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II - Le Jurassique du Bassin d'El Jadida

A- Bassin d'El Jadida (mer)

3- Synthèse lithostratigraphique

Jusqu'à présent, le jurassique des Mouissat, n'a pas fait l'objet d'aucune étude lithostratigraphique. La totalité des travaux géologiques qui se sont intéressés, sont d'ordre structural, cartographique, stratigraphique et micropaléontologiques (cf. Supra.).

Les études lithostratigraphiques réalisés dans l'ensemble du bassin depuis El Jadida jusqu'au Agadir, nous ont autorisé de proposer un nouveau découpage lithologique, basé cette fois- ci sur des critères lithologiques et biostratigraphiques plus sûrs. (Voir détail ci dessus).

Dans la région étudiée, les données lithologiques et biostratigraphiques tirés de nos analyses détaillées que nous avons réalisées dans le secteur en question, et en tenant compte du remplissage sédimentaire qui caractérise le bassin atlantique marocain depuis Essaouira jusqu'au Agadir et surtout en tenant compte à ce qui affleure dans les extrémités ouest d'Imi'N-Tanout, il s'est avéré possible de proposer un découpage de la série affleurante au Mouissat. Ce premier découpage en formations lithologiques, se base sur les caractères lithologiques et paléontologiques que présente le remplissage sédimentaire dans les Jbilet occidentaux. La série de Mouissat, ressemble en partie à la série de Seksaoua d'âge bathonien supérieur - oxfordien inférieur

En fonction des caractéristiques lithologiques et paléontologiques que présente la colonne lithologique dans les Mouissat, la série en question, peut être subdiviser lithologiquement aux unités suivantes :

Ensemble conglomératique : cet ensemble détritique qui constitue la base de la série jurassique au Mouissat, peut être l'équivalent à ce que nous avons désigné Formation Ameskhroud à l'échelle du "bassin" d'Agadir. La réduction de la formation dans ces localités, n'est que la réponse aux modalités sédimentaires qui contrôlent le remplissage sédimentaire pendant la période en question : soulèvement ou / et absence de subsidence.

L'ensemble argilo-dolomitique et les ensembles carbonatés inférieur et supérieur, constituent sur le terrain une seule unité lithologique. Ils correspondent lithologiquement à l'installation de sédiments argileux, marneux, calcaireux et dolomitiques. Cette unité sédimentaire, se corrèle parfaitement, de point de vue lithologique et biostratigraphique, avec ce que nous avons nommée formation Oumssissène (nouvelle formation) dans la région d'Imi'N-Tanout. La seule différence, par rapport à la coupe-type (coupe d'Oumssissène), que nous avons proposée à l'échelle des bordures du bassin, réside dans l'abondance de sédiments argileux rouges, à la base de la formation, dans la coupe des Mouissat

4- Biostratigraphie

Les donnés biostratigraphiques proviennent de nos travaux détaillés que nous avons réservés à l'échelle des bordures du bassin atlantique marocain pendant l'intervalle Bathonien-Oxfordien (Bouaouda, 2002b, Rev. Paléobiol.).

L'étude de la microfaune et de la microflore des niveaux carbonatés, nous a permis de proposer une échelle biostratigraphique (voir volet biostratigraphie). La biozonation proposée, autorise des nouvelles interprétations chronostratigraphiques de la série du Mouissat, et permettra en outre d'apporter de nouvelles corrections et précisions d'ordre stratigraphiques :

*Dans l'ensemble argilo-dolomitique, qui forme la base de la Formation Oumssissène, s'identifie respectivement depuis la base au sommet, deux assemblages qui correspondent tout d'abord à la biozone à Pseudocyclammina maynci et puis à la biozone à Praekurnubia crusei. Selon les arguments présentés dans le volet "biostratigraphie" et dans notre récent travail (Bouaouda, 2002b), l'ensemble argilo-dolomitique peut être attribué stratigraphiquement à l'intervalle Bajocien supérieur-Bathonien supérieur

*Les ensembles carbonatés inférieur et supérieur qui constituent, la partie médiane puis supérieure de la Formation Oumssissène, peuvent être précisés stratigraphiquement, et cela, en se basant sur les indications biostratigraphiques apportées par les microfossiles (foraminifères benthiques et algues dasycladales). Ainsi, au sein de cette série, ont été identifiées cinq associations microfossilifères, qui correspondent successivement aux 5 biozones suivantes (in Bouaouda, 2002b):

La biozone à Megaporella boulangeri, attribuée au Callovien inférieur

La biozone à Kurnubia variabilis, reportée au Callovien moyen p.p. (sous la zone à Coronatum).

