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Le rapport de la Chose avec la négation

Dans le document Tao Te King et Lacan (Page 42-65)

4.2.1 Commentaire de Jean Hyppolite sur la « Verneinung »

Il y a d’autres questions qu’on devra résoudre, Quel est le rapport de la Chose à la

négation? Ou bien pourquoi la Chose est-elle le point d’énigme de la négation?

Dans Die Verneinung traduit par « La négation » ou «La dénégation», Freud nous

disait que la négation était une cessation du refoulement mais non pour autant une acceptation du refoulé. Le refoulé surgit dans la conscience d’une façon négative. Ici on peut voir que le processus intellectuel se sépare du processus affectif. Affirmer ou

nier des contenus refoulés, concerne la fonction du jugement intellectuel. Cela dépend

de deux genres de jugement— jugement d’attribution et jugement d’existence. D’une part, le jugement d’attribution qui est soutenu par le moi-plaisir affirme ou nie l’attribution d’un objet. Il va introjecter (Einbeziehung) ce qui est bon pour le moi-plaisir ou expulser (Ausstossung) ce qui est mauvais. Ceci est une distinction entre étranger et moi. D’autre part, le jugement d’existence est soutenu par le moi-réalité. Il s’agit de retrouver ce qui est une représentation venue du moi dans la

perception de la réalité. Toutes les représentations proviennent des perceptions et elles sont des répétitions des perceptions. L’existence d’une représentation est une garantie de la réalité de ce qui s’est passé. Les pensées ont la capacité de reproduire ce qui a été perçu même si objet extérieur n’est plus là. L’épreuve de la réalité n’est pas de trouver un objet dans la perception réelle qui corresponde à ce que le sujet se

représente sur le moment, mais de le retrouver, de témoigner qu’il est encore présent dans la réalité.

Le moi-réalité est une dérivation du moi-plaisir. Donc le jugement d’existence est après le jugement d’attribution. Dans le « Commentaire parlé sur la Verneinung de Freud », Jean Hyppolite dit qu’il faut considérer la négation du jugement attributif et la négation du jugement d’existence, comme en deçà de la négation au moment où elle apparaît dans sa fonction symbolique61. Dans le jugement attributif, d’un côté l’expulsion (Ausstossung) de l’attribution mauvaise d’un objet devient l’origine de la négation, c’est-à-dire de nier ce qui est mauvais, de l’autre l’introjection de ce qui est bon devient ce à quoi l’affirmation se substitue. Ici, si la négation du jugement d’existence a pris le relais de la négation attributive, nous pouvons dire que elle ne serait pas fidèle à sa mission. Car c’est toujours la recherche de l’objet perdu qui est le plus important pour le psychisme.

En plus, nous voudrions ici citer le schéma de Lacan dans L’ Éthique pour

expliquer la relation entre la négation et la Chose.

Il n’y a que le principe de plaisir et le principe de réalité. Nous pouvons placer l’affirmation (Bejahung) au niveau de principe de plaisir, et puis la négation du jugement d’existence qui prend le relais de l’expulsion serait au niveau du principe de la réalité. Dans la théorie de Lacan, l’affirmation est l’affirmation du signifiant qui permet que le sujet entre dans le monde symbolique. Pour Freud, l’accomplissement de la fonction du jugement n’est rendu possible que par la création du symbole de la

négation62. Il nous donne un exemple de négation. Quand l’analysant dit : « cette personne dans mon rêve n’est pas ma mère. » L’analyste sait tout de suite que c’est sa mère. En plus, en se référant à l’exemple de « je crains qu’il ne vienne », nous voyons que dans ces deux exemples la négation révèle le refoulé qu’on peut déchiffrer. Ils montrent bien que la négation se fonde sur l’affirmation où le signifiant commence de s’inscrire. Comme l’a dit Lacan, le champ du das Ding qui est avant tout refoulement préfère la mort, et Freud nous désigne le plan de l’au-delà du principe du plaisir selon

le champ du das Ding63. Donc pourquoi concerne-t-il le point d’énigme de la négation

si la négation est purement et simplement au niveau symbolique? Nous devons

aborder « Les complexes familiaux dans la formation de l’individu» pour y répondre.

