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PERCUSSION VIBRATION

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PRIMAIRE SECONDAIRE

3. LE REFLEXE "H". Le réflexe H a été décrit pour la première fois au

niveau du muscle soléaire par HOFFMANN (1922). MAGLADERY, PORTER, PARK

et TEASDALL (1951), PAILLARD (1955) et HUGON (1973) ont considérablement

élargi le champ des études de HOFFMANN (1922) et ont fourni 1'interpréta-

tion définitive de cette réponse.

La stimulation progressive du nerf sciatique poplité interne fait

d'abord apparaître pour de faibles intensités une réponse électrique

tardive au niveau du soléaire, le réflexe H, généralement triphasique

(HUGON, 1973) (Fig. 6). Sa latence est d'environ 30 à 35 msec. Si l'inten­

sité de stimulation augmente, le réflexe H grandit tandis qu'apparaît

bientôt une réponse motrice directe (réponse M). La valeur du stimulus

continuant de croître, la réponse motrice directe augmente, tandis que

le réflexe H diminue jusqu'à disparaître(Fig. 6). Lorsque l'on porte dans

un diagramme les amplitudes du réflexe H et de la réponse M en fonction

de l'intensité de stimulation, on obtient les courbes de recrutement du

réflexe H et de la réponse M. Celle du réflexe H est une courbe "en cloche",

celle de la réponse M a une allure sigmoïde, augmentant progressivement

jusqu'à atteindre un plateau (Fig.9). Par des mesures directes des latences

au niveau des racines spinales chez l'homme, MAGLADERY, PORTER, PARK et

TEASDALL (1951) ont d'abord prouvé que la réponse H correspond à un

réflexe monosynaptique. Le réflexe H est évoqué par des stimulations

d'intensité faible qui n'entraînent pas de réponse directe M; ceci est

interprété par la différence de diamètre des fibres nerveuses stimulées.

Les fibres nerveuses ayant le seuil électrique le plus bas sont celles

qui ont les plus gros diamètres, c'est-à-dire les fibres IA

Fig. 6. Réflexe H. A, dispositif expérimental. R;réception; S : stimulation; F : fixation. B à H, réponses du muscle soléaire à des stûmuli d'intensité croissantes appliqués sur le nerf sciatique poplité interne.

39

.

Les fibres motrices alpha ont un diamètre plus petit

et leur seuil électrique est donc plus élevé (ECCLES et SHERRINGTON,

1930). Lorsque l'intensité de la stimulation augmente, de plus en

plus de fibres IA sont stimulées, qui vont recruter de plus en plus de

motoneurones alpha : la réponse H grandit; si le stimulus croit encore,

le seuil des fibres alpha est atteint et la réponse M apparaît. Enfin,

la diminution du réflexe H lorsque la réponse M augmente s'interprète de

la façon suivante : lorsqu'un stimulus relativement intense excite les

fibres alpha, le potentiel d'action naît dans ces dernières, se propage

non seulement orthodromiquement vers le muscle, donnant lieu à la réponse

M, mais également antidromiquement vers la moelle.Suite à cette conduction

antidromique , le motoneurone et le collet de l'axone sont le siège

d'un potentiel d'action. Lorsque l'influx IA arrive au niveau du moto­

neurone, il trouve ce dernier en période réfractaire (ECCLES,1955) et

le réflexe H ne peut se manifester que faiblement ou même pas du tout.

Le réflexe H est souvent utilisé pour tester le niveau d'excitabilité

des motoneurones dans diverses situations physiologiques (PIERROT-

DESEILLIGNY,LACERT et CATHALA,1971).

*

4. LE REFLEXE TONIQUE VIBRATOIRE . Au niveau des muscles des membres de

l'homme normal, l'application d'un stimulus vibratoire sur le tendon

déclenche dans le muscle une contraction réflexe soutenue que EKLUND et

HAGBARTH (1966) ont appelé "Tonie Vibration Reflex" ou Réflexe Tonique

Vibratoire. La vibration étant un stimulus très efficace pour exciter les

terminaisons primaires des fuseaux neuromusculaires, l'existence de ce

réflexe n'étonne pas. Par contre,les caractéristiques de cette réponse

40

.

boucle réflexe segmentaire décrite ci-dessus. En effet, cette contraction

réflexe présente une latence assez longue (de quelques centaines de

millisecondes jusqu'à 50 secondes); elle se développe progressivement

jusqu'à atteindre un plateau (Fig.7) et son tracé EMG est désynchronisé

par rapport aux cycles vibratoires (Fig. 7) (EKLUND et HAGBARTH,1966;

HAGBARTH et EKLUND,1966; deGAIL,LANCE et NEILSON, 1966). De plus, il

existe souvent une post-décharge, c'est-à-dire des réponses qui persistent

après l'arrêt du stimulus vibratoire.

