• Aucun résultat trouvé

Problématique des régions arides et semi-arides en Algérie : 1 Représentation des régions arides et semi-arides :

Chapitre II : les ressources fourragères et place de l’Atriplex halimus dans les parcours fourragers des ruminants dans les régions arides de

II. 3 Problématique des régions arides et semi-arides en Algérie : 1 Représentation des régions arides et semi-arides :

Sur la superficie totale des terres mondiales, la zone hyperaride couvre 4.2 %, la zone aride 4.6 % et la zone semi-aride 12.2 % (Bouchoukh, 2010). Ainsi, près d’un tiers des terres du monde est constitué de terres arides. Au nord du Sahara, celle-ci occupent plus de 600000 Km2 dont 34

% en Algérie, 31 % en Lybie, 19 % au Maroc, 11 % en Tunisie et 5 % en Egypte (Le Houérou, 1992 ; Maalem et Rahmoune, 2009).

II. 3.2 Le climat :

Les changements climatiques deviennent de plus en plus contraignants pour la croissance et le développement des plantes notamment dans les zones semi-arides et arides. L’Algérie fait partie du groupe des pays méditerranéens où la sécheresse observée depuis longtemps, a conduit manifestement au processus de salinisation des sols sur 3.2 millions d’hectares affectés (Belkhodja et Bidai, 2004). Ces variations climatiques entraînent une sécheresse du sol qui devient une contrainte à la biodiversité des plantes particulièrement en zones arides.

La sécheresse et la salinité du sol ont modifié la stabilité de l’écosystème en soumettant les régions à la désertification (Le Houerou, 2000). Par conséquent, certaines espèces sont menacées de disparaître, d’autres manifestent des mécanismes d’adaptation exprimés par des modifications du métabolisme cellulaire (Belkhodja et Bidai, 2004). Ces différents phénomènes ont contribué à accroître la fragilité des écosystèmes, à réduire leur capacité de régénération et à diminuer leur potentiel de production.

Paradoxalement, l’effectif du cheptel pâturant en zones steppiques n’a cessé d’augmenter.

Cependant, le maintien de cet effectif très élevé s’est traduit par une accentuation de la dégradation des parcours et a conduit les éleveurs à transformer la conduite des troupeaux pour tenter de sauvegarder leurs troupeaux (Kanoun et al., 2007)

II. 3.3 La végétation :

Les végétations annuelles et spontanées des pâturages naturels, constituent une source importante d’alimentation du bétail, ainsi que les résidus de l’agriculture principalement la paille. L’étude des ressources pastorales des parcours steppiques et présaharien a permis de ressortir les potentialités pastorales des steppes algériennes. Elles sont dominées par 4 grands type de formations végétales (Djebaili, 1984 ; Le Houérou, 2000 ; Nedjraoui, 2001 ; Nedjimi et Homida, 2006) :

31 a- Les parcours à graminées :

Ils comportent principalement les plantes suivantes :

Stipa tenacessima (l’Alfa) : ces parcours représentent 4 millions d’hectares et présentant une forte amplitude écologique. Cette plante se localise dans les bioclimats semi-arides à hiver frais et froid dans l’étage aride supérieur à hiver froid. La production de l’alfa peut atteindre 10 tonnes de MS/ ha mais présente une faible valeur fourragère (0.3 à 0.5 UF/kg MS). Par ailleurs, les inflorescences sont très appréciées avec une valeur de 0.7 UF/kg MS.

Lygeum spartum (Sparte) : cette dernière occupe les glacis d’érosion encroutés

recouverts d’un voile éolien sur sols bruns calcaire, halomorphes dans la zone des Chotts. Ces formations sont soumises à des bioclimats arides, supérieurs et moyens à hivers froids et frais. Cette espèce a un faible intérêt pastoral (0.3 à 0.4 UF/kg MS).

b- Les parcours à chamaephytes : Ils sont constitués particulièrement par :

Artimisia herba alba (Armoise blanche) : Les parcours constitués par cette plante

recouvrent 3 millions d’hectares et sont considérés meilleurs (0.65 UF/kg MS) avec une bonne utilisation pendant toute l’année et en particulier en mauvaise saisons en été et en hiver où elle constitue une réserve importante.

L’armoise est une espèce bien adaptée à la sécheresse et à la pression animale en particulier ovine (Nedjraoui, 2001).

Artimisia compestris (Armoise champêtre).

Arthrophytum scoparium (Remth) : ces parcours présentent un intérêt pastoral assez

faible suite aux conditions extrêmement difficiles ; xérophilie (20-200 mm/an) thermophilie, sols pauvres bruns calcaires et encroûtés. Ce type de steppe est exploité par les camelins.

Thymelaea microphylla (Methnane).

Les formations constituées par les graminées suivantes : Aristida pungens et Thymellaea

microphyla et l’arbuste Retama raetam sont plus fréquentes en zones arides et présahariennes.

Elles se localisent dans les zones à texture sableuse et les dépressions constituées par les Chotts, avec une valeur pastorale qui varie de 200 à 250 UF/ha (Nedjraoui, 2001).

32

c-Les parcours à espèces crassulescentes : ces terrains couvrent environ un million d’hectares avec des espèces dites halophytes autours des dépressions. Ce sont des plantes succulentes charnues très adaptées pour survivre dans des milieux arides du fait des caractéristiques du sol, du climat et de forte concentration du sel.

