2.3 F ontions de Horn
2.3.2 Modèles aratéristiques et éléments inf-irrédutibles
Dénition 31 Un modèle
v
d'une théorie de HornT
est appelé modèle aratéristique siv 6∈ Cl ∧ (T \{v })
.Nous appeleronsl'ensembledes modèles aratéristiques de
T
l'ensemble aratéristique deT
que nous noteronsC ∗ (T )
. Nous pouvons noter que haque théorie de Horn admetun seul et unique ensemble de modèles aratéristiques et que les éléments maximaux
d'une théorieappartiennent à son ensemble de modèles aratéristiques.
Remarque : Il existe diérentes appellations de es modèles dans la littérature.
Nous avons vu la notion de aratèristique qui a été introduite dans [58℄ par Kautz,
Kearn et Selman en 1993, mais il existe aussi le terme extrème introduit dans [31℄ par
Dehter et Pear en 1992. Dans la suite de e manusrit, nous utiliserons seulement la
première notationan d'évitertoute onfusion.
Exemple 9 Considérons les théories suivantes :
T 1 = {(000), (010), (001), (110), (101)}
etT 2 = {(000), (010), (001), (110), (101), (100)}
.Si nous onsidérons
v = (110)
etw = (101)
, nous avonsv
etw
qui appartiennent àT 1
tandis quev ∧ w = (100)
n'appartient pas àT 1
. Cela signie don queT 1
n'est pas deHorn.
En revanhe,nous avons
Cl ∧ (T 2 ) = T 2
, e qui signie queT 2
est une théorie de Horn.Les modèles aratéristiques de
T 2
sont les suivants :C ∗ (T 2 ) = {(010), (001), (110), (101)}
Si nous onsidérons ainsi les ensembles fermés du système de fermeture
F
orrespon-dants aux modèles aratèristiques de
T
, ela signie que es ensembles ne peuvent pasêtre obtenus par intersetion d'autres fermés de
F
. Ces ensembles fermés orrespondent don aux élémentsinf-irrédutibles du système de fermetureF
plus G.La table 2.1 présente les diérentes équivalenes entre les notions sur les systèmes de
fermeture etelles sur les théoriesde Horn.
Théoriede Hornstrite Système de fermeture
FNC de Horn Based'impliations
Modèles aratéristiques Elémentsinf-irrédutibles +G
Modèles Ensembles fermés
Tab. 2.1 Equivalenes entre notions sur les systèmes de fermeture et les théories de
Horn.
Diérentes opérations sur les systèmes
de fermeture
Les langages logiques sont souvent utilisés pour représenter la onnaissane dans les
bases de onnaissanes. La onnaissane peut être ainsi onsultée à l'aide de requêtes e
quise traduirapar une ompilationde onnaissane.
