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Perspectives de développement

Dans le document Prospective du m-tourisme (Page 114-118)

3.   Stratégies des acteurs

3.10.   Les organismes publics locaux d’information et de promotion

3.10.6.   Perspectives de développement

L’information locale, un marché concurrencé

À court terme (2012 et 2013), au vu des projets annoncés, les offices de tourisme vont continuer à investir dans des sites et applications mobiles, avec une préférence pour ces dernières. Les consultations et téléchargements de services touristiques mobiles vont nécessairement progresser, puisque le nombre d’utilisateurs va continuer à augmenter et que, de même, les applications vont progressivement couvrir le territoire, générant de nouveaux réflexes d’usage. Parallèlement, les fonctionnalités vont s’améliorer, rendant ces usages plus faciles. Il devrait en aller de même de leur coût.

Mais comme exposé au chapitre consacré aux infomédiaires, il est probable qu’à l’avenir une dizaine d’applications téléchargées à des millions d’exemplaires serviront de référence à la quasi-totalité des touristes mobinautes. Les offices de tourisme et autres organismes institutionnels sont donc, qu’ils le veuillent ou non, partie prenante d’un jeu concurrentiel avec les infomédiaires dont l’enjeu est la captation d’audience à partir de la diffusion gratuite d’informations.

Si le rapport de forces apparaît comme si déséquilibré, c’est sans doute parce que les organismes institutionnels travaillent de manière isolée, voire concurrente, avec deux

- les sites et applications n’offrent pas la continuité de services territoriaux attendue par l’utilisateur ;

les organismes sont en position de faiblesse par rapport à des opérateurs agissant à une échelle nettement plus grande.

L’avenir des services d’information touristique locale sur mobile passe probablement par le choix de services mieux positionnés sur le marché :

Créer un minisite pour assurer le service d’information de base

Le minisite mobile apparaît comme la formule la plus économique et la plus adaptée pour capter le trafic naturel généré par les moteurs de recherche avec les internautes mobiles.

Scénariser la visite du territoire

Dans une toute autre direction, les services mobiles peuvent être mis au service d’une découverte scénarisée exploitant au mieux les fonctions de géolocalisation, les médias enrichis, la réalité augmentée, les réseaux sociaux, etc.

Ce type de service à valeur ajoutée peut s’appliquer à des randonnées ou promenades thématiques, des jeux de piste, des visites culturelles dans la ville, etc. À chaque territoire d’imaginer son scénario, de créer les contenus adaptés, de mettre en œuvre les technologies qui vont servir la visite.

Ce type d’application, encore peu développé, est cependant coûteux et ne se justifie que sur des sites à forte fréquentation, ou dans des grandes villes. Là encore, les portails thématiques des éditeurs privés constituent une concurrence directe.

Tisser des partenariats avec les infomédiaires (sur le fixe comme sur le mobile)

La compétence des offices de tourisme en matière de gestion de l’information coïncide avec leur besoin d’assurer une meilleure diffusion des contenus produits sur d’autres supports qu’ils ne maîtrisent pas. Elle rejoint également le souhait des éditeurs de sites et d’applications et des infomédiaires en général d’enrichir certaines rubriques de leurs contenus.

La collaboration avec les infomédiaires peut prendre de nombreuses formes : Échange de données brutes

Le métier des organismes institutionnels comme celui des infomédiaires est de produire et de diffuser gratuitement de l’information. Le processus d’échange d’informations peut s’opérer sur les données brutes, avec pour objectifs de compléter et de valider les contenus produits de part et d’autre :.

- les organismes institutionnels produisent des données fiables, car validées, qui couvrent bien des domaines comme les manifestations et les « petits » prestataires, mais moins la restauration et les commerces ;

- les infomédiaires s’appuient sur une information produite par les prestataires ou les utilisateurs, avec une très bonne couverture de l’offre marchande, mais limitée à quelques informations et non validée.

À partir de ce constat, restent à résoudre deux problèmes majeurs :

- la position de principe de certains organismes institutionnels qui considèrent que l’information produite par le public ne doit être utilisée que par le public, ou qu’ils sont les seuls légitimes à fournir de l’information sur leur destination17 ;

17 La question de l’Open Data fait actuellement l’objet de nombreux débats, surtout depuis la mise en place d’Etalab (placé sous l’autorité du Premier ministre et rattaché au Secrétaire général du Gouvernement), organisme qui “coordonne l’action des administrations de l'État et apporte son appui à ses établissements publics administratifs pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques ».

