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LA PRISON DE GRÜNSTADT, UNE INSTITUTION HYBRIDE

Dans le document Quand la prison prend soin (Page 196-200)

PROFESSIONNELS EN TENSION

CHAPITRE 4 LA PRISON DE GRÜNSTADT, UNE INSTITUTION HYBRIDE

Ce matin, j’assiste à la commission de suivi de la peine (Vollzugsplankonferenz) de Monsieur Celik. L’homme a demandé une permission de sortir afin de participer dehors à un atelier de gestion de l’agressivité (Anti-Agressions Training). Chargé de statuer sur sa demande, le sous-directeur réunit dans son bureau, situé au rez-de-chaussée du bâtiment de détention, les différentes personnes impliquées dans la prise en charge du détenu : Tobias, son chef de groupe1 accompagné d’une stagiaire, l’un de ses animateurs de groupe2 et une experte psychologue. La pièce est spacieuse, décorée de plantes vertes ; du thé et des petits gâteaux nous attendent sur la longue table rectangulaire que préside Monsieur Schumacher. Le tour de table commence, le chef de groupe, un jeune travailleur social, décrit l’homme comme une personne calme, qui ne fait pas parler de lui (unauffällig). Il a repris ses études et passé un diplôme d’allemand, il travaille comme auxiliaire (chargé de nettoyer les coursives), et est apprécié par ses codétenus. Sa femme vient régulièrement le voir, la relation est décrite comme « sereine et pleine d’amour ». Monsieur Celik a, de plus, accepté l’expulsion volontaire du territoire allemand – il partira de son plein gré à la fin de sa peine pour un an d’interdiction du territoire. La surveillante reprend et confirme : c’est un homme très sympathique, qui ne pose aucun problème en détention.

Vient alors le tour de l’experte, mandatée par le sous-directeur pour un « examen approfondi » du détenu. En effet, celui-ci a commis un délit en prison – il a frappé de plusieurs coups de ciseaux un codétenu, fait perpétré selon la justice en état de légitime défense, pour lequel il n’a donc pas été puni, mais qui a entraîné son transfert vers un régime de détention moins libéral. Cet examen approfondi doit permettre d’éclairer la personnalité de l’homme et ainsi d’aider la commission à prendre sa décision. Or la psychologue dresse de Monsieur Celik un portrait qui diverge radicalement de celui du chef de groupe. Retirant ses lunettes d’un geste grave, l’experte commence par une série de mises en garde et de considérations méthodologiques : elle a observé les choses d’une perspective différente (Vogelperspektive), sans connaître le quotidien de Monsieur Celik, mais elle s’appuie sur sa longue expérience en psychologie légale (elle a travaillé pendant dix ans en hôpital psycho-légal (Maßregelvollzug) et travaille désormais en milieu ouvert). Elle a vu Monsieur Celik pour deux entretiens d’une heure et a utilisé des tests de personnalité « validés scientifiquement » (MMPI II - Minesota Multiphasic Personnality Inventory). Elle décrit Monsieur Celik comme une personne froide, que l’on ne peut pas atteindre émotionnellement, avec lequel on ne peut pas discuter en profondeur. Il est, selon elle, bloqué sur le plan émotionnel, incapable d’empathie. Elle utilise les termes de « sadisme », décèle chez lui un « trouble de la personnalité antisociale » (dissoziale Persönlichkeitsstörung) et pense qu’il souffre d’une forme aiguë de paranoïa. Elle explique ses troubles par son enfance perturbée : vers _ ans, son retour au pays lui aurait fait perdre ses repères (Verwahrlosigkeit). Grandissant dans un environnement viril, il aurait souffert d’un complexe d’infériorité du fait de sa petite taille et aurait développé une personnalité impulsive et des crises de colère agressives (Wutausbrüche). Son intelligence « supérieure » lui aurait permis de s’intégrer rapidement lorsqu’il revient en Allemagne à la majorité. C’est d’ailleurs cette faculté d’adaptation qui lui permettrait de respecter le cadre en prison. Mais ses délits – des vols avec violence – révèleraient un sadisme sous-jacent : en effet, pour intimider des victimes, toujours féminines, il imite des scènes

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Pour rappel, le chef de groupe (Gruppenleiter) a pour mission, dans le Land de Grünstadt, de gérer le quotidien d’une coursive et les demandes des personnes détenues (voir lexique).