La biozone à Valvulina lugeoni et Nautiloculina sp., peut être attribuée à l'intervalle Callovien moyen p.p.-Callovien supérieur, tout en se basant sur les indications stratigraphiques des biozones encadrantes.

La biozone à Cylindroporella arabica, d'âge oxfordien inférieur.

La biozone à Alveosepta jaccardi, attribuée stratigraphiquement à l'intervalle Oxfordien moyen p.p.-Oxfordien supérieur.

(Bouaouda, 2002b, voir détail, page 230-236). Cet inventaire micropaléontologique, nous a permis d'établir une échelle biostratigraphique, fondée sur les foraminifères benthiques et les algues dasycladales, applicable à l'échelle de la bordure du bassin atlantique marocain.

Bilan : En terme de ce travail biostratigraphique, la découverte pour la première fois de microfossiles d'affinité Bajocien supérieur puis Bathonien supérieur et Callovien, dans les bordures occidentales des Jbilet, revêt une certaine importance pour la compréhension de l'évolution paléogéographique et géodynamique du bassin des Doukkala (voir partie Paléogéographie).

5-Interprétation des milieux de dépôt

Dans le secteur étudié, le Jurassique repose directement sur le socle paléozoïque ou le Trias. La base de la série débute par l'installation d'une sédimentation détritique d'épaisseur réduite, suivie d'une sédimentation carbonatée d'origine marine. Ainsi depuis la base jusqu'au sommet, ont été identifiés plusieurs types d'environnements sédimentaires.

5-1- Ensemble conglomératique

Plusieurs types de sédiments, de nature détritique, caractérisent cet ensemble : *1-Faciès

a-Conglomérat

Il s'agit d'un conglomérat à éléments polygéniques, anguleux et hétérométriques, parfois grano-décroissant. Le liant est une dolosparite plus ou moins férrugénisé, l'épaisseur des bancs varie de 0,30 m à 0,70 m.

b-Grès

Il s'agit d'un grès ou d'un grès microconglomératique à stratification parfois parallèle, passant vers le sommet à un grès fin. L'épaisseur est de l'ordre de quelques dizaines de centimètres (0,10 m à 0,40 m).

c-argiles

Ce faciès détritique de couleur rouge, ne montre aucune structure sédimentaire apparente, ni de bioclastes identifiables à l'affleurement ou après lavage.

*2-Evolution séquentielle et paléoenvironnement.

L'état d'affleurement et la nature lithologique le plus souvent tendre, ne permettent de déduire le mode d'enchaînement de faciès, cependant certaines séquences granodécroissantes des environnements fluviatiles, ont été identifiées dans la coupe du col d'Iguaguen.

*Conclusion : La sédimentation détritique de la base de la série mésozoïque des Jbilet occidentaux, s'est effectuée généralement dans des milieux fluviatiles (à fluvio-déltaïques).

5-2- ensemble argilo-dolomitique : Partie inférieure de la Fm. Oumssissène Plusieurs termes lithologiques de nature détritique et carbonatée, caractérisent cet ensemble

*1-Faciès

- Calcaires dolomitiques à oursins

Il s'agit d'un calcaire dolomitique très riche en oursins et radioles d'oursins de 0,70 m à 1,50 m. Le microfaciès de texture wackstone, correspond à une biomicrite riche en échinodermes.

Le lithofaciès et le biofaciès témoignent d'un milieu marin d'une rampe carbonatée

proximale de l'étage infralittoral ou médiolittoral externe.

b- Calcaires dolomitiques à traces de fouisseurs.

C'est un faciès représenté par un ensemble de calcaires de 1,50 m à 2 m et à traces de fouisseurs de forme irrégulière. Le microfaciès, le

plus souvent dolomitisé, correspond à une biomicrite de texture mudstone à wackstone, à quelques rares fragments de lamellibranches, oursins et quelques coprolithes et à pseudomorphoses de gypse.

L'absence des figures d'exposition, et la présence des structures diagénétiques et d'activité biologique, suggèrent que ce terme s'est développé dans un environnement marin abrité et à climat chaud (infralittoral interne).

c- Calcaires dolomitiques à oolithes oxydées.

Il s'agit d'une oomicrosparie à oodolosparite de texture grainstone, très pauvre en bioclastes. La présence des oolithes et du phénomène de dolomitisation pénécontemporaine à la sédimentation, reflètent des environnements de type sebkha.

d- Marnes gypsifères et argiles rouges Les marnes gypsifères peuvent témoigner des environnements marins confinés, soumis à une evaporisation intense, typiques des milieux lagunaires, alors que les argiles rouges caractérisent des milieux continentaux à supralittoraux.

