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Déstabilisation des positionnements et catégories

B. Une littérature multiculturelle

Si l’on veut rendre compte de phénomènes culturels, il faut avant tout prendre en considération les contextes politiques et théoriques dans lesquels ils s’inscrivent. Avant de définir les caractéristiques de la littérature multiculturelle australienne, il est donc important de mentionner quelques points majeurs concernant la politique multiculturelle elle-même comme point de départ à l’émergence de cette littérature. Ces rappels socio-culturels nous permettront d’expliquer l’émergence de la littérature multiculturelle, avant de montrer la multiplicité des voix qui la compose. Nous prendrons finalement appui sur le roman The

Chinaman de Don’o Kim afin de définir les principales caractéristiques de la littérature multiculturelle migrante auxquelles nous confronterons les romans de Brian Castro.

129 Lyn McCredden. « Haunted Identities and the Possible Futures of “Aust. Lit.” ». JASAL (Special Issue 2007): 24.

Politique multiculturelle

La politique multiculturelle australienne trouve ses origines dans celle inaugurée au Canada en 1971 sous l’impulsion du gouvernement de Pierre Trudeau. Dans un souci de prise en compte du caractère biculturel de la société canadienne, cette politique fut mise en place afin « d’aider les membres des diverses communautés ethniques à “surmonter les barrières d’ordre culturel” et à résoudre les difficultés rencontrées dans l’acquisition d’au moins l’une des deux langues officielles, et ce afin de faciliter “une participation totale à la société canadienne” »131. Dans cette même impulsion, sous le gouvernement de Gough Whitlam, le ministre de l’immigration Al Grassby reprend à son compte cette politique afin de gérer la diversité des cultures132 qui cohabitent sur le sol australien. La politique multiculturelle permet aux différentes communautés de conserver leur culture tout en recevant une aide sociale à l’insertion dans la vie australienne. La Politique d’une Australie Blanche133 est abolie en 1972, pour laisser place à une politique de pluralisme culturel et d’égalité juridique et sociale promue en 1973 :

It is a policy for managing the consequences of cultural diversity in the interests of the individual and society as a whole. The Commonwealth Government has identified three dimensions of multicultural policy: 1/ cultural identity: the right of all Australians, within carefully defined limits, to express and share their individual cultural heritage, including their language and religion; 2/ social justice: the right of all Australians to equality of treatment and opportunity, and the removal of barriers of race, ethnicity, culture, religion, language, gender or place of birth; and 3/ economic efficiency: the need to maintain, develop and utilize effectively the skills and talents of all Australians, regardless of background134.

La politique multiculturelle est par conséquent un système de gestion de la diversité – « ensemble dans la différence » (« togetherness in difference »)135 – dans un souci de préservation de l’économie. Pourtant, elle a été et est encore aujourd’hui souvent critiquée sur

131 Martine Piquet. Australie plurielle : Gestion de la diversité ethnique en Australie de 1788 à nos jours. Paris : L’Harmattan, 2004, p. 167.

132 Le sociologue Jerzy Zubrzycki précise que presque la moitié des deux millions de migrants d’après-guerre en partance pour l’Australie était d’origine autre que britannique. Cité dans : Ann-Mari Jordens. Redefining

Australians: Immigration, Citizenship and National Identity. Wellington: Victoria University Press, 1995, p. 156.

133 La Politique d’une Australie Blanche (White Australia Policy) a été mise en place suite à la fédération du Commonwealth d’Australie en 1901. Elle visait, à l’aide de diverses « lois de restriction de l’immigration » (Immigration Restriction Acts), à limiter et contrôler les entrées des non-Européens sur le sol australien afin d’assurer une majorité anglo-celte au sein de la population.

134 Australian Government, Department of Immigration and Citizenship. « National Agenda for a Multicultural Australia ». Disponible sur : <http://www.immi.gov.au/media/publications/multicultural/agenda/agenda89/whati smu.htm> (Dernière consultation le 18 mai 2013).

de nombreux aspects de sa politique, dont voici les points principaux.

