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Le rapport à l’espace privé commun et à la propriété commune

IV.2.1.1Des conceptions opposées de l!espace d!habitation

En aménageant eux-mêmes leurs parcelles, les premiers travailleurs africains s’inspirèrent en partie du modèle d’organisation de l’espace d’habitation en milieu rural où schématiquement, au fur et à mesure de l’augmentation de la taille de la famille ou du lignage, on construisait de nouveaux bâtiments qui se greffaient au noyau initial. Ce qui avec le temps autorisait l’accroissement spatial de l’habitat. Or en milieu rural, ainsi que l’indique Alain SINOU (1987 : 87), il y a l’absence de contrainte de place. En revanche, il y a en ville une réglementation urbanistique qui marque une démarcation entre les espaces privés et les espaces publics, assignant aux uns et aux autres des limites inamovibles. L’extension spatiale des communautés in situ est de ce fait interdit, tandis que l’espace dévolu à chaque famille est assez réduit. À Kinshasa, cette organisation de l’espace dans la parcelle d’habitation se fait de plus en plus rare dans la ville ancienne à cause notamment de la pression sur l’espace disponible dans ces parcelles, mais aussi à cause des modèles de construction des logements mis en place par l’Administration coloniale dans les Nouvelles cités et dans les cités planifiées. On peut encore observer ce modèle d’organisation dans les quartiers récents et périphériques où la densification

sociale et spatiale sont restés ici très faibles. Cependant, ce modèle d’organisation des parcelles urbaines n’est pas propre à Kinshasa. Loin de Kinshasa, on retrouve également ce modèle d’organisation de l’espace d’habitation dans les villes ouest africaines.

« De manière générale, l’espace de la cour d’habitation urbaine est pensé et pratiqué sur le même modèle qui ordonne l’espace villageois (…) Cette construction sociale de l’espace habité est tellement répandue au Burkina Faso, au Mali, au Niger, etc., qu’elle mérite explication. Elle exprime en effet la conception topocentrique qui caractérise l’occupation du territoire dans la plupart du monde rural Ouest-Africain.

« L’espace socialisé a ainsi tendance à se distribuer de manière concentrique, et illimitée, à partir du lieu de fondation chargé de valeurs symboliques (lieux sacrés de la fondation, maisons ancestrales, autels sacrés de la terre et des ancêtres, etc.) très fortement approprié. Cette conception ouest africaine faite de surfaces bornées et de lignes droites, qui est à la base de l’organisation spatiales des villes modernes. Cette conception topocentrique de l’espace habité fonde une représentation qui oppose radicalement « l’intérieur » socialisé (la maison, la cour ou le village) à l‘extérieur sauvage (la brousse) conçu comme un endroit non approprié par les hommes, en libre accès et où l’on peut tout prendre et tout abandonner.

« Le problème est donc celui d’une contradiction fondamentale entre deux conceptions historico-culturelles de l’espace habité. L’inadaptation de/à l’espace public urbain justifie l’engendrement de modalités spécifiques d’appropriation et la conception topocentrique africaine s’est ajustée à la conception géométrique des “blancs” en redéfinissant empiriquement les notions “d’intérieur” et “d’extérieur” (Bouju et Ouattara, 2002 :97).

Dans la Cité indigène de Léopoldville (Kinshasa), il n’y avait pas de réglementation spécifique concernant l’ordre d’agencement des bâtiments dans la parcelle. Ainsi avec l’accroissement du nombre d’habitants dans la parcelle, il était possible, à l’époque coloniale, de construire de nouveaux bâtiments à condition de respecter le coefficient réglementaire d’occupation du sol. L’organisation de l’espace dans la parcelle était laissée à la liberté du travailleur, dès lors que celui-ci se conformait aux normes édictées par l’Administration coloniale tel qu’indiqué précédemment : normes concernant la clôture de la parcelle en plantes vivaces, l’entretien d’un jardin potager et des arbres fruitiers.

