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Le fonctionnement du Syndicat ou de l'Office

Dans le document Novembre1989 Pierre Beauchesne, sociologue (Page 26-34)

Les auteurs des Plans ne prennent pas toujours le soin de décrire avec exactitude les implications des Syndicats et Offices de producteurs de bois dans la mise en marché des bois.

On peut retenir que tous les Syndicats et Offices, en vertu de leur droit

d'administration des plans conjoints portant sur la mise en marché des bois, ont pour mandat de négocier avec les usines acheteuses, et de faire arbitrer si

nécessaire par la Régie des marchés agricoles, le prix de tous les bois acheminés pour leur transformation. Historiquement, ce droit n'a été exercé qu'envers les usines acheteuses de matière ligneuse en vue de sa transformation en pâte et papier. L'extension de ce droit à d'autres types d'usines (de sciage, par exemple) ne se fait présentement que sur une base volontaire (ex: la Beauce et quelques usines de sciage). Quant à la réglementation de l'offre, c'est à dire tout le système de la mobilisation des bois ( exclusivité, agence centrale de vente, vente en

commun, contingentement, etc) et quant à toute l'indétermination dans

l'application de la réglementation, il s'agit d'un univers dont les concepteurs des Plans n'ont donné que des indices.

Pour ce qui est du règlement de contingentement, s'il était appliqué

rigoureusement, il pourrait avoir un impact considérable sur le maintien du capital forestier en foret privée et sur le maintien de la qualité des peuplements de

résineux dans les ravages; en effet, ce règlement limite le pouvoir de mise en marché d'un propriétaire à une proportion minime du volume de bois disponible.

jusqu'ici, ce taux était calculé en fonction de la demande des Industries de transformation. S'il l'était en fonction du rendement soutenu de la foret, tout

particulièrement pour les essences résineuses, à l'évidence cette mesure

restreindrait les coupes à blanc ou les coupes dégradantes de la forêt et favoriserait le maintien de l'habitat du cerf de Virginie. En 1989, seulement 7 des 15 Syndicats administrent un règlement de contingentement (voir tableau présenté à

l'annexe Ba). Les taux d'allocation sont établis selon les demandes de l'Industrie des Pâtes et Papiers, et de plus, sans tenir compte des bois destinés au sciage.

Point 4- La perception des OGC par les propriétaires

Ce type d'information n'est pas systématiquement traité dans les Plans. Voir les indices que nous en donnons dans les synopsis régionaux ( Annexe A).

Point 5- Le rapport des prélèvements et des possibilités forestières En ce qui concerne les essences feuillues, le bilan est satisafaisant dans toutes les régions . La situation est tout à fait différente pour les principales essences résineuses. Pour résumer l'état dramatique de la situation dans les résineux, nous

présentons dans les deux pages suivantes, une série de quatre tableaux produits par la Fédération des producteurs de bois du Québec2, en date de 1988. Les régions les plus impliquées dans la mise en marché des bois résineux n'ont pratiquement plus de marge de manoeuvre ou ont dépassé le seuil critique du rendement soutenu.

Point 6- La place de la faune

Dans la problématique de l'aménagement et de la mise en marché des bois, la question de la faune est toujours abordée dans son aspect limitatif: effets

indésirables des insectes, de certains mammifères (le castor, par exemple).

I Le tableau de l'annexe B nous a été gracieusement fourni par la Fédération des producteurs de bois du Québec.

2 La Fédération des producteurs de bois du Québec (1988) Rapport des activités 1987-1988 pp 18 et 19.

SAG. LAC ST-JEAN

GASPÉSIE BAS ST-LAURENT QUÉBEC

800000

600000 ../

400000

200000

AprèS une rencontre avec tous les Syndicats et Offices, le comité a établi un bilan préliminaire provincial de la situation actuelle. Chacune des régions a reçu un rapport détaillé de. leur prélèvement admissible. Les graphi-ques suivants vous font état du prélèvement actuel et admissible estimé pour ie groupe d'essences sapin-épinette-pin gris

PRÉLÈVEMENT EN SAPIN-ÉPINETTE-PIN GRIS

(Inventaire 1980.1981)