*2-Interprétation

En définitive, La présence et la dominance des indices de sédimentation dans des milieux margino-littoraux (continentaux à supratidaux, termes -d), semble caractériser cette période. La présence des sédiments carbonatés, interstratifiées au sein de cet ensemble, soumis parfois à une dolomitisation précoce (pénécontemporaine) et des conditions marines des milieux infralittoraux à supralittoraux (termes a, b, et c), suggèrent l'installation épisodique des milieux de type sebkha.

*3-Conclusion

Cet ensemble semble jouer un rôle de transition entre la sédimentation détritique de la formation sous-jacente et la sédimentation plus carbonatée de l'ensemble sus-jacent. Il témoigne de l'installation progressive des milieux marins qui vont se développer durant la grande transgression marine à partir du Bathonien supérieur. Vers le NE, il semble que ces environnements margino-littoraux, n'ont pas encore atteint les bordures septentrionales du bassin d'El Jadida, qui semble constituer encore une zone émergée.

5-3 Ensemble carbonaté : Partie médiane et supérieure de la Fm. Oumssissène 1-Faciès

Plusieurs types de faciès ont été identifiés dans cette série sédimentaire de dominance carbonatée; certains types de ces faciès, sont déjà bien décrites lors de l'étude de la formation Oumssissène de la région d'Imi'N-Tanout ou lors de l'étude des faciès de la formation Id Ou Moulid et la formation Iggui El-Behar. Cependant, ci dessous, nous allons essayer de présenter un résumé dans lequel nous citons le type de faciès et son milieu de dépôts.

a- Calcaires lumachelliques

C'est un calcaire fossilifère à macrofaune variée (lamellibranches, oursins, gastéropodes, crinoïdes, brachiopodes, nautiles, ….). Le microfaciès est une wackstone à débris de

macrofaunes et à microfossiles dont des foraminifères benthiques et des algues dasycladales.

D'après le biofaciès et le lithofaciès et en absence de structures sédimentaires liées à l'action des vagues et de structures diagénétiques, il semble que ce terme s'est déposé dans des environnements infralittoraux ouverts, sur une rampe carbonatée.

b- Calcaires à gravelles

Il s'agit d'un calcaire bioclastique graveleux, généralement dolomitisé, d'aspect dur, et organisé en banc de 0,40 à 0,50 m. Les bioclastes sont fragmentés et disposés parallèlement à la stratification des bancs, le microfaciès, de texture

packstone, correspond à une biomicrite graveleuse, à nombreux sections de Lituolidés (P. maynci) (coupe- type : Jbel Irhoud).

La texture grossière des éléments, la fragmentation des bioclastes et l'abondance des structures sédimentaires en faveur de la présence d'un hydrodynamisme, suggèrent des milieux marins médiolittoraux, rarement l'infralittoral le plus proximal. Latéralement, ce faciès renferme des terriers verticaux de la zone des balancements des marrées.

c- Calcaires à pellets

C'est un calcaire légèrement bioclastique avec quelques débris de de macrofaunes. Il s'agit d'une pelbiomicrite à pelmicrosparite de texture wackstone à parfois packstone, admettant quelques structures laminées d'origine algaire, surtout vers le sommet des séquences élémentaires (coupe-type : col d'Iguaguen).

Ce faciés est caractéristique d'un environnement de marais algaire, développé préférentiellement en étage médiolittoral (Purser, 1980; James, 1984)

d- Calcaire à oncoïdes

Il se caractérise par la présence de foraminifères et de nodules probablement d'origine algaire. La texture de dépôt, est généralement de type mudstone à wackstone, et à quelques fragments de lamellibranches et de gastéropodes.

La structure des oncoïdes suggère un milieu marin protégé, réducteur, de faible énergie de l'étage infralittorale (coupe- type : col d'Iguaguen)

e- Calcaires bioclastiques à traces de fouisseurs

Ce faciès est similaire à celui qu'on avait décrit dans la formation Id Ou Moulid, la seule différence ici est la présence de brachiopodes.

Le microfaciès, les traces d'activités biologiques (bioturbation de forme irrégulière) et la présence de faune de mer ouverte, témoignent le dépôt dans des environnements marins typiques de l'étage infralittoral ouvert.

e- Dolomies calcaires bioclastiques

Il s'agit d'une dolomie calcaire à abondants fossiles tel des lamellibranches, gastéropodes et quelques coraux et oursins. Le microfaciès est secondairement dolomitisé.

