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Le mystère de l’eucharistie dans la révélation biblique

EUCHARISTIE : DON DE DIEU ET MYSTERE DU CHRIST

1. Le mystère de l’eucharistie dans la révélation biblique

Il y a une évidence que nous partageons avec le théologien allemand Urs Von Balthasar : « Lorsqu’on regarde le mystère de Jésus lui-même, il paraît tellement élevé que ses nœuds semblent impossible à dénouer ; mais il s’éclaire quand nous regardons les chemins qui, depuis l’Ancienne Alliance, convergent vers lui »81. Cette vérité n’échappe pas à l’eucharistie que le Christ a instituée et qui est devenue le signe par lequel il se communique aujourd’hui encore à ceux qui croient en lui. L’eucharistie du Seigneur n’est pas une génération spontanée. Même si c’est le Christ qui la révèle dans sa plénitude la veille de sa mort, nous pouvons constater qu’elle est l’aboutissement logique d’un long cheminement commencé, on peut le dire, depuis le début de la création jusqu’à la cène qu’il a lui-même présidée le jeudi saint, avec comme témoins ses apôtres. Ainsi, voulons-nous scruter partiellement la révélation biblique pour comprendre et saisir le processus et la pédagogie par lesquels l’eucharistie nous est parvenue.

Dans cette section, nous abordons successivement les points suivants : 1) Holocaustes, rite

de communion et sacrifice expiatoire ; 2) Souvenir et mémoire vive ; 3) Abondance et sociabilité du repas en Israël ; 4) Le menu au temps de Jésus.

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1.1 : Holocaustes – rite de communion et sacrifice expiatoire

Selon L. Monloubou, la table de l’Ancien Testament, quand elle est sacrificielle, et qui est du reste assez garnie, comprend de façon générale, l’holocauste, le rite de communion et les sacrifices expiatoires82. Dans ce sens, en parcourant Lv 1-8, nous découvrons dans son code sacrificiel des usages du temple auxquels le peuple est traditionnellement tenu. Nous y découvrons l’action du sacrificateur, le prêtre, la victime qui est l’animal et la mobilisation du peuple qui est en général le demandeur. Dans le même livre du Lévitique (1, 5), nous apprenons que la victime est égorgée par l’offrant lui-même et ceci en dehors de l’autel. En règle générale et selon le principe du sacrifice, le rôle du prêtre, ne commence que lorsque la victime entre véritablement en contact avec l’autel qui est le lieu et la table du sacrifice. Selon L. Monloubou, le prêtre qui n’apparaissait pas, ou alors très peu, dans les sacrifices anciens, devient peu à peu indispensable pour le sacrifice, même pour le sacrifice pascal à partir du Deutéronome. Ainsi désormais, « un rapport nécessaire unit le sacrifice, le prêtre et l’autel ». De cette façon, le prêtre est devenu, exclusivement, le ministre de l’autel83. Lv 6, 5 nous décrit le sort de l’animal : « Quant au feu sur l’autel, il y brûlera sans jamais s’éteindre, chaque matin, le prêtre y allume des bûches, y dispose l’holocauste, et y fait fumer les parties grasses des sacrifices de paix ». Dans le rite sacrificiel juif, tel que défini dans le code sacrificiel contenu dans le Lévitique (Lv 1), l’holocauste est principalement un acte d’hommage. Il se manifeste volontiers par un don ou une offrande. Chez les Juifs, il est resté longtemps le modèle du sacrifice parfait. Il constitue l’hommage fait à Dieu par le peuple par un don total. Celui-ci est connu sous le nom sacrificiel de corbân (offrande par excellence). « La combustion totale de la victime exprime bien le caractère irrévocable du don et sa totalité »84.

