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Motivation pour consulter en CPEF

Dans notre étude, que nous avons choisi de réaliser en CPEF, nous avons pu mettre en évidence les principales motivations amenant ces femmes en situation de précarité à venir y consulter. L’objectif étant d’identifier si la structure était adaptée à la prise en charge de ces patientes. Ainsi, les principaux éléments poussant ces femmes à consulter au CPEF étaient les suivantes :

Dans un premier temps, la gratuité de l’accès à la contraception :

« Euuh parce que euh c’est gratuit, voilà. Honnêtement c’est pour ça, parce que c’est gratuit. »

« (…) parce que là si je devais payer ou faire un test euh ça coûte et comme je vous ai dit je suis pas…

financièrement je suis pas encore riche (rire) j’espère je le deviendrai (rire). »

Pour la plupart des femmes interrogées, le CPEF est une structure où elles bénéficient d’un certain suivi, et dans laquelle du temps leur était accordé :

« Et je trouve aussi que c’est, j’ai l’impression que c’est… bon après je sais pas si… y a un certain suivi en fait, donc euh c’est pas uniquement parce que c’est gratuit, mais parce que depuis que j’y vais voilà je trouve que c’est bien. J’ai déjà eu à faire, allée en hôpital et tout, et je trouve que c’est pas forcement euh, c’est pas forcement que à l’hôpital on paye ou bien je sais pas quoi que euh les soins sont meilleurs en fait. »

« En général c’est moi qui suis pressée, en général ils accordent du temps. »

« (…) ça m’a aidé, pour moi oui, elle m’a beaucoup aidé. Parce que je me voyais pas partir et vu que ça m’est arrivé, plusieurs trucs sont arrivés en même temps… je me voyais pas partir mais finalement j’ai eu le courage par rapport au fait de pouvoir en discuter et euh et les conseils qu’on m’a donné et le soutient que j’ai eu. »

« Euh bah parce que euh, honnêtement en tant normal je préfère aller consulter au planning familial parce que je pense, j’ai l’impression que les personnes ils sont un peu plus attentifs que… à l’hôpital parfois on prend je sais pas combien d’heures pour rester à peine trente secondes pour voir un médecin. »

« Et c’est la disponibilité aussi, du coup elles sont beaucoup plus disponibles que le médecin ou d’autres structures. »

« Moi je préfère aller au centre pour poser des questions, c’est pas très loin de moi, ou je prends le numéro de téléphone pour appeler là-bas. J’ai pas l’habitude de demander à d’autres personnes. »

La facilité d’accès de par la disponibilité des rendez-vous, et la possibilité de pouvoir s’y rendre sans prise de rendez-vous au préalable :

« Euh… pour moi je trouve que c’est plus facile parce que euh ça peut tomber à n’importe quelle heure, elle me dit vient, vient tu vas me donner un coup de main à faire ceci, mais tu vas aller ici et c’est ça, si ça se trouve y a un jour que je suis libre et je sais que c’est sans rendez-vous bah j’peux venir direct après voilà. Elle peut m’appeler ah s’il-te-plait, donc euh voilà. Et même j’aime bien, de nature j’aime bien les choses où c’est pas, c’est pas avec euh, sans rendez-vous, voilà j’aime… parce que souvent y a des jours on a pas envie de sortir et si y a un rendez-vous t’es obligée de sortir et y a des jours aussi si t’as envie de sortir et si c’est sans rendez-vous bah pourquoi pas… bah voilà. »

La plupart des femmes précaires étaient orientées par d’autres professionnels de santé :

« C’est l’assistante sociale qui m’a envoyé ici. Parce que je suis partie la voir, j’ai dit je vais prendre un rendez-vous à planning familial, elle m’a dit ok, donc elle a appelé ici pour prendre rendez-vous. »

« Euh la première fois c’était justement parce que j’étais un peu perdue et c’était ma première fois comme j’avais besoin comme pour me prescire un truc j’ai pas de médecin traitant, j’étais euh étudiante encore à l’époque et donc euh ça s’est fait automatiquement en fait, j’ai tapé sur internet, j’ai vu qui y en avait dans le coin et jsuis venue en fait c’est ça.

(Comment connaissiez-vous les structures ?) Ah parce que j’ai une meilleure amie qui avait sa (rire) première fois et qui est allée au centre de plannif et je savais qu’au fait qu’on était bien reçue, qu’on était vite reçu, qu’on pouvait avoir des pilules gratuites donc euh ça s’est fait automatiquement. Et surtout qu’on allait m’expliquer plein de choses, des choses auxquelles je m’intéressais pas du tout avant mais dont j’ai besoin. Donc c’est pour ça au fait que je suis venue, pour avoir toutes ces réponses et aussi pour être suivie aussi, voilà. »

« C’est médecin du monde qui m’a envoyé ici. (Pourquoi vous ont-ils dit de venir consulter ici ?) Euh ils m’ont dit ici c’est gratuit puisque je n’ai pas l’AME, donc euh voilà, ils ont un peu regardé où je pouvais aller gratuitement et c’est comme ça qu’ils ont appelé ici et ils ont pris le rendez-vous et ils m’ont donné un plan là et une adresse et tout. Et c’est comme ça que je suis arrivée ici. »

Le CPEF reste une structure adaptée aux patientes en situation de précarité par sa facilité d’accès et une disponibilité du personnel. La présence de différents corps de métiers tels que médecins, sages-femmes, assistante sociale, psychologue, conseillère conjugale, permet une prise en charge pluri-disciplinaire des femmes en situation de précarité. Cependant, ces dernières ne sont pas toujours disposées à évoquer leurs difficultés, et ne disposent pas du temps nécessaire, du fait du caractère instable et urgent de leur situation.

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Quatrième partie : Critique de l’étude

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