La ompilation de onnaissane (tradution littérale de Knowledge ompilation) a
pour but de mettre en évidene les inférenes d'une manière plus eae. La majorité
des travaux qui ont été menés dans e domaine se sont restreints à une representation
propositionnelle an d'exprimer la onnaissane de manière onsise. Plus réemment,
des travaux ont onsidéré une représentation basée sur des modèles an, dans e as là,
d'exprimerlaonnaissanedemanièreplus eae.Sinousonsidérons leproblème
d'in-férene propositionnelle, il onsiste àvérier si ouiou non
Σ ⊢ α
oùΣ
etα
représentent des fontions propositionnelles et⊢
représente l'inférene logique. Malheureusement, dans leadre de fontions propositionnelles quelonques, e problème est o-NP-ompletetpar onséquent non résolvable en temps polynomial hormis siP = NP. Cependant, e
mêmeproblèmepeut êtrerésolu en tempspolynomialsi nousonsidérons quelafontion
propositionnelle
Σ
est une fontion de Horn.Une question en a ainsi déoulé : Est-il possible de aluler une fontion de Horn
Σ ′
àpartird'une fontion propositionnellequelonque
Σ
telque laplupart des inférenes quel'on peut obtenir à partir de
Σ
puissent être obtenues en temps polynomial à partir deΣ ′
?Cette question revient don à savoir s'il est possible de faire une approximation d'une
fontion propositionnelle quelonque
Σ
par une fontion de HornΣ ′
et ainsi, permettreune aéleration du proessus de vériation des inférenes. Selman et Kautz ont ainsi
étudié dans [91℄ ette question et proposent une méthode de résolution qu'ils appellent
approximation de Horn (tradution littérale de Horn approximation). Cette méthode
onsiste à aluler deux fontions de Horn enadrant la fontion propositionnelle de
départ. La première fontion représente ainsi une fontion de Horn minimale
Σ lub
telque l'ensemble des modèles de
Σ
soit inlus dans l'ensemble des modèles deΣ lub
. Onl'appelle, dans la littérature, laplus petite borne supèrieure de Hornou bien l'enveloppe
de Horn. A l'inverse, la deuxième fontion représente ainsi une fontion maximale
Σ glb
tel que l'ensemble des modèles de
Σ glb
soit inlus dans l'ensembledes modéles deΣ
. Onl'appelle,danslalittérature,laplusgrandeborneinférieuredeHornoulenoyaude Horn.
Nouspouvons voirsur lagure 1une représentation shématiquede es approximations.
Malheureusement, le alul de es deux fontions d'approximation restent diiles
puisqu'il est NP-diile dans les deux as. Divers travaux ont ainsi été menés sur e
sujet [32, 21℄.
Fig. 1 Représentation du noyau etde l'enveloppede Hornd'une théorie
Σ
représentée par ses modèlesDeefait,d'autresapprohesontainsiété étudiéesenonsidérantdesas partiuliers.
Eiter etal.[41℄ontainsi étudiélaméthode d'approximationutilisantlesenveloppes etles
noyaux de Horn sur la disjontion de théories de Horn. La nééssité de l'approximation
vient du fait que la disjontion de théories de Hornn'est pas forément de Horn. Ils ont
ainsi onsidéré le as où les théories de Horn sont représentées sous leur forme
proposi-tionnelle,'estàdire sous formede FNC de Horn.Ils ontpar lamêmeoasiononsidéré
le as où les théories de Horn sont représentées par leurs modèles aratéristiques.
Cette approhe peut ainsi avoir des appliations dans la ompilationde onnaissane. Si
nous onsidérons que nous avons plusieurs théories de Horn représentants des bases de
onnaissanes, il est ainsi plus eae de tester si une fontion
ϕ
est inférée à partir deladisjontionde es théoriesplutotque de testerette inférenesur haune d'entre elle.
d'approximationssur ladiérenede deux théories de Horn.
D'autre part, une étude a été menée dans [42℄ sur l'intersetion de théorie de Horn. Ce
travail a été réalisé en onsidérant la représentation de la théorie de Horn basée sur les
modèlesaratéristiques.
Nous avons vu dans la partie préédente la relation très forte qu'il existe entre les
fontions de Horn pures et les systèmes de fermeture. Ainsi, les diérentes operations
évoquées préédemmentsur lesthéoriesde Hornpeuventêtre vues ommedesopérations
ensemblistes sur les systèmes de fermeture. Le alul d'une enveloppe de Horn de la
disjontionde théoriesdeHornorrespondraaualulde labornesupérieurede systèmes
de fermeture. De la même manière, le alul de l'intersetion de théories de Horn
orrespondra au alul de la borne inférieure de systèmes de fermeture. Conernant la
diérenede deux théories de Horn, elle n'a pas d'équivalene propre dans la littérature
sur les systèmes de fermeture, nous onsidérerons juste don qu'elle représente la
diérenede deux systèmes de fermeture.