Avec l’holocauste, notons également, dans le même mouvement et contexte, le rite de communion ou plus précisément « le sacrifice de communion ». Sa caractéristique principale, selon Lv 3, 7 ; 11-38 ; 10 ; 22-25, est qu’elle fait appel à trois commensaux : Dieu, le prêtre et l’offrant. Quand les parts de Dieu et celles du prêtre leur sont offertes, le reste échoit à l’offrant. Il les partage, selon les convenances rituelles, avec sa famille et ses invités. En parcourant le Lévitique, nous constatons que se mêlent trois sortes de sacrifices de communion (Lv 7, 12-17 ; 22, 21-23) dont le plus important est le sacrifice de louange ou le

82 Cf. Ibidem, pp. 8-11. 83 Cf. Cahiers Evangile n° 37, p. 8. 84

Lucien, DEISS, La Cène du Seigneur. Eucharistie des chrétiens, Paris, Centurion, Coll. « Croire et comprendre », 1975, p. 83.

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Todah, dans lequel le prêtre profite de la part réservée à Dieu, le complément du sacrifice. Dans le sacrifice de communion, il y a une part importante réservée à la joie et à la festivité. Cela est dû au fait que le peuple se réjouit des nouveaux liens établis avec Dieu. La communion avec Dieu brisée par le péché est ici rétablie et de nouveau scellée avec ce sacrifice. En Dt 14, 26, l’on dit : « Se réjouir devant Yahvé ». Et l’autel devenait la « table de Yahvé » (Ez 44, 16). Quant aux offrandes rituelles, elles étaient « la nourriture de Yahvé » (Lv 21, 6, 8 ; 22, 25). On voit bien ici que ce sacrifice de communion exprime admirablement la convivialité et la réjouissance festives avec Dieu. Le repas est pris en sa présence, l’autel devient une table commune et le fidèle acquiert le statut d’invité de Dieu85.

On peut aussi joindre à ces sacrifices, les sacrifices expiatoires. De façon générale, « tout sacrifice qui tend à rétablir les relations avec Dieu a une valeur expiatoire. Mais la très vive conscience des fautes commises a poussé certaines générations à instituer et à développer des rites spéciaux, les sacrifices expiatoires »86. En Lv 4, 1-5, 13 ; 6, 17-23, nous pouvons relever que le plus important de ce sacrifice est le sacrifice pour le péché commis. Ici, le sang a une valeur absolue. On peut l’expliquer par le fait que le sang détermine la vie. Il est même la vie ; d’où la ferme recommandation de Dieu à Noé après le déluge : « Toutefois, vous ne mangerez pas la chair avec sa vie, c'est-à-dire son sang » (Gn 9, 4).

Lucien Deiss fait une description précise de ce sacrifice expiatoire :

« Ce qui caractérise le rite d’expiation, c’est l’importance donnée au sang. Ainsi, dans le sacrifice offert pour "l’assemblée des enfants d’Israël", c'est-à-dire pour tout le peuple (Lv 4, 13-21), le prêtre recueille le sang, en porte dans le Saint, fait sept aspersions devant le voile, "devant Yahvé" (v.17), en dépose sur les cornes de l’autel des parfums, verse le reste au pied de l’autel des holocaustes. Le sang est considéré en effet comme "l’âme" de la victime, sa vie… il a valeur expiatoire : "Le sang, je vous l’ai donné pour faire sur l’autel le rite d’expiation pour vos vies ; car c’est le sang qui expie pour une vie". » (Lv 17, 11)87

85 Cf. ibid., p. 85. 86 Cahiers Evangile, n° 37, p. 9. 87

Lucien, DEISS, La Cène du Seigneur…, op. cit., p.85. C. Perrot, comme Deiss, indique que l’Ancien Testament montre l’existence d’un grand nombre de repas sacrés : des repas d’Alliance (Gn 31, 53 ; Lv 24, 6-9 ; Ex 24, 1-11), des repas sacrificiels 1 R 9-18-24), des repas de sacrifices de communion, notamment les todôth ou actions de grâces. Perrot relève qu’il est malaisé de définir la signification exacte qu’on donnait à ces repas. Ils tenaient une place importante à l’époque du Temple lors des fêtes de la Pâque, de la Pentecôte ou de Purim en attendant le repas messianique dont parle Is 26, 6 ; Cf. « Les repas juifs et l’eucharistie », in COLLECTIF,

