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APPLICATION : ÉCO-MODELÉ PAYSAGER 3.1 Introduction

3.8. Suivi des paramètres mécaniques et environnementaux d’un éco modelé paysager à base de sédiments marins du GPMD

3.8.2. Suivi environnemental

Dans un processus de protection de l’environnement et de l’écosystème et pour éviter toute dispersion des contaminants vers la nappe phréatique, il faudrait suivre de près notre éco- modelé paysager en réalisant des puits pour le suivi des eaux souterraines et en faisant un contrôle continu et permanent des eaux de surfaces ainsi que l’analyse fréquente de la matrice solide constituant la butte.

Figure.III. 1. 26 Contexte Suivi environnemental de l’éco-modelé paysager

Dans cette démarche, un suivi environnemental de l’éco-modelé paysager a été effectué et a consisté principalement à :

 Mettre en place des piézomètres. Au total, trois piézomètres ont été installés lors de la campagne de carottage : 2 sur la partie haute de la butte (5 et 10 m), et un en bas de la butte ;

 Analyser les eaux piézométriques à une fréquence d’une fois par mois ;

 Prélever des carottes pour des essais de lixiviation : 2 campagnes de carottage au total.

Figure.III. 1. 27 Plan de réalisation des piézomètres

Pour l’évaluation environnementale, la récupération des eaux piézométriques a été effectuée moyennant une pompe à soupape, après avoir mesuré les niveaux d’eau dans chacun des piézomètres, 2 points de mesure seront étudiés : en haut et en bas de la butte. Sur chacun de ces points, on récupérera les écoulements superficiels (de ruissellement) ainsi que les eaux infiltrées (de percolation).

3.8.2.1. Mesure du niveau d’eau

En arrivant sur le terrain, on relève les niveaux d’eau de chacun des piézomètres, et ce dans un laps de temps le plus court possible afin de réduire les effets des fluctuations possibles. La connaissance, la précision et la fiabilité de l’élévation du point de mesure (habituellement le sommet du tubage menant à la crépine et non le tubage protecteur) sont primordiales pour l’interprétation des conditions hydrogéologiques.

Connaître les niveaux d’eau est aussi essentielle puisqu’il en sera déduit la direction et la vitesse d’écoulement (et éventuellement leurs variations dans le temps) de l’eau souterraine au site. Les sondes électriques (à enregistrement automatique pour des mesures cadencées) sont les instruments les plus utilisés pour la mesure de la pression d’eau au-dessus du capteur.

3.8.2.2. Pompage

Pour le suivi des piézomètres installés, nous avons fait recours à une pompe Waterra à soupape qui peut être utilisée dans des tubages de diamètre aussi petit que 2 cm et présente d’ailleurs plusieurs avantages vu qu’elle est facile à utiliser, fiable, portative et sans entretien

particulier. Le système de pompage Waterra peut être utilisé jusqu'à une profondeur de 40 à 60 m pour la purge ou l'échantillonnage des puits.

Figure.III. 1. 28 Système manuel Waterra de pompage

La pompe à soupape fonctionne selon le principe suivant : à la descente, l'eau est poussée à l'intérieur de la tubulure et est piégée lors de la remontée par la valve de retenue fixée à la base de la tubulure. En agitant du haut en bas sans arrêt la tubulure, l'eau remonte jusqu'à la surface. Le prélèvement se fait donc par l’agitation de la soupape au fond du piézomètre dans un intervalle moyen de 3 à 5 min. Cependant, ce type de pompes présente des inconvénients vu qu’elle crée une turbulence par l'agitation de la tubulure dans le puits.

3.8.2.3. Suivi piézométrique de l’éco-modelé

Le suivi environnemental des piézomètres a été effectué pour les eaux de surface et les eaux de percolation de la 4ème tranche de la butte de Dunkerque (Figure.III. 1. 29). L’anlyse des prélèvements a été réalisée conformément à la norme EN 12 457-2.