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Pour rappel, l’animateur·trice de groupe (Gruppenbetreuer) est un surveillant·e pénitentiaire qui travaille sous l’autorité du chef·fe de groupe.

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d’exécution. D’ailleurs, le nombre de coups de ciseaux (g) lors de la bagarre en détention l’interpelle : elle voit dans ces quatre coups la preuve d’un plaisir sadique pour la violence. Le portrait qu’elle dresse est assez sombre et la psychologue juge qu’un atelier de gestion de l’agressivité n’y changerait rien : selon elle, on ne peut rien faire, il n’est pas accessible à la thérapie (behandlungsfähig). Elle prédit d’ailleurs que l’homme reviendra en prison, et juge qu’il sera « un bon candidat pour la rétention de sûreté ».

L’exposé de l’experte jette un froid. La surveillante s’interroge : « je ne sais pas quoi dire… ». L’homme lui paraissait sympathique, sauf peut-être qu’effectivement, il a du mal à s’arrêter quand il est énervé. Tobias secoue la tête : « j’ai l’impression de découvrir une autre personne ». Sa stagiaire s’exclame : « c’est fou ! Qu’une personne puisse sembler aussi sympathique et être en réalité un homme aussi dangereux ! ». Le sous-directeur, éducateur spécialisé de formation, trouve cette expertise éclairante. Elle témoigne bien de la grande différence entre l’observation superficielle (oberflächige Beobachtung) et la discussion approfondie (tiefere Auseinandersetzung) avec les détenus. Reprenant l’un des éléments de l’expertise, il explique que la prison peut avoir un effet protecteur sur des individus désorientés comme Monsieur Celik, qui aurait apparemment un comportement totalement différent à l’extérieur. L’experte, désormais appuyée sur le dossier de sa chaise, joue avec ses lunettes, et répond aux commentaires des uns et des autres : « oui, c’est typique d’une telle personnalité le besoin d’être constamment félicité » ; « oui, il y a du sadisme dans ses réparties, il sait appuyer là où ça fait mal ». Le sous-directeur conclut, avant d’accueillir le détenu : « cette demande de permission de sortir est prématurée, je pense que nous sommes tous d’accord ».

Journal de terrain, Grünstadt, $$ octobre "^$^

En France, la réforme de la santé en milieu carcéral intervenue au début des années $qq^ marque un tournant important : présentée comme une grande loi interministérielle, elle crée un dispositif de prise en charge sanitaire sinon unique, au moins avant-gardiste en Europe. Pourtant ni cette réforme, ni la lame de fond de « l’humanisation » des prisons dont elle est censée témoigner, ne trouvent d’écho en Allemagne : ce qui, en France, est unanimement perçu comme un net progrès, y est ignoré, tant par l’univers carcéral que par ses commentateurs habituels. C’est ainsi avec perplexité que les professionnels de Grünstadt accueillent mes explications sur « l’entrée de l’hôpital en prison ». Les prisons françaises ont en effet, aux yeux de mes interlocuteurs, une mauvaise image, celle d’établissements insalubres, surpeuplés et violents, au point que des travailleurs sociaux balaient d’un revers de la main l’idée d’un voyage d’étude en France, « parce qu’il n’y a rien à apprendre là-bas ! ». Sans doute cette appréciation tient-elle à la réception allemande de la crise des prisons françaises au début des années "^^^, étudiée dans le chapitre ". De toute évidence, en tout cas, la réforme allemande ne s’inspire pas, dans le domaine carcéral, de la situation française.