Après une longue tradition mono-culturelle, une part de la majorité anglo-celte136 semble éprouver de la rancune envers une politique qu’ils assimilent à de la discrimination positive. Dans une vision extrême, le multiculturalisme pourrait aller jusqu’à « voir une tyrannie des minorités remplacer la tyrannie de la majorité, comme semble le préfigurer le rôle que joue désormais la notion de political correctness dans la vie intellectuelle anglo-saxonne »137.

Plus généralement, malgré le fait qu’une conception multiculturelle de la société permette d’accepter les différences et soit en accord avec la composition de la société australienne, un problème central émerge : pour accepter les différentes ethnies au sein de la société australienne, il faut une culture centrale qui puisse incorporer les différentes communautés. Dans le cas de l’Australie, le multiculturalisme ne remettrait donc pas en question l’hégémonie anglo-celte et la maintiendrait en position de norme culturelle. Ien et Stratton expliquent que :

By repressing the discourse of “race” rather than acknowledging its power in the Australian cultural imaginary, and dealing with its ideological implications, multiculturalism has allowed, contrary to its intentions, the possibility for the conservative renovation of racializing discourses as an aspect of a renewed emphasis on assimilation and on a “mainstream culture” whose whiteness is unspoken but undeniable138.

Une autre critique formulée condense le paradoxe multiculturel : mettre en avant les différences conduirait finalement à atteindre un « tout » éclectique qui n’arriverait plus à réunir chacune de ses composantes. Les communautés auraient alors tendance à se replier sur elles-mêmes, conservant un schéma de division parmi la population. Ien Ang analyse cet aspect du multiculturalisme :

That is what Homi Bhabha [...] describes ironically as the simultaneous encouragement and containment of cultural diversity. Thus we have the “multicultural nation” or the “multicultural state”, in which differences are

136 « The term “Anglo-Celtic” was originally used in the 1880s/1890s by Irish Catholic Australians as an amendation to the term “Anglo-Saxon”, in order to incorporate themselves within the Anglo-Saxon-dominated power structure. While the term did not gain much currency then, its use has re-emerged and surged since the advent of multiculturalism to describe the so-called “core culture” of Australia that is claimed to have existed before the post-war mass European and Levantine immigration” ». Ien Ang, and Jon Stratton, « Multiculturalism in Crisis: The new politics of race and national identity in Australia ». Ibid., p. 99.

137 Xavier Pons. Le Multiculturalisme… Op. cit., p. 8.

138 Ien Ang, and Jon Stratton. « Multiculturalism in Crisis: The new politics of race and national identity in Australia », On Not Speaking… Op. cit., p. 111.

carefully classified and organized into a neat, virtual grid of distinct “communities”, each with their own “culture”. The problem with this conception of the multicultural society is that it does not respond to the dynamism that occurs when different groups come to live and interact together [...] In other words, multiculturalism is based on the fantasy that the social challenge of togetherness-in-difference can be addressed by reducing it to an image of living-apart-together. Acknowledging this is one way to understand why multiculturalism has not been able to do away with racism: as a concept, it depends on the fixing of mutually exclusive identities, and therefore also on the reproduction of potentially antagonistic, dominant and subordinate others139.

Cet aspect permet de comprendre la teneur de la politique multiculturelle : malgré une volonté d’aide à l’incorporation sociale, le multiculturalisme est avant tout une politique de gestion de la population – donc de main d’œuvre potentielle pour la grande entreprise Nation – et sa création arrive à point nommé pour endiguer les tensions inhérentes aux groupes sociaux. Comme l’analyse Charles Ferrall, le multiculturalisme permettrait en fait de changer le statut de l’Autre140, en l’incluant dans les limites de la Nation, apaisant les peurs et tensions qu’il génère :

The official policy of multiculturalism in Australia as it emerged during the Whitlam years could in fact be seen as one way of controlling the inherently unstable oscillation between paranoia and exoticism. The “ethnic” could now reside within the nation, thus satisfying cultural demands for the “exotic”, while nevertheless being confined to the margins of the nation, thereby preserving core national values and identity141.

