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Les facteurs de risques de l’allergie alimentaire

4.2- L’éducation et l’allergie alimentaire

9- Les facteurs de risques de l’allergie alimentaire

Une augmentation de la prévalence des allergies alimentaires dans les pays développés signifie que les cliniciens et les chercheurs sont souvent invités à expliquer les raisons de cette augmentation et les familles sont impatientes de savoir s'ils peuvent prendre des mesures pour prévenir l'allergie alimentaire chez leurs enfants [36].

Les causes de cette augmentation sont mal connues, mais les auteurs ont essayé de donner quelques hypothèses pour expliquer cette augmentation. Parmi ces hypothèses on peut citer la présence d’eczéma, la théorie « hygiéniste », les modifications et diversifications des habitudes alimentaires et le déficit en vitamine D [36].

 L’eczéma

Les cliniciens ont reconnu depuis de nombreuses années une forte association entre l'eczéma et l'allergie alimentaire. Les nourrissons souffrant d'eczéma sont 5 fois plus susceptibles de développer une allergie alimentaire IgE dépendante ! Cette association a conduit les chercheurs à rechercher si le gène filaggrine, qui est fortement associé à un risque accru d'eczéma, augmente aussi indépendamment le risque d'allergie alimentaire. Bien que certaines études ont suggéré que tel est le cas, d'autres ont constaté que la filaggrine confère probablement un risque accru de sensibilisation alimentaire plutôt que l'allergie alimentaire elle-même [36].

Des données émergentes suggèrent que l'optimisation de la fonction de barrière cutanée dans les premières années de vie par une diminution des savons et détergents de séchage et

une augmentation de l'utilisation d'hydratants non allergènes est une recommandation clinique raisonnable [36].

 Le régime alimentaire

L’exposition précoce aux allergènes

Récemment, une étude a trouvé une prévalence 5 fois plus élevée de l'allergie aux arachides chez les enfants juifs au Royaume-Uni par rapport aux enfants juifs en Israël. Bien que l'histoire alimentaire des enfants dans cette étude d'observation n’ait pas été établie, les auteurs ont signalé une différence significative dans les régimes alimentaires entre les deux populations. En effet, il était de pratique courante en Israël d'introduire une collation d'arachide (Bomba) comme aliment de sevrage dans l'alimentation des nourrissons autour de l'âge de 4 à 6 mois. En revanche, les lignes directrices du Royaume-Uni à l'époque recommandaient d'éviter l'arachide jusqu'à l'âge de 3 ans. Lack et ses collègues ont ensuite entrepris une vaste étude pour évaluer officiellement si l'introduction précoce de l'arachide empêchait le développement de l'allergie à l'arachide à l'âge de 5 ans. Les résultats de ce procès historique ont été publiés récemment et sont les preuves de premier niveau pour montrer que l'introduction précoce de l'arachide (entre 4 et 11 mois) est protectrice contre l'allergie à l'arachide chez les nourrissons à haut risque [36].

Ces essais émergents ajoutent du poids à des études d'observation antérieures qui ont montré que l'introduction tardive de l'œuf, du lait de vache et du blé est associe à un risque accru de développement d’allergie alimentaire à ces aliments. Entre-temps, il y a maintenant un fort consensus sur le fait que le report de l'introduction de solides allergéniques est inutile et peut même être nuisible [36].

Cependant, il convient de noter qu’il faut plus d’études pour pouvoir confirmer les bénéfices de l’introduction précoce des aliments allergisants sur la protection contre le développement de l’allergie alimentaire.

Qualité et variété de régime

En plus de l'exposition aux allergènes, la nature et la qualité de l'alimentation d'un nourrisson peuvent également jouer un rôle dans le développement des allergies alimentaires.

Une étude prospective récente portant sur 856 enfants des zones rurales de 5 pays européens a signalé que la diversité accrue des aliments offerts pendant la première année de vie était associée à un risque réduit de développement d'allergie alimentaire [24,36].

 La théorie « hygiéniste »

La théorie de l’hygiéniste suggère que l’augmentation de l’incidence de l’allergie alimentaire serait liée à l’augmentation de l’hygiène dans la population mondiale ces dernières années. L’hygiène excessive, l’utilisation abusive des antibiotiques et la vaccination à l’échelon mondial, tout ceci aurait contribué à faire apparaître des terrains atopiques [36].

 Vitamine D

Des preuves épidémiologiques suggèrent un lien potentiel entre un faible taux en vitamine D et un risque élevé d'allergie alimentaire. Les prescriptions d'auto-injecteurs d'adrénaline et de formules hypoallergéniques chez les enfants sont plus fréquentes dans les régions plus éloignées de l'équateur.

Les consultations pour les événements liés à l’allergie alimentaire semblent augmenter en s’éloignant de l’équateur et chez les enfants nés en automne et en hiver. En Australie, les enfants résidant dans le sud (plus loin de l'équateur) ont deux fois plus de risques de développer l'allergie à l’arachide à l'âge de 4 à 5 ans par rapport aux enfants résidant au nord (près de l’équateur). Cette étude coïncide avec une autre étude menée aux Etats unis, qui a conclu que l'apport maternel en vitamine D pendant la grossesse est associé à une diminution du risque de sensibilisation alimentaire [20,36].

 Autres facteur de risque de l’allergie alimentaire

Les antécédents familiaux sont les principaux facteurs de risque de développement de l’allergie alimentaire. L’asthme est le principal facteur de risque d’allergie alimentaire sévère pouvant mettre en jeu le pronostic vital. En conséquence, tout asthme survenant chez un individu atteint d’allergie alimentaire doit être parfaitement contrôlé par un traitement de fond. Les autres facteurs de risque sont la prise de médicaments (surtout l’aspirine, mais aussi les bétabloquants et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine), l’effort physique, la mastocytose, les facteurs génétiques, l’alcool et le cannabis [17,37,38].