4.2.2 Les complexes familiaux

Dans cet article, Lacan parle d’abord du complexe du sevrage qui est constitué par l’idéal des cultures les plus avancées. Sous le coup de la culture, la crise vitale du sevrage devient en même temps une crise psychique. Le sevrage laisse dans le

psychisme humain la trace permanente de la relation biologique qu’il interrompt. Pour

le nouveau-né qui se sépare de la matrice, il subit du « chaos des sensations

interoceptives »64. Il y a l’angoisse dans l’asphyxie de la naissance, et le froid lié à la nudité du tégument, et aussi le malaise labyrinthique. Ces malaises primordiaux sont causés par une insuffisante adaptation à la rupture des conditions d’ambiance et de nutrition qui font l’équilibre parasitaire de la vie intra-utérine. Comme ce que

souligne Lacan, l’angoisse est née avec la vie65. Le complexe de l’ablactation donne

la première expression psychique à l’imago plus ancienne produite par la naissance —le sevrage congénital. Néanmoins la fonction maternelle devient essentielle dans la satisfaction des besoins propres aux enfants, bien qu’aucun soin maternel ne puisse le compenser.

62 Freud, Sigmund, Oeuvres complètes, volume XVII, Paris: Puf, 1992, p.171. 63 Lacan, Jacques, L’éthique, la version de Staferla, leçon du 20 janvier, 1960.

64 Lacan, Jacques, Les complexes familiaux dans la formation de l’individu, Autres écrits, Paris: Seuil,

2001, p.33.

Ce complexe du sevrage nous explique bien que l’insuffisance vitale de l’homme est suppléée par la régulation d’une fonction sociale. Pourtant quand il y a des exigences nouvelles venant du groupe social, si ce complexe y résiste, l’imago maternelle qui était salutaire à l’origine devient facteur de mort66. Dans la situation de

l’anorexie mentale et suicides non violents, etc., on peut apercevoir cette tendance à la mort, c’est-à-dire la pulsion de mort. Dans son abandon à la mort, le sujet cherche à retrouver l’imago de la mère. Cela concerne l’autre réalité explorée par la psychanalyse, qui est soutenue par la pulsion de mort. Cette tendance vers la mort se présente clairement dans l’addiction des jeunes contemporains. Sur ce point, Christian Hoffmann précise:

« Face à la difficile élaboration psychique de ce manque à gagner dans une sexualité adulte, l’adolescent peut opter pour une voie régressive d’une jouissance infantile et s’y fixer par le recours au produit toxique, d’où la dépendance psychique

comme mécanisme de défense contre le manque et par conséquent contre le désir.67»

Dans « la négation », Freud indiquait la relation du négativisme psychotique avec la négation qui succède à l’expulsion du moi-plaisir. Il prend le négativisme comme la manifestation de la pulsion de mort. Le plaisir de dénier résulte de la suppression des

composantes libidinales (Éros) qui résultent des exigences et des idéals sociaux. Jusqu’ici, il nous faut un détour quant à la notion du négativisme.

A tout prendre, il y a deux opinions principales sur le négativisme dans le développement de la psychiatrie. D’une part, selon Kraepelin le négativisme se traduit par sa résistance stupide à chaque tentative fait par son mutisme voulu, enfin par

l’impossibilité complète d’acquérir sur elle une influence quelconque68; d’autre part

selon Chaslin, le négativisme paraît être seulement fait de nuances d’un sentiment de protection, de défense contre l’intrusion étrangère dans la personnalité du malade

66 Ibid, p.35.

67 Hoffmann, Christian, Des cerveaux et des hommes, Paris: Érès, 2007, p.71-72.

68 Régine, Lefebvre, Avatars du négativisme, Thèse : Méd. : Paris 7, C.H.U. Bichat-Beaujon : 1974. N°

ou de l’anormal69. A part cela, les pensées philosophiques aussi influençaient

l’interprétation sur le négativsme :