Nous avancerons alors que le multiculturalisme redessine en fait les contours de la communauté imaginée australienne :

because Australian multiculturalism expressly incorporates ethnic difference within the space of the national, it provides a framework for a politics of negotiation over

139 Ien Ang. « Introduction ». Ibid., pp. 14-16.

140 Nous entendons l’Autre comme différent de soi, d’après la définition du concept d’altérité. Cette relation à l’Autre permet d’à la fois définir l’Autre dans sa différence à soi, tout en confirmant notre propre identité dans cette opposition. Cette conception entre en résonance avec la relation à l’Autre telle qu’Hegel la définit, puisque c’est dans la relation à l’Autre que l’on peut s’identifier en tant que soi-même ; mais elle se détache de Hegel car elle n’a pas valeur totalisante. En cela, elle s’approche de la pensée d’Emmanuel Lévinas, qui analyse le rapport à l’Autre comme responsabilité d’Autrui, mais elle s’en distingue en ce qu’elle est vide de toute considération éthique. Le rapport à l’Autre tel que nous le définirons opère donc suivant la description qu’en fait Derrida, bien qu’il n’utilise pas de majuscule à ce terme : « Face-à-face avec l’autre dans un regard et une parole qui maintiennent la distance et interrompent toutes les totalités ». (Jacques Derrida. L’Écriture et la différence.

Paris : Éditions du Seuil, 1967, p. 142). L’Autre n’est donc pas soi-même – bien qu’il permette de définir les contours de notre propre identité dans cette différence – et le rapport à l’Autre permet d’abolir les totalités en posant l’Autre comme Autre, et irréductible à soi-même et à notre point de vue.

141 Charles Ferrall. « An Introduction to Australasian Orientalism ». East By South: China in the Australasian

Imagination. Charles Ferrall, Paul Millar, and Keren Smith, eds. Wellington: Victoria University Press, 2005, p. 17.

the very content of the national culture, which is no longer imagined as something fixed and historically given but as something in the process of becoming142.

Cette ouverture de la culture nationale à un « processus en devenir » explique en quoi la définition d’une identité culturelle australienne est complexe et infinie, puisqu’elle est centrée autour de l’évolution et de l’adaptation.

Cette malléabilité du multiculturalisme entraîne une autre source de remarques en ce qui concerne le lien entretenu avec l’histoire. Accepter que l’Australie soit une société multiculturelle implique une relecture du passé à la lumière de cette nouvelle donnée qui confirme que la composition sociale a toujours été fondée sur la diversité. Le problème d’une telle relecture est que, tout en louant la tolérance désormais en vigueur, le racisme sous-jacent aux politiques antérieures tend à être occulté :

Multiculturalism in Australia has operated as an ideological discourse designed to provide Australians with a favourable, flattering, even triumphant representation of the national self in two respects. First, in historical terms, it tells the Australian people that with the adoption of multiculturalism the nation has discarded an important part of its shameful, racist past. Second, in symbolic terms, it presents the people of Australia with a public fiction that they live in a harmonious, tolerant, and peaceful country where everyone is included and gets along143.

