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I - Justification de la méthodologie choisie
A - Rappel des objectifs
La revue de littérature nous a permis d’identifier les clichés persistants sur les féministes.
Cependant, nous ne savons pas si ces clichés sont toujours véhiculés et entretenus au sein de notre cible (les jeunes de quinze à vingt-quatre ans). De plus, nous souhaiterions comprendre l’impact de ces clichés sur l’identification au mouvement féministe ou à son contre-mouvement.
En effet, nous étudierons si les clichés peuvent constituer, chez notre cible, un frein à l’identification au féminisme. Aussi, nous aimerions comprendre dans quelle mesure ces clichés sur les féministes alimentent un antiféminisme (ordinaire ou non).
B - Présentation de la méthodologie choisie
Pour répondre à notre problématique, nous avons décidé de mener deux types d’études.
D’abord, nous avons réalisé des entretiens qualitatifs semi-directifs. Cette méthodologie d’étude a eu pour objectif d’explorer et de comprendre les enjeux soulevés par les clichés antiféministes au sein de notre cible. Nous souhaitions interviewer une vingtaine de personnalités féministes engagées, avec différents profils : des personnalités publiques, des enseignantes chercheuses, des autrices, des journalistes, des militantes d’associations féministes ainsi que des militantes qui gèrent elles-mêmes une page engagée sur les réseaux sociaux. Nous avons rencontré dix-sept féministes engagées. Grâce à cette première collecte d’information, nous avons pu comprendre les principaux obstacles liés à l’identification au féminisme. Nous avons également découvert de nombreux enjeux liés aux clichés, enjeux que
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nous n’avions pas identifiés jusque-là. Tous les entretiens ont été réalisés par Zoom ou par téléphone.
Dans un deuxième temps, nous avons conduit une étude quantitative auprès de notre cible, les jeunes de quinze à vingt-quatre ans. Le questionnaire a été construit sur la base des retours obtenus suite aux entretiens qualitatifs. Cette méthodologie quantitative nous a permis de mesurer et de décrire les comportements et caractéristiques de notre cible. Par ce questionnaire, nous avons pu identifier les clichés sur les féministes intégrés par les jeunes, ainsi que les freins qui les empêchent de s’identifier au féminisme. Nous avons administré ce questionnaire sur trois plateformes fréquemment utilisées par la cible : Facebook, Instagram et Linkedin.
II - Échantillonnage et construction de l’outil de collecte
A - Étude qualitative
Nous avons contacté une centaine de personnalités engagées sur le féminisme, tous mouvements confondus (libéral, queer, afro-féminisme, radical…). Nous avons diversifié au maximum les profils pour avoir la vision la plus globale possible. Par souci évident de justesse des propos, nous avons contacté des personnalités qui connaissaient un minimum la cible des quinze à vingt-quatre-ans.
Ci-dessous la liste des personnes interrogées ainsi que leurs métiers, associations ou comptes publics :
- Anonyme n°1 : docteure en économie - Anonyme n°2 : autrice, artiste et formatrice - Anonyme n°3 : journaliste et autrice
- Marie-Noëlle Bas, présidente de l’association Les Chiennes de Garde
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- Loup, membre du bureau de l’association Osez Le Féminisme Grenoble - Sarah, créatrice du compte Instagram @lesbadass
- Maëva, membre d’une association féministe
- Anaïs, co-fondatrice de l’association Parents et Féministes
- Gabrielle Sallé, membre du CA de l’association Osez Le Féminisme Nord
- Laurence, Séverine et Cagla, membres de l’association Osez Le Féminisme Calvados - Maëlys, membre du collectif L’Amazone Paris
- Noémie, créatrice du compte Instagram @meufcocotte
- Francine Descarries, sociologue, professeure de sociologie à l'Université du Québec à Montréal, fondatrice de l’Institut de recherches féministes (IREF) à Montréal
- Roxane, créatrice du compte Instagram @weshsoeur
- Laure Chirol, animatrice prévention au sein de l’association du Planning Familial Gironde
- Mélissa Blais, doctorante en sociologie et chercheuse à l’Institut de recherches féministes (IREF) à Montréal
- Valérie Lootvoet, directrice de l’Université des Femmes de Bruxelles
Nous souhaitions, par ces entretiens qualitatifs, comprendre les liens entre les clichés sur les féministes toujours présents et la non-identification au féminisme pour notre cible.
Vous trouverez ici l’ensemble des questions posées lors de l’étude qualitative : THÈME 1 : LES CLICHÉS/STÉRÉOTYPES VÉHICULÉS SUR LE FÉMINISME
● À votre avis, quelle compréhension/vision les jeunes ont-ils du féminisme en général ?
● Selon vous, quelle est la tendance dominante actuelle chez les jeunes ? Comment le remarquez-vous ? Comment les jeunes s’identifient-ils au féminisme ? Pourquoi ?
● D’après votre expérience, quels sont les principaux clichés ou stéréotypes entretenus par les jeunes sur les féministes et le féminisme en général ? Comment sont-ils véhiculés
?