(Cette dolomitisation secondaire semble affecter ce faciès). La biophase et l'absence des structures sédimentaires liées à l'action des vagues, montrent que ce sédiment s'est déposé dans un milieu marin de type infralittoral.

f- Dolomies calcaires à stratification parallèle.

Il s'agit de bancs carbonatés, d'aspect dur et à stratification parallèle, généralement couronnés à leur sommet par des vacuoles de dissolution, de degré variable.

Les structures sédimentaires et la présence des indices d'émersion, suggèrent des milieux médiolittoraux et supralittoraux.

g- marnes vertes

Ce sont des mudstones de couleur verte à jaune, à lamellibranches (différents genres et à taille variable), gastéropodes, oursins et de rares bryozoaires. Les lavages révèlent la présence de la microfaune de mer ouverte (lenticulines, radioles d'oursins) et des foraminifères à tests agglutinés. Le lithofaciès, le biofasiès et l'absence des structures sédimentaires liées à l'action des vagues, montrent que ces sédiments, sont déposés dans des milieux ouverts aux influences du large, de faible énergie de l'étage infralittoral distale.*

2-Interprétation:

En résumé, cette étude faciologique suggère la présence de séquences élémentaires, où alternent les différents types de faciès que nous avons décrits au sein de cet ensemble (voir figure).

Dans les deux derniers ensembles de la formation, la succession lithologique est composée de séquences élémentaires ou de mésoséquences qui témoignent d'une évolution à tendance régressive depuis le lagon subtidal jusqu'aux milieux intertidaux à supratidaux

Dans la moitié inférieure de cette formation, l'enchaînement des faciès montre des tendances au comblement, depuis les milieux infralittoraux jusqu'aux médiolittoraux, et l'absence des faciès supralittoraux. Vers le sommet, l'évolution des faciès témoigne de la dominance des termes supralittoraux et médiolittoraux.

Ainsi, il en sort que le terme le plus marin s'est installé pendant le passage Bathonien supérieur -Callovien inférieur, voire une partie du Callovien moyen, il se caractérise par une dominance des milieux infralittoraux, la présence de quelques indicateurs de milieux marins ouverts (brachiopodes, nautiles, bryozoaires, oursins), est le résultat de l'ouverture des milieux. Cette tendance se remplace progressivement à partir du Callovien moyen p.p., surtout à partir du Callovien supérieur, par la dominance des faciès supralittoraux et médiolittoraux, en dépit des faciès infralittoraux qui se réduisent, témoignant ainsi de la tendance régressive des milieux. Cette étape, débute après une nette discontinuité sédimentaire (surface ferrugineuse), bien continue et bien repérable au sein de la série sédimentaire aussi bien dans les affleurements d'Irhoud que du col d'Iguaguen, même, elle peut se corréler latéralement plus au sud avec celle identifiée dans les affleurements des Seksaoua (SW Imi'N-Tanout). Cette évolution à la régression s'accentue postérieurement, par le dépôt et la dominance des milieux lagunaires, caractérisant la formation sus-jacente (Oxfordien pp.-Portlandien??).

Cette tendance au comblement se retrouve dans toutes les séquences, cependant, l'importance relative de chacun de ces termes varie considérablement dans le temps voire même dans l'espace. Cette évolution assymétrique est la conséquence de variations des facteurs géodynamiques qui contrôlent le remplissage sédimentaire.

Dans le détail, au sein de cette formation peuvent être identifié plusieurs séquences débutant par une phase d'approfondissement et se terminant par une phase de diminution de profondeur. Ces séquences sont limités par des discontinuités sédimentaires simples ou complexes, évidentes ou discrètes (surface durcie, perforée, ferruginisée,….).

6-Comparaison avec les travaux antérieurs / discussion

Le bassin d'El Jadida a fait l'objet de nombreux travaux géologiques à la fois sur le terrain et de sub-surfaces (à partir des données des forages et des profiles sismiques), toutefois, les divers résultats proposés, ont aboutit à plusieurs interprétations chronostratigraphiques et paléogéographiques.

Ainsi, à la suite de ces travaux, il nous paraît intéressant de comparer nos résultats et de présenter une synthèse géologique de la région.

6-1-Mouissat

Dans cette localité, les principaux travaux réalisés sur le terrain ont été axés sur le côté biostratigraphique. Les premiers travaux ont aboutit à des subdivisions vagues et imprécises, et la base de la série mésozoïque fût attribuée soit au Kimméridgien, soit à l'Oxfordien-Kimméridgien (Roch, 1950; Petitot, 1959).

