• Aucun résultat trouvé

De la mixité à la parité sportive

Dans le document SOCIALE SERVICE DE LA VIE SPORT AU LE (Page 172-178)

CHAPITRE II - LE RÔLE NOUVEAU DU MOUVEMENT ASSOCIATIF

4. De la mixité à la parité sportive

La pratique sportive féminine s’est largement développée.

Graphique 9 : Part des licences féminines (en pourcentage)

Source : recensement mené auprès des fédérations sportives agréées (MJSVA - Mission Statistique).

Au niveau international, sous l’impulsion du CIO (ce qui n’a pas toujours été le cas), la participation aux JO en nombre de participants et en nombre d’épreuves, s’équilibre.

II - 95

Graphique 10 : Cent ans de participation aux Jeux olympiques

0 , 0 5 , 0 1 0 , 0 1 5 , 0 2 0 , 0 2 5 , 0 3 0 , 0 3 5 , 0 4 0 , 0 4 5 , 0

1896 1 900

1 904 1 90 8

1 912 1 920

192 4 1 92 8

1932 193 6

1948 1952

1956 1 960

1 964 1 96 8

1 972 197 6

198 0 1 98 4

1988 1992

94/96

% é p r e u v e s

% p a r t i c i p a t i o n

Source : l’auteur d’après des données du CIO.

4.1. La réalité fait de la résistance

De fait, si la mixité a progressé, il n’est pas possible de parler de parité. Les femmes font moins de sport que les hommes et ce malgré leur présence accrue notamment dans le haut niveau, ce qui a permis à la France de maintenir son rang.

Graphique 11 : Effectifs de licences en 2004 (15,2 millions) (hors groupements nationaux et y compris « autres titres de participation »)

Source : recensement mené auprès des fédérations sportives agréées (MJSVA - Mission statistique).

En outre, les femmes sont relativement peu nombreuses au sein des clubs sportifs puisqu’elles ne représentent que 32 % des licenciés en France (soit 4,4 millions de femmes).

De plus, la pratique sportive féminine en 2005 est moins orientée vers les systèmes de compétition traditionnels que celle des hommes.

II - 96

Graphique 12 : Pratique sportive en 2005

Source : interprétation par l’auteur des données du MJSVA - Mission statistiques.

La pratique féminine ne reproduit pas la pratique masculine (voir également annexe n° 6).

Tableau 8 : Les activités sportives majoritairement pratiquées par les femmes Activités Nombre de pratiquantes

(en millions)

Part des femmes dans l’activité (en %)

Danse 1,9 78

Gymnastique 4,9 77

Équitation 0,8 61

Patinage sur glace, hockey 0,8 54

Natation 7,5 53

Marche 18,4 51

Source : INSEE - Enquête « Participation culturelle et sportive », mai 2003.

Même si la parité est presque atteinte dans certaines activités comme le vélo, la natation, la plongée, la marche ou le roller, le champ du sport reste fortement structuré autour de l’opposition entre des sports traditionnellement masculins et des activités très féminisées. Les sports collectifs, ou la pétanque sont ainsi investis à plus de 75 % par des hommes. Les sportives représentent, en revanche, entre 50 % et 80 % des pratiquants de gymnastique, de danse, d’équitation, de patin à glace, de randonnée pédestre ou en montagne.

Les femmes doivent-elles, veulent-elles, reproduire la pratique des hommes ? Une seule réponse s’impose : la leur... ou presque car la conciliation des temps de vie entre le temps de la famille et des enfants, le temps du travail etc. se pose en termes globaux et non dans des cadres sectoriels isolés. L’accès à la pratique sportive est conditionné par ce paramètre dans le sport. Qu’il s’agisse des disciplines « marquées » culturellement masculines ou féminines ou de nouvelles pratiques. Aucune raison liée au genre ne saurait en effet justifier les discriminations pour le football, le rugby, la boxe etc. L’évolution même des performances dans le haut niveau indique un resserrement des résultats qui

II - 97

devrait autoriser des pratiques mixtes plus nombreuses que celles en vigueur dans cinq fédérations seulement (automobile, voile, sports équestres, boules, tennis).