47 1.2 : Souvenir et mémoire vive

Si Israël, au fil des ans et des siècles, est resté fermement attaché à ses pratiques sacrificielles, en dehors de quelques moments de turbulence et de révoltes propres à chaque peuple, c’est qu’il y a une grande part de souvenir dans sa relation avec Dieu qui l’a choisi comme son peuple. Africain, nous connaissons la valeur du souvenir dans notre tradition orale multiséculaire. A la différence d’autres traditions, le nôtre est mental qui se transmet de père en fils et de génération en génération. La fidélité à Dieu et aux Ancêtres rend ferme ce souvenir car il ne peut en être autrement. Ce souvenir est vif et précis qui réactualise les faits, les gestes, les paroles, l’éducation, les rites des Ancêtres qui les ont eux-mêmes reçus de leurs Ancêtres et de Dieu.

Il est certain qu’Israël, qui avait un souvenir non pas mental mais consigné et codifié, a vécu ses rapports avec Dieu comme des moments importants et actualisés quand il devrait lire ses livres et ses codes. Ce souvenir ne le maintenait pas dans un passé nostalgique mais actualisait sans cesse les relations que Dieu a pu tisser avec ses Ancêtres. Israël avait mémorisé et consigné ses relations avec son Dieu. Une mémoire consignée et codifiée garde toujours une valeur d’éternité dans les civilisations de l’écriture. Au fil des pages, la mémoire s’active en faisant défiler chaque événement, rappeler chaque parole prononcée et entendue et elle fait ainsi replonger dans l’ambiance profonde des racines culturelles et religieuses.

« Selon le Ps 63, 7-9, le souvenir occupe et remplit de longues veilles ; il suscite cette démarche ardente qu’est la prière et provoque un attachement profond. Dans le Ps 143, 5, se souvenir signifie « se répéter, se redire » le récit des gestes de Dieu reçu de la catéchèse familiale (Ps 78, 3-8). En 2 S 19, 20, se souvenir, c’est « prendre à cœur » ; c’est « méditer dans son cœur » dans Is 46, 8 ; 47, 7 ; c’est encore « mettre dans son cœur » (Is 57, 11 ; 65, 17) »88. Ainsi en a-t-il été des relations entre Israël et son Dieu. Pour sacrifier à son Dieu, il fallait qu’il se répétât, se redît, prît à cœur, méditât dans son cœur et consignât aussi dans ce même cœur ses paroles et recommandations. Même si, dans ces moments de grandes turbulences Israël s’est détourné de son Dieu, le souvenir de ses paroles et de ses recommandations ne lui a jamais fait défaut. Même les exilés qui « pleurent au bord des fleuves de Babylone » craignent de perdre le souvenir de Sion ou « d’oublier Jérusalem » au moment même où ils pensent à leur ville natale, symbole et siège de leurs relations avec Dieu.

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Ce souvenir ou cette mémoire vive d’Israël ne se limite pas uniquement aux rappels des faits mais embrasse le sens profond que confèrent ces faits passés. Pensons surtout à la sortie d’Egypte qui est de loin le plus grand souvenir d’Israël. C’est aussi à travers ses célébrations cultuelles qu’Israël prend plus nettement conscience de son rapport dynamique au passé dans son actualité.

Avant d’aborder la question de l’eucharistie dans le Nouveau Testament, il serait bien de relever un autre aspect de ses préfigurations dans l’Ancien Testament. Ci-dessus, nous avons fait cas de la table sacrificielle de l’Ancien Testament qui portait l’holocauste, le sacrifice de communion et les sacrifices expiatoires. Nous avons compris que tous ces éléments sacrificiels portaient Israël vers Dieu et solidifiaient les rapports des uns envers les autres. Ils étaient les éléments qui fondaient leur communion. Et la mémoire ou souvenir d’Israël lui permettait, quelles que soient les circonstances, d’incruster le sens profond de ces faits dans l’actualité de son existence en l’activant pour les besoins du moment. Mais ces sacrifices, qui prenaient l’allure de repas dans bien des cas, avaient aussi une dimension transversale. Ils permettaient, en effet, à Israël de consolider ses propres rapports entres ses membres. Le repas ordinaire tout comme le repas sacrificiel avaient pour but de fortifier les relations fraternelles et interpersonnelles et de construire la communion.