Le but de ette partie est don d'étudier es diérentes opérations sur les systèmes
de fermeture en onsidérant les diérentes représentations de eux-i vus dans la partie
préédente. Nous onsidérerons ii que le nombre de systèmes de fermeture onsidérés
pour les opérations de borne supérieure et de borne inférieure est ni et borné par une
onstantek onnue.
Pour illustrer es diérentes opérations relatives aux représentations onsidérées,
nous exploiterons dans la suite de ette partie l'exemple 10. Dans et exemple nous
onsidérons seulement deux systèmes de fermeture
F 1
etF 2
qui sont ii représentés par leur diagramme de Hasse. Lesélémentsentourés de haque système de fermetureorres-pondent aux éléments inf-irrédutibles de haun d'entre eux. Les bases d'impliations
présentes sous les deux diagrammesorrespondentainsi auxbases de Guigues Duquenne
Σ F 1
andΣ F 2
respetives pourF 1
etF 2
.Exemple 10
F 1 F 2
Σ F 1
={ a→
, e→
d}Σ F 2
={ b→
d, de→
}La suite de ette partie sera organisée de lamanièresuivante :
Dans lehapitre3, nous nous intéressons à laborne inférieurede systèmesde fermeture.
Nous verrons omment se aratérise ette opération selon les trois représentations que
sont la base d'impliations, l'ensemble des inf-irrédutibles et l'opérateur de fermeture.
Nous verrons en partiulier qu'il est possible de dénir un opérateur de fermeture pour
la borne inférieure de systèmes de fermeture uniquement à partir des opérateurs de
fermeture de haun d'entre eux.
Dans le hapitre 4, nous eetuons le même travail pour la borne supérieure de
systèmes de fermeture. Nous nous intéressons plus partiulièrement à la représentation
sous forme de base d'impliations. Dans le as général, il n'existe pas d'algorithme
polynomial permettant de générer une base d'impliations orrespondant au système
de fermeture résultant de la borne supérieure de systèmes de fermeture si eux-i sont
représentés par des bases d'impliations. Nous montrons ii qu'il existe un algorithme
polynomial permettant ette génération lorsque les bases d'impliations des systèmes de
fermeture onsidérés sontdiretes.
Enn, dans le hapitre 5, nous exposons les résultats sur le alul de la fermeture
de la diérenede deux systèmes de fermetureselon leur représentation. Cette opération
n'est pas dénie sur les systèmes de fermeture. Nous retransrivons ainsi les résultats
onlusion générale sur l'ensemble des opérations étudiées dans ette partie ainsi qu'un
bilansur lesdiérentes omplexités de es opérations.
Borne inférieure de systèmes de
fermeture
Sommaire
3.1 Eléments inf-irrédutibles . . . 43
3.2 Base d'impliations . . . 46
3.3 Opérateur de fermeture . . . 48
3.4 Conlusion . . . 49
Nous allons voir dans ette setion la diulté du alul de la borne inférieure de
systèmesde fermetureselon lareprésentationque nous onsidéronsen donnée de départ.
La gure 3.1 représente ii le système de fermeture obtenu par la borne inférieure des
systèmes de fermeture
F 1
etF 2
de l'exemple10.3.1 Eléments inf-irrédutibles
Nous voulons voir ii omment trouver l'ensemble des éléments inf-irrédutibles du
système de fermeture déni par la borne inférieure de systèmes de fermeturereprésentés
par leurs ensembles d'éléments inf-irrédutiblesrespetifs.