Une des rues des Anciennes cités à l’époque coloniale (Source : CAPELLE, 1947 :6)

« Malgré la médiocrité des équipements, ce qui faisait l’attrait et même le charme de ces quartiers, c’était la végétation et la disposition des maisons sur leur parcelle. En effet les Belges pensaient sagement, qu’il ne fallait pas faire passer brutalement les Kongo qui formaient la majorité de la population indigène, d’un milieu rural, très végétal, à un milieu urbain somme toute minéral. Aussi édictèrent-ils quelques règles simples dont l’essentiel était : rues plantées d’arbres ; parcelles entourées de haies vives ; maisons telles que dans le Bas-Zaïre, carrées avec toit à quatre pans, sises au fond de la parcelle ; interdiction de constructions adventices autres que des édicules des sanitaires, donc limitation du coefficient d’occupation du sol ; entretien des abords de chaque parcelle, etc. Les maisons étaient construites comme au village : en poto-poto, en briques adobes ou en briques mal cuites ; les édifices d’intérêt collectif en briques cuites dont les missionnaires furent les propagateurs en inculquant la technique de cuisson et en construisant leurs églises, collèges et résidences (...) « Mais ces quartiers finirent par être saturés par suite de l’immigration et du croît démographique naturel. Si bien que pour diminuer la pression démographique exercée et afin d’éviter, au-delà des règlements, une densification de l’habitat, les nouvelles cités furent mises en chantier. Ces nouvelles cités profitèrent d’équipement et d’infrastructures plus élaborées. Elles devinrent très attractives et introduisirent dans les apparences ce la ville indigène une ébauche de sélection sociale » (DE MAXIMY, 1984 : 308).

Les parcelles attribuées dans la Cité indigène avaient une superficie de 500 m! (20x25m) et destinées à un ménage. Mais la plupart des attributaires des parcelles y construisaient, outre leur propre maison, des sortes des maisons des rapports et en faisaient louer des appartements, exerçant ainsi la profession qualifiée légalement de "logeur" (CAPELLE, 1947 : 9-10, 39-40). Les parcelles comptent au minimum trois logements, voire quatre à six. Depuis la fin des restrictions coloniales, on observe une densification des bâtiments en ajout sur la parcelle, sans tenir compte du coefficient réglementaire d’occupation du sol. On rencontre en général une forte densité spatiale et sociale dans les quartiers centraux et anciens des villes d’Afrique noire. Voici ce qu’Alain SINOU rapporte à propos de la densification du bâti dans les parcelles des quartiers centraux à Bamako.

« Le développement de l’espace bâti réduit la surface de la cour. Parfois, elle n’est plus qu’un couloir à ciel ouvert. La réduction des cours particulièrement dans le centre ville suggère une relation de cause à effet entre cette situation et l’accroissement de la population dans les concessions ; mais la transformation des rapports sociaux s’avère là encore plus significative : les maisons où la cour ne devient qu’un espace de circulation et de rangement sont celles préférentiellement occupées par les locataires. Dans ce cas, la concession devient un ensemble de logements, un immeuble horizontal. Dans les quartiers périphériques on remarque au contraire l’importance de l’emprise de la cour par rapport aux bâtiments. Les habitants de ces concessions sont moins nombreux, aussi le nombre de pièces construites est moins élevé. » (Sinou, 1987 : 93-94)

A Kinshasa dans les Anciennes cités, cette densification du bâti atteint dans certaines parcelles le seuil de saturation. On compte parfois dans les parcelles une dizaine ou une douzaine de ces logements additionnels (parfois mis en location), en pièce unique ou en deux petites pièces, alignés sur les cotés de la parcelle. Dans certaines parcelles, les trois quarts, voire la totalité de la surface, sont occupés par des constructions, qui ne sont séparées que par des étroits couloirs. Cependant pour les parcelles qui sont les plus proches du Marché Central, la rente qui provient de la mise en location des boutiques au- devant de la parcelle est plus importante que la rente provenant de la location de ces petits logements.