Le récit allemand autour de la peine privative de liberté (Strafvollzug3), dont on trouve de nombreuses variations dans les manuels qui leur sont consacrés (voir par exemple Laubenthal, "^$$), considère généralement l’année $qtt comme une année de césure : elle voit en effet l’entrée en vigueur de la loi pénitentiaire allemande, une loi fédérale visant à unifier le traitement carcéral dans le pays. Rien d’étonnant à ce que l’histoire officielle des prisons allemandes épouse les contours de la législation : elle est principalement écrite par des juristes, pour nombre d’entre eux cette loi donne pour la première fois à l’emprisonnement « un fondement légal présumé solide » (Salle, "^^q). Mais si la loi de $qtt est regardée avec fierté, c’est qu’elle est généralement considérée comme une loi

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Terme juridique allemand qui désigne tout à la fois le système pénitentiaire et ses procédures (on parle ainsi de Strafvollzugsgesetz pour la « loi pénitentiaire ») et qui marque l’influence de la réflexion juridique sur le système pénitentiaire allemand : le terme de Vollzug et ses différentes déclinaisons (offener Vollzug – milieu ouvert ; Justizvollzugsanstalt – établissement pénitentiaire ; Vollzugsplan – plan d’exécution des peines) sont en effet préférés pour désigner les prisons, au terme plus concret de Gefängnis (traduction littérale du terme français « prison »).

- $qs - inédite, ambitieuse, qui marque la fin de la prison disciplinaire et augure l’avènement d’une prison humaine et efficace, fondée sur une prise en charge rapprochée des personnes détenues : la

« détention à visée de traitement »4. Si la prison modèle esquissée par les débats parlementaires des

années $qt^ ne s’est que timidement incarnée dans des réalisations concrètes (Baumann, "^^_ ; Salle, "^^q), il serait cependant excessif d’enterrer d’un geste critique la réforme de l’institution carcérale qu’elle a induite. En effet, le concept de « détention de traitement » s’est largement installé dans le paysage pénitentiaire et dessine dans les prisons allemandes une écologie professionnelle tout à fait différente de celle que nous avons décrite en France, dans laquelle les missions relevant du soin, du traitement et celles relevant du contrôle et de la surveillance semblent bien plus entrelacées.

Ce chapitre entend analyser cette écologie professionnelle marquée par la place centrale occupée par les psychologues au sein des dispositifs de la « détention de traitement ». Occupant dans l’institution pénitentiaire allemande des positions inédites d’un point de vue français et intervenant à des moments cruciaux du parcours pénal des personnes détenues, les psychologues pénitentiaires influent sur les tâches prescrites aux autres groupes professionnels, tout particulièrement aux travailleurs sociaux « chefs de groupe », chargés de l’accompagnement quotidien des détenus. La scène qui ouvre ce chapitre illustre le pouvoir de conviction de la psychologue : alors qu’elle va à contre-courant des positions des agent·e·s pénitentiaires qui suivent au quotidien Monsieur Celik, l’expertise de la psychologue parvient en quelques minutes à modifier le regard que ces agent·e·s portent sur le détenu. Cette scène a suscité un étonnement important – j’ai alors l’impression que le discours de l’experte a agi comme un charme ou un philtre aux effets puissants. Elle témoigne cependant de l’importante présence de psychologues dans les prisons de Grünstadt et de la diffusion de savoirs psychologiques qui concourent, comme le montrera ce chapitre, à une certaine psychologisation des pratiques des autres groupes professionnels. Contrairement à la prison de Tourion, dans laquelle un clivage fort se dessinait entre professionnels en santé mentale et agents pénitentiaires, ce clivage est marginal dans la prison de Grünstadt : s’il existe aussi des espaces de soins psychiatriques et psychothérapeutiques qui échappent au partage d’informations pénitentiaire, leur position est néanmoins fragile et menacée par l’hégémonie de ce programme institutionnel hybride, à mi-chemin entre le soin et la peine.