Il aété montré dans [42℄ que leproblème de générationde l'ensembledes modèles
ara-téristiquesde l'intersetionde théoriesde Hornreprésentées par leursmodèles
aratéris-tiquesest NP-diile.Ce problèmeest équivalentauproblèmeBORNE INF:INFsinous
leonsidérons sur les systèmes de fermeture :
bcd
abcde
c d e
cde bcde abcd acde
acd
ac bd cd
Fig.3.1 Système de fermeture assoiéà
F 1 ∧ F 2
de l'exemple10.Problème 1 :BORNE INF :INF
Données : Ensembles d'éléments inf-irrédutibles
M(F i )
des systèmes de fermetureF i
pour
i ∈ {1, .., k}
.Résultats : L'ensemble des éléments inf-irrédutiblesde
F
=V k i =1 F i
.L'exemple qui suit montre qu'il n'existe pas d'algorithme en temps polynomial pour
le problème BORNE INF :INF. Cette exemple est tiré de [42℄ et retransrit sur les
systèmes de fermeture.
Exemple 11 Soit G ={
x 1 , ..., x 4n
} un ensemble ni d'éléments de taille4n
où n est unentier.
Nous onsidérons quatre ensembles d'éléments de G :
V 0 V 1 V 2 V 3
{x 1 ....x n } {x n+1 ...x 2n } {x 2n+1 ...x 3n } {x 3n+1 ...x 4n }
Nous onsidérons deux systèmes de fermeture
F 1
etF 2
dont les ensembles d'élémentsinf-irrédutibles
M(F 1 )
etM(F 2 )
sont dénis à partir des ensembles préédents :
M(F 1 )
={G\(V 2 ∪ {x j , x 3n+j }), 1 ≤ j ≤ n
}∪
{G\(V 2 ∪ {x n+j , x 3n+j }), 1 ≤ j ≤ n
}
M(F 2 )
={G\(V 3 ∪ {x j , x 2n+j }), 1 ≤ j ≤ n
}∪
{G\(V 3 ∪ {x n+j , x 2n+j }), 1 ≤ j ≤ n
}Notons qu'il n'y a pas d'élément inf-irrédutible dans
M(F 1 )
qui inlut l'ensemble V2
nid'élément inf-irredutible dans
M(F 2 )
qui inlut l'ensemble V3
.Nous pouvons en déduire que pour tout ensemble F appartenant à
F 1 ∧ F 2
, F est inlusdans V
0 ∪
V1
.L'ensembledes éléments inf-irrédutibles de
F 1 ∧ F 2
est dénit omme suit :M(F 1 ∧ F 2
) ={M|
M⊆ V 0 ∪ V 1
, tel quex j ∈ M
ssix n + j 6∈ M, 1 ≤ j ≤ n
}Nous pouvonsvoir que
M(F 1 ∧ F 2
)⊆ F 1 ∧ F 2
et qu'il n'existe auun autre élémentinf-irrédutible du fait qu'il n'existe pas d'ensemble fermé ontenant à la fois x
j
et xn + j
quese soit dans
F 1
omme dansF 2
. Cette dédution est obtenue à partir de la dénition deM(F 1 )
etM(F 2 )
.Ainsi, la taille de
M(F 1 ∧ F 2
) est egale à 2n
alors que les tailles de
M(F 1 )
etM(F 2 )
sont égales à 2n.
Considéronsà présent leproblème de déisionassoié auproblème BORNE INF :INF.
Problème 2 :DECISION BORNE INF :INF
Données : Ensembles d'éléments inf-irrédutibles
M(F i )
des systèmes de fermetureF i
pour
i ∈ {1, .., k}
et une familled'ensembleS ⊆ M( V k
i =1 F i )
.Résultats :
M( V k
i =1 F i ) \ S 6= ∅
Théorème 6 [42℄ Le problème DECISION BORNE INF :INF est NP-omplet.
Preuve. Leproblème équivalentsur lesthéories de Hornaété démontré NP-omplet
[42℄.
Du théorème , ondéduit lerésultat suivant:
Théorème 7 AmoinsqueP=NP,iln'existepasd'algorithmeentempstotalpolynomial
pour le problème BORNE INF même si nous onsidérons seulement deux systèmes de
fermeture.
Preuve.Leproblèmeéquivalentsur lesthéoriesde Hornaétédémontré NP-diile[42℄.