L’importance des sports pratiqués par les femmes est sous estimée dans la presse et les médias, confère le parcours de l’équipe de France de football féminin entre autres. Pour qu’elles puissent donner une réponse il faut que les femmes accèdent aux lieux de décisions.

Les inégalités dans la pratique se retrouvent dans l’accès aux postes de responsabilité du monde sportif... de manière accentuée !

Tableau 9 : Proportion de femmes dirigeantes au sein des fédérations sportives et des groupements nationaux

Année 2004 Année 2005

H F Total Part des

femmes H F Total Part des femmes

Président 111 6 117 5 % 104 7 111 6 %

Trésorier 102 12 114 11 % 93 14 107 13 %

Secrétaire général 92 21 113 19 % 85 21 106 20 % Directeur général 26 3 29 10 % 68 9 77 12 % Source : MJSVA - Mission statistique.

Il en va de même pour l’accès des femmes aux formations et aux métiers du sport. En 2002, 28 % des titulaires du brevet d’État d’éducateur sportif premier degré (BEES 1) et 15 % des titulaires du brevet d’État d’éducateur sportif deuxième degré (BEES 2) sont des femmes. Cette proportion se retrouve évidemment dans l’encadrement technique des fédérations sportives.

Tableau 10 : Proportions de femmes dans l’encadrement des fédérations sportives (2005)

Proportion de femmes Effectifs totaux

nombre en pourcentage

Cadres techniques 1 671 14 %

dont directeur technique national 59 5 %

dont entraîneur national 352 10 %

dont conseiller technique sportif 1 260 15 % Source : MJSVA - Mission statistique.

4.2. 34,6 % des sportifs de haut niveau sont des femmes

À peine un tiers des licenciés et des sportifs de haut niveau en France sont des femmes. Il existe un domaine où l’égalité entre les hommes et les femmes est une réalité : les résultats au plus haut niveau (même si les prix ne suivent pas toujours...). Les femmes arrivent en effet très souvent à égaler le nombre de médailles obtenues par les hommes lors des grandes manifestations sportives.

II - 98

Ainsi, lors des trois dernières olympiades, les femmes représentaient près de la moitié des médaillés. À Salt Lake City, Athènes et Turin, les sportives françaises ont obtenu 26 médailles olympiques sur les 53 remportées par l’équipe de France. En outre, lors des compétitions internationales, plusieurs femmes françaises (de métropole ou d’Outre-mer) s’illustrent dans des disciplines diverses et font partie des plus grands noms du sport mondial dont notamment :

- Laure Manaudou : championne du monde en natation, trois médailles aux Jeux d’Athènes en 2004, dont une en or ;

- Émilie Le Pennec : médaille d’or à Athènes en gymnastique et titre de championne d’Europe en 2005 ;

- Marie-José Pérec : triple championne olympique à Barcelone en 1992 et à Atlanta en 1996 et championne du monde sur le 200 et le 400 mètres ;

- Maud Fontenoy : première femme à avoir réalisé les traversées à la rame de l’Atlantique puis du Pacifique ;

- Amélie Mauresmo : titre de première joueuse mondiale en tennis (2006) avec 22 titres, dont l’Open d’Australie en janvier 2006 ; - Béatrice Hess : 20 fois championne paralympique en natation ; - Solène Jambaqué : quatre médailles, dont deux en or, en ski alpin aux

Jeux paralympiques de Turin en 2006 ;

- Myriam Lamare : championne du monde de boxe, dans la catégorie super-léger.

- les équipes nationales féminines sont également à l’honneur dans les sports collectifs. L’équipe de handball a été vice-championne du monde en 1999 et championne du monde en 2003. L’équipe de basket féminine a, quant à elle, obtenu le titre de championne d’Europe en 2001. Les clubs ne sont pas en reste puisque Cannes a remporté la Coupe d’Europe féminine de volley-ball en 2002 et que l’équipe de basket-ball de Bourges a été championne d’Europe (2004).

