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LIVRES GRECS

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On se souvient que le Vaticanus gr, 1166 (Dialogues de Gré­ goire le Grand datés de 800) et 1'Ambrosianus 49-50 (Sermons de Grégoire de Nazianze, IXe s.) doivent vraisemblablement être attri­ bués au scriptorium d'un monastère "grec" de Rome alors que le fait est moins assuré en ce qui concerne le Vaticanus gr. 749 (Livre de Job avec commentaires, IXe s.) et surtout le Parisinus gr. 923

(Sacra Parallela attribués à Jean Damascène, IXe s.) (1). Il serait tentant de reconnaître une origine semblable à un fragment d'évan- giliaire du Ville s. (Parisinus suppl. gr. 1155 f. 19) dont l'écriture a certainement été influencée par l'onciale romaine (2). Il n'est pas impossible enfin que d'autres manuscrits grecs connus proviennent de Rome mais leur attribution n'est pas assez assurée.pour que nous en tenions compte ici (3). Il en va de même pour une célèbre copie bilingue des Actes des Apôtres, le Laudianus gr. 35 de la fin du Vie s. ou du Vile s., qui d'ailleurs a été écrit plus probablement en Sardaigne qu'à Rome (4).

Quoi qu'il en soit, il existe quelques mentions de moines copistes. L'"abbas Paulus scriba, genere Ciliciensis" dont la présence

à Rome est attestée entre 614 et 619 - alors que les deux premiers monastères "grecs" de la ville n'avaient peut-être pas encore été fondés (5) - pourrait avoir été l'un d'eux (6). C'est à un religieux hellénophone que le pape Zacharie (741-752) confia le soin de copier un exemplaire de sa traduction des Dialogues (7). Méthode, le futur patriarche de Constantinople, dont on connaît la réputation de

copiste (8), eut l'occasion d'exercer ses talents lors de son séjour à Rome dans le premier quart du IXe s. : Mgr Canart a récemment dé­ couvert une de ses oeuvres, un manuscrit de Denys l'Aréopagite (9). Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler d'une copie, on no­ tera également que le futur patriarche écrivit" alors "de sa propre main" un martyrologe en deux volumes qu'il composa peut-être à l'aide de recueils hagiographiques et homilétiques plus anciens (10) .

Enfin, dans le dernier quart du IXe s.. Biaise d'Amorium acquit la "science des copistes" dans un monastère grec de Rome, Saint-Césaire

(

11

).

Etant donné "le principe d'une relation normale, sinon néces­ saire, entre un centre de copie et une bibliothèque" (12) , on peut supposer que les monastères "grecs" qui disposaient d'un atelier de copistes (13) avaient aussi une bibliothèque (14). On se rappelle, du reste, que c'est selon toute vraisemblance dans un couvent "grec" - sans doute Saint-Saba - que, vers 876, Anastase le Bibliothécaire

trouva la passion grecque de S. Denys l'Aréopagite (15). Par ailleurs, une inscription aujourd'hui perdue, concernant une donation à Saint- André ,iri_Clivo_Scau^ faisait allusion à un codex èopTSiv M(at)

àyiîùJV OXOU TOU CTOUS (16) .

Les moines copistes ne travaillaient pas seulement pour la bibliothèque de leur monastère. Il fallait, en effet, copier aussi les travaux littéraires qu'on désirait faire connaître outre-mer : c'est précisément l'exemplaire de sa traduction destiné à l'Orient que Zacharie fit écrire par un moine "grec" de la Ville (17) . Le même exemple montre aussi que les religieux "grecs" pouvaient satis­

172,-II n’est pas impossible qu'ils aient également travaillé pour la bibliothèque pontificale mais le fait ne peut être démontré. En tout cas, les ouvrages grecs, conservés peut-être en grande partie dans la librairie du Latran, ne manquaient pas à Rome. Cela mérite qu'on s'y arrête.

