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Métaphoriser ou l’art de traduire

1. La métaphore : un champ de recherche méandreux

La tradition littéraire occidentale a contribué à façonner l’histoire de l’étude de la métaphore. De par la nature complexe de cette figure, la réflexion théorique ciblant la métaphore s’est heurtée à plusieurs obstacles. En effet, différentes doctrines ont contribué à forger la compréhension de la pensée métaphorique : certaines thèses ont dû être réfutées pour mieux repenser la métaphore et la faire émerger en tant qu’entreprise de l’acheminement de la pensée. Cela a ouvert la voie à diverses questions d’ordre épistémologique. Dans son livre Philosophical Perspectives on Metaphor, Mark Johnson résume parfaitement l’idée qui dominait la définition de la métaphore, à savoir sa réduction à une simple comparaison elliptique d’ordre stylistique : « A metaphor is an elliptical simile useful for stylistic, rhetorical, and didactic purposes, but which can be translated into a literal paraphrase without any loss of cognitive content » (Johnson, 1981 : 4). Selon Johnson, le statut secondaire de la métaphore remonte à la tradition grecque, qui a été marquée par l’attaque de Platon contre les poètes et sophistes. En effet, malgré son propre recours à la métaphore pour fonder ses convictions philosophiques, Platon a critiqué le langage poétique : « The irony here, to repeat, is that his critique of imitative poetry has often been read as applying to metaphor generally, despite his supreme use of metaphor to convey his most important philosophical convictions » (Johnson, 1981 : 4). Cette critique a engendré une certaine méfiance à l’égard de la métaphore.

Paul Ricœur, dans La Métaphore vive, explique, en faisant référence à Aristote, que « c’est lui, en effet, qui a défini la métaphore pour toute l’histoire ultérieure de la pensée occidentale, sur la base d’une sémantique qui prend le mot ou le nom pour unité de base » (Ricœur, 1975 : 7). Selon Aristote, « bien métaphoriser […] c’est apercevoir le semblable » (Ricœur, 1975 : 10). La définition d’Aristote pourrait être, à mauvais escient, responsable de la mise à l’écart de la métaphore dans la mesure où elle cible uniquement l’espace restreint des mots et limite ainsi son champ d’action. Contenir le sens dans une structure appelée mot est l’un des premiers obstacles dans l’étude de cette figure.

L’hypothèse selon laquelle la métaphore est un simple outil d’ornement du langage ou une forme d’altération représente le deuxième obstacle. Dans The Language of Metaphors, Andrew Goatly précise que la métaphore est perçue dans l’enseignement traditionnel telle une anomalie de la langue : « […] an anomaly, an unusual or deviant way of using language, a minority interest […] » (Goatly, [1997] 2011 : 1). Selon ce point de vue, la métaphore est une modification que l’on fait subir au sens premier en le rendant autre. Le philosophe anglais John Locke, dans Essay Concerning Human Understanding, qui date de 1689, a critiqué les figures de style, car elles confèrent une certaine ambiguïté à la langue qui pourrait induire l’interlocuteur ou le lecteur en erreur. Locke a probablement été influencé par les propos d’Aristote qui a condamné l’utilisation de tout élément déviant du discours, notamment les mots étranges et les formes longues. Pourtant, Aristote ne peut pas être considéré comme le bouc émissaire de l’histoire de la métaphore. En effet, Tamba-Mecz et Veyne précisent que

[…] le mot de metaphora, chez Aristote, désigne à la fois une opération intellectuelle, à savoir le transfert de dénomination sur fondement de ressemblance, et le résultat de cette opération, à savoir la dénomination nouvelle, issue du transfert. C’est en ce second sens qu’Aristote, dans la Poétique, a rangé la metaphora parmi les noms, à côté des noms composés, dialectaux, écourtés, etc. (Tamba-Mecz et Veyne, 1979 : 84)

Par ailleurs, dans la Rhétorique, Aristote souligne également la valeur ajoutée qu’apporte la métaphore au discours, à savoir attribuer au style un certain charme et le rendre plus clair. Toutefois, même s’il fait l’éloge de la façon dont cette figure agit sur le discours, Aristote met en garde le commun des mortels contre l’utilisation inappropriée de la métaphore. Une telle mise en garde aurait pu inciter les philosophes et les linguistes à écarter la métaphore de peur qu’elle n’affecte leur rhétorique.

Pour résumer le point de vue traditionnel portant sur la métaphore, nous soulignerons les aspects suivants : en premier lieu, l’unité de référence de la métaphore est le mot. En deuxième lieu, elle représente une anomalie du langage, une déviation du sens ordinaire. En troisième lieu, La métaphore n’est accessible qu’à ceux qui savent la manier ; le cas échéant, elle brille par son échec. En dernier lieu, la métaphore est une comparaison implicite. Or, si l’on considère la métaphore comme « une comparaison implicite », quelles en seraient les implications ? En s’appuyant sur le célèbre exemple d’Aristote, Ricœur explique que ce « rapprochement entre métaphore et comparaison […] se fait au bénéfice de la métaphore parce que la première contient en raccourci l’attribution (Achille est un lion) que la comparaison surcharge d’un argument (Achille est comme un lion) » ; ainsi, la métaphore est plus puissante dans la mesure où elle « fait jaillir la surprise que la comparaison dissipe » (Ricœur, 1975 : 67). Dans le présent travail, nous n’aspirons pas à déterminer qui de la métaphore ou de la comparaison domine, mais nous suggérons que toute métaphore n’est pas forcément une comparaison implicite. Autrement dit, la métaphore n’est pas toujours fondée selon le paradigme qui suit : l’ « entité 1 » est similaire à l’« entité 2 ». Le processus métaphorique échappe souvent à cette équation simpliste.