« C’est ainsi que le négativisme peut être compris, à la lumière des recherches effectuées par Jean-Paul. Sartre sur l’être et le non-être, l’homme prend conscience d’une « certaine probabilité de non-Être », ainsi il conçoit la notion du néant. Cette possibilité pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l’isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom: c’est la liberté. Le négativisme peut alors être considéré comme une réaction d’un être libre de refuser l’être qu’autrui a fait exister. Il y a pour lui possibilité de choisir entre l’être et le non-être. C’est là une supériorité de réponse

qui nous éloigne du refus-régression tel qu’il a été conçu jusqu’alors. 70»

Dans la réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la « Veirneinung » de Freud,

Lacan précisait que la pensée de Freud décelait une méditation de l’être71. La négation

ne concerne pas une relation du sujet au monde, mais une relation du sujet à l’être. Dans le complexe du sevrage, Lacan accentuait que la liquidation du complexe laisse des traces où l’on peut voir une assimilation parfaite de la totalité à l’être. Dans le mirage de l’harmonie universelle, ou l’abîme mystique de la fusion affective, voire une aspiration à la mort. Pourtant, au contraire, la recherche de la totalité dans ces fantasmes nous montre clairement la présence de l’être écorné.

En plus, Edouard Pichon a mis l’accent sur le caractère du mort que Martin

Heidegger précisait72. La mort est un passage vers un autre mode d’existence. Comme

ce que Lacan a commenté sur l’homme aux loups, le symbole retranché de Bejahung ne rentre pas dans l’imaginaire. Il constitue ce qui proprement n’existe pas ; et c’est comme tel qu’il ek-siste73. Nous pouvons utiliser ce commentaire pour expliquer la

Chose. Elle serait le noyau du Je à l’état de rudiment, mais exclue plus tard du Je.

69 Ibid, p.37. 70 Ibid, p.61.

71 Lacan, Jacques, Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la verneinung de Freud, in Écrits,

Paris: Seuil, 1966, p.382.

72 Pichon, Edouard, « Mort, Angoisse, Négation », in L’évolution psychiatrique, 1947, n°1, p.21. 73 Lacan, Jacques, Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la verneinung de Freud, in Écrits,

Cette ek-sistence inarticulable comme le facteur de mort devient l’être sous une base de non-être.

Par le négativisme, ce facteur mortel résiste à l’exigence culturelle et nie la demande venue du monde extérieur. C’est une négation de l’aliénation venue de l’Autre. Mais pour le symbole de négation dans les exemples que Lacan et Freud nous donnaient, c’est déjà sur la base de l’affirmation, c’est-à-dire de ce qu’on dit oui au signifiant. Dans ce cas-là, le sujet refuse de retomber dans l’abîme de la jouissance innommable provoquée par la Chose.

Dans L’Esquisse, Freud disait que le premier objet de satisfaction devient ultérieurement le premier objet hostile. Pour Lacan, il expliquait que la source du désir de la mort existait dans le malaise du sevrage humain. Dans le jeu du Fort-Da comme dans le masochisme primaire, l’enfant répète ce malaise entre deux apparitions et une disparition, présuppose que ces deux apparitions ont une identité bien qu’elles soient bien différentes74. Cette répétition serait là pour consommer la

perte de l’objet maternel d’une façon active. Donc le premier objet satisfaisant pourra être aussi le premier objet hostile. Ce qu’il disait dans le complexe de l’intrusion témoigne une autre fois de ceci. L’image du frère non sevré dans « les Confessions » de Saint Augustin attire une agression venant de façon panique parce que cette image répète dans le sujet l’imago de la situation maternelle et avec elle le désir de la mort—le meurtre imaginaire du frère prenant le relais du suicide non-violent.

