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Utilisation des ressources spatiales et alimentaires

4.2. Matériels et méthodes 1 Sites étudiés

4.2.4. Régime alimentaire

Echantillonnage

Les tritons des sites A et C capturés pour la détermination de l’occupation de l’espace ont aussi été utilisés pour l’étude du régime alimentaire. Au site B, deux autres missions (la première en mars, la seconde en avril 1997, espacées de 15 jours) ont été menées dans le cadre de l’étude du régime alimentaire. Elles ont consisté en des prélèvements dans les deux micro-habitats, à l’aube (6h00), en milieu de journée (12h00), en fin de journée (18h00) et en milieu de nuit (0h00) sur un cycle de 30 heures lors de la première mission (cinq sessions de capture) et de 48 heures lors de la seconde mission (huit sessions de cap- ture). Chaque prélèvement durait 40 minutes. Au site D, les tritons dont nous avons étudié le régime ont été ceux prélevés à l’épuisette lors des échantillon- nages.

Immédiatement après la capture, sous tente ou en refuge, nous avons procédé à la récolte des contenus stomacaux. Nous avons anesthésié les tritons dans une solution de phénoxyéthanol (0.5%). Nous avons ensuite introduit, dans leur œsophage, une sonde métallique du type de celle décrite par JOLY (1987) (fig. 53). Selon la taille du triton, nous avons utilisé des sondes de diffé- rents calibres, à deux embouts ou à embout unique. En ce qui concerne les sondes à deux embouts, le petit embout était relié à une pompe à eau dont on règle la pression manuellement. De l’eau était ainsi injectée dans l’estomac des tritons, mettant de ce fait les items alimentaires en suspension. Le courant pro- duit pousse alors les proies vers le gros embout. Les proies sont finalement récoltées dans un petit pilulier en verre de 15 ml par l’intermédiaire d’un tuyau souple. Une cheminée obturée par un filet de maille 300 µ m permettait à l’excédent d’eau d’être éliminé tout en maintenant les proies. N’étudiant pas le régime des petites larves dans cette étude, ce maillage était suffisant pour rete- nir toutes les proies consommées par les tritons. Les proies ont alors été laissées dans le pilulier. Les items stomacaux des différents tritons étaient ainsi indé- pendants les uns des autres. Les proies ont été conservées dans une solution de formol à 4%.

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Après avoir été vidangés, les tritons ont été placés dans des bacs remplis d’eau et maintenus ainsi jusqu’à la fin des expériences. Les données issues du régime alimentaire sont donc indépendantes. Les tritons utilisés ont été mesurés (longueur museau-cloaque avec une précision de 1 mm) et pesés (poids frais avec une précision de 0.1 g).

Des observations directes du régime alimentaire des tritons ont aussi été réalisées en plongée, depuis le bord des points d’eau ou à bord d’une barque.

Fig. 53. Système de vidange gastrique. a : pulvérisateur d’eau, b : valve de réglage de la pression, c : piston, d : vanne-pédale, e : cathéter introduit dans l’œsophage, f : boîte de Petri, g : pilulier, h : cheminée d’évacuation d’eau, i : double cathéter introduit dans l’œsophage (d’après J 1987).

UTILISATION DES RESSOURCES SPATIALES ET ALIMENTAIRES

Analyse des proies

Les proies ont été identifiées en laboratoire sous binoculaire. Etant seulement intéressé par les catégories de proies consommées, nous n’avons pas poussé la détermination jusqu’à l’espèce, même si celle-ci était connue. Ainsi, selon les groupes, la classification pouvait aller jusqu’à la famille (p. ex. Dytiscidae), l’ordre (p. ex. Hymenoptera) ou le genre (p. ex. Chirocephalus) selon différents guides d’identification et, particulièrement, CHINERY(1973), AMOROS(1984) et TACHET et al. (1996). Les proies ont été mesurées sur un papier millimétré sous binoculaire, à la précision du millimètre pour la majorité des proies à l’exception des daphnies mesurées par catégories (0.4 - 0.8, 0.8 - 1.2, 1.2 - 1.6, >1.6 mm) ou de certaines proies auxquelles était attribuée une taille moyenne, inférieure ou supérieure à 1 mm (copépodes).

Afin de déterminer le poids frais des items alimentaires, nous avons uti- lisé des conversions poids frais - longueur pour les différentes catégories de proies (JORGENSEN 1979 ; P. JOLY, comm. pers.). Pour avoir des poids frais de contenus stomacaux indépendants de la taille des tritons, nous avons régressé les données par la longueur museau-cloaque des individus. Les valeurs de bio- masse étaient alors converties en calories selon les formules présentées par CUMMINS& WUYCHECK (1971) et JORGENSEN(1979). Ces valeurs ont aussi été régressées par la taille des individus.

Comparaison entre les deux formes

Nous avons comparé le régime alimentaire entre les deux formes chez les mâles, les femelles et les juvéniles (pour les juvéniles, uniquement au site A) pour chaque catégorie de proies consommées ainsi que pour la biomasse et l’équiva- lent calorique des proies ingérées et ce, lors de chaque période de capture. Quand l’échantillonnage le permettait, nous avons aussi comparé le régime à l’intérieur de micro-habitats où cohabitaient les deux formes, et à différents moments du nycthémère. Nous avons également comparé les associations de proies chez les métamorphes et les pédomorphes (deux proies sont associées quand un contenu stomacal contient au moins un représentant de chacune d’elles).

Relation de taille proies - prédateurs

Nous avons comparé la taille des tritons branchiés (pédomorphes mâles et femelles et juvéniles branchiés) à celle des proies consommées. Nous avons, d’une part, établi des comparaisons générales et, d’autre part, en ne considérant que les daphnies. Nous avons répété ces analyses aux différentes périodes d’échantillonnage.

Nous avons également classé les tritons en trois catégories de taille égale : 19 - 32 mm, 33 - 46 mm et 47 - 60 mm afin de déceler une utilisation différente des principales catégories de proies (daphnies, Chydorus, copépodes, chirocéphales, insectes aquatiques et insectes terrestres) selon la taille des indi- vidus. Cette subdivision est arbitraire. Elle est utilisée afin de dégager des ten-

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