Afin de décrire l’écologie professionnelle de la prison de Grünstadt, nous reviendrons dans un premier temps sur la spécificité de l’institution carcérale allemande que constitue la présence importante de psychologues qui occupent désormais des postes clefs dans l’établissement pénitentiaire. Cette présence résulte des réformes menées dans les années $qt^ et de l’introduction du concept de « détention à visée de traitement », qui organise également l’espace de la prison. Deux unités dédiées aux soins psychiatriques et psychothérapeutiques s’inscrivent en marge de cette

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Behandlungsvollzug en allemand. Le terme est construit à partir du substantif Behandlung qui signifie littéralement « traitement », « prise en charge ». Tout comme le substantif français « traitement », il ne s’agit pas d’un terme médical, mais de nombreuses acceptions renvoient au domaine médical : on parle ainsi de « ambulante·stationäre Behandlung » pour parler d’une prise en charge « ambulatoire ou stationnaire » ; de « medikamentöse Behandlung » pour parler d’un traitement médicamenteux, etc. Le Behandlungsvollzug, littéralement « détention à visée de traitement », est un concept inventé dans les années 1960 dans le cadre de la réforme pénitentiaire allemande. Pour simplifier la lecture, je choisis de le traduire par « détention de traitement ». Je conserve cependant les guillemets pour indiquer qu’il s’agit d’un terme issu du jargon pénitentiaire allemand.

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« détention de traitement ». Ces exceptions sont un grain de sable dans les rouages du « traitement pénitentiaire » et en questionnent les principes en opposant au traitement carcéral pluridisciplinaire un espace de soins protégé par le secret médical. J’explorerai dans une seconde section les ressorts et limites de la « psychologisation » portée par le « traitement pénitentiaire ». On observe en effet que la psychologie devient, par la diffusion d’outils façonnés par les psychologues, un savoir de référence. Accueillie avec ambivalence par les personnels non psychologues qui assurent aussi cette prise en charge, cette psychologisation, tout en leur donnant de précieux outils pour organiser leur travail quotidien, questionne en effet leur mission professionnelle et des résistances se dessinent çà et là de la part de travailleurs sociaux qui entendent défendre la spécificité de leur métier. Dans la prison pour femmes, les psychologues participent, au même titre que les autres professionnel·le·s à une prise en charge rapprochée des femmes détenues, qualifiée de « familiale », dans laquelle les frontières professionnelles semblent se brouiller.

Encadré Ej Remarques méthodologiques

La démonstration s’appuiera principalement dans ce chapitre sur les terrains réalisés dans la prison pour hommes et pour femmes de Grünstadt, ainsi que dans l’unité psychiatrique de la ville. Au cours de ces terrains, ont été réalisés de nombreux entretiens semi-directifs avec les professionnels en présence, l’observation du quotidien de certains de ces professionnels, ainsi que l’étude des quelques dossiers pénitentiaires que me confient ces acteurs. Deux précautions de lecture s’imposent cependant ici : la première concerne la comparaison franco-allemande, la seconde la généralisation de l’analyse ici présentée.

Les observations menées dans la prison pour hommes5 de Grünstadt se sont concentrées sur deux bâtiments de la prison, qui accueillent exclusivement des personnes condamnées à des peines longues (supérieures à " ans) voire très longues – le dernier étage du second bâtiment accueille une unité de rétention de sûreté (Sicherungsverwahrung). Les conditions d’entrée sur le terrain exposées dans le premier chapitre expliquent que l’enquête se soit concentrée sur un établissement accueillant des personnes condamnées à de longues peines par la façon dont mes interlocuteurs ont réinterprété en termes criminologiques l’objet de la recherche . En effet, pour le ministère de la justice du Land et pour les directeurs·trices de l’établissement pénitentiaire, étudier la gestion des troubles mentaux en prison signifiait nécessairement s’intéresser à la personnalité des criminels condamnés pour les faits les plus graves. Mais il faut désormais en expliciter les conséquences pour l’analyse : le quotidien observé dans les bâtiments de la prison de Grünstadt n’a pas grand-chose à voir avec celui de la maison d’arrêt dans laquelle a été réalisée la majeure partie des observations menées à Tourion. À Grünstadt, les contraintes liées à la surpopulation carcérale (gestion des flux, placement en cellule) ne sont pas centrales – elles ne le sont de toute façon que rarement en Allemagne dans un contexte de diminution des taux d’incarcération depuis la première moitié des années "^^^ (voir annexe %) – mais il s’agit bien plus, comme dans les établissements pour peine français, d’organiser le temps parfois infini des peines purgées. Nous verrons d’ailleurs dans le chapitre _ que le traitement pénitentiaire psycho-criminologique trouve dans ces établissements pour peine un terreau propice à son enracinement, puisqu’il permet justement de rythmer ce temps long.