- la dispersion institutionnelle et l’hétérogénéité technologique des systèmes d’information publics (dans l’attente de la mise en place de la plate-forme d’infomédiation promise par Atout France).

Animation de pages et de contenus dédiés sur la destination

L’office de tourisme peut également alimenter en contenu des pages d’un éditeur spécifiquement dédiées à son territoire. L’exemple le plus marquant est celui de TripAdvisor, qui propose aux offices de tourisme un statut « d’expert de destination » leur permettant d’ajouter des photos, des vidéos, des articles et de répondre aux questions des voyageurs dans les forums de voyages en les tenant informés des évènements touristiques et culturels.18. Pour TripAdvisoir, la présence d’acteurs institutionnels donne plus de crédibilité à sa plate-forme et par ricochet aux avis qui y sont publiés.

En version mobile, ce service peut se décliner selon différents modes :

- cobranding : lorsque l’utilisateur d’un site de recherche locale pénètre dans une zone couverte par un office de tourisme partenaire, il est invité à découvrir les

« bons plans » sélectionnés par celui-ci. L’intérêt pour l’office de tourisme est qu’il met en avant sa marque en même temps qu’il enrichit l’information fournie au visiteur ;

- élaboration de contenus dédiés : un éditeur fournit la technologie et la diffusion (notamment via l’App Store) et propose aux offices de tourisme d’apporter le contenu. On trouve des applications de ce principe dans l’univers de la randonnée (Everytrail) et du geocaching (Géoquestour, Mobexplore).

Anticiper sur le mobile sans contact

Enfin, dans un avenir très proche, les technologies de mobile sans contact permettront aux collectivités locales et aux offices de tourisme de proposer de façon unique un bouquet de services intégrant l’information locale, mais aussi la validation (en particulier pour les transports en commun et la billetterie de sites) et les transactions.

L’appel à projets lancé par la DGCIS vise à soutenir ces initiatives, avec deux projets en cours de déploiement à Tours et à Nice.

Pass N Guide à Tours, première expérimentation du NFC touristique

Le projet NFC-TTH est porté par SNCF Proximités et prévoit le développement d’un bouquet de services « Transport, Tourisme et Handicap » associant la téléphonie mobile, la géolocalisation et les technologies NFC et RFID, pour proposer des bouquets de services interactifs facilitant l’accès aux offres touristiques, sportives et culturelles : localisation de sites, simplification des achats de titres de transport ou des préréservations, accès à des informations touristiques dans les transports en commun, partage de données sur les réseaux sociaux, etc.

Il fait l’objet d’une expérimentation à Tours (le démonstrateur sera opérationnel à partir de janvier 2012 sur Android et iPhone) avant d’être étendu aux régions Centre et Basse-Normandie.

Nice, ville pilote du « sans contact mobile »

Depuis mai 2010, les habitants de Nice expérimentent un bouquet de services bénéficiant de la technologie NFC. Les participants disposent de téléphones mobiles et de cartes bancaires nouvelle génération équipés de la technologie NFC ainsi que d'un ”portefeuille de services” utilisable dans la vie quotidienne.

Trois types d’applications sont actuellement en phase de test :

- un porte-monnaie mobile permettant d’effectuer des micropaiements (moins de 20 €) chez les commerçants (2 000 participants) ;

- dans le réseau de transports en commun de l’agglomération, la consultation des informations aux arrêts de bus et de tram et la validation des titres de transport ;

- Smart Muse, qui incite les visiteurs du Vieux Nice à suivre un parcours jalonné d’informations contextualisées qu’ils peuvent consulter en effleurant des tags avec leur appareil, et à partager sur Facebook des commentaires ou des anecdotes sur les sites équipés. Ce service est également accessible par des codes 2D qui peuvent être mis à jour en temps réel, pour des évènements par exemple. De plus, cette information est personnalisable en fonction de l’utilisateur (son âge, sa langue).

Ces services ne concernent actuellement que les seuls résidents de l’agglomération de Nice munis d’un terminal équipé d’une puce NFC, et donc pas la population touristique.

Mais le groupe de travail « Tourisme et numérique » constitué par les partenaires concernés réfléchit d’ores et déjà à la construction d’un écosystème touristique intégrant notamment :

- des systèmes d’information touristique et culturelle étendus à l’ensemble des sites de visite (les contenus adaptés restent à créer) ;

- une carte “French Riviera Pass” intégrant le paiement dans les sites ; - des offres promotionnelles ;

- des possibilités de monétisation.

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