Dans les parcelles où il y a une forte densification du bâti, tous ces espaces laissés sur les deux cotés et à l’arrière de la parcelle, ont en général été progressivement occupés par de nouveaux bâtiments, en pièces uniques ou en deux pièces exiguës, qui selon le cas sont occupés par différents membres de la parentèle, par des locataires, ou par les deux. Par contre dans les parcelles où il n’y a pas eu de maison du Fonds d’Avance, il y a un plus grand nombre et une plus grande variété de bâtiments dans la parcelle. Cependant la surpopulation et la promiscuité dans laquelle vivent les habitants de la parcelle en font des foyers permanents de conflits, rendant la vie quotidienne très difficile.

Si la densification du bâti dans la parcelle s’explique par l’augmentation du nombre de ses habitants, la qualité des matériaux utilisés pour la construction des bâtiments additionnels mais aussi la taille de ces nouveaux bâtiments, ont commencé à introduire une différenciation à l’intérieur même de la parcelle, comme on le verra plus loin. Certains de ses occupants tels les enfants du propriétaire à la deuxième génération ont pu construire des maisons en dur, ou obtenir un prêt du Fonds d’Avance. Dans certaines parcelles notamment dans le quartier CITAS à Barumbu, nous avons encore trouvé durant nos enquêtes des très vieux bâtiments construits en poto-poto ou en briques adobes. Il s’agit en général des bâtiments à deux ou trois pièces au maximum et de taille assez réduite. A côté des bâtiments construits en matériau rudimentaire (terre cuite, chaume, etc.), les habitants ont commencé à ériger des bâtiments en dur.

IV.2.1.2Parcelles à construction de type villa et parcelles à plusieurs petits bâtiments

« Les types d’habitation rencontrés dans la Cité présentent une grande diversité. Ils vont de la case en pissé couverte de chaume, du type le plus primitif, à la maison d’évolué en matériaux durables, semblable à un coquet petit cottage, et meublé à l’européenne, en passant par tous les genres intermédiaires ou mixtes. » (CAPELLE, 1947 :38)

En observant les parcelles dans les Anciennes cités, on note une différence dans le style de construction et d’agencement des bâtiments à l’intérieur des parcelles. Les parcelles les plus anciennes contiennent généralement plusieurs petits bâtiments, tandis que les plus récentes ont souvent un bâtiment principal de type villa, qui est selon le cas, entouré ou non de petits bâtiments. Cette différence est révélatrice de l’évolution du style d’habitat

à Kinshasa pendant l’époque coloniale. En comparant les constructions des Anciennes

cités à celles des Nouvelles cités par exemple, qui sont plus récentes, on voit tout de suite

cette différence. Dans le premier cas, on trouve encore dans quelques quartiers des

Anciennes cités des parcelles qui ont certains logements construits en matériau

rudimentaire, en poto-poto, en briques cuites ou en briques adobes81 et d’autres construits en dur.

Quoique les conditions de vie furent bien meilleures dans les Nouvelles cités et les Cités

planifiées par rapport aux Anciennes cités, à cause notamment de l’introduction de l’eau

au robinet et de l’électricité, néanmoins les logements construits par l’Office des Cités Africaines furent plus étroits, et l’espace privatif extérieur très limité82 (DE MAXIMY, 1984 :110-112). Dans les Nouvelles cités par exemple, où on trouve à majorité des parcelles individuelles,83 les maisons construites grâce aux prêts du Fonds d’Avance le furent selon un modèle de type villa, c’est-à-dire avec une maison en milieu de parcelle qui en occupe la plus grande partie, un espace/jardin ornemental ou un espace/cour d’agrément laissé au devant de la parcelle, et un espace/cour domestique à l’arrière de la parcelle.

Comme on l’a vu, c’est le Fonds d’Avance qui a amorcé quelques constructions de type villa dans les Anciennes cités. Ces parcelles avec des constructions de type villa/Fonds d’Avance sont localisées plus généralement dans les parties méridionales des Anciennes

cités, qui sont les parties dont l’aménagement est le plus récent et date des années

précédent ou pendant la deuxième guerre mondiale. Ce type de construction est par contre rare dans les parties septentrionales qui sont les plus vieilles des Anciennes cités, celles qui sont proches du Centre des Affaires et du Marché central.