1.3 : Abondance-fraternité et sociabilité du repas en Israël

En parcourant la Bible, aussi bien l’Ancien que le Nouveau Testament, ce qui frappe, c’est le caractère abondant et festif du repas et son sens ou son aspect social qu’il prend au fil des époques. Nous nous rendons bien compte qu’en Israël, comme dans la plupart des civilisations, manger est un fait capital. Il n’est jamais une tradition banale. C’est pourquoi, dans l’imaginaire de l’homme de la Bible, une place considérable est faite aux repas quotidiens et aux dîners de fêtes. Les menus sont fastueux et personne ne se fait prier pour y participer, en ne tenant pas compte de l’attitude des invités qui n’ont pas daigné répondre à l’invitation du roi en Mt 22, 1-14 ! Même dans ses sombres lamentations, Jérémie n’est pas insensible aux réserves de blé, à l’abondance du vin nouveau, d’huile et de viande grasse (Jr 31, 12.14). Signalons dans ce sens la perspective d’Is 25, 6 : « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés ». Le prophète Elie peut

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alors rassurer la veuve de Sarepta inquiète du lendemain : « Car ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël : Cruche de farine ne se videra, jarre d’huile ne se désemplira » (1 R, 17, 14). Le psalmiste peut aussi bénir le Seigneur pour les pauvres qui mangent et qui se rassasient, et aussi pour tous les heureux de la terre qui mangent et qui se prosternent devant Dieu pour l’adorer (Cf. Ps 22, 27.30). Quant à saint Paul, même si auprès des Philippiens il sait avoir faim, il sait aussi être rassasié (Ph 4, 12-14).

La dimension festive et abondante du repas en Israël n’étouffe pas son sens relationnel et social qui est de loin le plus important et le plus significatif. L’ambiance autour de la table est détendue et conviviale. Elle prend même l’allure d’un rituel de repas que tous les convives respectent de bon cœur. En effet, pour manger, la famille se rassemble dans tous ses membres. Et les fils « à l’entour de la table » paraissent autant de « plants d’olivier » comme nous pouvons le lire dans le Ps 128, 3. La cellule familiale prend conscience d’elle-même à table. Et autour de la même table, se règlent les conflits familiaux. « Durant un casse-croûte, d’une longueur particulièrement substantielle, le lévite d’Ephraïm rétablit des relations familiales détériorées par la fuite de sa femme (Jg 19, 4.8). La famille n’est pas le seul groupe à se trouver et se retrouver à table. D’autres communautés humaines font la même expérience »89. Nous retenons alors par ces gestes de communion et de fraternité que le fait de manger ensemble, de partager un même pain qui communique et maintient la vie, fait naître la conviction de ne plus former qu’une seule chair, de n’être plus qu’une même et unique famille, voire un même peuple et avoir en commun une même destinée. La notion de solidarité n’est pas aussi loin de cette pratique où les pauvres mangent et se rassasient tout en louant Dieu pour tous ses bienfaits (Ps 22, 27).

En allant plus loin, faisons aussi remarquer que, parce que le fait de manger est formellement uni à la subsistance de l’individu et à celle du groupe, il est couvert d’une signification qui dépasse sa portée biologique et même sociale. « Le repas en vient finalement à acquérir une dimension métaphysique et une valeur religieuse»90 qui confirment et valorisent davantage ses perspectives. En définitive, c’est parce que l’homme est ce qu’il est (un être vivant) qu’il doit manger car, par le repas, s’affirme pour lui la réalité humaine qui le fonde. Et quand il mange, il rend grâce au Créateur pour les fruits de la terre et de son labeur. Le pain est nécessaire à la vie. Il fait vivre. Il n’y a pas de vie sans pain. Ainsi, l’homme est-il dépendant de sa nourriture mais aussi de Celui qui la lui donne. Riche d’une dimension aussi

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Cahiers Evangile, n° 37, p. 5.

