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Les agrégats de la comptabilité nationale

La comptabilité nationale élabore aussi un certain nombre d’indicateurs synthétiques ou agrégats autour desquels se construisent

Comptabilité nationale

les politiques économiques et les anticipa-tions des agents économiques. La mondiali-sation des économies et des sociétés accroît les besoins d’informations directement com-parables.

L’agrégat de premier rang est le produit intérieur brut (PIB) qui est un indicateur du flux de production de biens et services réalisé au cours d’une année ou sur un trimestre. Il est évalué aux prix de marché par la somme des valeurs ajoutées des différents secteurs institutionnels résidents, ou par la somme des emplois finals intérieurs (les importations sont déduites), ou par la somme des emplois inscrits dans le compte d’exploitation (somme des revenus primaires distribués). Le taux de croissance économique est mesuré par la variation du PIB en volume. Le PIB par habitant (PIB par tête) est un indicateur du niveau de vie.

Le revenu national disponible brut est déduit du PIB en soustrayant le solde net des revenus primaires avec le Reste du monde et en ajoutant le solde des transferts courants avec le Reste du monde. Le revenu national n’étant pas un concept de production mais de revenu, il est plus significatif de l’exprimer en termes nets, c’est-à-dire après déduction de la consommation de capital fixe.

La consommation finale totale est aussi un agrégat important permettant d’évaluer l’uti-lisation de biens et services par les ménages et les administrations.

La comptabilité nationale distingue la consommation finale des ménages et la consommation finale des administrations.

Par convention, les dépenses de consom-mation finale des administrations publiques individualisables sont traitées comme des dépenses de consommation individuelles. La part socialisée de la consommation conduit à différencier :

– la consommation finale effective des ménages qui est une norme européenne utilisée pour comparer les niveaux de vie ;

– la dépense de consommation finale des ménages après déduction des dépenses prises en charge par les administrations publiques (remboursements des dépenses de santé, etc.).

La formation brute de capital fixe (FBCF) est la mesure comptable de l’investissement qui correspond dans le système européen de comptabilité à la valeur des biens durables neufs acquis par les unités de production pour être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production. L’inves-tissement immatériel est imparfaitement pris en compte (logiciels d’entreprise par exemple).

Les évaluations en valeur et en volume

Toutes les grandeurs de la comptabilité nationale sont évaluées « en valeur » (ou à prix courants).

– Les échanges sont évalués en utilisant les prix effectivement pratiqués. Le prix perçu par le producteur n’est pas celui payé par l’acquéreur puisque le bien (ou le ser-vice) doit être transporté et commercialisé par des intermédiaires qui prélèvent des marges et il doit en général supporter des impôts sur les produits (taxe sur la valeur ajoutée, par exemple) et reçoit parfois des subventions.

– Lorsque des biens ou services produits ne sont pas échangés, on les valorise aux prix pratiqués pour les échanges portant sur des biens ou services de même nature, tel est le cas des services de logement que se rendent les propriétaires occupants.

Lorsqu’il n’existe pas d’échanges pour ces biens, on utilise souvent par défaut les coûts de production. C’est le cas des services non marchands produits par les administrations publiques. Par ailleurs, des méthodes d’évaluation indirectes sont utili-sées pour évaluer certains services qui sont réellement produits et consommés mais qui ne sont pas facturés en tant que tels c’est le cas des services d’intermédiation finan-cière indirectement mesurés (SIFIM). Les intérêts versés et reçus par les agents éco-nomiques sont désormais nets de la marge des institutions financières.

L’évolution du PIB en valeur n’est pas en soi une information suffisante ; pour évaluer la croissance, seule compte vraiment l’évo-lution   en volume  (ou à prix constants). Pour l’obtenir, on retranche de la mesure en valeur l’impact des variations de prix.