L'amplitude de la réponse du muscle à la vibration est d'autant

plus grande que l'amplitude ou la fréquence de la vibration appliquée

est plus élevée.

La TVR est une contraction faible, le tracé EMG correspondant est

pauvre; sa latence et son intensité varient sensiblement d'un individu

à l'autre. La TVR peut être renforcée par une contraction volontaire

légère et par l'étirement passif du muscle (HAGBARTH et EKLUND,1966).

Elle est diminuée et parfois même abolie par les barbituriques à des

doses qui pourtant ne modifient pas l'amplitude des réflexes monosynap-

tiques correspondants (deGAIL,LANCE et NEILSON,1966). Les patients ayant

subi une section spinale accidentelle au stade de paraplégie spastique

présentent des réflexes tendineux augmentés tandis que la TVR des muscles

des membres est souvent abolie chez ces patients (deGAIL, LANCE et

NEILSON,1966). Les patients présentant une lésion du cortex moteur ou

de la région sous-jacente qui développent une hémiplégie contralatérale

présentent au stade spastique du côté parésié des réflexes tendineux

augmentés tandis que la TVR présente une allure caractéristique : son

Fig. 7. Réflexe tonique vibratoire dans le muscle biceps brachial. A, tracé électrcn^ograjiiique qui se développe pendant l'application d'un stimulus vibratoire (barre horizontale). Noter le recrutertent progressif de la réponse. B, deux échantillons "prélevés" dans la zone encadrée du tracé A sont montrés à plus grande vitesse. La trace inférieure montre les impulsions données peu: les cycles vibratoires. Noter la désynchronisation des tracés. Vibration de 133/sec et de 1.8 mm d'amplitude.

0.5

mV

10 msec

0.5

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.

plus abrupt (HAGBARTH et EKLUND,1968). Nos observations personnelles

sur les muscles des membres sont en accord avec les phénomènes décrits

ci-dessus.

5. L'INHIBITION DES REFLEXES MONOSYNAPTIQUES PAR LA VIBRATION . Les

réflexes tendineux des membres et le réflexe H dans le cas particulier

du soléaire sont profondément inhibés par la vibration (deGAIL, LANCE

et NEILS0N,1966; EKLUND et HAGBARTH,1965; DELWAIDE,PENDERS et HUGON,

1969. La Fig. 8 illustre l'inhibition du réflexe tendineux achilléen

par une vibration de 1,5 mm d'amplitude et de fréquence 100/sec (Fig.8,

A, B). Le diagramme de la Fig. 8 C réunissant l'ensemble des résultats

obtenus chez 12 sujets normaux, établit la relation entre le voltage

du réflexe tendineux avant (abscisse) et pendant (ordonnée) la vibration.

Chaque symbole correspond à la moyenne de 10 réflexes successifs évoqués

à 5 secondes d'intervalle d'une part, avant et d'autre part, pendant

l'application de la vibration. Ce diagramme montre d'une manière très

suggestive le phénomène de l'inhibition du réflexe tendineux par la

vibration,celle-ci est en moyenne de -73% dans les présentes conditions.

Le réflexe H, qui offre une grande facilité au point de vue de la

»

standardisation des conditions expérimentales se prête le mieux à

l'analyse. Lorsque'une vibration est appliquée,le réflexe H diminue

très rapidement et reste inhibé pendant tout le temps que dure la vibration

(DELWAIDE,PENDERS et HUGON, 1969). Lorsque la vibration cesse, le plus

souvent le réflexe H revient rapidement à la valeur contrôle; plus

Fig. 8. Influence de la vibration sur le réflexe tendineux achilléen évoqué (flèches) par la percussion du tendon d'Achille (A, B). Une vibration de 100/sec et de 1^5 ittn d'aiiplitude est appliquée en B.

C, ensannble de résultats obtenus chez 12 sujets normaux établissant la relation entre le voltage du réflexe tendineux achilléen sans (abscisse) et avec (ordonnée) vibration. Chaque symbole correspond à la moyenne de 10 réflexes successifs évoqués à 5 secondes d'intervalle. La ligne à 45° correspondrait à une abscence d'effet de la vibration; or tous les points expérimentaux sont situés nettement en dessous de cette droite. Le réflexe achilléen est inhibé par la vibration

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