abdominal avérée. Les normes européennes et américaines sont différentes en matière de tour de taille. En effet les valeurs seuils pour les états unis sont de 88 cm chez la femme et 102 cm chez l’homme (contre ≥ 80 cm chez la femme et ≥ 94 cm chez l’homme pour les pays européens).

Le tour de taille reste un moyen de prédiction du risque métabolique et cardiovasculaire très simple à mettre en œuvre. 13

 Technique des plis cutanés :

Il semblerait que les plis cutanés représentent environ la moitié de la masse grasse de notre organisme. Cette technique nécessite l’utilisation d’une pince à plis cutané afin de réaliser les mesures à différentes zones du corps tel que le bras (pli bicipital), avant-bras (pli tricipital), omoplate (pli sous scapulaire), les hanches (pli supra-iliaque) avec réalisation d’une étude d’évolution temporel de ces mesures. On peut avec cette méthode et de manière assez précise calculer la masse grasse totale via des formules mathématiques.

Cependant, tout comme l’IMC cette technique possède des failles. La prise de mesure dépend de l’observateur qui d’une personne à l’autre pourront donner des résultats différent avec en plus une impossibilité de prise de mesure des plis cutané dans les cas d’obésité extrême. A ces problèmes s’ajoute le fait que les prises de mesure ne tiennent pas compte du tissu adipeux de la partie inférieur du corps avec donc une tendance à sous-estimer les obésités gynoïdes mais également des différences de répartition des graisse selon l’origine les origines ethniques. 11

 Technique de l’impédancemétrie bioélectrique :

Cette technique se base sur le fait que les tissus hydratés ont la capacité à conduire de l’énergie électrique. La méthode d’impédance bioélectrique permet de calculer la masse grasse car celui-ci n’est pas un bon conducteur électrique. C’est une technique simple et peu couteuse avec l’avantage d’être indolore pour le patient.

L’impédance (noté Z) dépend du volume des compartiments hydro-électrique de l’ensemble du corps (noté V) et est lié à la résistance (noté r)et la longueur (noté L).

V = r L2/Z

L est la taille de l’individu, r est une constante déterminée lors de l’étalonnage du système.

Afin de réaliser les mesures, l’observateur va positionner deux électrodes de surface autocollante au niveau du poignet du sujet et deux électrodes supplémentaires au niveau de la cheville. Il s’en suit l’application d’un courant électrique (d’intensité de 800 μAmpères et de fréquence 50 kHz) durant quelques secondes et par la suite la mesure de Z (impedance) est

Page 50 sur 175 lue. Lorsque le courant électrique est émis avec une fréquence supérieure à 50kHz, le volume mesuré correspond au volume d’eau totale du corps, tandis que si la fréquence est inférieure à 5kHz, le volume mesuré correspond à l’eau extracellulaire. L’utilisation de différentes fréquences permet donc d’obtenir des indications sur les différents compartiments hydriques du corps.

Cette opération permet d’obtenir les valeurs de masse grasse, de masse maigre et de l’eau corporelle totale du sujet de manière totalement indolore. Cependant, les conditions de prise de mesure dont la température, le fait d’être debout ou assis, la validation de l’équation et les populations étudiées sont des facteurs qui peuvent influencer les résultats.

Les pouvoirs publics recommandent de ne pas utiliser l’impédancemétrie bioélectrique en substitution à l’IMC pour la mesure de l’adiposité générale. 11



Le calcul de la masse grasse se réalise à partir de la densité en immergeant un individu dans l’eau selon le principe d’Archimède déterminant le volume d’un corps en l’immergeant dans de l’eau. Cependant cette technique bien que plus précise que les précédentes possède des limites. En effet les sujets avec une obésité très importante nécessitent un appareillage plus conséquent ce qui n’est pas toujours possible.

 L’absorptiométrie biphotonique à rayons X2

Cette technique n’utilise pas des moyens physiques tels que les volumes ou la densité pour déterminer la masse grasse.

Cette méthode repose sur le balayage du corps par des rayons X possédant deux niveaux d’énergies différentes. Les rayonnements seront atténués de manière différente selon la composition du milieu traversé, d’où la détermination de la masse grasse, de la masse osseuse et de la masse maigre de l’ensemble du corps mais également possibilité de déterminer ces valeurs sur une partie localisée du corps tel que la jambe ou le bras, ce qui est impossible à faire pour les autres techniques. Cependant cette technique est très difficile à réaliser car très onéreuse. 11, 13

Page 51 sur 175