Cette politique serait ainsi une façon de se dédouaner d’un passé raciste, tout en refoulant la réalité contemporaine grâce à ce terme salvateur qui créerait une fiction à travers laquelle les tensions seraient apaisées. Ce problème se retrouve dans la littérature contemporaine visant à reconstituer le passé. Si l’on prend l’exemple du roman The Secret River, publié par Kate Grenville en 2005144, dont Gelder et Salzman font l’analyse dans leur panorama de la fiction australienne contemporaine, on y trouve une tentative fictionnelle d’interroger la conscience nationale en « reconnaissant le traumatisme du conflit entre colons et Indigènes »145. Affirmant et réaffirmant l’obsolescence du concept de terra nullius146, montrant les violences infligées aux populations aborigènes par les colons blancs, le narrateur du roman, William Thornhill ne réussirait finalement pas sa tâche si l’on en suit certains critiques : le choix de

142 Jon Stratton, and Ien Ang. « Multicultural Imagined Communities: Cultural Difference and National Identity in Australia and the USA ». Op. cit., p. 141.

143 Ien Ang, and Jon Stratton. « Multiculturalism in Crisis: The new politics of race and national identity in Australia ». On Not Speaking… Op. cit., p. 98.

144 Kate Grenville. The Secret River. Edinburgh, London: Canongate, 2005.

145 « The Secret River’s attempt to address a national consciousness through an acknowledgement of the trauma of settler-indigenous conflict ». Ken Gelder, and Paul Salzman. After the Celebration: Australian Fiction

1989-2007. Melbourne: Melbourne University Press, 2009, p. 84.

prendre le point de vue de ce personnage affecterait la possibilité de se questionner chez le lecteur car il ne lui soumettrait qu’une « conscience monolithique blanche libérale »147 à travers laquelle envisager la situation. Des historiens ont même été jusqu’à affirmer que Grenville « n’a aucun droit de traiter ces problèmes historiques »148. Bien évidemment, la limite entre dénoncer et se rendre complice de ce que l’on dénonce en renforçant sa présence est très mince. Est-ce qu’un écrivain ne peut – et ne doit – parler uniquement que du milieu social et de l’époque qu’il connaît sous prétexte de ne pas proposer un compte rendu authentique dans le cas contraire ? Mais alors, qu’en est-il de l’historien, surtout si l’on sait que de nombreux écrivains effectuent des recherches approfondies avant d’écrire sur certains sujets ? La polémique entourant ce roman vient donc essentiellement du problème de la légitimité de l’écrivain de raconter le passé. Ce débat entre la valeur de l’histoire et de la fiction est loin d’être clos – et nous y reviendrons d’ailleurs concernant les romans de Brian Castro dans la seconde partie de notre travail. Cette digression nous permet de souligner le rapport épineux que la société multiculturelle et la littérature contemporaine entretiennent avec l’histoire de l’Australie, et son passé qui reste très présent.

D’autres critiques opposées au multiculturalisme s’élèvent encore, soulignant le fait que l’égalité mise en avant par cette politique ne serait en fait qu’une utopie, étant donné que la société est déjà inégalitaire. Elle n’offrirait alors « au mieux qu’une égalité des chances d’être inégaux »149. D’autres attaquent le système éducatif, ou les différentes réévaluations de la politique (vues comme autant de preuves de ses faiblesses). Pour autant, que l’on pense cette politique en termes positifs ou négatifs, le bilan offre tout de même une avancée par rapport aux politiques des décennies antérieures, comme le résume Jordens :

Since the end of World War II, Australia has been transformed from a country which saw itself as essentially British in culture and nationality, into one which is increasingly defining itself by its ethnic and cultural diversity. It has also been transformed from a country which preserved its conception of national identity by legislation which discriminated against those of its residents who did not fit into the imagined national community, into a society where the equal treatment of its members, regardless of their gender, race, religion, ethnicity, age, disability or sexual preference, is required by legislation. [...] [T]he impact [...] of the mass migration of non-British migrants [...] initiated a long process of legislative, administrative, and eventually cultural change which benefited not only these

147 « a monolithic white liberal consciousness ». Ibid., p. 85.

148 « historians who have implied that she has no right to deal with these historical issues ». Ibid., pp. 85-86.

149 « at best an equal chance to be unequal ». Stephen Castles, Mary Kalantzis, Bill Cope, and Michael Morrissey. « Mistaken Identity ». Images of Australia… Op. cit., p. 138. Ce chapitre propose, en outre, une liste

migrants, but also those sections of society whose interests had been previously marginalised150.