On se souvient que d'importants florilèges antimonéthélites furent composés à Rome au Vile s. et que les religieux "grecs" jouèrent un rôle de premier plan dans leur rédaction (19). De Rossi a cru pouvoir utiliser le florilège de 649 pour décrire le contenu de la bibliothèque pontificale à cette date (20). Selon lui, les livres dont des extraits sont cités dans les actes se seraient trouvés à Rome. Ils auraient été conservés dans la bibliothèque du Latran puisque les Actes du concile de 649 attribuent la présenta­ tion et même la paternité du recueil au chef de la chancellerie pontificale, le primicier des notaires, qui se trouvait alors à la

tête des archives et de la librairie (21). Ce point de vue qui a obtenu l'adhésion de plusieurs savants (22) a été contesté par Caspar, Siegmund, Mango et Riedinger (23), Selon les trois premiers érudits, la lecture d'extraits n'impliquerait pas la possession des livres par l'Eglise romaine ni même leur présence dans la ville. Seuls le codex-de Théodore de Pharan et celui du Pseudo-Denys

l'Aréopagite que le primicier aurait produits devant le synode (24), pourraient être réellement attribués à la bibliothèque du Latran. Sans nier que les moines "grecs" avaient apporté des livres à Rome (25), Riedinger estime, pour sa part, que la nature même des Actes - une oeuvre rédigée en grec avant le concile (26) - ne permet pas de les utiliser pour reconstituer le contenu de la bibliothèque pontificale.

Avant de chercher à savoir où les livres grecs étaient con­ servés, il faut naturellement s'interroger sur leur présence même à Rome. Si on s'en tenait à ce que nous venons de noter, le scep­ ticisme de Caspar, Siegmund et Mango s'imposerait. La plupart des

matériaux utilisés à Rome par Maxime et ses confrères pourraient en effet avoir été réunis en Orient et en Afrique. Ils pourraient aussi avoir été empruntés à de plus larges florilèges (27) . Mais les auteurs en question ont malheureusement négligé quelques faits dont certains avaient pourtant déjà été relevés par Schermann (28) .

On se souvient que le florilège romain de 680 correspond en partie à celui de 649 et est comme lui constitué essentiellement d'extraits d'oeuvres grecques. Or les citations, moins nombreuses, sont plus longues et présentées avec plus de précision (notamment par de fréquentes mentions d'incipit) (29). Le fait suggère déjà que les auteurs avaient au moins sous la main les ouvrages d'où ces citations furent tirées. D'autre part, lors de la dixième session du concile de Constantinople (18 mars 681) on relut ce florilège qui avait déjà fait l'objet d'une première lecture lors de la sep­ tième session. Mais, cette fois, on collationna les divers extraits des Pères et des hérésiarques avec des exemplaires de leurs oeuvres. La plupart provenaient de la bibliothèque patriarcale de Constan­ tinople (30). Certains toutefois avaient été apportés par les en­ voyés de Rome. A l'exception de l'In Lucam d'Ambroise (31), il s'agis sait d'ouvrages grecs : l'Tn Thomam attribué à Jean Chrysostome (32), les apologies chalcédoniennes d'Ephrem et d'Anastase d'Antioche (33), diverses lettres de monothélites (trois de Sévère d'Antioche, deux de Paul de Constantinople, une de Théodore de Pharan) (34) . Les extraits d'Ambroise, d'Ephrem et d'Anastase se trouvaient déjà, œtons-le, dans le florilège de 649 (35).

Deux témoignages peu connus éclairent ces faits que Schermann avait déjà observés. En 678, l'empereur Constantin IV avait demandé que les. représentants romains apportent "les livres qu'il était nécessaire d'amener" (36) et dans sa tardive réponse (680), Agathon précisa qu'il avait remis aux légats "des citations des saints Pères

... avec les livres eux-mêmes" (37). Cette dernière affirmation suggère que les envoyés romains emportèrent les trente-neuf écrits cités dans le florilège et non pas seulement les ouvrages mention­ nés plus haut. En tout cas, ces écrits devaient être disponibles à Rome.

