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LES PROBLEMES MORPHOLOGIQUES ESSENTIELS

Dans le document dans un district de la c8te sud (Page 38-42)

LE MILIEU NATUREL ET LES HOMMES

2. LES PROBLEMES MORPHOLOGIQUES ESSENTIELS

LE MILIEU NATUREL ET LES HOMMES 39 La basse Apirimaue a déplacé son lit vers l’Est d’une centaine de mètres.. De vastes dépressions mal drainées signalent l’emplacement des lits fossiles.

. Si les grands cours d’eau permanents créent les principaux accidents du relief, toute une série de petits talwegs sculptent la topographie de la plaine.

Après chaque pluie importante, une partie du trop-plein d’eau des dépressions septentrionales s’echappe par des émissaires qui tentent de rejoindre la mer.

Tous n’ont pas un écoulement apparent ; beaucoup semblent se perdre dans les alluvions pour réapparaître quelques dizaines de mètres plus loin.

Dans les zones topographiquement les plus basses, notamment au Sud de la route de ceinture et à l’Est de la Mataraoa, des sources d’affleurement de la nappe phréatique alimentent une série de ruisseaux qui se deversent dans un petit lac.

Les dé$ressiolts ?&%&o~~a2es. Le lac dont nous venons de parler est relié au lagon par un défluent. Cette situation est exceptionnelle ; en effet, les eaux super- ficielles qui ne sont pas prises en charge par un cours d’eau pérenne ou par un

« drain » artificiel (près de l’école par exemple) n’arrivent pas à vaincre l’obs- tacle du cordon littoral et à rejoindre la mer. En profondeur, c’est la nappe d’eau saumâtre qui entrave l’écoulement souterrain. En bref, tout ce qui n’est pas drainé par les grands collecteurs s’accumule derrière le cordon, ou, en période de hautes eaux, s’écoule lentement d’Ouest en Est conformement a la pente topographique générale.

Une série continue de dépressions mal drainées ou franchement marécageuses jalonne le revers du cordon. Leur importance spatiale et leur répartition semblent varier avec deux facteurs :

. EN amorzt, la densité du réseau de talwegs temporaires auxquels il faut ajouter les lits fossiles qui canalisent une partie de l’ecoulement en période de hautes eaux.

. E+z aval, l’importance de l’accumulation marine dont le cordon littoral représente le point culminant.

A quoi attribuer cette vigueur érosive et la trés grande extension des formes d’accumulation qui sont en partie responsables de l’existence des plaines papéa- riennes p) ?

La grande demité du réseau Itydyogra$hiqae permanent qui prend en charge les débris arrachés à la montagne sans pouvoir toujours les évacuer fournit un premier élement d’explication (2). Une autre raison mérite d’être formulf5e: le relief papéarien serait la r&ultante d’une reprise d’érosion relativement ancienne consécutive au basculement de l’île vers le Nord (cf. sz@a, p. 21). A l’appui de cette hypothèse, deux argwne&s :

. Les bas-plateaux papéariens ont une pente longitudinale moyenne plus faible que celle des coulées volcaniques originelles (“).

. Le profil en long moyen des cours d’eau de Papeari est très tendu (cf. fig. 10)

mais le passage du cours supkrieur au cours inférieur se marque toujours par une rupture de pente brutale.

Le relief actuel est donc le fruit d’une longue période d’érosion. Est-elle encore active aujourd’hui ? Si oui, quels sont les pyocesszos ??&orpJtolo&ues essm!ieLs ?

Dans les hautes et moyennes vallées, à quelques kilomètres seulement de la mer, les rivières contournent d’enormes éboulements, les talwegs sont presque toujours encombrés de très gros blocs. Les mowveme&s « tu. fnasse » semblent bien, à l’heure actuelle encore, malgré la présence d’une dense forêt rupestre, le mode essentiel de façonnement des versants.

En aval, à mesure que les pentes s’adoucissent, la denudation, moins specta- culaire, est encore intense : d’innombrables talwegs 6lémentaires concentrent le ruissellement. L’érosion, toutefois, devient sélective ; elle attaque peu les pentes dont le sol est protégé par un épais couvert de Gleicheka l&aeak (cf. i@a, p. 43) ; elle est beaucoup plus vigoureuse ailleurs, notamment sur les versants colonisés par la forêt degradée.

Le contact entre les lits majeurs et les versants est toujours très net. Les cours d’eau permanents semblent donc capables d’évacuer les materiaux colluviaux qui s’épaississent en bas de pente ; en certains sites, ils ont même conservé assez de puissance pour attaquer le versant lui-même. Dans la plaine littorale les lits mineurs sont profondément encaissés, ce qui ne les a pas empêché de divaguer dans un passé &Cent.

