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Comme il a été vu précédemment, le burnout constitue un processus dynamique qui comporte différentes phases de développement. Ce processus est souvent insidieux et il est important de savoir le reconnaitre afin d’en empêcher l’évolution.

≪le burnout peut être quelque chose de temporaire comme un rhume, de plus sérieux comme une broncho-pneumonie ou de chronique et terminale comme un cancer du poumon≫.cette comparaison de D.BURGAULT et M.MELOCHE(13) illustre simplement que la gravité du phénomène réside dans sa chronicité et son intensité.

7-1 Les moyens professionnels :

Les moyens professionnels proposés reposent sur plusieurs axes :

a. La formation des étudiants en médecine:

Telle qu’elle est conçue actuellement, la formation médicale permet le plus souvent l’accumulation d’une multitude de connaissances finalement peu exploitables à l’état brut au détriment du nécessaire apprentissage des difficultés de la relation médecin-malade.

GIRAULT rappelle que la pratique de≪ la bonne distance affective reste assez souvent mal connue par les professionnels de la santé. Une mauvaise distanciation affective conduit le thérapeute à se laisser envahir par ses affects à l’égard du patient, par les angoisses, le sentiment que ce dernier projette fréquemment sur le soignant≫(44).

Pour P.CANOUI(45)≪la valeur du syndrome d’épuisement professionnel est d’avoir remis au centre de la réflexion les difficultés de la relation d’aide et de ‹la bonne distance›.Il ne s’agit pas seulement de technique d’approche psychologique mais d’un approfondissement de ce que

- 66 - la relation à l’autre implique la dimension éthique. La relation à l’autre est constitutive de notre humanité mais en même temps elle ne va pas de soi et présente des risques≫.

De là, il semble donc nécessaire de donner une meilleure formation des futurs médecins généralistes à la gestion de la relation médecin-malade.

Un second point sur lequel nous nous attarderons quelque peu est ‹l’idéalisation› de la profession.

Selon H.J.FREUDENBERGER, ≪quelqu’un qui souffre d’épuisement professionnel souffre de fatigue ou de frustration aigue causée par sa dévotion envers une cause, un mode de vie ou une relation qui n’a pas produit la récompense attendue≫. (46)

En effet, les attentes irréalistes par rapport à la profession, l’idéalisation de la fonction du médecin sont souvent des caractéristiques du sujet inexpérimenté.

Le burnout naît de la désillusion de l’étudiant en médecine qui perçoit le décalage entre ses attentes et les conditions réelles, parfois difficiles ,de sa pratique quotidiennes.

Il apparait donc important d’expliquer aux étudiants en médecine au cours de leur formation la différence qui existe entre des motivations réalistes et celles qui ne le sont pas.

Au delà du problème des connaissances, il semble donc que le cursus médical n’est pas fait pour préparer les étudiants à rencontrer tous les aspects de leur métier. L’absence de formation en psychologie apparait clairement. La reforme des études médicales devait combler ces lacunes en s’axant sur un appui par module, et en incluant éthique, déontologie et sociologie.

b. Le soutien psychologique :

On peut se demander si ce problème ne mérite pas d’être analysé dans une optique de prévention au sein même de nos facultés, (cellule de soutien avec présence d’un interlocuteur formé sur le burnout, à l’écoute des étudiants et sachant les orienter si nécessaire).

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c. Mise en place de structures d’entraide :

Favoriser la création de programme de soutien et d’entraide accessibles et rigoureusement confidentiels.

7-2-Les moyens personnels :

a. Règles hygiéno-diététiques :

En 1974, H.J FREUDENBERGER conseille afin d’éviter tout épuisement professionnel ≪de respecter des phases de repos, d’avoir une vie régulière et saine, des repas réguliers équilibrés sur le plan nutritionnel, pris dans une ambiance propice sont nécessaires, des horaires de sommeil réguliers aussi≫ (41).

≪se garder du temps pour soi serait la clef de la réussite du moins du bien être professionnel≫ écrit J.PAILLARD. (47)

Une étude Hollandaise a montré que le fait de passer une heure par jour à la réalisation de ses loisirs protégerait du burnout (48).

Parallèlement, s’investir dans un loisir, un sport ou une activité sociale comble un besoin fondamental d’appartenance et permet de reprendre une place dans l’ensemble humain.

Il est donc essentiel de valoriser les liens sociaux, familiaux et maintenir un réseau affectif riche.

b. Autres approches personnelles :

D’autres moyens corporels peuvent être proposés tels que la relaxation, le yoga, le stretching, ces différentes techniques ont l’avantage d’apprendre à mieux maitriser les différents niveaux de notre personnalité et d’améliorer le contrôle de nos réactions.

Pour récapituler, le centre américain de maîtrise du stress propose douze conseils pour éviter le burnout(49) :

ƒ Prendre conscience du phénomène du burnout. ƒ Reconnaitre les signaux que le corps envoie. ƒ Se fixer des objectifs que l’on peut atteindre. ƒ Apprendre à déterminer ses priorités.

- 68 - ƒ Eviter les heures supplémentaires de façon excessive.

ƒ Faire de l’exercice physique régulièrement. ƒ Se faire plaisir de temps en temps.

ƒ Débuter calmement la journée. ƒ Pratiquer des exercices de relaxation

ƒ Apprendre à avoir un minimum de recul par rapport aux activités professionnelles. ƒ Apprendre à gérer son temps.

ƒ Devenir proactif au lieu de réactif.

c. Comment gérer son stress :

™ Agir sur le stress individuel :

¾ Apprendre à contrôler ses émotions et ses pensées : Modifier ses habitudes émotionnelles

9 Prendre conscience de ses réactions face à une situation stressante : colère, agressivité, panique,

9 Ne pas se laisser submerger par ses émotions. • Modifier ses habitudes de penser

9 Repérer ses pensées automatiques, 9 Changer ses pensées automatiques,

9 Aborder le problème comme un défi ou une rupture de continuité, pas comme une menace.

Savoir positiver

9 Dresser un bilan positif de ses actions, 9 Relativiser les conséquences,

9 Etre satisfait des résultats atteints, 9 Faire un bilan positif de sa journée.

- 69 - ¾ Apprendre à gérer :

Son temps

9 Réfléchir à ses objectifs, 9 Etablir ses priorités,

9 Evaluer le temps passé à la tâche, 9 Déléguer de qui peut l’être. • Ses difficultés

9 Poser le problème,

9 Rechercher toutes les solutions possibles,

9 Rechercher les avantages, les inconvénients, les risques de chaque solution,

9 Choisir la, ou les solutions les plus valables,

9 Définir les moyens nécessaires pour appliquer la solution, 9 Se donner les moyens, les tester si nécessaire,

9 Evaluer les résultats.

¾ Mener une vie sans stress :

Sauvegarder sa vie personnelle

9 Apprendre à exprimer ses émotions,

9 Savoir dire non, savoir exprimer une émotion négative, • Adopter une bonne hygiène de vie

9 Activité physique et sportive, 9 Hygiène alimentaire, alcool, tabac, 9 Relaxation, yoga.

Adopter une vraie philosophie de vie

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II-ETUDE DU BURNOUT :

1 Comparaison de la prévalence du burnout avec celle des étudiants en

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