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LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION DECENTRALISEE 1. Vecteur des compétences personnelles au sein de l’espace francophone

III - LES PRINCIPAUX DOMAINES D'INTERVENTION DE LA COOPERATION DECENTRALISEE

V. LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION DECENTRALISEE 1. Vecteur des compétences personnelles au sein de l’espace francophone

La coopération suppose d’abord un dialogue car il faut bien naturellement que les hommes se connaissent pour pouvoir ensuite pratiquer une coopération la plus efficace possible pour le bien être de leur population.

En effet, la coopération décentralisée vise entre autres, le développement des relations entre les pays du Nord et du Sud. Ces relations se fondent sur un développement participatif susceptible de renforcer les capacités techniques et les capacités d'analyse "à la base", afin de mieux prendre en compte les besoins des populations dans les processus du développement et favoriser le développement durable.

Les actions de la coopération décentralisée induisent en effet la compétence dans le milieu de travail. D'une part, la participation aux projets de coopération décentralisée est une marque de reconnaissance des orientations du travail effectué localement. D'autre part, elle est l'occasion de mettre en valeur des qualités personnelles qui favorisent une individualisation du rôle professionnel.

Le montage de dossiers de coopération décentralisée, en ce qu'il vise le plus souvent à promouvoir de nouveaux savoirs formels (enjeux scientifiques ou techniques, modes de management public), a pour effet de valoriser les activités des cadres ou ingénieurs les plus diplômés et les mieux insérés dans leurs milieux professionnels.

En d’autres termes, la coopération décentralisée constitue, pour les cadres dirigeants, un moyen de faire valoir leurs compétences scientifiques et techniques, et leurs qualités personnelles dans l’exécution d’un programme ou d’un projet.

Dans cette perspective, la coopération décentralisée apparaît comme un vecteur de professionnalisation sur le plan international par l’échange d’expérience et d’expertise et la transmission des connaissances qu’elle favorise. Echanger, c’est déjà apprendre à se connaître et au final à vivre ensemble.

C’est dans ce sens que la francophonie doit miser sur le renforcement des capacités des citoyens francophones pour relever le défi de la coopération décentralisée.

Il est donc urgent dans le cadre de l’espace francophone qu’il soit mis en place de centres de formation pour l’appropriation de la coopération décentralisée tout particulièrement dans les pays du Sud, au bénéfice de leurs cadres politiques et administratifs.

Ces centres auront pour mission d’approfondir les connaissances des participants sur la Francophonie, la coopération décentralisée et pourquoi pas sur les nouvelles techniques d’information et de communication.

Ceci dans le but de les aider à maîtriser les concepts de coopération décentralisée, d’analyser ses enjeux, d’assimiler des outils et des méthodes pour la mise en place de partenariats entre les régions francophones du Nord et celles du Sud voire celles du Sud entre elles.

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La coopération décentralisée étant assise essentiellement sur les projets, il sera question de former les régions francophones sur la manière d’élaborer des projets de développement et de capter des financements internationaux.

En clair, il s’agit de donner aux Régions francophones du Nord comme du Sud et à leurs opérateurs, toute l’information pour mobiliser plus efficacement les financements internationaux nécessaires à leur développement et pour approfondir la compréhension du cycle d’un projet de développement, depuis son identification jusqu’à son financement, sa mise en œuvre et son suivi.

A ce sujet, il existe déjà un « guide des financements internationaux » réalisé et édité par l’Association Internationale des Régions Francophones (AIRF). Il se pose seulement le problème de sa vulgarisation auprès des entités territoriales décentralisées francophones.

V.2. Formalisation de la coopération décentralisée dans l’espace francophone

Avant de commencer à rechercher des partenaires, il est nécessaire que la collectivité territoriale fasse un travail sur soi. Cela suppose plusieurs phases, à savoir :

a. Construire une volonté d’engagement Pour ce faire, il faut :

- Clarifier les motivations à vouloir coopérer ;

- Associer les acteurs à la démarche. A ce stade, il est important que la démarche soit présentée, discutée et portée par d’autres acteurs du territoire (associations, hôpitaux, églises…) de manière à être la manifestation d’une réelle volonté de l’essentiel des forces vives du territoire ;

- Identifier les enjeux du territoire et parmi ceux-ci ceux sur lesquels la coopération décentralisée peut-être un levier ;

- Identifier ce que le territoire pourrait apporter à ses homologues dans le cadre d’une relation de coopération décentralisée d’intérêt mutuel

b. Rechercher des partenaires potentiels

Celle-ci ne sera pertinente que lorsque cette volonté d’engagement sera construite. Les trois axes possibles de cette recherche sont :

- La mobilisation des réseaux des acteurs du territoire (Diasporas, églises, organisation de la société civile, partis politiques… ) quasiment tous ces acteurs des territoires ont des réseaux internationaux dans lesquels il y a des élus et des fonctionnaires de collectivités des pays du Nord qu’il faut identifier, utiliser et alimenter pour créer un esprit de recherche permanent de relation avec les partenaires potentiels.

- L’implication dans les réseaux de collectivités territoriales. Ces réseaux sont de formidables outils de mise en relation, qui demandent à être plus valorisés qu’ils le sont pour le moment.

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c. Savoir se présenter

La mise en relation demande aux élus, mais aussi aux autres acteurs porteurs de la démarche (techniciens, acteurs du territoire) de savoir se présenter et de savoir présenter le territoire, ses attentes et ses atouts.

Cela demande un argumentaire qui permette d’expliciter : - Les motivations à vouloir coopérer ;

- Les caractéristiques du territoire et de ses acteurs, et les enjeux sur lesquels la coopération décentralisée serait un atout ;

- Les apports possibles de la collectivité territoriale et de son territoire à son homologue du Nord.

d. Savoir initier la relation

Cette relation demande à être maillée entre plusieurs personnes, entre personnes de statuts différents (élus, techniciens, acteurs du territoire) pour en construire un portage collectif mais aussi pour prévenir les risques d’accaparement personnel de la relation.

e. S’entourer de maximum de garantie pour signer les conventions

L’élaboration de la convention de coopération décentralisée intervient comme conclusion de cette phase de prise de connaissance, de dialogue politique entre élus pour mettre sur la table les motivations, vérifier leur compatibilité, identifier les enjeux respectifs à coopérer, fixer les priorités…

f. Passer aux actions

Enfin, à partir de là, il est possible de passer à la priorisation des actions, au montage de dossier de projet, à la recherche de financements complémentaires pour rendre opérationnelle la mise en œuvre de la relation de coopération décentralisée.

Il ressort de tout ce qui précède que mettre en place une relation de coopération décentralisée sur des bases claires, qui soit durable, est un processus de moyen voire de long terme dont les résultats ne seront pas immédiats.

La coopération décentralisée, considérée comme une politique publique partagée entre deux ou plusieurs collectivités territoriales dans des pays différents, est une coopération portée par des autorités locales, par des décideurs politiques.

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Ceci donne toute sa force à la coopération décentralisée qui est une relation entre institutions publiques, à travers l’engagement des hommes et des femmes qui ont le mandat de représenter ces institutions. D’où les autorités locales doivent être élues avec un mandat bien déterminé dans la durée.

En clair, construire une relation de coopération décentralisée sur du long terme va demander, sans doute encore plus qu’ailleurs, d’impliquer aussi les acteurs du territoire qui permettront d’assurer la stabilité de la relation.

VI. ROLE DES PARLEMENTAIRES DANS LA COOPERATION