Z Prélèvement moyen annuel 1981-1990 Ea Prélèvement annuel admissible en 1991

LA POCATIÈRE BEAUCE ESTRIE NICOLET

700000 600000 500000 400000 300000

200000 100000 0

RÉGIONS

PRÉLÈVEMENT EN SAPIN-ÉPINETTE-PIN GRIS

(Inventaire 1981.1982)

Il Prélèvement annuel moyen 1981.1990 03 Prélèvement annuel admissible en 1991

RÉGIONS 18

160000 140000 -e 120000 100000 80000 60000 40000 20000 o

LAURENTIDES GATINEAU PONTIAC LABELLE

RÉGIONS

300000

et= .7z/z. 4. 121 •

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE o

MAURICIE

11 Prélèvement moyen annuel 1983.1992 C Prélèvement annuel admissible en 1993

PRÉLÈVEMENT EN SAPIN-ÉPINETTE-PIN GRIS

(Inventaire 1983-1984)

11: Prélèvement annuel moyen 1983.1992

M Prélèvement annuel admissible en 1993

RÉGIONS

19

Recommandations Recommandation 6

Aller de l'avant avec le Programme d'Aide à l'Aménagement des Ravages de cerfs de Virginie (interprétation tirée du Point I et confirmation du tableau 8)

Recommandation 7

Dans la mise en place du PAAR, sélectionner de préférence des régions dont les organismes de mise en marché des bois exercent un contrôle sur les volumes de bois prélevés grâce à l'application d'un règlement de contingentement.

(interprétation tirée des Points 3 et 5) Recommandation 8

Inciter 1VIDA et la FPBQ à généraliser à toutes les régions la réglementation par contingentement des essences résineuses selon le principe du respect du rendement soutenu. (interprétation Urée des Points 3 et 5)

3.3 Les études de terrain: les logiques des acteurs

D'entrée de jeu, un ravage est abordé sous les traits d'un éco-socio-système, c'est à dire sous les traits d'un ensemble dont les éléments abiotiques, biotiques et anthropiques sont interdépendants. Cette interdépendance des éléments

constitutifs d'un domaine nécessite d'emblée l'interdisciplinarité des sciences qui l'étudient. Notre apport aura été de tenter d'intégrer l'humain à la problématique de la protection d'une espèce animale, le cerf de Virginie, et de son habitat, le ravage.

Le premier trait structural d'un système est celui de ses limites. Une limite définit les frontières du système et le sépare de son environnement. La question qui se pose est celle-ci: les grands ravages constituent-t-ils présentement des ensembles éco-socio isolables et reconnus ? Nos premières investigations menées au Lac David et à Island Brook nous faisaient supposer qu'un tel découpage était en voie de d'établissement aux yeux des différents acteurs. Le ravage de la Rivière Famine présentait une tout autre image: le plus souvent, les interviewés en entendaient parler pour la première fois.

La question des frontières du ravage a toujours fait surface dans chacune de nos études'. Pour les uns, un ravage est une aire restreinte où s'établissent une famille de cerfs: au Lac David, ces pochettes étaient désignées par des noms spécifiques.

Un exemple: «le ravage des Constantineaui. Pour d'autres, un ravage se restreint à l'aire de séjour hivernal annuel d'une population de cerfs. Le concept « d'aire d'aménagement » apparaissait, aux yeux de tous, comme un concept neuf.

I Le détail de nos interventions dans les trois ravages du Lac David, d'Island Brook et de la Rivière Famine a été colligé dans trois documents de travail: voir annexe C.

Recommandation 9

Diffuser très largement des documents cartographiques et explicatifs identifiant chacune des aires d'aménagement des ravages visés par le PAAR.

Recommandation 10

Sensibiliser chacun des acteurs impliqués dans les ravages ainsi que la population locale au découpage spatial exact d'un ravage et aux méthodes sous-jacentes à la détermination de cette aire. Favoriser alors les véhicules

d'information décrits au tableau 10.

