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6.2 Résultats complémentaires à l’article

6.2.2 Retombées inattendues

Comme c’est souvent le cas en recherche participative, la présente recherche a généré des retombées inattendues. Ces retombées ont été soit rapportées par les informateurs, soit observées par l’étudiant-chercheur lors des entretiens. Les retombées inattendues incluent l’occasion de marquer le renouveau de même que la possibilité de travailler ensemble, de s’exprimer, de se sentir mieux et d’influencer son milieu (Tableau 7).

Tableau 7

Retombées inattendues découlant de la présente recherche

• Marquer le renouveau : la recherche aurait permis aux informateurs de prendre conscience des lacunes par rapport à leur pratique courante, de raviver la flamme en lien avec les pratiques souhaitées et de recréer le lien avec le milieu communautaire

• Travailler ensemble : la recherche aurait permis aux informateurs de créer une synergie de groupe et de se regrouper dans la créativité pour identifier des solutions aux défis de leurs pratiques courantes

• S’exprimer : la recherche aurait permis aux informateurs regroupés de parler le même langage et de donner une voix aux aînés et à leurs proches

• Se sentir mieux : la recherche aurait permis aux informateurs d’avoir un espoir de changement en lien avec les pratiques courantes, de se sentir plus calmes à la suite de leur participation et de rêver à de meilleures pratiques • Influencer son milieu : la recherche aurait permis aux informateurs d’utiliser

les résultats pour revendiquer en faveur de services qui favorisent la participation sociale ainsi que d’apprendre des idées des autres pour améliorer les pratiques

Les informateurs ont d’abord décrit l’occasion qu’offre la recherche de marquer le renouveau en lien avec la participation sociale, incluant une prise de conscience de leur part, la possibilité de raviver la flamme et celle de recréer un lien avec le milieu communautaire (Tableau 7). En ce sens, la recherche aurait permis une prise de conscience des lacunes en lien avec les pratiques actuelles, comme le souligne une ergothérapeute en lien avec ses évaluations : « Je pense que, comme individus, ramener la participation sociale au centre de notre pratique et juste arrêter de dire : ‘‘Satisfaisant’’ [lorsqu’on évalue nos clients en lien

avec leurs activités]. On a fait une belle prise de conscience pour dire qu’on a vraiment notre part là-dedans. » (E). Ensuite, puisqu’elle répond à un besoin des ergothérapeutes dans leur pratique, cette recherche aurait permis de raviver la flamme, une situation qui pourrait avoir des avantages, tels que rapportés ici : « On a besoin de raviver la flamme. C’est ça que ça fait, des projets comme ça. Quand tu nourris ce qui te passionne, tout est mieux, et ils sauveraient en maladie et assurance salaire. » (E). Enfin, une telle recherche serait aussi un moyen de recréer des liens avec le milieu communautaire, tel que suggéré par une ergothérapeute : « Est-ce qu’on peut faire un revirement avec un projet comme ça? En tout cas, on peut amener à réfléchir qu’il y a du monde au bout de tout ça qui attend - la perche est loin, mais elle est là. Pour moi, cette recherche-là peut amener ça. » (E).

La recherche aurait également permis d’avoir comme retombée inattendue d’aider les informateurs à travailler ensemble, notamment en créant une synergie de groupe et en se regroupant dans la créativité (Tableau 7). En premier lieu, la participation à la recherche aurait aidé les partenaires à mieux se connaître et à constater leur complémentarité : « Je trouvais ça intéressant d’entendre les points de vue des gens qui travaillent tous avec les aînés. Même si on a une méconnaissance [des uns et des autres], on sait qu’on pourrait travailler ensemble. » (C). En second lieu, le projet aurait amené les participants à se regrouper dans la créativité, comme le souligne une intervenante communautaire : « Quand je rencontre des gens comme vous avec plein d’idées, ça me fait du bien de voir qu’on peut continuer à être créatifs pour trouver des solutions à nos problèmes. » (C).

Les entretiens auraient stimulé la possibilité pour les informateurs de s’exprimer, incluant de parler le même langage et de donner une voix aux usagers (Tableau 7). D’abord, le fait que les entretiens aient été menés en petits groupes homogènes avec des participants ayant des caractéristiques similaires aurait facilité les échanges et la possibilité de s’exprimer avec un langage commun, tel que le soulignait une proche aidante : « Je pense que le fait qu’on n’était pas beaucoup… Ça a aidé, on a eu la chance de s’exprimer plus. Vous nous avez laissés exprimer comment on se sentait. » (P). Ensuite, l’inclusion d’usagers dans le processus aurait un poids plus grand selon une ergothérapeute : « [Le fait] que les personnes âgées aient une voix pour dire s’ils sont satisfaits de leur participation sociale. Je pense que cette voix-là est plus écoutée que notre voix à nous. » (E). Ainsi, pour donner plus de voix

aux usagers, un décideur organisationnel suggérait : « Est-ce que ça serait bien d'avoir un forum citoyen des aînés […] qui pourrait recevoir ces demandes-là? » (S7).

Étant en soi une expérience de participation sociale, la recherche aurait mené certains participants à se sentir mieux et à repartir avec un espoir de changement, notamment en se sentant plus calmes et en rêvant à de meilleures pratiques (Tableau 7). D’ailleurs, à la fin d’un entretien de groupe, une intervenante communautaire mentionnait : « Moi, je sors et je suis comme ouh… On a espoir. Ça me donne un espoir. Ça fait du bien de se rencontrer. » (C). Ayant pu exprimer leurs préoccupations, certains participants se sentaient plus calmes et soulevaient la possibilité de reproduire cette expérience plus souvent : « J’ai pas mal fait le tour. Je me sens calme. Ça a bien été. Va-t-il y en avoir un autre la semaine prochaine? On est un bon petit groupe... on était bien ensemble. » (P). D’autres ont aussi souligné la possibilité de rêver à de meilleures pratiques, mais insistent pour que celles-ci se concrétisent : « On fait de la recherche, mais est-ce qu’on fait juste rêver? J’aimerais que ça devienne une réalité. Moi je dis que si on se regroupe et qu’on rejoint nos besoins, ça va donner une possibilité. » (C).

Enfin, les participants ont reconnu que l’expérience leur avait donné l’occasion d’influencer leur milieu, d’abord, à même la recherche, en apprenant des idées des autres et, ensuite, en utilisant les résultats pour revendiquer pour des services (Tableau 7). Les entretiens de groupes ont notamment permis d’échanger des idées et des ressources, ce qui a mené certains aînés et proches aidants à contacter leur intervenant en lien avec des services auxquels ils avaient droit. De plus, comme l’étude se déroulait dans une communauté locale, les participants estiment qu’ils pourront utiliser les résultats pour revendiquer des services en lien avec la participation sociale et qu’il y aura une ouverture plus grande auprès des décideurs. Ainsi, selon une ergothérapeute : « Si je propose un projet, avec l’étude que vous faites en ce moment, ça me donne un petit coup de pouce pour avoir une acceptation en haut. » (E). En bref, par effet d’entraînement, cette recherche aura eu des retombées diversifiées, autant pour les ergothérapeutes que pour les usagers et les membres du milieu communautaire, qui ont pris conscience de l’importance de la participation sociale.