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Les quartiers centraux à l'intérieur de la rocade

Dans le document L'ORGANISATION DE L'ESPACE ~ (Page 142-147)

III - Le cas particulier de Touba

B) Typologie des quartiers de Touba

1) Les quartiers centraux à l'intérieur de la rocade

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-1960 sont considérables surtout si l'on sait que plus de 50% de la population urbaine habitait Darou Khoudoss en 1958. Mais dès 1960, cette part est descendue à un peu plus du tiers, malgré un taux de croissance de 5 %, légèrement plus éle\"é que celui de la ville toute entière dans la période 1960-1970. L'importance démographique de Darou Khoudoss est lié au prestige de la famille qui le contrôle, mais surtout aux nouveaux lotissements qui ont intégré plusieurs grandes concessions maraboutlques au quartier. Au total, c'est un taux de croissance de Il,8 % qui a été maintenu pendant 30 années (1958-1988), et qui fait de Darou Khoudoss le premier quartier par la population en 1988 avec 37 435 habitants.

Darou Miname, refondé en 1936 et Gouye Mbind, issu d'une concession d'un fils de Cheikh Ahmadou Bamba, sont également des quartiers intérieurs à la rocade, composant avec les deux premiers, le premier noyau urbain.

Gouye Mbind est le quartier le moins étendu de la ville (142 ha) mais sa population n'en est pas moins importante du fait de sa localisation centrale: 6123 habitants en 1988.Iln'a connu sa reconnaissance administrative que dans les années 1970.Il a entretenu entre 1982 et 1988 un taux de 17,7% par an.

Darou Miname également reflète bien l'explosion démographique toubienne : quasiment inexistant avant 1976, le quartier a vu sa population passer de 56 habitants en 1958 à5 282 habitants en 1988, soit une croissance de 20,3 % par an219. C'est surtout entre 1970 et 1982 que le quartier s'est peuplé avec un taux de 41 % par an pendant 12 ans (63 habitants en 1970 et 4190 en 1982). Elle était en 1988 de 14641 habitants et a largement dépassé le seuil des 20000 aujourd'hui. Gouye Mbind et Darou Miname, situés de part et d'autre de l'esplanade de la grande mosquée, à l'est et à l'ouest, sont délimités vers I~ nord par les routes de Dahra et de Ndiouga Kébé.

Ils s'arrêtent comme Darou Khoudoss sur la rocade.

Touba Guédé est né àpartir de parcelles attribuées àun marabout àla suite du premier lotissement de la ville.Ilcomptait 90 habitants en 1970, 642 en 1982 et 3042 au recensement de 1988, soit un taux d'accroissement de 16% par an depuis sa

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es premieres annees sont tres peu slgm Icatlves.

création. Situé à l'est de Darou Khoudoss, il a connu une croissance similaire à celui-ci (642 habitants en 1982 et 3042 habitants en 1988) qui devrait cependant vite s'atténuer du fait de l'impossibilité pour le quartier de s'étendre au delà de la rocade.

Sa forme élargie au contact de Darou Khoudoss (où la plupart des parcelles données au premier recensement était située) et s'effilochant vers la périphérie est un modèle renversé par rapport aux autres quartiers de Touba. Ceux-ci s'élargissent souvent vers l'extra-rocade ou l'abordent en conservant leur forme avec des lignes droites.

2) Quartiers centraux ayant franchi la rocade.

Touba-Mosquée (30 162 habitants en 1988), est devenu le quartier le plus important. Sa superficie est devenue largement supérieure: 1 966 ha contre 722 ha pour Darou Khoudoss dont les limites ont été circonscritesàl'intérieur de la rocade.

En outre. Touba-Mosquée a la personnalité administrative la plus forte. Du fait d'une part, de la concentration de la mosquée et de ses mausolées, du cimetière et de la plupart des concessions des fils de Cheikh Ahmadou Bamba dans ce quartier, et d'autre part, du contrôle territorial réel qu'y exercelechef suprême de la confrérie, il a été choisi en 1976 pour être le chef-lieu de la Communauté Rurale. Construction d'une identité symbolique, incarnation du pouvoir de khalife général par Touba-Mosquée, et promotion administrative par l'État. Englobant l'esplanade de la grande mosquée, les zones situées entre celle-ci et la gare. et entre la gare et la route Mbacké-Touba, Touba-Mosquée s'élargit brusquement en franchissant la rocade.