Bref, quelques mots pour résumer le problème autour du point d’énigme de la négation. D’un côté, l’affirmation qui est le « dire oui au signifiant » établit le symbole de la négation avec l’attitude négative au niveau du moi. Par l’intermédiaire du signifiant, cette négation coexistant de l’affirmation maintient la distance entre le sujet et la Chose pour que la famille puisse promouvoir l’individu à l’entité nominale. D’un autre, en défaut de l’affirmation, comme s’il y a des murmures et des

hallucinations qui sont massivement symbolique dans les psychoses, le sujet ne peut pas sortir de la sujétion de la Chose. Il n’y aura qu’un « non » mortel qui nie les composantes libidinales de l’Éros. Nous pouvons dire que c’est parce qu’il y a l’exclusion de la Chose que le détour vital du processus Ψ se développerait. Sinon, comme ce qui se passe dans le processus hallucinant, le principe de l’inertie va conduire le sujet vers la jouissance du vide jusqu’à la mort par une décharge immédiate.

4.2.3 Les plusieurs niveaux de négation

Nous avons déjà discuté l’affirmation (Bejahung) et son revers (ausstossung). Néanmoins il ne suffit pas à distinguer bien les plusieurs niveaux de Verneinung. Car, par exemple, dans le séminaire intitulé L’Éthique, Lacan parlait d’une chose un peu mystérieuse :

« Je veux simplement vous indiquer ici que de même vous aurez une correspondance entre ce qui ici s’articule pleinement au niveau de l’inconscient, c’est-à-dire la Verurteilung, et ce qui se passe à ce niveau distingué par Freud dans la lettre 52, dans la première signification signifiante de la Verneinung, celle de la Verwerfung. 75 »

Cela nous impose une question : quelle est la relation entre la Verneinung et la

Verwerfung? En plus, si l’expulsion (Ausstossung) est l’origine de la Verneinung, quel est le rapport entre l’Ausstossung et la Verwerfung ? Pour y répondre, nous devons utiliser le simple topiquefreudien dans la lettre 52.

Dans cette lettre, Freud suppose que le mécanisme psychique est constitué par un processus de stratification. Pour lui, il y a au moins trois enregistrements :

La première inscription de la perception est au niveau des « signes de la perception ». Elle est incapable de devenir consciente et arrangée selon les associations de la simultanéité. Le deuxième enregistrement est au niveau de l’inconscient. Il est peut-être aménagé par les relations causales. Les traces inconscientes correspondent probablement aux mémoires conceptuelles. Le préconscient est le troisème enregistrement. Il est lié aux représentations de mot, et correspond au moi officiel. Freud met l’accent sur le fait que les enregistrements sucessifs représentent l’achèvement psychique de chaque époque de la vie. À la frontière entre deux époques, se passe une translation du matériel psychique.

Pendant longtemps, Lacan a construit sa théorie de l’inconscient en se référant à cette topique freudienne. Par exemple, il a dit que entre perception et conscience s’organise l’inconscient. Selon ce qu’il a dit dans L’Éthique, le système freudien au niveau des « signes de la perceptions » est égal au système premier des signifiants, puisque l’organisation des signes de la perception et la constitution de système primitif des signifiants se conforment à une synchronie. Ainsi, c’est entre la perception (W) et les signes de la perception (Wz) que se situe la Bejahung. Parce que la Bejahung est à dire oui au signifiant primordial. La Bejahung est la première inscription psychique et concerne une partie incapable à devenir conscient comme Freud l’a dit.

En plus, dans le « Réponse au commentaire de Jean Hyppolite », Lacan pense que la Verwerfung a coupé court à toute manifestation de l’ordre symbolique, et s’oppose à la Bejahung primaire et constitue ce qui est expulsé76. Et ensuite, il a dit cela:

76 Lacan, Jacques, Réponse au commentaire de Jean Hyppolite sur la verneinung de Freud, in Écrits,

« Ce qui n’est pas venu au jour du symbolique, apparaît dans le réel 77 ».

Comme de ce qui est réel dans l’hallucination, son contenu est si massivement symbolique.

