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TANGEMIANA 17. TAKIS

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B. LA POLITIQUE SALARIALE

8. TANGEMIANA 17. TAKIS

9. SWELI 18. MONDILY

Source : Rapport annuel AIMO du district de Stanleyville

1957-L'on remarquera que "les résultats du quartier Belge II (rive gauche) qui furent publiés tardivement ne figurent pas dans ce rapport" (189).

Quant aux élections elles-mêmes, hormis la faible proportion du réflexe tribal - dans un seul quartier (Belge II) sur trois - l'impact ethnique n'a pas été le leitmotiv des électeurs au cours de cette pre­

mière expérience de participation des autochtones à la gestion des affaires publiques de Stanleyville. Dans le même ordre d'idées, il convient d'ajouter que des ressortissants d'autres régions furent également élus (19O), ce qui confirme le caractère détribalisé et cosmopolite de la population Stsjiley- villoise.

Par ailleurs, il se dégage de ces élections que la voix de l'autorité tutélaire dans les affaires indigènes reste prépondérante. Non seulement les listes des candidats devaient être préalablement agréées par l'admini­ stration, mais celle-ci avait encore le droit de refuser certaines candi­ datures proposées et d'imposer les siennes propres, encore que l'admini­ stration n'ait pas usé de cette dernière prérogative.

Toutefois, en dépit du paternalisme dont furent teintées ces élections, le fait le plus important à notre sens, est sans douté la volonté évidentè de l'administration de mettre en place un système capable de faire des au­ tochtones des personnès responsables, dévouées et conscientes de leurs devoirs envers les communautés (il s'agit ici des quartiers) dont elles vont désormais assurer les destinées.

I

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C’est dans ce cadre concret que l'élite provinciale (les évolués) commencera enfin à mettre en pratique l'apprentissage de la démocratie acquise dans les associations culturelles. (A.E.S., UNEIMA.. ). Nous retrouvons, en effet, plusieurs figures marquantes de celles-ci parmi les conseillers élus au C.E.C. de Stanleyville. Qu'il nous suffise de citer, en l'occurence, GBENYE, SONGOLO, TABALO, LENGEMA, KASONGO et FINANT que l'on retrouvera plus tard soit dans la vie politique locale à Stanleyville, soit dans les institutions nationales.

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-C. La consultation populaire de décembre 1958.

Après les expériences concluemtes tentées dans les villes de Léopold- ville, Elisabethville et Jadotville en 1957, les innovations du décret du 26 mars 1957 qui avait pour objet de "démocratiser l'institution des villes et des communes et de leur donner plus d'autonomie" (19l) sont étendues en 1958 à d'autres grandes villes (192).

C'est le l4 décembre 1958 que l'administration orgeuiise la consulta­ tion des habitants de Stanleyville afin qu'ils désignent ceux qu'ils proposent au gouverneur de province de nommer pour diriger leurs futures communes. Rappelons qu'entretemps, Stanleyville cesse d'être un centre extra coutumier et acquiert le statut de ville (ordonnance n° 12/357 du 6 septembre 1958) comprenant alors k communes.

A l'issue de la consultation (193) sur laquelle les conditions d'éli­ gibilité furent les mêmes que celles ayant présidé au choix des conseillers à l'ex C.E.C., le commissaire de district de Stanleyville rend publics les noms des conseillers communaux élus. (19^)*

TABIEAU XI

CONSEILLERS COMMUNAUX DE LA COMMUNE MANGOBO

MOTTA Louis UMANDE Fidèle BAKPABUA Berneird KYGOMA Pierre TOKALIS Joseph MAYO Raoul KASONGO Joseph SOSONGO Joseph

LIBOTE Emile Clément MARTIN François SANDUSI Santos MELAMEKA Jean MWIMBA Risasi BESOMBI Augustin KASUSULA Louis Section 1 Section 2 Section 3 Section 4

-

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-Section 5 TELE Josiae IX3MB0 Salathiel GREENFELL Georges TABAK) Joseph

Source : Rapport annuel AIMO 1958 du district de Stanleyville. Archives des affaires politiques. Dossiers ville et communes.