Les tableaux Tableau.III.1. 9 et Tableau.III.1. 10 présentent les résultats des tests de lixiviation pour les eaux piézométriques et de ruissellement :

Elément P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 Seuils Sulfates mg/l 931,4 878,8 811,0 830,5 842,5 940,0 866,4 724 150 mg/l Chlorures mg/l 233,5 223,6 226,2 216,6 220,4 259,3 230,1 255,6 200 mg/l Arsenic µg/l <10 <10 <10 2,25 2,25 3,11 3,6 4,6 10 µg/l Baryum µg/l 140 199 189 125,57 124,85 93 89 407 700 µg/l Cadmium µg/l <4 <4 <4 0,92 2,15 0,16 0,79 0,8 5 µg/l Cuivre µg/l <10 22 28 10,59 30,93 17 22 9,3 50 µg/l Chrome µg/l <10 <10 <10 2,98 2,98 0,68 0,68 2,6 50 µg/l Nickel µg/l <10 <10 <10 8,37 12,39 10 9 6,85 20 µg/l Plomb µg/l <10 <10 <10 6,04 6,04 2,6 6,2 7 10 µg/l Zinc µg/l 102 25 40 19,33 25,15 24 25 25,3 3000 µg/l Molybdène µg/l <10 <10 <10 1,49 5,56 1,8 1,2 8,3 10 µg/l Sélénium µg/l <10 <10 <10 7,14 7,14 5,1 5,1 9,1 10 µg/l Antimoine µg/l <5 <5 <5 5,86 8,83 3,83 7,8 5,2 5 µg/l

Tableau.III.1. 9. Analyse des eaux piézométriques au-dessus de la butte

Elément P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 Seuils Sulfates mg/l 129 89 118 125 43,3 44,1 104,9 209,6 159,5 160,0 187,6 150 mg/l Chlorures mg/l 201 80 23 75 26,2 26,4 30,4 117,5 100,3 70,6 91,7 200 mg/l Arsenic µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 4,37 11,93 11 13 12,7 10 µg/l Baryum µg/l 37 41 47 68 144 125 131,13 156,08 156 177 149 700 µg/l Cadmium µg/l <4 <4 <4 <4 <4 <4 0,44 0,44 0,16 0,16 0,16 5 µg/l Cuivre µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 4,20 6,34 14 10 9,3 50 µg/l Chrome µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 2,98 2,98 0,68 0,16 2,6 50 µg/l Nickel µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 3,28 5,56 1,8 2,7 6,85 20 µg/l Plomb µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 6,04 6,04 2,57 2,57 7 10 µg/l Zinc µg/l 10 10 10 23 22 14 5,21 9,48 7,1 3 25,3 3000 µg/l Molybdène µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 6,97 12,78 15 21 8,3 10 µg/l Sélénium µg/l <10 <10 <10 <10 <10 <10 7,14 5,52 12 16 9,1 10 µg/l Antimoine µg/l <5 <5 <5 <5 <5 <5 5,86 5,86 3,83 3,83 5,2 5 µg/l

Dans la même démarche de suivi environnemental, des essais de lixiviation ont été effectués sur un échantillon de la butte carotté à 4m de profondeur. Les résultats d’analyse sont reportés dans le tableau ci-après :

Tableau.III.1. 11. Essai de lixiviation d’un échantillon de carotte prélevée

En suivant les recommandations de l’arrêté du 11 janvier 2007, nous remarquons qu’au niveau du suivi des eaux de percolation, la majorité des éléments métalliques ne dépassent pas les seuils maximaux établis par la règlementation. Cependant, les taux de chlorures et de sulfates sont plus élevés que les seuils autorisés et ce, en raison de l’agressivité et de la salinité du milieu marin dans lequel est installée notre éco-modelé paysager. Nous remarquons aussi un dépassement du seuil d’Antimoine pour les prélèvements P4, P5, P7 et P8.

Une augmentation brusque des teneurs en sulfates et chlorures entre les prélèvements P5 et P1 a été distinguée pour l’eau de ruissellement. Un faible dépassement du seuil de Molybdène, d’Antimoine et d’Arsenic a été aussi signalé pour l’eau de ruissellement.

De même, pour l’échantillon prélevé, nous constatons que les chlorures et les sulfates dépassent le seuil autorisé. Dans ce cas, nous procédons à la réalisation d’un essai de percolation normalisé.

Quand l’essai de lixiviation n’est pas concluant en raison des dépassements remarqués du seuil pour quelques éléments chimiques, on passe à un essai de percolation avec un régime descendant. Comme les sédiments fluviaux étaient inertes, nous n’avons pas eu de recours à cet essai.

Éléments Concentration mg/kg Seuil mg/kg As 0,4 0,5 Ba 0,8 20 Cd <0,04 0,04 Cr 0,10 0,5 Cu 0,40 100 Mo 0,16 10 Ni 0,14 20 Pb 0,09 10 Sb 0,11 5 Se <0,1 10 Zn 0,17 200 Chlorure 420 200 Sulfate 225 150

3.8.3. Test de percolation