● Quelles conséquences ces clichés peuvent-ils avoir sur les jeunes ?
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● Pensez-vous que les jeunes pourraient être plus sensibles aux clichés que les générations précédentes ?
● Quels sont les évènements, commentaires, ou autres qui vous ont particulièrement marqué chez les jeunes sur les réseaux sociaux ?
THÈME 2 : L’ANTIFÉMINISME ORDINAIRE
● Avez-vous déjà observé des comportements antiféministes/sexistes chez les jeunes ? Si oui, pourriez-vous expliciter ?
● Comment cet antiféminisme s'exprime-t-il ?
● Quelles sont les différentes formes d’antiféminisme observées ? Comment se caractérise-t-il chez les jeunes ? Quels sont les arguments entretenus ?
● Quelle évolution observée ?
● D’après vous, d’où vient l’antiféminisme observé ? Comment est-il alimenté chez les jeunes ?
● Qui alimente.nt ces clichés/ces pensées antiféministes ? Pensez-vous qu’il y a une tranche d’âge qui intérioriserait plus l’antiféminisme ?
● Pensez-vous que la pression sociale joue un rôle dans l’identification au féminisme ?
● Est-ce qu’il y a un écart qui s’observe entre les discours féministes et les pratiques ?
● Avez-vous été personnellement victime d’antiféminisme (par des jeunes) ? Si oui, pouvez-vous nous le raconter ?
THÈME 3 : FOCUS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
● Comment les réseaux sociaux peuvent-ils participer positivement au développement du féminisme ?
● Quels sont les désavantages/risques des réseaux sociaux vis-à-vis du féminisme ?
● Quel est le rôle des réseaux sociaux dans l’antiféminisme ?
43 B - Étude quantitative
Nous avons choisi de réaliser notre questionnaire sur Sphinx. Nous souhaitions élaborer un questionnaire court et pertinent afin de donner envie au panel le plus large possible d’y répondre. L’objectif de cette étude quantitative était pluriel :
- D’abord, comprendre quels clichés étaient toujours présents au sein de notre cible - Comprendre les freins liés à l’identification au féminisme
- Comprendre les caractéristiques des personnes ayant des comportements antiféministes au sein de notre cible
Sur l’ensemble de notre questionnaire, nous avons choisi d’utiliser une majorité de questions fermées, afin de pouvoir croiser facilement les données avec notre étude qualitative. Nous avons cependant également choisi de proposer plusieurs questions ouvertes, afin d’avoir quelques données qualitatives pour comprendre les motivations et fonctionnements de pensées. Ces questions ouvertes portent principalement sur la vision que la cible a du féminisme et sa position par rapport au mouvement.
Notre questionnaire quantitatif se présente ainsi :
1) Quel âge as-tu ?
☐ Moins de 15 ans
☐ Entre 15 et 24 ans
☐ Plus de 24 ans
2) Sais-tu ce qu’est le féminisme ?
☐ Oui, tout-à-fait
☐ Oui, un peu
☐ Non, pas vraiment
☐ Non, pas du tout
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→ Si tu as répondu “Oui, tout-à-fait” ou “Oui, un peu” à la question précédente, quelle est ta définition du féminisme ? – facultatif
Le Larousse définit le féminisme comme “un mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société”.
3) Quelle est ta position par rapport au féminisme ?
☐ Je me considère très féministe
☐ Je me considère assez féministe
☐ Je ne me considère pas féministe mais j’adhère au combat
☐ Je ne me considère pas du tout féministe
☐ Je ne sais pas
→ Pourquoi ?
4) Dirais-tu que tu appartiens à un courant féministe en particulier ? - que pour ceux qui se considèrent féministes
☐ Je suis féministe sans appartenir à un mouvement
☐ Je suis féministe et j’appartiens à un ou plusieurs mouvements
→ Pourrais-tu nous préciser à quel mouvement ?
5) Tu dirais que le combat féministe est :
☐ Tout-à-fait légitime
☐ Un peu légitime
☐ Pas vraiment légitime
☐ Pas du tout légitime
→ Pourquoi ?
6) As-tu des personnes qui agissent pour le féminisme dans ton entourage ?
☐ Oui, mes deux parents
☐ Oui, ma mère
☐ Oui, mon père
☐ Oui mes frères et/ou sœurs
☐ Oui, mes amis
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☐ Oui, mes collègues de travail/camarades d’école
☐ Non, personne
☐ Je ne sais pas
☐ Autre : ...
7) Es-tu d’accord avec les affirmations suivantes ? Non, pas du
Même question pour les affirmations suivantes : Non, pas du
46 Les féministes ont
souvent les cheveux colorés et/ou courts Les féministes sont agressives
Les féministes veulent être supérieures aux hommes
8) Sur quels réseaux sociaux es-tu présent/présente ?
☐ TikTok
☐ Snapchat
☐ YouTube
☐ Discord
☐ Applications de rencontre
☐ Aucun
☐ Autre : ...