174.-Certes, le florilège de 680 est moins riche que celui de 649 qui rassemble des citations de quatre-vingt-s/X-^oeuvres (38). Il est fort possible que cette différence s'explique en partie par les lacunes des bibliothèques romaines. Mais il faut aussi tenir compte de la volonté de ne pas rendre démesuré un recueil dont les citations sont plus longues et qui, en outre, ajoute d'autres oeuvres. Ainsi, il est légitime de supposer que les cinq ouvrages de S. Augustin cités dans le recueil de 649 (39) se trouvaient à Rome. Or, ils ne sont plus mentionnés dans le florilège de 680 qui invoque un seul témoignage de 1'évêque d'Hippone tiré d'un livre différent (40). C'est encore, outre ce livre, une autre oeuvre du même auteur que cite Agathon dans sa lettre à Constantin (41). D'autres citations, grecques cette fois, faites par le pape ne figurent pas non plus dans les florilèges de 649 et de 680 (42). Parmi elles, on relève des extraits de lettres des patriarches de Constantinople Paul et Pierre aux papes Théodore et Vitalien (43) ainsi qu'un écrit adressé par Théodore.de Pharari à Serge d'Arsinoé (44). Or, il va de soi que les lettres en question se trouvaient à Rome et l'oeuvre de Théodore de Pharan est précisément celle que le primicier des notaires est censé avoir produite devant le synode du Latran (45). En fait, les oeuvres grecques circulaient en Occident plus qu'on ne pourrait le penser : entre 668 et 681, Macaire d'Antioche envoya "en Sardaigne, à Rome et en d'autres lieux" des exemplaires d'un discours qu'il aurait adres­ sé à l'empereur (46). Bref les ressources de la ville n'étaient pas limitées aux livres cités dans le florilège de 680,

Les observations qui précèdent ne suffisent naturellement pas à prouver que toutes les oeuvres citées en 649 étaient disponibles à Rome - Certains emprunts à de plus grands florilèges, l'utilisation de matériaux déjà employés ailleurs ne sont nullement à exclure -. Mais elles permettent d'affirmer que les livres grecs étaient moins

rares qu'on ne pourrait le croire.

Une grande partie de ces ouvrages se trouvait peut-être conser­ vée dans la librairie du Latran. Certes, la nature des Actes, le fait aussi qu'ils citent l'Ekthèse et le Symbole de Chalcédoine

d'.aprës des exemplaires différents de ceux dont la traduction, sinon l'original, devait se trouver au Latran (47) invitent à accueillir avec prudence les mentions relatives au primicier des notaires qui, de toute manière, n'est pas l'auteur du florilège (48). Le rôle que les Actes lui prêtent n'en garde pas moins une valeur indica­ tive et trois autres indices étayent quelque peu cette hypothèse.

Le premier est fourni par le Parisinus gr. 1115 (49) . Comme le précise son colophon "il fut achevé ... le samedi 14 mars de l'année 6784, dans la quatrième indiction (1276) ... Il fut intro­ duit dans la bibliothèque impériale. Il fut copié d'un livre trouvé dans l'antique bibliothèque de la sainte Eglise de l'ancienne Rome. Ce dernier livre a été écrit en l'année 6267 si bien qu'il est âgé de 517 ans" (50). Le manuscrit trouvé à Rome daterait donc de 759. Malheureusement cette date se heurte à un obstacle très sérieux: dans la lettre du patriarche Jean de Jérusalem qu'on trouve au fol. 239, il est fait allusion à l'exécution du patriarche Constan­ tin II de Constantinople en 766 (51). Mângo estime à juste titre qu'il faut se fier au colophon "car non seulement il est très précis, mais la date de 1276 qui suit de si près l'Union de Lyon

(1274) fournit un contexte logique pour la migration à Constanti­ nople d'un manuscrit appartenant à l'Eglise de Rome". Il récuse la

solution de facilité qui consisterait à lire 6367 (859) au lieu de 6267 car "c'est un expédient arbitraire et qui n'explique pas d'ailleurs l'absence ... de toute allusion au Vile concile oecu­ ménique". Tout en ne cachant pas les difficultés, du reste surmon­

tables, de l'hypothèse, il estime que le manuscrit était daté d'a­ près l'ère alexandrine et non pas selon l'ère byzantine, encore peu répandue à l'époque. Ce qui donnerait la date de 774-775 (52).

Nous nous rallierions volontiers à ce point de vue.