L'explosion démographique toubienne de la période 1958-1960 est essentiellement le fait de Touba:Mosquée qui est passé de 780 habitants à2 666 habitants en deux ans. soit un taux d'accroissement par an de 84 %, qui peut faire parler d'une véritable seconde naissance du quartier. Il a cependant connu une forte stagnation entre 1960et 1970 passant de2 666 habitants à 3 594habitants, soit un taux de croissance de 3 % seulement. Mais c'est surtout la régularité de l'accroissement de la ville que Touba-Mosquée exprime avec un taux de 12,9% entre

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1958 et 1988. Son dynamisme exceptionnel va au delà des aspects démographiques, et est fortement lié aux jeux de pouvoir qui ont rythmé son développement.

Keur Niang, Khaïra et Guédé Bousso représentent un autre modèle d'intégration: situés à l'intérieur de la rocade, ces quartiers se sont étendus au delà.

sans différenciation délimitée des deux espaces. Khaïra et Keur Niang sont les quartiers les moins étendus parmi ceux qui ont franchi la rocade: 433 ha pour le premier et 415 ha pour le second. Ils ont tous les deux la forme d'une bande étroite qui part du centre vers la périphérie. Cependant, si Keur Niang est un village au moins contemporain à Touba, Khaïra est issu d'une concession d'un petit-fils influent de Cheikh Ahmadou Bamba établi au Sud de la mosquée en 1953. Mais les deux villages ont connu le même destin depuis leur intégration dans l'espace urbain:

extension spatiale vers la périphérie et surtout gonflement démographique. Ainsi.

Keur Niang qui n'était peuplé que de 67 habitants en 1958 totalisait une population de 7 013 habitants au recensement de 1988, soit une croissance de 16 <Je par an pendant cette période. C'est surtout entre 1982 et 1988 que le quartier a connu une explosion démographique notable, la population ayant été multipliée par plus de six22o. Dans la même période, celle de Khaïra a doublé (passant de 3 838 habitants à 8 728 habitants) avec un taux de 14,6 % par an. C'est que les deux villages, par le jeu des proximités sont dans la mouvance des quartiers les plus peuplés, et suivent la même dynamique que Touba-Mosquée. Khaïra est né d'une concession établie en 1953 au sud de Touba et a également obtenu sa reconnaissance administrative sous le règne de Serigne Abdoul Ahad. Il s'est développé à partir du lotissement de Touoa-Mosquée.

Guédé Bousso~comme ~eur Niang, est un village rejoint et un quartier à cheval sur la rocade. C'est le village ancien dont l'insertion dans l'espace urbain est la plus récente (les premiers lotissements d'intégration datent de 1986) et le seul quartier où la continuité du tissu urbain est incomplète àl'intérieur de la rocade. Sa population est passée de 855 habitants en 1982 à4 185 habitants en 1988. Guédé

220D 'après le recensement administratif de 1982 qui attribuait à Keur NJang une population de 1060 habitants.

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Bousso ct Keur Niang, villages anciens de la proche périphérie de Touba ont connu des évolutions différentes liées à leurs localisations respectives. Le premier a connu une perte de population dans la période de gonflement des autres quartiers, san.'"

doute àleur profit. Entre 1958 et 1960, sa population a baissé de 5 % par an, avant de doubler entre 1970 et 1982, du fait de son début d'intégration dans l'espace urbain. Entre 1970 et 1982, la population de Guédé Bousso s'est accrue de 6,3% par an. Cette tendance s'est maintenue: entre 1982 et 1988, elle a été multipliée par cinq (de 855 à 4 185 habitants).

Ces deux types de villages ont en commun d'être totalement ou partiellement situés à l'intérieur de la rocade.

Dans le document L'ORGANISATION DE L'ESPACE ~ (Page 142-147)