9) Consommes-tu du contenu féministe sur les réseaux ?
☐ Oui, je suis abonné/abonnée à des comptes féministes
☐ Oui, je visite des comptes féministes occasionnellement (et je ne suis pas abonné/abonnée)
☐ Non
→ Si oui, peux-tu nous donner un ou plusieurs exemples (compte, blog…) ?
10) Consommes-tu le contenu de comptes YouTube comme ceux de Valek, Raptor ?
☐ Oui, je suis abonné/abonnée à un ou plusieurs comptes
☐ Oui, je visite ce type de comptes occasionnellement (et je ne suis pas abonné/abonnée)
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☐ Non
11) Dirais-tu que #Metoo a changé ton rapport au féminisme ?
☐ Oui, tout-à-fait
☐ Oui, un peu
☐ Non, pas vraiment
☐ Non, pas du tout
12) Est-ce que tu dis à ton entourage que tu es féministe ? - que pour les gens qui se disent féministes
☐ Oui, sans problème
☐ Oui, mais ça dépend avec qui je suis
☐ Non, pas du tout
13) Si tu as répondu “Oui, mais ça dépend avec qui je suis” ou “Non, pas du tout”, est-ce parce que :
Non, pas du
tout Non, pas
spécialement Oui, un peu Oui, tout-à-fait Je ne sais pas Tu es gênée/Tu as
honte de le dire Tu as peur des jugements
Tu as peur qu’on se moque de toi
14) Penses-tu que les féministes sont souvent victime de : Non, pas du
tout
Non, pas spécialement
Oui, un peu Oui, tout-à-fait Je ne sais pas
Jugements Moqueries
48 Harcèlement
15) Tu penses que les affirmations ci-dessous sont : Pas du tout
sexiste
Un peu sexiste Sexiste Je ne sais pas
“Ce n’est pas joli un gros mot dans la bouche d’une fille !”
“Tu te débrouilles bien pour une fille”
“Mais tu as tes règles ou quoi ?”
16) Entends-tu/lis-tu des blagues sexistes ?
☐ Au moins une fois par jour
☐ Au moins une fois par semaine
☐ Environ une ou deux fois par mois
☐ Plus rarement que ça
☐ Jamais
☐ Je ne sais pas
- Profil des répondants : Comment te définis-tu ?
☐ Homme
☐ Femme
☐ Autre
Quel âge as-tu ?
☐ 15
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☐ 16
☐ 17
☐ 18
☐ 19
☐ 20
☐ 21
☐ 22
☐ 23
☐ 24
Quelle est ta situation ?
☐ Collégien/Collégienne
☐ Lycéen/Lycéenne
☐ Étudiant/Étudiante
☐ En emploi
☐ Au chômage
☐ Autre :
Quel est ton niveau de diplôme ?
☐ Je suis encore au collège
☐ Brevet
☐ CAP, BEP
☐ Baccalauréat
☐ DEUG, BTS, DUT, DEUST
☐ Licence, licence professionnelle
☐ Master
☐ Doctorat
☐ Aucun diplôme
☐ Autre : Où habites-tu ?
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☐ En centre-ville
☐ En banlieue
☐ À la campagne
Proximité politique actuelle :
☐ Extrême droite
☐ Droite
☐ Centre
☐ Écologiste
☐ Gauche
☐ Extrême gauche
☐ Apolitique
☐ Ne sais pas
☐ Autre : Religion, tu es :
☐ Croyant
☐ Croyant pratiquant
☐ Athée
☐ Autre
III - Administration et collecte
A - Étude qualitative
Nous avons finalisé notre guide d’entretien qualitatif fin février. Suite à la prise de contact avec les différentes personnalités que nous souhaitions interviewer, nous avons démarré
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les entretiens dès début mars, jusque mi-avril. Sur les dix-sept entretiens réalisés, nous en avons effectué quatorze où nous étions présentes toutes les trois. Chaque entretien était mené par l’une d’entre nous, les deux autres s’occupaient de la prise de notes. Nous avions chacune la possibilité de poser des questions à la fin de chaque entretien.
B - Étude quantitative
Nous avons finalisé la conception du questionnaire quantitatif en mai, et l’avons administré tout au long du mois de juin. Le questionnaire a été diffusé sur les plateformes habituellement utilisées par notre cible : Facebook, Linkedin, Instagram. Nous avons effectué plusieurs relances au cours du mois de juin afin de toucher le maximum de personnes.
Finalement, sur les 516 répondants totaux nous n’avons pas réussi à obtenir un échantillon représentatif de la cible des 15-24 ans : 71 répondants entre 15 et 19 ans contre 445 répondants entre 20 à 24 ans. Nous avons donc fait le choix de redresser l’échantillon par pondération et d’exploiter les résultats, plus significatifs, des répondants de 20 à 24 ans.
Suite au redressement, le profil des répondants au questionnaire est le suivant :
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