Les espèces les plus répandues dans ces espaces sont : Atriplex halimus, Atriplex glauca, Salsola

sieberi, Salsola vermiculata et Suaeda fructiocosa. Ce type de parcours est très recherché par les

pasteurs et sa valeur pastorale est de 300 UF/ha (Nedjraoui, 2001).

d-Les parcours dégradés : Parmi les espèces qui subsistent dans ces terrains sont Noaea

micronata, Piganum harmala et Astragalus armatus, se localisent dans les régions de campement

et autour des points d’eau.

La steppe algérienne n’a pas été épargnée des aléas climatiques de ces dernières années. Selon les experts en environnement ce bouleversement a engendré dans ces terrains une baisse sensible de la pluviométrie à raison de 20 % et une augmentation de la température de 2 °C de plus. Ces perturbations provoquent des crises écologiques se répercutant sur la production primaire des écosystèmes et sur le changement de la composition floristique.

Au Sud de l’Algérie le Sahara est le plus grand des déserts. Il est caractérisé par des conditions édapho-climatiques très contraignantes à la survie spontanée des êtres vivants. Néanmoins, cet écosystème reste un milieu vivant pourvu d’un couvert végétal particulier, où le dromadaire qui domine dans ces espaces, se base pour son alimentation essentiellement, sur le broutage de ces plantes. Ce couvert végétal reste menacer par l’érosion éolienne, le surpâturage, l’extension de la céréaliculture et l’arrachage des espèces ligneuses.

L’étude faite par Chehma (2005) dans le cadre de son doctorat sur les parcours camelins du Sahara des régions d’Ouargla et Ghardaia révèle l’existence de 6 parcours camelins sahariens correspondant à des zones géomorphologiques différentes : sols sableux, lits d’Oued, dépressions, Hamada, Reg et sols salés, qui offrent la seule ressource alimentaire disponible pour le dromadaire. Cent douze (112) espèces ont été recensées au niveau de ces parcours divisés en 88 espèces éphémères (Cynodon dactylon, Agatophora alopecuroides Artemisia

campestris, Artemisia herba alba, Astragalus gombo…) et 24 espèces sont vivaces (Acacia radiana, Retama retam, Salsola tetragona, Salsola vermiculata, Sueda fructicosa, Tamarix aphylla, Tamarix articulata…).

Les espèces éphémères ne peuvent apparaitre et développer leur partie aérienne que lorsque les conditions leurs sont totalement favorables. Elles peuvent ainsi disparaître pendant plusieurs mois et même plusieurs années, suivant l’irrégularité des conditions climatiques sahariennes. Ces espèces ne peuvent être considérées comme pâturage de base pour les camelins malgré leur

33

degré d’appétibilité appréciable. Seules les espèces vivaces constituent un pâturage permanent pour cet élevage et elles fournissent une partie aérienne plus ou moins productive et utilisable par les animaux (Chehma, 2005).

Le Drinn (Stipagrostis pungens) est l’une des plantes vivaces essentielles constituant le pâturage du dromadaire au Sud algérien. Cette plante est classée parmi les fourrages les plus appréciés par cet animal qui peut se contenter du Drinn et d’eau pendant les années de disette (Chehma et al., 2004).

Les oasis constituent aussi des écosystèmes très particuliers et sont fortement conditionnées par les ressources hydriques. Elles peuvent subir des dégradations suite à de nombreux facteurs, à savoir la salinisation qui est due aux eaux d’irrigation et au défaut d’entretien du réseau de drainage. En outre, les eaux usées et le pompage excessif des foggaras constituent une menace sur la productivité de certaines palmerais et ils sont incriminés dans cette dégradation (Benderradji et al., 2006). Par ailleurs l’abandon des terres suite à des baisses des rendements favorise également ce phénomène.

Au Sud-Est de Biskra le couvert végétal est aussi adapté aux conditions les plus rudes caractérisées par des pluviométries faibles et de fortes chaleurs. Les halophytes (Tamarix

africana, Atriplex halmus, Salsola vermiculata, Sueda mollis) sont des formations permanentes

disponibles dans ces parcours arides, très appréciées par les petits ruminants (Haddi et al., 2009). Ces halophytes sont vivaces quelque soient les conditions très fluctuantes de l’environnement, contrairement aux herbacées : Cynodon dactylon et Cyperus conglomeratus qui apparaissent dès la chute de pluie (Arab, 2006 ; Arab et al., 2009) et disparaissent après. Il a été aussi constaté que les espèces Atriplex, sont très appréciées par les camélidés (Haddi, 1999 ; Rahmoune et al., 2004a). Néanmoins, l’aire de répartition de ces plantes fourragères diminue de plus en plus, par suite de manque de stratégie de gestion et de surpâturage de ces parcours. Par conséquent, la production animale sera exposée aux problèmes de rareté et d’irrégularité des ressources fourragères. A cause de ce déséquilibre, la production fourragère dans ces régions arides traditionnellement à vocation pastorale, diminue de façon continue et le taux de satisfaction des besoins alimentaires du bétail par la production fourragère locale est passé de 70 % en 1978 à 40 % en 1986 et se maintient jusqu’en 1996 (Houmani, 1997 ; Rahmoune et al., 2004a).