Du coup, nous voyons clairement que la Bejahung et la Verwerfung se portent sur le signifiant premier avant le sujet. Le réel causé par le mécanisme de Verwerfung serait le symbolique forclos. Ce n’est pas le même réel que celui qui est impossible à symboliser ou existe avant le symbolique. Au niveau de la clinique, cela correspond au fait que la forclusion n’empêche pas les psychotiques d’être dans le langage78.

Comme Lacan l’a dit ainsi, « Messages de code et codes de message se distingueront en formes pures dans le sujet de la psychose, celui qui se suffit de cet Autre

préalable79 »——l’Autre comme trésor des signifiant. Bien qu’il y a une carence de la

fonction du signifiant unaire (S1) à représenter le sujet auprès des autres signifiant (S2) chez les psychotiques 80, le système premier du signifiant est déjà entré dans la

structure psychotique. En conséquence, la Bejahung doit être antérieure à la Verwerfung. Si l’on parle beaucoup de l’inconscient à ciel ouvert dans les psychoses, nous pensons que le réel où apparaît le symbole forclos concerne certains signifiants, surtout le Nom-du-Père, qui ne s’inscrirent pas dans l’écriture inconsciente. Pour prendre la forclusion (Verwerfung) comme le mécanisme propre de la psychose, Lacan a écrit cela:

« La Verwerfung sera donc tenue par nous pour forclusion du signifiant. Au point où, nous verrons comment, est appelé le Nom-du-père, peut donc répondre dans l’Autre un pur et simple trou, par la carence à la place de l’effet métaphorique

provoquera un trou correspondant à la place de la signification phallique. 81 »

Donc, pour nous, le Verwerfung, comme Non-Bejahung du Nom-du-Père, se situe

77 Ibid, p.388.

78 Balmès, Francois, Ce que Lacan dit de l’être, Paris: Puf, 1999, p.72.

79 Lacan, Jacques, Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien, in Écrits,

Paris: Seuil, 1966, p.807.

80 Maleval, Jean-Claude, Logique du délire, Rennes: Pur, 2011, p.136.

81 Lacan, Jacques, D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose, in Écrits,

dans le passage entre le « signe de la perception » et l’inconscient selon le modèle dans la lettre 5282.

Nous préfèrons traiter précisément la Verwerfung comme tel afin de bien clairement situer la Verneinung primordiale dans l’appareil psychique. Comme ce que nous avons parlé plus haut de la Chose appartenant au registre du réel primordial, si das Ding hors signifié n’est pas exclu par la Verwerfung portant sur le symbolique et concerne et le point d’énigme de la Verneinung, nous devons mettre d’autre mécanisme en place. C’est l’expulsion (Ausstossung). Elle est complètement différente de la Verwerfung qui entraîne un défaut de séparation du réel et du symbolique selon le contenu massivement symbolique dans l’hallucination. Comme ce dont Freud parle dans la « Verneinung », le bien est introjecté par la Bejahung, le mauvais est explusé par l’Ausstossung. L’expulsion est le revers de l’affirmation. Au moment de l’affirmation, il n’y a pas encore la fonction de l’imaginaire, ce dont il s’agit est un pur emboîtement entre le symbolique et le réel. Du coup, l’Ausstossung est « le mythe de la constitution du réel, de la séparation du réel et du symbolique

pour un sujet »83. Le réel dont il s’agit est celui qui est impossible à symboliser, qui

est innommable, à savoir ce qui appartient au champ du mort.

Enfin, nous allons situer un autre mécanisme freudien « Verurteilung », qui a sa traduction française comme « Jugement de condamnation ». Selon l’explication de J.Laplanche et J.-B. Pontalis, la Verurteilung est comme ceci :

« Opération ou attitude par laquelle le sujet, tout en prenant conscience d’un désir, s’en interdit l’accomplissment, principalement pour des raisons morales ou d’opportunité. Freud y voit un mode de defense plus élaboré et plus adapté que le refoulement. 84»

Pour Freud, la Verurteilung prenant le relais du refoulement est une forme de

Dans le document Tao Te King et Lacan (Page 42-65)

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