chromosome
Y, plusieurs sont candidats au facteur
d'azoospermie(pour une
revue,consulter Vogt 1998). La raison de
ces candidaturesrelève du fait que
cesfamilles
géniques,ou certains de leurs membres, sont localisées aux locus AZF. Parmi
ces candidats,on compte la familles de
gènesDAZ (Deleted in AZoospermia), dont
les membres sont tous regroupés au locus AZFc, dansl'intervalle
de délétion 6.Il n'y
a pasd'indication
directe du rôle possible deDAZ
dansla
spermatogénèse.A
partI'observation que la transcription la plus forte de DAZ se déroule dans les spermatogonies, on ne connaît
rien
encore de safonction.
Par contre,I'intemrption
dela
spermatogénèsecbezla
drosophile(qui
résulte en un phénotype azoosperrnique) estliée
à des mutations conduisant une perte defonction
du gène boule, un homologue autosomique deDAZ, qui
n'est transcrit que dans les cellules germinales mâles.
Un
autre homologue autosomique,Dazll (Daz-like
1), a aussi étéidentifié
sur le chromosome 17 de la souris.L'homologue DAZ
chezI'homme, DAZLI (DAZ-Iike
,1,ou
encoreDAZH pour DAZ Homolog
ouDAZIA,
pourDAZ-like Autosomal)
est porté par le brascourt
du chromosome3; il
n'est transcrit que dans les testicules et, dans une moindre mesure, les ovaires (ceci est aussi le cas pourDazll).
Des séquences DAZ liées au chromosomeY
n'ont été détectées que chezles
Catarhiniens,et leur origine
estattribuée à la translocation du
gène .autosomiqueDAZLI
surle
chromosomeY,
aprèsla
divergence des singes duVieux
etdu
Nouveau Monde. Un ensemble de duplications et de réarrangements complexes sur le chromosomeY
auraitfait
suite à cette translocation (au moins deux copies deDAZ
sont décrites chez toutes les espèces de Catarhiniens testées).En
fait,
lerôle
deDAZ
dansla
spermatogénèse pourrait être relativement secondaire parrapport
àcelui joué par
son homologue autosomique(DAZLI).
Certaines observationsvont
dansce
sens. D'unepart,
les protéines préditespar les
gènes autosomiques de ladrosophile, de la souris et de I'homme
sontplus
homologuesen
séquence que cellesprédites par
la
copie autosomique etla
copieliée
auY
chez I'homme(DAZLI
etDAQ,
alors que les séquences non traduites de
DAZLI
et DAZ présentent plus d'homologie entreelles
qu'avecDazla; ceci suggère une tendance à la conservation de la fonction
autosomique (Figure 2.4). D'autre part, on a aussi observé un
taux d'évolution similaire
des introns et des exons deDAZ, qui
semble indiquer l'absence de contraintes sélectives fortes sur les membres de cettefamille
génique liés au chromosomeY.
Figure 2.4
-
Représentation schématique des membres de la famille DAZ (tiré de Saxena et al. 1996): DAZ et DAZLI sont les gènes liés, respectivement, aux chromosomes Y et 3 chez l'homme, Da7ll estle
gène autosomique dela
souris. Les protéines prédites possèdent un motif de reconnaissance de I'ARN (RRM), ainsi qu'une copie unique de l'exon 7, sauf sur DAZ où I'exon 7 est répété en tandem. Les pourcentages d'homologies des différentes sections de la protéine ou du transcrit (cDNA) sont exprimés enVo. RNT : région non traduite du cDNA.Tout comme
DAZ,la
protéine prédite parI'unité
transcriteDAZLI
comporte unmotif
de reconnaissance àI'ARN (RRM:
RNA RecognitionMotifl,
ainsi qu'une unité de 24 acidesaminés (72 pb), correspondant à I'exon 7 du gène (aussi nommée DAZ
repeat), remarquablepar le fait qu'elle
est répétéeen
tandem, dansI'unité transcrite
deDAZ
(Figure 2.4).Le nombre de copies de I'exon 7 sur une unité de transcription DAZ varie de 7 à 14, selon
les
estimations actuelles.Des variations de
séquencesentre les différentes copies
de I'exon 7 sont aussi observées. Neuf unités différentes ont été pour I'instant recensées(qui
partagent-85
à -95Vod'homologie); leur
nombreet leur
combinaison surun
transcritDAZ
sont variables (Figure 2.5).RNT 5' RRM exon7 (DAZ repeat) RNT 3'
DAZ
Homologie séquence protéique Homologie séquence cDNA
77
75 87
DAZL]
Homologie séquence protéique
Homologie séquence cDNA t7 59
DazlI
89 94
99 94
RNT5' RRM exons 7 RNT 3'
Y Y Y z
E F
D
Figure 2.5
-
Quelques exemples des transcrits DAZ obsewés chez 6 hommes (tiré de Yen et al. 1997). Les9 séquences de l'exon 7 connues sont nommées de A à F et de
X