TABIEAU

CONSEILLERS COMMUNAUX DE LA COMMUNE KAGONDO

Section 6 Section 7 Section 8 Section 9 MWANGA Jules AMUNDALA André

Section 10 ZAMUNDU Alphonse AMISI Ferdinand LEBAZA André ONONDA Alphonse RETOULIE Jean-Marie

Source s Rapport annuel AIMO 1958. Archives des affaires politiques. Dossiers ville et communes. (195)*

Le 19 décembre 1958, les conseillers communaux élus se réimissent pour proposer ( et non élire) des candidats que le gouverneur de province

SONGOLO Alphonse GBIAKO Alphonse GEYENGO Mathieu MANYOLE Paul SAIDI Albert TU PA François BISUTA David GBENYE Christophe SAIDI Martin WENEKE Bernard KPODOKÀBA Bernard KAMAVU Bernard PENE Aloys OKITOMBA Jérôme

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-se chargera de nommer à la tête des communes. Les quatre bourgmestres proposés par les conseillers communaux et agréés par l'administration sont collectivement nommés par l'arrêté n° 1"2 152 du 27 décembre 1958 du gouverneur de province, prenant effet le 1er janvier 1959 en même temps que l'ordonnance (déjà citée) élevant Stanleyville au statut de ville.

Ci-dessous, la liste des bourgmestres nommés ;

COMMUNE BOURGMESTRE

STANIEY Léon De LAFONTAINE MANGOBO Joseph TABALO KABONDO Ferdinand AMISI LUBUNGA Augustin SIKOTI

Source ; Arrêté n° 112/152 du 27.12.1958 du gouverneur de la province orientale, portant nomination des bourgmestres de la ville de Stanleyville. Archives du département des affaires politiques. Dossiers : ville et communes.

Il convient dé noter que. De la FONTAINE, ayant été appelé à d'autres fonctions, est remplacé, peu après, à la tête de la commune de Stanley par M. DE WITTE. (196).

La ville est dirigée par un premier bourgmestre en la personne de M. Franz DE THIER, ancien commissaire de district de Stanleyville, assisté de deux adjoints : MM. Théodore DUPONT et Roger DE POORTER.

Désormais les bourgmestres, aidés de leurs conseillers communaux, sont appelés à s'occuper plus particulièrement de leur commune tandis que le premier bourgmestre en collaboration avec le conseil de ville composé des représentants des communes et de certains groupes d'intérêts, s'attel­ le aux problèmes intéressant à la fois chaque commune (droit de tutelle) et l'ensemble de la ville.

Ce nouveau pas franchi dauis le processus de la participation réelle et effective des autochtones à la gestion des intérêts de leur pays, ne l'a pas été sans émouvoir les nouveaux élus. Aussi, dès leur installation, écrivent-ils au ministre des colonies pour exalter "l'élasticité et la

souplesse du pouvoir que cette nouvelle organisation administrative conférait aux personnes chargées de l'administration de ces agglomérations en matière

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-budgétaire et la participation réelle et effective de l'élément autochtone à la gestion des intérêts du pays d'une façon plus directe et plus émancipée"

(197).

Par ailleurs, il convient de remarquer que les trois bourgmestres des communes africaines sont tous anciens élèves des Frères Maristes et membres de l'A.E.S. ainsi qu'un nombre relativement élevé des conseillers communaux dont certains venaient de siéger au C.E.C. de Stanleyville, tels que

GBENYE, SONGOIX), KYGOMA et MOTTA. Parmi les nouvelles figures, il convient de citer Alphonse ZAMUNDU, André AMUNDALA, Georges GREENFELL, Joseph KASONGO et Antoine LOFES (198).

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-D. Elections communaleB du 20 décembre 1939

a. Avènement des partis politiques (199)

La fin de l'année 1958 voit naître au Congo les premiers mouvements politiques dont le M.N.C. (mouvement national congolais) qui ne tarde pas à s'implanter à Stanleyville. Il devait être rejoint une année plus tard par le P.N.P. (psu?ti national du progrès).