Par ailleurs, si la loi pénitentiaire était, jusqu’au début des années "^$^, une compétence fédérale, la gestion des établissements pénitentiaires (et notamment la formation et le recrutement des personnels)

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En revanche, les observations conduites dans la prison pour femmes de Grünstadt concernent des femmes condamnées à tous types de peines.

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relevait elle des ministères régionaux de la justice, tandis que la pratique pénale variait fortement d’une région à l’autre. Ces variations sont désormais inscrites dans les textes législatifs : la réforme du fédéralisme (Föderalismusreform), entamée en "^^_ a, en effet, conduit à un transfert de compétences vers les régions en matière pénitentiaire. Or le Land dans lequel ces observations ont été réalisées fait plutôt partie des régions les plus « progressistes » d’Allemagne (voir Dünkel, "^^% ; Dünkel, Geng, "^^t). Ainsi, par exemple, le pourcentage de condamnés en milieu ouvert dépasse dans ce Land les "s% (alors qu’il est par exemple de moins de $^% dans les Länder les plus conservateurs comme la Bavière, la Rhénanie Palatinat ou la Thuringe). De façon révélatrice, la récente loi pénitentiaire de ce Land reprend mot pour mot l’article "6 du texte législatif de $qtt qui énonce les objectifs de la peine de prison et donne la priorité à la réinsertion sociale – synonyme d’une vie responsable et exempte de nouvelles infractions – des personnes détenues, tandis que le Land de Bavière, entre autres, a choisi d’inverser l’ordre des missions, et de placer en tête l’objectif sécuritaire de « protection de la société contre la récidive ». L’analyse menée dans ce chapitre n’est donc pas généralisable à l’ensemble des prisons allemandes. Je soulignerai, lorsque je les connais, les spécificités locales. En l’absence d’enquêtes ethnographiques similaires à celle que j’ai réalisée, les points de comparaison s’avèrent cependant limités.

I. LA PRISON POUR TRAITEMENT ?

La réforme pénitentiaire des années $qt^ s’est appuyée sur le concept d’une « détention à visée de traitement », comme nous l’avons vu au cours du chapitre ". Les années $qt^ voient ainsi ouvrir au sein de la prison de Grünstadt, une unité socio-thérapeutique tandis que la prison se dote, dans les années $qr^, d’un service d’expertise ainsi que d’une unité d’orientation, chargés d’évaluer la personnalité des personnes incarcérées. Mais loin de se résumer à ces services spécifiques, la notion de « détention de traitement » sert de référence à l’ensemble de l’espace carcéral, à l’exception des services de soins psychiatriques et psychothérapeutiques, qui parviennent difficilement à défendre une logique d’intervention concurrente.

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Orienter, évaluer, accompagner : des psychologues aux postes clefs

Le « traitement pénitentiaire » constitue un objet spécifique de l’action publique. Il est inscrit dans l’organigramme du ministère de la justice régional et un bureau y est consacré, que dirige Madame Hardt, psychologue de formation. La notion de « traitement pénitentiaire » (Behandlungsvollzug) recouvre plusieurs dimensions que me décrit Madame Hardt lors d’un entretien en novembre "^$". Elle est ainsi chargée de superviser les unités socio-thérapeutiques (Sozialtherapeutische Anstalten), le service criminologique (kriminologischer Dienst), l’unité

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§2 Aufgaben des Vollzuges : « im Vollzug soll der Gefangene fähig werden, künftig in sozialer Verantwortung ein Leben ohne Straftaten zu führen (Vollzugsziel). Der Vollzug der Freiheitstrafe dient auch dem Schutz der Allgemeinheit vor weiteren Straftaten.

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