Par ce constat, elle nous rappelle que d’autres parties de la population australienne n’entraient pas non plus dans le groupe « homme blanc anglo-celte » (« white anglo-celtic male »), comme par exemple les handicapés, les femmes, les Aborigènes, ou les homosexuels. Entre les années 1960 et 1980, des actes et amendements sont votés pour accorder des droits à ces groupes minorisés – on peut, par exemple, citer la Loi sur la discrimination raciale (« Racial

Discrimination Act ») qui accorde le statut de citoyen australien aux Aborigènes en 1975. Pourtant, il est important de noter que la notion de « whiteness » est controversée, puisqu’elle a évolué au long de l’histoire australienne, s’adaptant aux nouvelles vagues d’immigrants, comme le souligne Suvendrini Perera : « Rather than being a self-evident or natural state, whiteness is a historically produced category whose referents have been unstable and shifting throughout Australian colonisation »151. L’analyse de l’évolution de cette notion au cours de l’histoire permet de comprendre les mécanismes de création et recréation de l’identité australienne face aux influences des populations immigrantes, que la littérature multiculturelle reflète au fil de ses pages.

Contours de la littérature multiculturelle

La littérature multiculturelle est le fruit de la diversité culturelle australienne. La pluralité des voix qui la compose permet de repenser la société australienne et la définition de ce que signifie « être australien » : « In multicultural writing Australia and the Australian national identity could no longer be a singular, mono-cultural fact »152. Parmi les auteurs multiculturels, on cite généralement des écrivains d’origine étrangère et nés en Australie, comme les auteurs David Malouf, Angelo Loukakis, Eva Sallit, Christopher Curill, ou encore des écrivains nés à l’étranger avant de migrer en Australie153, parmi lesquels Antigone Kefala, Judah Waten, Don’o Kim. De par l’éclectisme de leurs origines, de leurs expériences et de

150 Ann-Mari Jordens. Redefining Australians… Op. cit., p. 1.

151 Perera Suvendrini. « Futures Imperfect ». Alter/Asians… Op. cit., p. 17.

152 Sonia Mycak. « Australian Multicultural Literature ». Literature and Aesthetics 12 (2002): 81.

153 Ces auteurs sont bien souvent regroupés par sous-catégorie suivant leur pays d’origine, comme par exemple « grec-australien », ou « asiatique-australien ». On a tendance à distinguer cette partie de la littérature multiculturelle sous l’appellation « littérature de la migration ».

leurs points de vues, ces auteurs proposent dans leurs écrits une lecture de l’identité australienne comme étant plurielle, divisée – voire parfois « divisante » – tout en ébauchant les contours de ce qui unit les Australiens.

Nous rencontrons ici une question de terminologie154. En effet, il est bien difficile de différencier la littérature multiculturelle de celle de la diaspora155, ou encore de la littérature migrante156 ou ethnique157 en dehors des implications idéologiques qui les sous-tendent. Nous les considéreront comme un ensemble, que nous regrouperons sous le terme de « multiculturel ». En effet, chacune de ces théories a prouvé que les avancées qu’elle apportait étaient limitées par certains aspects. Le principal problème inhérent à chacune d’entre elles reste la présence d’une forme d’essentialisme qui, paradoxalement, clâment qu’il faut dépasser les discours monologiques et impérialistes dominants, mais, ce faisant, les renforcent car elles ne parviennent pas à proposer une alternative au paradigme de la différence.

En optant pour le terme « multiculturel », on se rapproche d’une pratique culturelle englobante, qui permet à la fois de travailler sur l’individualité des identités composant la scène littéraire, tout en cherchant des lieux communs qui unissent ces voix dans une même nation. Malgré ses évolutions en tant que politique, le multiculturalisme est fondé sur un