Premier venu â Stanleyville, dès novembre 1958, le M.N.C., par

l'entremise de son président fondateur P. LDMÜMBA, s'attelle à y organiser un comité provincial au niveau urbain et des comités sectionnaires au niveau des communes.

Le comité provincial se présentait de la manière suivante :

FONCTION

Président

1er vice-président 2è vice-président Secrétaire général Secrétaire général adj. Membres 1. Bureau politique Directeur Secrétaire Secrétaire Adj. 2. Bureau administratif Directeur Secrétaire Secrétaire Adj. 3. Bureau de propagande Directeur Secrétaire NOM ET PRENOM KASONGO Joseph FINANT Jean-Pierre BADJOKO Charles TAWITI Bonaventure KELHEKO Dominique DJAWANI Alphonse ELEO Ambroise BONGOLOU Albert FARAYI Simba GBENYE Christophe ATETO Alphonse LENGEMA Marcel SELEMANI Michel (à désigner) IDSALA Simon MOBALI Grégoire BAELONGANDI Victor

^ 8^ .

Secrétaire Adj. (à désigner)

4. Bureau de ieunesse

Directeur KIWEWA Ignace Secrétaire SEIFMANI Michel Secrétaire Adj. GUESTAN Etienne

5. Bureau féminin

Directeur GREENFELL Georges Secrétaire SABITI François Secrétaire Adj. (à désigner)

Source : Archives du département des affaires intérieurs - Stanleyville

Dans la commune MANGOBO, le comité sectionnaire M.N.C. comprenait le; membres suivants :

FONCTION NOM + PRENOM

Président BONGOLHOU Albert 1er vice-président LOSALA Simon

2è vice-président BOMANDEKE Jean-Marie Secrétaire LDMUMBA Louis

Trésorier SWAIEHE Alphonse Membres FEI£ JosiaB

GREENIFLL Georges NGOY Jean

Source : Archives du département des affaires intérieures - Stanleyville.

A la commune KABONDO, le comité sectionnaire M.N.C. présentait la physionomie suivante :

FONCTION NOM + PRENOM

Président KINGIS Alphonse 1er vice-président KELHEKO Dominique 2è vice-président SONGOlO Alphonse Secrétaire MAYANI Jean

Trésorier -■

Membres '

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-Quant à la commune Stanley, elle n'était pas concernée pour la simple raison qu'elle était habitée par les Européens qui, en tant

qu'étrangers, n'étaient pas soumis aux élections dans le cadre des partis congolais»

En ce qui concerne le parti P.N.P., il n'atteint Stanleyville que vers fin novembre 1959, peu après sa création au début novembre de la même année.

Il était dirigé au niveau provincial par les membres suivants :

FONCTION NOM + PRENOM

Président 1er vice-président 2è vice-président Secrétaire BONDEKWE Sylvestre TABALO Joseph DUBUKA Jean-Pierre (à désigner)

Source ; Archives du département des affaires intérieures. Stanleyville. Dossiers ville et communes.

Dans la commune MANGQBO, le comité sectionnaire comprenait :

FONCTION Président 1er vice-président 2è vice-président Secrétaire Trésorier Membres NOM + PRENOM TABALO Joseph LOPES Antoine MOTTA Louis BASEMBE Joseph BADJOKO Léopold NAKWAMBELO Jean MAYO Raoul LISONDJA Léonard

source : Archives du département des affaires intérieures. Stanleyville.

I ; I '‘i ,

Dossier ville et communes.

Enfin, le comité sectionnaire P.N.P. de la manière suivante : FONCTION Président Secrétaire Directeur de la propagande

de la commune KABONDO se présentait

NOM + PRENOM

AMISI Ferdinand ZAMUNDU Alphonse KANGA Ignace

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-Source : Archives du département des affaires intérieures - Stanleyville - Dossier ville et commîmes.