à Z. Tous les transcrits caractérisés commencent avec la combinaison ACDE ou BCDE (où A et B ne diffèrent qu'en un seul nucléotide), et se terminent par I'exon Z. RNT : région non traduite du cDNA.Ceci permet d'isoler différentes "espèces" de transcrits chez un
individu,
dont I'origine ne semble pas être due à un épissagealternatif,
mais bien à la présence de plusieurs copies actives du gène sur chaque chromosomeY. Le
décompte à I'heure actuelle remonte à 7 copies (gènes ou pseudogènes)ainsi qle
2 à 4 copies partielles (apparemment tronquées), observées dans des alrangements différents chez 4 hommes.En
résumé,on
observedonc un polymorphisme intra-individuel, entre
"espèces" de copiesDAZ
présentes sur un chromosomeY,
ainsi qu'un polymorphismeinterindividuel,
au niveau des "espèces" de copies DAZ et de leur ordre sur chaque chromosomeY
(leurnombre est probablement aussi variable, mais ceci n'a pas encore été clairement
démontré).L'intérêt
que nous portons à I'exon 7tient
de sa relation au locusDYSI
que. détectent les sondes p49a etp49f. Au
niveau dela
séquence génomique deDAZ,I'exon
7 est compris dans uneunité
de2.4kb, qui
est répétée en tandem.Un
cosmide séquencé comprenant toute la région des répétitions se caractérise parla
présence de 9 copies de I'unité de 2.4kb,
, dont une copie partielle (la 6ème), interrompue par un élément transposable du typeLINE
(Figure 2.6).Ces copies présentent entre
elles
unehomologie
deI'ordre
de77 à
96Vo,et si l'on
ne compte pas la copie tronquée par l'élémentLINE,
les 7 premières copies de I'unité de 2.4kb
portent, chacune, une copie de l'exon 7.Le
polymorphisme deI'exon 7
semble donc être le reflet du polymorphisme de cette unité intronique de2.4kb
répétée.Figure 2.6
-
Schéma de la séquence génomique de DAZ (tiré de Saxena et al. 1996). L'uniré de 2.4 kb Épétée en tandem est symbolisée par une flèche. La sixième unité est interrompue par un élément LINE de 6.1 kb (grand rectangle gris); en amont et en aval des répétitions, 5 éléments Alu sont présents (petits rectangles verticaux). Au dessus de la séquence de DAZ sont indiqués les7
copies de I'exon7
(7a à 7g) identifiées par Saxena et al. (1996).Directement
en
dessousde la
séquence génomique sont indiquéesles
séquences correspondantes des sondes p49f etp49a.Or,
Saxena etal.
(1996)ont
montréla
correspondance entre les sondesp49f etp4gaet
des segments de séquence de, respectivement, la première et
la
quatrième des unités de2.4 kb (Figure 2.6).
Ces chercheursont
aussimis en évidence des substitutions
de nucléotides entre cosmides dérivésdu
même chromosomeY (qui indiquent la
présenced'au moins deux copies de DAZ
divergentes),et en particulier entre deux
cosmides partiellement chevauchants sur un segment comprenant les deux premières unités de 2.4 kb, à savoir un segment auquel s'hybride p49f.Nous avons donc
tout lieu
decroire
quele
polymorphisme derestriction TaqI
du locusDYSI
qui aété examiné dans les populations humaines correspond à la variation intra- etinterindividuelle
desunités de 2.4 kb
des gènesDAZ, ou tout au moins de
certaines d'entre elles. Cettevariation
est à mettre enrelation
avec les combinaisons de I'exon 7 observées sur des transcritsDAZ
de 6 hommes, mises en évidence dans letravail
deyen
et al. (1997) et illustrées dans la Figure 2.5, ainsi qu'avec la présence demultiples
copiesDAZ
sur chaque chromosomeY.
Le fait
que plusde
150 haplotypes p49a,f/Taql aient été décrits souligne l'extraordinairevariabilité
dela famille DAZ
surle
chromosomeY,
ainsi que sa complexité. Toutefois,7a 7b 7c 7d
p49a
7e 7f 7g
p49t
dans l'état actuel des connaissances,
il
nous est impossibled'établir
unerelation
directe entre les fragments hybridés observés sur un Southern de p49a,flTaql et les répétitions del'exon 7
dansles
"espèces"de transcrits DAZ. Dans Poloni et al. (1997)
nous nous sommeslimités
à émettre quelques hypothèses, mais nous pensons que les mécanismes moléculaires sous-jacents au polymorphisme du marqueurp49a,flTaql
seront sans doute élucidés par I'examen de lavariabilité
des séquences des gènesDAZ
dans les populations humaines.Au vu
l'attention portée à cettefamille
génique par de nombreux laboratoires, nous avons bon espoir que cela devienne bientôt possible.2.3. Analyse de
la variabilité dep4garflTaq I
dans lespopulations humaines
Dans ce chapitre, nous présentons