Des études micropaléontologiques ont contribué par la suite à la connaissance stratigraphique de la région et ont permis pour la première fois d’apporter des arguments de datation un peu plus précis. Ainsi, en se basant sur les algues dasycladales et les foraminifères, la

(Medina et Jaffrezo (1984), puis, 2) au Kimméridgien inférieur par Deloffre et Beun(1985) et enfin 3) au Bajocien supérieur-Oxfordien p.p. (Bouaouda, 2002b).

La comparaison de nos résultats avec les derniers travaux micropaléontologiques réalisés dans la région, témoignent des différences dans les interprétations chronostratigraphiques, surtout avec ceux de Deloffre et Beun (1985). Le niveau-type étudié par les derniers auteurs, a fait l'objet de notre étude biostratigraphique détaillée (coupe d'Iguaguen), les microfossiles identifiés s'intègrent dans la biozonation que nous avons proposée récemment à l'échelle des bordures du bassin (Bouaouda, 2002b) et dans le présent travail. Le niveau attribué au Kimméridgien par Deloffre & Beun est maintenant Callovien inférieur, et aucun microfossile d'âge kimméridgien n'a été identifié.

L'association micropaléontologique identifiée dans la coupe d'Iguaguen (coupe-type de Deloffre & Beun, 1985), se compose de : Megaporella boulangeri, Sarfatiella dubari, Terquemella sp., Paleopfenderina cf. gracilis, Pseudocyclammina maynci, Praekurnubia crusei, de rares sections de Praekurnubia-Kurnubia, Valvulina cf. lugeoni, Mesoendothyridae, Nodosariidae et à des pseudocyclammines de forme aplatie : Pseudocyclammina n. sp., qui peuvent être confondues avec l’espèce Pseudocyclammina parvula. Il semble que se sont ces petits agglutinés (pseudocyclammines de formes aplaties), qui ont été, à tort, attribué à l'espèce parvula par Deloffre & Beun, 1985. Nous signalons également que nous n'avons pas pu déterminer des taxons qui peuvent être attribués soit à Rectocyclammina chouberti et à Charentia atlasica, signalés par Deloffre & Beun en 1985. Ce niveau souvent dolomitisé et à fréquentes traces d'épigénisation, témoigne de la présence de Mesoendothyridae qui sont difficilement séparables de Charentia atlasica.

Dans les Mouissat, les deux coupes que nous avons étudiées en détail : coupe de Tlet Irhoud et coupe du Col d'Iguaguen, montrent que les associations organiques sont tout à fait semblables, avec de légères différences en ce qui concerne l'abondance, la diversité et l'état de conservation des microfossiles. La coupe du col d'Iguaguen (10 km d'Irhoud), témoigne de la présence de phénomènes diagénétiques et de dissolution qui semblent plus accentuées par rapport à celles de la coupe d'Irhoud. Les résultats biostratigraphiques obtenues ici, se corrèlent parfaitement avec ceux de la région de Seksaoua (SW Imi'N-Tanout, à environ 120 km des Mouissat)

En terme de cette comparaison, la formation Oumssissène (nouvelle formation, équivalente de la Fm. Oudmane de Medina, 1989), dernièrement attribuée soit au Bathonien supérieur-Callovien inférieur (Medina et Jaffrezo, 1984) ou, au Kimméridgien inférieur (Deloffre et beun, 1985) est maintenant précisé stratigraphiquement, c'est une unité sédimentaire qui s'étend depuis le Bajocien supérieur jusqu'à l'Oxfordien supérieur.

6-2-Bordure occidental des Rehamna

Dans ce secteur, parmi les travaux les plus intéressants, on peut citer les travaux biostratigraphiques de Roch, 1950 et Gigout, 1955, cependant, les découpages stratigraphiques qui ont été proposés pour la région étaient non fondés car seulement basés sur de simples corrélations avec d'autres régions. De récentes études stratigraphiques menées sur le terrain par Witam, 1988, n'ont pas abordé le côté biostratigraphique, et les interprétations chronostratigraphiques proviennent tout simplement des travaux antérieurs. Cependant, une étude de faciès de la série fut abordée.

Récemment, des interprétations géologiques à partir de la confrontation des données des forages et des profiles sismiques ont été proposées par Leroy, 1997.

Les nouvelles données stratigraphiques que nous allons publier ultérieurement, pourront apporter plus de précisions concernant notamment la reconstitutions paléogéographique et l'évolution géodynamique du bassin d'El Jadida.

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