La commune LUBUNGA, située à la rive gauche du fleuve Zaïre, ne voit s'installer en son sein de comité sectionnaire ni du P.N.P. ni du M.N.C. Sans doute, cette commune est-elle nettement isolée des trois autres et très peu habitée par l'élite intellectuelle (évolués...).

Les activité des deux partis y seront assurées essentiellement par des propagandistes résidents.

S'agissant des comités sectionnaires, l'on constate que ceux du P.N.P. sont constitués presque exclusivement des "évolués" (sauf les 3 membres du comité sectionnaire de MANGOBO), tandis que dans les comités M.N.C. on dénombre un nombre relativement élevé de "non évolués".

C'est le début d'une lutte d'influence entre les deux formations poli­ tiques en présence dont l'enjeu immédiat est le succès électoral au scrutin du 20 décembre 1959.

Mais le fait le plus déterminant est sans doute que l'élite provinciale se trouve scindée en deux blocs antagonistes : les nationalistes (M.N.C./L.) et les modérés (P.N.P.) dont les visées vont se préciser beaucoup plus

nettement à l'approche des élections.

b. Climat pré-électoral

Comme nous venions de le dire, les élections communales allaient se dérouler cette fois-ci au suffrage universel et dans le cadre des organisa­ tions politiques en préaence. (200).

Passons rapidement en revue la conjoncture dans laquelle le M.N.C./L. et le P.N.P. se sont présentés aux élections du 20 décembre 1959 au Congo et les positions qu'ils ont adoptées; car elles éclairent et expliquent en même temps l'opposition entre les deux partis sur le plan local à Stanleyville.

Au départ, l'intention du gouvernement belge était d'"organiser au Congo une démocratie capable d'exercer les prérogatives de la souveraineté et de décider de son indépendance" mais en ne formsuit que "le collège électo­ ral qui désignera la majorité des conseillers provinciaux, et, ultérieurement, des conseillers généraux". (201).

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-furent, cependant dans l'ensemble, positives, à l'exception de l'ABAKO (202) et des partis nationalistes. En effet, dans un mémorandum adressé au parlement belge et remis au ministre du Congo, les partis politiques congolais dont le M.N.C./L. rejettent "les projets de réforme politique élaborés par l'administration coloniale en matière de régime électoral" arguant que ceux-ci ne font qu'instaurer "un simulacre de démocratie en laisseint la voie ouverte aux manoeuvres colonalistes susceptibles de fausser le libre jeu des règles démocratiques" (203)

Ces premiers symptômes d'une opposition au régime électoral se préci­ sent dès le début du mois d'août 1959» En effet, dans une lettre publiée par "le courrier d'afrique" l'ABAKO et le P.S.A. faisaient savoir qu'ils ne participeraient pas aux élections de décembre "tant que le gouvernement belge n'aura pas envisagé un dialogue avec nos leaders politiques" (204).

La même attitude est adoptée le 24 octobre 1959, à l'issue du congrès de Stanleyville, par le M.N.C./L. qui décide "de ne pas participer aux

élections anti-démocratiques et anti-nationales préparées peu* le gouvernement belge dans le seul but de perpétuer le régime colonialiste au Congo par

quelques accomodements artificiels" (205).

la raison profonde de cette menace d'abstention des partis nationalistes doit être recherchée en tout premier lieu dans le désir qu'avaient ces partis d'obtenir du gouvernement belge une décision claire et précise quant à

l'indépendance du pays, dont les modalités selon eux seraient à. définir au cours d'une conférence (206).

C'est ainsi que M. SCHOLLEIR, gouverneur général faisant fonction annonce, à la suite du mémorandum des partis politiques, qu'un dialogue aurait lieu entre les partis politiques et l'administration (207).

Le M.N.C./L. revient alors sur sa décision et annonce, le 29 novembre 1959, sa penrticipation aux élections de décembre 1959 (208).

Précisons que cette décision a été prise par LUMUMBA de sa prison (209), d'où il avait donné comme consigne à ses partisans de ne présenter des listes M.N.C. qu'à Stanleyville et au Kasai (210).