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vaste et plurielle, le repas a sa place dans la religion. Il en est de même l’un des rites les plus significatifs. Dans une telle situation, ne pas avoir à manger c’est offenser et horrifier la vie. Qu’en est-il du repas au temps de Jésus ?

1.4 : Le menu au temps de Jésus

Au temps de Jésus, les habitudes alimentaires ne changent pas forcément91 mais leur perspective commune change surtout avec la cène du Seigneur, qu’ont préparée toutes les scènes relatives au repas avec Jésus dont les multiplications des pains. Nous le verrons plus tard. Pour le moment, faisons une incursion dans la cuisine et la salle à manger d’Israël au temps de Jésus pour faire connaissance avec le menu. D’emblée, faisons remarquer que la Bible s’ouvre sur une sorte d’apéritif dans la Genèse composé du « fruit des arbres du jardin » (Gn 2, 3). Elle est traversée de part en part par l’union festive et conviviale de Dieu et de son peuple qui se tisse et se retisse, se scelle et se rescelle au fil des siècles par les repas dont le plus prodigieux et généreux est la cène du Seigneur : « Prenez, mangez, ceci est mon corps ». Elle se referme sur une sorte de digestif que constitue « l’eau vive » donnée gratuitement (Ap 22, 17). Tous ces repas pris dans la ferveur, la foi et l’espérance, donnent la force au peuple pour attendre Celui qui vient bientôt (Ap 22, 12).

Le menu au temps de Jésus était aussi divers qu’abondant. La boisson habituelle et naturelle était l’eau. Dans certains cas, elle pouvait être bien fraîche. La scène avec la Samaritaine au bord du puits de Jacob donne une idée de l’importance de l’eau depuis toujours. Elle quémande l’eau que Jésus veut lui donner à boire pour qu’elle n’ait plus jamais soif et à venir en chercher régulièrement (Jn 4, 13-16). Le vin ne manquait pas aussi pour les repas de noces, de grandes fêtes et même aussi pour les repas ordinaires familiaux. C’est pourquoi c’eût été une grande honte et une humiliation profonde pour le maître des noces de Cana si l’eau n’avait pas été transformée en quantité abondante de vin exquis pour le bonheur et le plaisir des convives (Jn 2, 1-12). La préférence était portée sur le vin vieux qui

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Selon C. Perrot, à l’époque de Jésus, les différents repas vus plus haut, repas sacrés ou religieux, sont très largement pratiqués et selon des types très divers : les repas sacrificiels d’action de grâce-ou eucharisties-dont parle 2 Ch 29, 31 et 33, 16, les repas d’Alliance, le repas pascal dans la ligne d’Ex 12, les repas funéraires, les repas de bienfaisance et les repas de confréries des associations synagogales. Perrot fait observer que tous ces types de repas semblent avoir quelque lien avec les repas chrétiens, en particulier avec la cène qui est le modèle de tout repas chrétien. Il cite comme exemple Ex 24. Il existe aussi un lien entre Ex 24, 6 : « Ceci est le sang de l’Alliance » et Mc 14, 24 : « Ceci est mon sang, de l’Alliance » ; Cf. « Les repas juifs… », art. cit., p. 78.

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constituait le bon vin : « Quiconque boit du vin vieux n’en désire pas du nouveau, car il dit :" Le vieux est meilleur" » (Lc 5, 39). Il n’y a pas de doute que la coupe que Jésus prit à la cène et qu’il donna à ses disciples ne contenait que du bon vin, du vin exquis, capiteux et décanté. Le repas lui-même était constitué de pain. Celui-ci devrait être cuit au « levain qu’une femme prend et enfouit dans trois mesures de farine, si bien que toute la masse lève » (Mt 13, 33). Pendant le temps de Pâque, le pain azyme constituait la base du repas selon les recommandations d’usage d’Ex 23, 15 : « Tu observeras la fête des pains sans levain ». Les « poissons étaient grillés ». Même après sa résurrection, Jésus continuait d’en manger, cette fois-ci pour se faire reconnaître par ses disciples : « Ils lui offrirent un morceau de poisson

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