En plus d'extraits des actes des conciles, de chroniques, de textes canoniques et liturgiques, le manuscrit contient des traités théologiques et notamment deux florilèges, l'un sur les deux natures du Christ, l'autre sur les images (53). Il suppose l'accès à une

176.-bibliothëque bien fournie (54). On aimerait, dès lors, savoir si le recueil fut composé à Rome par nos moines ou s'il fut apporté d'Orient. Seule une étude exhaustive du manuscrit permettrait peut- être de répondre à la question (55). Comme elle exigerait de longues comparaisons avec d'autres florilèges, on ne saurait songer à

l'entreprendre ici. On se contentera de l'observation suivante. Mango, qui hésite également à se prononcer (56), attire toutefois l'attention sur la présence d'extraits d'oeuvres occidentales dans le manuscrit de Paris. Les deux seuls exemples qu'il mentionne, ceux d'Ambroise et de la Vita S. Silvestri (57), ne nous paraissent pas très probants Ambroise était depuis longtemps cité par les "Grecs" (58) et. la Vita S. Silvestri était déjà connue en Orient vers 570 (59) . La présence d'un extrait de la prétendue lettre de Grégoire II au patriarche Germain (60) est moins significative encore car le document pourrait bien avoir été, en fait, composé par Germain (61). Bref l'origine romaine du modèle du Parisinus gr. 1115

est loin,d'être assurée. Ce manuscrit constitue néanmoins un bon exemple d'un livre grec qui finit par arriver dans la bibliothèque pontificale.

Les. deux autres indices datent du IXe s. On s'en souvient, la recherche de la passion de Denys l'Aréopagite n'amena que tar­ divement Anastase dans le plus grand couvent de Rome (62). Où espérait-il donc tout d'abord découvrir ce texte- si ce n'est dans

la bibliothèque du Latran dont il assumait la direction (63)? Une telle démarche se comprendrait mal si la librairie en question

avait été pauvre en ouvrages, grecs. De plus, il est rare qu'Anastase précise l'endroit où il a trouvé, lu ou entendu parler de tel ou

tel livre (64) . On peut dès lors se demander si la plupart des ouvrages qu'il utilisa ne se trouvaient pas au Latran (65).

D'autre part, dans une lettre de 817, Théodore Stoudite men­ tionne, parmi ses connaissances à Rome, tov ôeaitcÎTriv pou xov X“P~

est qualifié de ôeaucÎTTis» Ce n'est apparemment pas un réfugié de 1'iconoclasme car il est mentionné avec l'higoumène de Saint-Saba de Rome et non pas avec Méthode et Jean de Monemvasie auxquels la lettre fait allusion plus haut (67). Il n'est pas impossible, du fait de ses relations avec le milieu "grec" de Rome et avec Théodore Stoudite, qu'il ait été lui aussi un "Grec" et peut-être même un moine. Il devait en tout cas connaître, le grec. Or, Anastase le Bibliothécaire, assimile le chartophylax de l'Eglise de Constanti­ nople au bibliothécaire de l'Eglise romaine (68). Il est probable que Théodore Stoudite ait procédé de même. En d'autres termes, le personnage en question ne serait autre que le bibliothécaire du Saint-Siège (69) ; ce qui plaiderait encore en faveur de l'existence d'un fonds assez important de livres grecs au Latran. En l'occur­ rence cette richesse relative s'expliquerait partiellement par l'envoi d'oeuvres de propagande et surtout par les dons des clercs séculiers et des moines "grecs" réfugiés (70).

Qu'ils aient été importés ou copiés dans la ville, qu'ils aient été conservés dans des monastères ou au Latran, les livres grecs ne manquaient pas, de toute manière, dans la ville. Les

témoignages suivants achèveront de nous convaincre.

C'est vraisemblablement à Rome, dans la première moitié du Ville s. que fut composé un petit traité pour établir en quel âge du monde eut lieu l'Incarnation. La partie proprement historique de cet ouvrage qu'on désigne sous le nom de Chronicon Palatinum ou Laterculus imperatorum Romanoriim Malanianus ad a. DLXXIII

est empruntée à la chronique de Malalas (f en 577) (71). L'auteur, un Latin, n'a pas nécessairement eu en mains le texte intégral ; il a pu tout aussi bien employer une traduction ou un epitomé (72). Mais, de toute manière, l'oeuvre du chroniqueur d'Antioche ou, du moins, un abrégé grec de celle-ci devait,se trouver à Rome . Ce texte a probablement été apporté par un émigré syrien.

L'auteur de la Vie grecque du pape Martin 1er - vraisembla­ blement un moine"grec" de Rome, vers 730-7 54 (73) - recourut à un dossier de documents constitué en Orient au Vile s, et traduit

178.-deux siècles plus tard par Anastase le Bibliothécaire (74).