Quant au parti P.N.P., il ne remet pas en cause la déclaration gouver­ nementale, mais propose, néanmoins, de postposer les élections dans les districts du Bas-Congo et des cataractes en raison des pourparlers alors

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-engagés entre l’ABAKO et l'administration (2H). Finalement devant l'échec probable de ces pourparlers, le P.N.P. proclame formellement qu'”en aucun cas les résultats des élections communales et territoriales ne pourront être contestées". (212).

Peurallèlement à ces prises de position et peut être à cause d'elles, se développe à Stanleyville une opposition de plus en plus tranchée entre les deux partis et ce, au fur et à mesure que les élections approchent. En particulier, le M.N.C. entreprend une vaste campagne d'intimidation, voire de menaces contre tous ceux qui oseraient voter pour le P.N.P. allant même jusqu'à accuser ce dernier (213) - de complicité avec l'administration.

Informé de cette situation, le 1er bourgmestre de la ville de Stanley­ ville doit lancer la mise en garde suivante : "pour ce qui est des éventue- les menaces et mesures d'intimidation projetées par certains et qui devrai­ ent se passer à l'extérieur des bureaux, je tiens à avertir solennellement ceux qui seraient disposés à le faire que je sévirai contre eux avec la dernière énergie. La police territoriale et la gendarmerie ont reçu comme consigne de faire respecter envers et contre tout le secret absolu du vote. Je ne tolérerai pas que des électeurs paisibles soient l'objet de brimades parcequ'ils désirent, comme c'est leur droit le plus strict, garder le secret de leur choix. En conclusion, j'adresse un solennel avertissement aux fauteurs de troubles, à quelque échelon de la hiérarchie des partis qu'ils se trouvent, qu'ils auront des comptes à rendre si l'ordre public est menacé ou troublé au cours des opérations électorales de ce dimanche. Qu'ils sachent que la démocratie au nom de laquelle ils prétendent lutter ne peut engendrer la faiblesse et qu'au nom de cette démocratie, je suis disposé à faire respecter les droits les plus sacrés de l'individu" (214).

c. Elections et résultats

Les élections ont lieu comme prévu le dimanche 20 décembre 1959 dans le calme. A la commune MANGOBO, les candidats se présentent qur quatre listes. Après le vote, les résultats suivants sont enregistrés :

TABLEAU XII

RESULTATS DES ELECTIONS COMMUNALES DU 20 DECEMBRE 1959. COMMUNE MANGOBO

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-M.N.C. 3062 17

P.N.P. 170 1

Intérêts communaux 99 1

Individuels 208 0

Source : Archives du département des affaires intérieures Stanleyville -Dossier ville et communes

A la commune KABONDO, les candidats se répartissent également sur quatre listes qui donnent, après le scrutin, les résultats suivants :

TABLEAU XIII

RESULTATS DES ELECTIONS DU 20 DECEMBRE 1939. COMMUNE KABONDO

LISTE NOMBRE DE VOIX NOMBRE DE SIEGES

M.N.C. 3557 22

P.N.P. 173 1

AMIWA (217) 106 1

Individuels 265 1

Source : Archives du département des affaires intérieures - Stanleyville Dossier ville et communes.

A la commune LUBUNGA, trois listes sont présentées. A l'issue du vote, l'on enregistre les résultats suivants :

TABLEAU XIV

RESULTATS DES EIECTIONS DU 20 DECEMBRE 1959. COMMUNE LUBUNGA

LISTE NOMBRE DE VOIX NOMBRE DE SIEGES

M.N.C. LIOTO (2i8) Individuels 2460 73 177 16 1 0

Source Archives du département des affaires intérieures - Stanleyville Dossier ville et communes

A la commune Stanley, commune pour Européens, 4 listes furent présen­ tées et l'on enregistrera les résultats ci-après :

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-LISTE NOMBRE DE VOIX NOMBRES DE SIEGES

U.D.N. 485 8

Azjenberg 49 1

Intérêts communaux 77 1

Individuels 77 1

Source : Archives du département des affaires intérieures - Stanleyville Dossier ville et communes.