4.3. Les actions du CNOSF

Comme les autres grandes coordinations associatives, le CNOSF a signé, le 18 mai 2004, avec la ministre de la Parité et de l’égalité professionnelle une charte de l’égalité et il la met en œuvre.

a) L’accès des femmes à la gouvernance sportive

Les enjeux de l’égalité se heurtent à des freins sociétaux certes mais ce constat renforce la nécessité d’engager des actions en profondeur. Ainsi le législateur a recommandé pour aller vers la parité la piste de la proportionnalité entre adhérentes et dirigeantes au sein des organes de direction, au risque d’obtenir l’effet inverse, en particulier dans les fédérations à fort pourcentage de licenciées féminines. Le CIO, de son côté, incite les CNO à veiller à ce que la représentation féminine au sein de leurs instances ne soit pas inférieure à vingt pour cent. Le mouvement sportif français a transformé ainsi ses statuts pour

II - 99

ouvrir des places aux dirigeantes féminines et a initié des actions au niveau national, dans les régions et les départements. Ce sujet est l’une des priorités du MJSVA qui a donné lieu à un décret (n° 2004-22 du 7 janvier 2004) instaurant une proportionnalité entre le nombre de licenciées éligibles et les sièges dans les instances dirigeantes. Le ministère a demandé aux fédérations de mettre en œuvre des plans de féminisation incluant l’accompagnement des femmes. Un pôle ressources « Sport, famille, pratique féminine » a été créé, il élabore des outils stratégiques et favorise des échanges sur les bonnes pratiques en s’appuyant sur un réseau de correspondants départementaux. Les meilleures pratiques sont récompensées à l’occasion d’un concours national.

Les dernières élections dans les fédérations (en 2005) montrent le chemin restant à parcourir car il n’y a plus de femme présidente de fédération olympique.

Dans les fédérations nationales et multisports des percées se font jour sans marquer un progrès précis. Le constat établi entre le CNOSF et le MJSVA montrait dans les clubs, un certain nombre de femmes bénévoles présentes dans des tâches très concrètes, comme l’accompagnement des enfants et l’encadrement technique. Toutefois, pour la prise de responsabilités au niveau décisionnel de la structure, elles étaient en petit nombre et, plus on s’élevait dans la pyramide du sport, à savoir le club, le comité départemental, la ligue et la fédération, voire le Comité national olympique, plus elles disparaissaient...

Des actions incitatives ont été arrêtées : alors qu’un seul poste existait pour les femmes avec la représentante des athlètes de haut niveau pour l’ensemble des collèges fédéraux au CNOSF, désormais ce sont six femmes qui siègent au sein du conseil d’administration. Un groupe de travail mixte, à parité hommes et femmes, est constitué. Une évolution sur l’argument de la mixité s’est dégagée pour traduire dans la direction des organisations les signes de l’égal accès des chances.

b) De nouveaux outils de travail

Le premier est un film « Femmes et sport » qui retrace comment les femmes se sont appropriées le sport, comment elles sont rentrées dans le sport en référence au combat des femmes pour occuper leur place dans la société.

Un deuxième outil, créé avec la délégation interministérielle à l’innovation et à l’économie sociale, concerne un guide d’appui méthodologique permettant à toute association, quel que soit le niveau auquel elle œuvre, de pouvoir faire un état des lieux, des propositions d’actions concrètes pour les femmes désirant accéder aux responsabilités d’une association.

Ce guide pose la question de la transformation du mode de fonctionnement des organisations sportives et incite à réfléchir au temps de travail, à la gestion du temps, à la conduite et à l’animation des réunions.

Des expériences se développent en région en faveur d’un label

« Parité sports » ou d’un label « Égalité » pour les clubs afin de valoriser les progrès de la mixité qui ouvrent le chemin à la parité. La mixité sociale est un objectif important pour renforcer la crédibilité sociale et éducative du sport associatif.

II - 100

Le troisième axe est représenté par la formation afin de rendre la vie associative attractive, de sensibiliser à la problématique de l’égalité et à la nécessité que des femmes entrent dans les instances de direction.

Le CNOSF s’implique dans un programme européen pour l’accompagnement des femmes vers les responsabilités internationales, un programme qui s’appuie notamment sur le tutorat.

Le mouvement sportif associatif est engagé dans une démarche partagée par l’ensemble de la société française, démarche qui gagnerait à une meilleure interaction avec d’autres secteurs de la société civile.

5. Handicap et sport : plaisir et dépassement

Dans le document SOCIALE SERVICE DE LA VIE SPORT AU LE (Page 172-178)