Un second trait structural d'un système est celui de ses composantes. Comme notre intérêt est orienté vers les composantes anthropiques, nous proposons un portrait d'ensemble, une typologie, des acteurs humains intervenant dans les ravages. Cette typologie compte huit (8) acteurs: 1- le propriétaire dit forestier; 2- le

propriétaire à perspectives restreintes; 3- le propriétaire dit écologique; 4- le propriétaire dit éthologique; 5- les associations; 6- les services forestiers; 7- les services fauniques; les instances politiques municipales et régionales.

Dans son approche du ravage, chacun de ces acteurs possède sa logique propres.

Pour la décrire, nous utilisons une grille d'analyse des comportements des acteurs.

Cette grille est fondée sur cinq (5) concepts2: :

1 Le fondement de cette logique d'acteur a été décrit per M. Crozier et E. Friedberg (19??) L'acteur et le système, Seuil, Paris: le comportement d'un acteur, aussi déconcertant,

irrationnel qu'il puisse paraître au premier abord, a toujours un sens rapporté à son contexte;

s'il n'est pas rationnel par rapport à des objectifs, l'acteur est rationnel par rapport à des contraintes et des opportunités d'une part, par rapport au comportement des autres acteurs d'autre part." (page 47)

2 Les concepts qui identifient cette logique d'acteur sont empruntés à De MONTGOLFIER, Jean, et NATALI, jean-Marc (1987) Le patrimoine du futur, Editions Economica, Paris, page 190 et suivantes.

- le concept de richesse est relatif aux biens et services que l'acteur étudié retire de l'élément considéré

- le concept de menace concerne ce qui risque de mettre en cause la richesse

- le concept d'adaptabilité, décrit les actions que l'acteur peut effectuer pour répondre aux menaces

- le concept de cohérence interne est relatif aux types de comportement habituels de l'acteur

- le concept de cohérence externe est relatif aux relations que l'acteur considéré entretient avec les autres acteurs et son milieu

Reprenons le concept d'adaptabilité. Ce concept doit être compris comme la

capacité d'un acteur à s'adapter à une circonstance donnée ou à l'action d'un autre acteur. Dans le cas présent, l'adaptabilité est comprise comme la capacité d'un acteur à s'adapter aux valeurs et aux visées du PAAR. C'est à cette, rubrique que seront formulées les recommandations visant à ajuster le programme PAAR à la logique des acteurs présents dans les ravages.

3.3.1 Un premier acteur: «le propriétaire dit forestier»

Ce type de propriétaire est déterminant dans le ravage de la Rivière Famine. Que ses activités sur ses lots soient habituellement agricoles ou forestières, « le

propriétaire dit forestier » n'a souvent pas observé de cerfs sur sa propriété depuis de nombreuses années bien qu'il en ait à l'occasion aperçu les pistes. 11 reconnait la valeur esthétique de l'animal mais est indifférent à ses autres valeurs.

(Richesse) Pour la majorité de ces propriétaires dits forestiers, leurs préoccupations vont à la reconstruction du patrimoine forestier alors que le patrimoine faunique les laisse «indifférents».

(Menace) Ce propriétaire a encouru les effets de l'épidémie de la tordeuse des bourgeons de l'épinette et a dû recourir à une récupération intensive des bois en perdition. Sa forêt continue d'être menacée (récupération à compléter) et la question de la regénération est inquiétant».

(Adaptabilité) Le programme PAAR l'intéresse par ses aspects incidents sur la mise en valeur de ses boisés. Mais dans le cas des propriétaires de la Famine, les conseils forestiers techniques sont urgents.

Recommandation 11

Faire valoir, dans la présentation du programme PAAR, la compatibilité entre un aménagement à perspectives fauniques et un aménagement rationnel de la forêt ( par coupes sélectives ).

Recommandation 12

Faire la démonstration à ces propriétaires de la rentabilité économique des coupes sélectives échelonnées sur de longues périodes.

(Cohérence interne) Les «propriétaires dit forestiers» du Ravage de la Famine sont d'abord préoccupés par leur survie économique: «

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Dans le document Novembre1989 Pierre Beauchesne, sociologue (Page 26-34)

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