Cette vigueur érosive est surprenante. Malgré l’abondance des précipitations et leur bonne répartition au cours de l’annee, les petits talwegs coulent rarement : le débit des cours d’eau pérenne est très faible. On est donc tout naturellement effectué par le Service hydrogéologique des Travaux Publics), mais ici, c’est l’action marine lors de la dernière transgression (cf. s+ra, p. 21) qui peut en être tenue pour responsable.

(1) Sur l’origine du comblement alluvial et sur celle de la plaine littorale (cf. supra, p. 21). A noter que les observations qui suivent valent sans doute pour l’ensemble de la côte Sud de Tahiti-Nui.

(z)A noter cependant que le lagon de Papeari est particulièrement empâté par les sables.

(3) Cet argument 5 ét6 formulé par CROSSLAND en 1928.

LE MILIEU NATUREL ET LES HOMMES 41 amené à s’interroger sur le rôle des crues. A deux reprises, nous avons eu I’occa- sion de suivre leur déroulement et de constater leurs effets dans la plaine

’ littorale.

Elles sont bnrtales mais les eaux quittent rarement les lits mineurs des

« grandes » rivières (l) qui coulent entre les berges profondes. En revanche, tous les petits talwegs se mettent à fonctionner en même temps et débordent instantanément. Dans toutes les zones déprimées la nappe phréatiques affleure.

Inexorablement, Papeari se recouvre d’une nappe d’eau qui monte lentement.

Partout où il y a un écoulement apparent, la décrue est rapide : en quelques heures, les débits des grandes rivières se r&k.risent. Ailleurs, elle est très lente ; il faut au moins une semaine de beau temps pour voir la nappe phréatique retrou- ver son niveau habituel.

Après chaque crue, on retrouve dans le lagon une énorme quantité de maté- riaux : branches d’arbres, noix de coco (2), éléments fins en suspension... Leur pouvoir érosif ne saurait être nié. C’est particulièrement vrai dans lesvallées où l’épaisseur de la tranche d’eau, sa vitesse aussi peuvent provoquer des dégâts importants. Les jeunes plantations, les (( fehi » notamment, ne sont pas seules à souffrir; la topographie du lit majeur est remaniée, de nombreux chenaux se créent ; le moindre obstacle, un tronc d’arbre abattu par exemple, peut pro- voquer la création de formes de remblaiement.

Dans la plaine littorale, les phénomènes d’accumulation (3) liés à la décrue l’emportent largement. On peut constater (( de visu » le colmatage des chenaux en cul-de-sac. Il est très probable que les dépressions se comblent, elles aussi, lentement. Une dernière conséquence, majeure celle-là : une quantité d’eau considérable ne parvient pas à rejoindre la mer ; le niveau de la nappe phréatique ne baisse que très lentement; le drainage, déja mauvais, ne s’en trouve pas amélioré.

Selon nos informations, rares sont les années sans crue à Papeari. Toutes les conditions favorables à leur déclenchement se trouvent en effet réunies :

- co+tditiom to$ogra@iques et hyd~ographiques : les pentes de l’arrière-pays montagneux sont rudes ; le chevelu hydrographique est très dense (cf. fig. 9) ; les artères maîtresses du réseau convergent vers la plaine littorale. Les précipi- tations ont donc un maximum d’efficacité et le coefficient d’écoulement doit être élevé.

- comiitions clintatiques : en pays tropical humide, le régime hydrologique dépend du régime pluviométrique. Les averses « durables 1) jouent un role impor- tant dans la genèse des crues ; or, elles ne sont pas rares à Papeari (cf. fig. II).

(1) A l’exception de la Titaviri toutefois. En débouchant dans la plaine, la rivière,

qui n’est pas encore très encaissée, décrit deux grandes courbes. Dès que son débit

augmente brutalement, elle a évidemment tendance a quitter son lit pour rejoindre la mer par la voie la plus courte.

(2) Une des occupations « d’après crue » consiste pour les agriculteurs à aller récu- pérer en pirogue les noix de coco flottant sur le lagon.

(3) Nous ne parlerons pas ici des crues exceptionnelles qui sont sans doute respon-

sables des changements de lits mineurs que nous avons signalés.

42

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Hauteurs (en mm)

300

250

200

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FIG. II. - Papeari : les averses durables.

Météorologie.

Périodes I

- comlitioas lithologiques enfin : les basaltes sont perméables et la circula- tion des eaux d'abord souterraine, mais si les prhcipitations se prolongent, ils se saturent et restituent toute l’eau aux versants. Il y a toujours un net déca- lage, nous l’avons noté à plusieurs reprises, entre le moment oh les précipitations s’abattent sur la montagne et celui où les rivières enregistrent une forte montée des eaux.

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