Parmi les citations invoquées par le concile de 731 en faveur des images, il y avait notamment des extraits du commentaire de Cyrille d'Alexandrie sur l'Evangile de S. Matthieu (75), d'une ho­ mélie de Sévérien de Gabala pour le lavement des pieds le jeudi

saint - elle est attribuée à Jean Chrysostome - (76), de la lettre

du Pseudo-Denys l'Aréopagite à Jean l'Evangéliste et du De caelesti hiérar­ chie du même, auteur (77). Comme les passages en question de l'ho­

mélie de Sévérien et de la lettre du Pseudo-Denys font également l'objet de citations, mais plus brèves, dans le troisième discours de Jean Damascène sur les images, (publié entre 726 et 730) (78), on peut se demander si un florilège du même genre que celui réuni par Jean ne circulait pas à Rome dès 731 (79). On n'oserait cepen­ dant pas affirmer que les discours même du Damascène étaient déjà con­ nus à cette date dans la Ville éternelle. Ils y arrivèrent en tout cas avant 785 car la synodique du pape Hadrien 1er leur emprunte directement une citation au moins (80). Ils furent également

utilisés dans la lettre de Pascal 1er à Léon V, composée entre 817 et 819 (81). Par ailleurs, la synodique d'Hadrien cite de première main certains ouvrages dont le commentaire au Cantique des cantiques de Grégoire de Nysse (82) et la lettre apocryphe de Basile de Cé- sarée à Julien l'Apostat (83) qui fut présentée par les légats de l'Eglise romaine au concile de Nicêe (84). Comme nous avons déjà eu l'occasion de le remarquer (85), ces mentions supposent une participation des moines "grecs".

Entre 758 et 763, le pape Paul 1er annonça à Pépin l'envoi d'une série de livres et d'une horloge à eau. Le texte soulève des difficultés et a fait couler beaucoup d'encre. Le voici :

Direximus itaque excellentissime praecellentiae vestrae et libres, quantos reperire potuimus : id est antiphonale et responsale insi- mul artem grammaticam, Aristo<te^lis Dionysii Areopagitis <"libros>- , geométriam, orthografiam, grammaticam, omnes Greco eloquio scriptas.

necnon et horologium nocturntim (86) . Bien qu’on ait proposé de rattacher grammaticam a Aristotelis (87), la mention de Denys l'Aréopagite (88) nous incite à ponctuer d'une autre manière (89) . La présence de ces deux noms au génitif est curieuse et on a pu se demander s'il ne s'agissait pas d'une interpolation (90). Les preuves manquent toutefois pour étayer cette hypothèse qui nous paraît d'autant plus hasardeuse qu'on ne s'explique pas les raisons d'une telle interpolation. D'autre part, certains auteurs estiment que tous les livres envoyés par le pape étaient écrits en grec (91) ; d'autres pensent au contraire que 1'antiphonaire et le responsaire étaient des livres liturgiques latins (92) . Nous sommes également de. cet avis ; scriptas est au féminin et surtout l'énumération est clairement articulée en trois parties par insimul et nec non. Comme le suggère le quantos, le pape a sans doute répondu à une demande de Pépin (93). On imaginerait mal que celle-ci se limitât aux

ouvrages liturgiques latins et que Paul I, ne pouvant satisfaire tous les desiderata du roi, joignît en complément des livres grecs à son envoi (94), Il fallait plutôt qu'il y ait eu une raison quelconque à l'expédition de livres aussi techniques que les traités de gram­ maire, d'orthographe et de géométrie (95), Le quantos reperire po-

tuimus montre aussi que les livres grecs ne furent pas copiés pour l'occasion mais on ne peut pas déterminer s'ils provenaient de la bibliothèque du Latran ou de celle d'un monastère "grec" (96),

Il en va de même pour les deux ouvrages que les légats de l'Eglise romaine - un archiprêtre et l'higoumène de Saint-Saba

(97) - produisirent lors du deuxième concile de Nicée (787) . Il s'agissait du Contra ludaeos de Léonce de Neapolis et d'une lettre à l'empereur. Julien attribuée à S, Basile (98),

Le moine "grec" qui rédigea la version longue de la Vie de

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