Selon les informations reçues des informateurs les plus âgés, et en observant la distribution de l’espace dans les parcelles ayant gardé les bâtiments les plus anciens, les parcelles étaient aménagées progressivement en suivant un principe de construction de petits bâtiments rectangulaires à deux ou trois pièces, agencés de différentes manières. Certaines parcelles gardaient le même principe d’organisation des bâtiments en les disposant de telle manière qu’ils ouvrent tous sur une cour intérieure (comme dans les villages). Dans d’autres parcelles, les bâtiments étaient disposés de manière plus disparate. L’aménagement de la parcelle se faisait au fur et à mesure de l’augmentation du nombre d’occupants.

Ce mode d’organisation de l’espace a permis de réunir dans une même parcelle plusieurs sous-groupes dépendant du Chef de famille ou du propriétaire de la parcelle. Ces sous-groupes pouvaient être formés des familles des parents proches ou éloignés du propriétaire, des personnes hébergées, des amis ou des personnes provenant du même village, des personnes parlant la même langue que le propriétaire. Plus tard, lorsque les enfants du propriétaire avaient grandi et fondé leurs propres familles, ils constituaient également des sous-groupes vivant sous l’autorité du Chef de famille. Ce mode de résidence, proche du modèle villageois, permit aux Africains de pouvoir se loger, en étant très nombreux dans la même parcelle. Il fut particulièrement salutaire durant la période

81 Les maisons en poto-poto sont construites à l’aide des matériaux végétaux et d’argile. Elles ont comme base une armature entièrement faîte en bois, avec des tiges tirées par exemple de la nervure centrale des feuilles de palmiers, et montées en un entrelacs double, régulier et serré. Ensuite, le vide laissé dans la double rangée des tiges est rempli d’une boue d’argile mélangée au sable. Le toit est traditionnellement recouvert de chaume, mais à Kinshasa on utilise la tôle ondulée ou des fûts déroulés (Pain, 1984 : 160).

82 De même ces nouveaux types de logements entraînaient des contraintes individuelles ou collectives qui n’existaient pas dans les Anciennes cités, telles que l’entretien des canalisations d’alimentation en eau, ou le respect de la mitoyenneté, la voirie de desserte et les fossés à garder en état, le respect de l’espace public à usage collectif, etc. 83 Surtout à Kasa-Vubu et à Ngiri-Ngiri

de la crise du logement, qui eût lieu pendant les années de croissance due à la conjoncture économique favorable de la deuxième guerre mondiale (1939-1945) qui attira une main d’œuvre importante à Léopoldville. Même après le lotissement des

Nouvelles cités, la crise du logement à Léopoldville (Kinshasa) était telle que les Anciennes cités ont continué à être surpeuplées. Durant la décennie 1950 précédant

l’indépendance, Paul RAYMAEKERS (1964) rapporte que la surpopulation dans les

Anciennes cités était telle que la densité de la population y atteignait en moyenne160

habitants à l’hectare sans maison en étage.

Cette opposition que nous formulons ici (entre les parcelles ayant des villas/Fonds d’Avance et les parcelles ayant plusieurs petits bâtiments ouvrant ou non sur une cour intérieure) provient du témoignage des informateurs les plus âgés qui soulignaient la différence dans l’aménagement des parcelles et dans l’organisation de la vie familiale entre les parcelles dont les propriétaires avaient eu la latitude d’organiser eux-mêmes l’aménagement et celles où la construction avait été assurée grâce au prêt du Fonds d’Avance. D’après les témoignages recueillis et en observant la disposition des plus vieux bâtiments dans certaines parcelles qui en ont encore, il y avait dans le premier cas en général plusieurs constructions qui ouvraient sur une cour intérieure, et dans le deuxième cas, il y avait en général une grande maison en milieu de parcelle.