Comptabilité nationale

Les systèmes de comptabilité nationale sont confrontés aux effets des transformations dynamiques de l’économie, à l’intensité et aux formes du progrès technique. Dans les éco-nomies marchandes, le prix est un indicateur de la valeur. La hausse des prix des biens doit être interprétée avec prudence car la trans-formation permanente des caractéristiques des produits introduit un biais. Les nouveaux ordinateurs, par exemple, ont des perfor-mances nettement plus élevées, ce qui, à prix constants, signifie une plus grande valeur. En conséquence, le prix des ordinateurs baisse beaucoup plus vite que ne le montrent les étiquettes puisque leur qualité augmente.

Les limites de la comptabilité

nationale

Comptabilité nationale et choix théoriques

K.  Marx (1818-1883) a rendu hommage à l’école physiocratique et plus particuliè-rement au tableau économique des phy-siocrates qui montre l’interdépendance des différentes classes sociales et qui représente l’économie comme un ensemble de flux. La comptabilité nationale est fortement ins-pirée à l’origine par la logique keynésienne et par la nécessité de fournir les informations nécessaires à la conduite de la politique éco-nomique. Même si la mesure des stocks a été développée, la comptabilité nationale reste pour l’essentiel une approche en termes de circuit monétaire de production.

À l’origine, la comptabilité nationale a pri-vilégié la mesure des activités marchandes mais, même si des progrès restent à faire, la prise en compte des activités publiques non marchandes, de l’économie sociale, des questions environnementales s’est progressi-vement développée. De plus, parallèlement à la comptabilité nationale, les organismes sta-tistiques ont construit des indicateurs sociaux, au point que l’on n’hésite plus aujourd’hui à parler d’une économie du bonheur.

Le degré de fiabilité de la comptabilité nationale

Les systèmes de comptabilité nationale ont eu initialement pour objectif la mesure la plus objective possible de la valeur des biens et

services finaux produits par une économie, ou la distribution du revenu national. De ce fait, ils ne sont pas des outils d’évaluation du bien-être économique et de sa varia-tion. Dès 1949, S.  Kuznets s’intéressait aux « coûts gonflés de la civilisation urbaine » qui incluent les services bancaires entraînés par l’appartenance à une économie monétaire, les cotisations syndicales, les coûts liés à la vie dans les villes etc. Or, les agrégats de la comptabilité nationale sont souvent confon-dus par les médias avec la « réalité » éco-nomique  : l’instrument de mesure est alors assimilé au réel : la « richesse » est identifiée au produit intérieur brut. Comme pour toutes les données statistiques, l’interprétation des comptes nationaux suppose un certain recul critique.

Par ailleurs, un certain nombre de pro-blèmes techniques se posent et il faut les garder à l’esprit en prenant connaissance des résultats :

– des marges d’erreurs statistiques sont inévitables. Elles sont très variables selon les grandeurs mesurées, les pays et les époques ;

– des effets de l’inflation. Certaines statis-tiques sont données en valeur et d’autres en volume, or l’utilisation de données en valeur rend les comparaisons dans le temps diffi-ciles puisque les mesures sont influencées par les variations de prix. Les données en volume « déflatées » permettent des compa-raisons à moyen terme, mais elles supposent une bonne évaluation de l’effet qualité ;

– de l’évolution des prix relatifs. Les prix des différentes catégories de biens n’évo-luent pas au même rythme.

– des difficultés des comparaisons inter-nationales d’agrégats de pays à structures économiques différentes. En principe, les comparaisons entre pays sont « normali-sées » dans le cadre des organisations inter-nationales (Organisation des Nations unies, OCDE, UE…). Les variations des taux de change perturbent fortement les comparai-sons ; on tente alors de calculer les PIB à par-tir de taux de change calculés en parité de pouvoir d’achat (PPA), c’est-à-dire en tenant compte du pouvoir d’achat interne pour évi-ter l’impact des fluctuations de l’instrument de mesure (le dollar des États-Unis).