Comme on le constate, le M.N.C. remporte une écrasante victoire, soit 90 0/0 de suffrages exprimés : 9«069 voix sur 10.240. Sur les 6l sièges à pourvoir au sein des conseils communaux, 55 sont attribués au M.N.C., soit

17 à Mangobo, 22 à Kabondo et l6 à Lubunga.

Le P.N.P. ne récolte que 5 o/o des suffrages exprimés : 3^3 voix sur 10.240; sur les 6 sièges, il n*en décroche que deux : 1 à Mangobo et un autre à Kabondo. Il est significatif de voir que le P.N.P. n'a pas présen­ té de liste à Lubunga (rive gauche). Ce fait est dû aux menées incontrôlées du M.N.C. et des Kitawalistes (219) qui, bénéficiant de l'isolement de cette commune, en profitèrent pour créer un climat d'insécurité qui ne fit qu'éloi­ gner le P.N.P.

Les quatre autres sièges sont gagnés par les intérêts communaux (l siège) les individuels (l siège) et les intérêts tribaux (2 sièges).

Vient enfin le moment d'élire les nouveaux bourgmestres. Le 6 janvier i960, les nouveaux conseillers communaux se réunissent sous la présidence des bourgmestres sortants pour procéder à l'élection des nouveaux édiles qui vont administrer la ville de Stanleyville jusqu'à l'indépendance. Les nouveaux bourgmestres élus des communes africaines sont tous du parti M.N.C., vainqueur incontesté des élections. Il n'est pas inutile d'ajouter au

tableau qui suit, l'appartenance ethnique qui démontre que le vote n’a pas été influencé par le critère régional ou tribal. L’on constate que deux des bourgmestres dés communes africaines sont originaires de la province orien­ tale, tandis que le troisième (ELEO Ambroise) est de la province du Kivu.

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-NOM + PRE-NOM COMMUNE PARTI ETHNIE

GREENFELL Georges MANGOBO M.N.C. MUSOKO SONGOLO Alphonse KABONDO M.N.C. LOKELE ELEO Ambroise LÜBUNGA M.N.C. KUSÜ DE WITTE STANIEY AZJENBESG

Source : Archives du département des affaires intérieures - Stanleyville Dossier ville et communes. La répartition ethnique est ajoutée par nous sur base des informations orales.

d. Commentaires et réflexions

Le fait le plus saillant qui se dégage de ces élections est sans doute l'écrasement total du P.N.P. par le M.N.C. dans l’ensemble de la ville de Stanleyville.

Trois constatations s'imposent. La première est que la propagande électorale du M.N.C. réussit à politiser d'une manière extrêmement rapide et aigtie la population urbaine qui, dans l'ensemble, refuse de voter pour les candidats figurant sur des listes P.N.P. La seconde est que les résultat des élections démontrent la confiance de la population urbaine pour un parti résolument opposé à la prolongation de l'influence belge. La dernière, enfin est que l’influence d'un parti politique à idéologie unitariste, réussit à imposer une discipline de vote totale à des populations ethniquement hétéro­ gènes.

Divers facte\irs concourent à expliquer ces trois faits. En ce qui

concerne l'influence d'un parti politique à idéologie unitariste, nous avons déjà rappelé, à maintes reprises, que la population de la ville de Stanley­ ville est beaucoup plus hétérogène aussi bien du point de vue numérique que du point de vue qualification, que les autres centres urbains zaïrois, ce qui la rend beaucoup plus facilement réceptive à une idéologie unitariste.

Quant à la politisation rapide de la population urbaine et son refus des listes P.N.P., nous pensons qu'ils résultent en partie de l'erreur tacti que du P.N.P. En effet, dès le départ, ce parti ne recrute en son sein que des hauts fonctionnaires de l'administration, des chefs coutumiers influ­ ents, des enseignants, bref, ceux qui détiennent une certaine position dans la société. Le M.N.C., lui, adopte une tactique tout à fait contraire.

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-mais beaucoup plus souple, en incluant en son sein toutes les catégories

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