IV.2.1.3Une différenciation morphologique et sociale au sein des parcelles

On observe donc une différence sensible dans l’aménagement et l’organisation de l’espace de la parcelle d’habitation dans les Anciennes cités, entre les parcelles qui ont des maisons du Fonds d’Avance à celles qui n’en ont pas. Cette différence touche essentiellement le style des constructions dans la parcelle, qui donne parfois un ensemble bien hétéroclite. Même si l’on a observé que les formes d’organisation et de répartition de l’espace, dans les parcelles du premiers cas étaient plus appropriées pour la résidence des familles basées sur une parenté étendue, on doit néanmoins souligner que même les parcelles avec les constructions en villas/Fonds d’Avance sont aussi habitées par les familles ayant le même mode de regroupements et de relations de parenté.

Il est évident que la densification du bâti que l’on observe dans ces Anciennes cités depuis la fin des restrictions coloniales, touche aussi bien la première catégorie des parcelles que la seconde. Les observations montrent bien que les cours intérieures ont peu survécu à cette densification du bâti. Elles ont souvent été complètement occupées par des nouvelles constructions. Dans les parcelles qui à l’origine avaient des maisons de type villa/Fonds d’Avance, on a ajouté des constructions sur tous les espaces laissés vides à l’époque coloniale, sur les deux cotés, à l’arrière, voire au-devant de la parcelle.

Il est également important de souligner qu’après plusieurs années d’établissement urbain, il y eut une grande aspiration de la part de ces citadins africains à accéder à un logement en dur qui représentait une forme de réussite sociale. Cette question de différenciation sociale au sein de la parcelle d’habitation et de la famille a commencé à se poser dès lors que la personne qui a fait construire la maison du modèle du Fonds d’Avance n’est pas le propriétaire de la parcelle, mais un de ses parents, ou un descendants directs ou indirects. Elle est dans nombre de cas, l’une des causes lointaines des guerres de famille que nous étudierons plus loin.

Cette diversité morphologique a été introduite avec la différenciation sociale au sein de la population africaine. Celle-ci est née avec la question des évolués. Le terme évolué tel qu’utilisé à l’époque coloniale se référait à ceux qui savaient parler et écrire à peu près correctement en français. La marche vers la civilisation européenne devait, en principe, les conduire à être "assimilés" aux Européens et profiter des avantages de cette assimilation. Les évolués avaient leur carte et, comme les commerçants et les artisans,

avaient droit à des conditions privilégiées d’existence dans la ville (CAPELLE, 1947 : 65-67 ; DE MAXIMY, 1984 : 118). Ces évolués ont ainsi été des clercs et des commis (dactylographes, secrétaires, agents de bureau subalternes, etc.). D’autres encore ont été des marchands, des boutiquiers et des colporteurs.

« Au fur et à mesure qu’augmente la qualification et l’ancienneté du travailleur, augmente également son aisance. On passe alors à 18, 20, 30, 40, 50 Fr. par jour, et davantage. Certains artisans hautement qualifiés se font 1.500 à 2.000 Fr. par mois ; certains commis dépassent 5.000 Fr. Inutile de dire que ces cas sont rares. Un bon commis moyen gagne 1.500 à 2.000 Fr. Un bon steno-dactylo ou un bon comptable, de 2.000 à 3.000 Fr.

Le minimum vital de cette classe sociale n’est évidemment plus le même que celui du manœuvre. L’habitation est plus confortable, parfois en matériaux durables, agréablement meublée ; certaines seraient à bon droit enviées par des broussards européens des services itinérants. Les vêtements sont ceux de l’européen : on se présente au bureau en chemise blanche, col et cravate. L’alimentation évolue vers des produits européens : lait, sucre, beurre, etc. ». (CAPELLE, 1947 :62)

Types de construction Coût de

construction Entretien annuel A Construction en pisé

1 Toit en paille 3000 Fr. 300 Fr.

2 Toit en tuiles végétales 4500 Fr. 200 Fr.

3 Toit en tôles de remploi 5000 Fr. 200 Fr.

B Construction en briques Adobes

1 Toit en paille 4.500 Fr. 300 Fr.

2 Toit en tuiles végétales, boiseries primitives 10.000 Fr. 250 Fr.