Comptabilité nationale

La prise en compte

des problèmes environnementaux

Les nuisances et les dégradations ne sont pas prises en compte dans le calcul du Produit intérieur brut, pas plus d’ailleurs que les effets des mesures prises par certains pays pour les combattre. Il n’y a donc pas de « PIB vert » dans les nouveaux comptes nationaux. De plus, les coûts d’épuisement des ressources, les coûts liés à la pollution soulèvent de grandes difficultés d’évaluation quantitative. Mais d’autres auteurs cherchent à construire un PIB ajusté en fonction d’éléments éco-nomiques, sociaux (inégalités des revenus), et environnementaux (affaiblissement de la richesse des générations futures avec la dégradation du capital naturel). Ils cherchent à dresser la liste des éléments à prendre en compte pour tenir compte des modifications que les activités économiques apportent à l’environnement :

– les nuisances (bruit ou pertes de temps dans les embouteillages, émissions de gaz à effet de serre) ;

– la dégradation de l’environnement (qua-lité de l’air ou de l’eau provoquée par les rejets de polluants) qui a un effet sur la santé des individus, et sur leur bien-être ;

– la dégradation de la biodiversité ; – l’épuisement des ressources disponibles (ressources minières par exemple) ou utili-sation trop intensive de ressources dont le renouvellement est lent, comme les forêts.

Le problème le plus difficile à résoudre est celui de l’évaluation monétaire des nui-sances et dégradations dans la mesure où il n’est pas possible, le plus souvent, de se référer à un prix de marché. La valeur à attri-buer à la dégradation de l’environnement due à toutes formes de déchets qu’ils soient de nature gazeuse, liquide ou solide, est l’ob-jet de controverses. Le coût de remise en état semble souvent excessif, et devient même infini quand le retour à l’état initial est impos-sible. Le prix que les consommateurs seraient prêts à payer pour compenser les dommages est d’une évaluation délicate, et risque d’être trop faible si la dégradation est destinée à durer pendant une période très longue, plus longue que celle que les consommateurs prendront spontanément en compte.

Néanmoins, la nécessité d’identifier les transactions liées à l’environnement dans le processus comptable au-delà du compte de la production (dépenses liées à la protection de l’environnement, taxes liées à l’environnement et réglementations comme les quotas de pêche et les quotas d’émissions, etc.), implique de disposer d’un système de comptabilité d’actifs pour certaines ressources. Cela a conduit à la publication de tableaux des ressources –  emplois des ressources naturelles, des entrants productifs fournis par l’écosys-tème et des déchets.

En 2008, le gouvernement français a mis en place une commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social (dite Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi) qui a remis son rapport en septembre 2009. Cette commission visait notamment à mieux prendre en compte dans la production et l’exploitation des données statistiques les questions relatives au bien-être, à la qualité de la vie, à l’environnement et à la soute-nabilité.

Ses recommandations portent notamment sur trois points :

– ne pas se limiter au PIB, qui mesure la production et non le bien-être ;

– améliorer la production de données statistiques concernant la « qualité de la vie » (santé, éducation, relations sociales, participation à la vie politique, etc.). Elle préconise de plus de mieux connaître les liens entre les divers aspects de la qualité de la vie et de tenir compte de l’apprécia-tion subjective de la qualité de la vie par les agents ;

– réaliser des travaux statistiques relatifs à l’évaluation de la soutenabilité : mesure des « stocks » qui conditionnent le bien-être (res-sources naturelles, etc.), analyse des aspects environnementaux de la soutenabilité à par-tir d’une batterie d’indicateurs physiques.

Capital et investissement, Consommation et épargne, Croissance économique, Économie publique, Politique économique

Balance des paiements, Capital naturel, Dévelop-pement durable, Économie de l’environnement

Compte courant

et en emplois la consommation. Il permet de dégager un solde : l’épargne brute ou nette d’une

unité institutionnelle.

Ce compte se partage en fait en deux «  sous-comptes » :

– le compte d’utilisation du revenu disponible ; – le compte d’utilisation du revenu disponible

ajusté.

Au revenu disponible correspond la dépense

de consommation, alors qu’au revenu disponible ajusté correspond la consommation finale effec­

tive.

Comptabilité nationale, Consommation et épargne, Revenus

Compte de capital, Compte de distribution du revenu, Compte de patrimoine, Compte de secteurs

Compte de distribution

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