En poursuivant la chronologie de l’évolution de la métaphore, Johnson explique que les rhétoriciens et les théologiens médiévaux ont étudié la métaphore dans le cadre des définitions aristotéliciennes. À titre d’exemple, il fait référence à Cicéron qui considère cette figure comme l’une des formes que la comparaison peut prendre : « Like Aristotle, Cicero sees metaphor as a species of borrowing between words » (Johnson, 1981 : 8). Johnson dénonce également l’impact qu’a eu la rhétorique médiévale sur la métaphore en contribuant à l’écarter de l’espace de réflexion philosophique et à rejeter toute forme d’embellissement de la langue : « just as one must be suspicious of immoral pagan art, so, one must take care not to be led astray by pagan eloquence » (Johnson, 1981 : 9).

Certes, l’explication proposée dans les lignes ci-dessus ne passe pas en revue tous les détails, mais la chronologie de Johnson offre une vue d’ensemble riche qui explique les raisons du déclin de la métaphore dans la sphère philosophique pendant des siècles. Le langage figuré est devenu une simple question d’embellissement du style. La réticence à l’égard de la métaphore a perduré pendant la période postmédiévale sous la plume de Thomas Hobbes. Selon Johnson (1981 : 12), la théorie de Hobbes est considérée comme « le paradigme de la vérité littérale ». Ce paradigme est fondé sur trois idées : en premier lieu, le philosophe ne peut « raisonner correctement » que s’il utilise le langage littéral, car seul le sens propre d’un mot peut « exprimer le sens d’une manière précise ». En deuxième lieu, la métaphore résulte d’une « utilisation déviante des mots » ; elle crée donc la « confusion et le leurre ». En dernier lieu, si l’on admet que la métaphore est crédible, le sens qu’elle véhicule demeure accessible dans « sa paraphrase littérale ».

Comme nous l’avons précisé, ces théories traditionnelles ont en grande partie façonné la pensée philosophique occidentale autour de la métaphore pendant des siècles. Toutefois, il convient de préciser que Kant et Nietzsche avaient prôné l’originalité dans le langage. Pour cette raison, l’émergence de l’étude de la métaphore n’a eu lieu que grâce

aux poètes et artistes romantiques. Dans son livre The Contingency, Irony and Solidarity, Richard Rorty explique que le mouvement romantique associe la faculté de l’imagination à la métaphore :

The Platonist and the positivist share a reductionist view of metaphor: they think metaphors are either paraphrasable or useless for the one serious purpose language has, namely, representing reality. By contrast, the Romantic has an expansionist view: he thinks metaphor is strange, mystic, wonderful. Romantics attribute metaphor to a mysterious faculty called “imagination”, a faculty which they suppose to be at the very centre of the self, the deep heart’s core. Whereas the metaphorical looks irrelevant to Platonists and positivist, the literal looks irrelevant to Romantics. For the former think that the point of language is to represent a hidden reality which lies outside us, and the latter thinks its purpose is to express a hidden reality which lies within us. (Rorty, 1989 : 19)

L’analyse du passage cité ci-dessus confirme que la métaphore a été au cœur du débat relatif à la représentation de la réalité et la construction du sens. Le clivage entre les deux mouvements (traditionnel et romantique) met en relief la divergence portant sur l’étude de la métaphore, sa nature et sa fonction. Or, la perception romantique de la métaphore n’offre pas un point de vue suffisamment solide, car elle écarte l’idée selon laquelle la construction du sens est étroitement liée au pragmatisme résultant des normes sociales. Cependant, l’étude de la métaphore a franchi un pas important grâce à ce mouvement, même si son champ ne s’étendait pas encore à cette époque à la sphère de la science. Jean-Jacques Rousseau, dans son Essai sur l’origine des langues, va au-delà des définitions anciennes et offre une nouvelle perspective relative à l’étude de la métaphore :

Comme les premiers motifs qui firent parler l’homme furent des passions, ses premières expressions furent des tropes. Le langage figuré fut le premier à naître, le sens propre fut trouvé le dernier. On n’appela les choses de leur vrai nom que quand on les vit sous leur véritable forme. D’abord on ne parla qu’en poésie ; on ne s’avisa de raisonner que longtemps après. Or, je sens bien qu’ici le lecteur m’arrête, et me demande comment une expression peut être figurée avant d’avoir un sens propre, puisque ce n’est que dans la translation du sens que consiste la figure. Je conviens de cela ; mais pour m’entendre il faut substituer l’idée que la passion nous présente au mot que nous transposons ; car on ne transpose les mots que parce qu’on transpose aussi les idées. (Rousseau, 1844 : 498)

Il est évident que Rousseau propose une lecture différente de la métaphore. Il suggère que l’idée précède le mot ; par extension, le langage figuré naît avant le sens propre. Ce dernier devient donc la structure qui abrite la perception métaphorique. Même s’il ne nomme pas explicitement la métaphore, l’analyse de Rousseau est révolutionnaire : elle a ouvert la voie à la mise en place de nouveaux paradigmes qui ont marqué le siècle dernier. Par exemple, dans le traité des Figures du discours publié entre 1821 et 1830, Pierre Fontanier (1968 : 42) évoque un « mouvement de l’idée au mot ». Cette façon de détourner le sens du sens propre est connue sous le nom de trope. Selon Fontanier, les tropes sont « certains sens plus au moins différents du sens primitif qu’offrent dans l’expression de la pensée les mots appliqués à de nouvelles idées » (Fontanier, 1968 : 39).

Le XXe siècle se distingue d’une tentative de délimiter le champ d’étude de la

métaphore afin de la théoriser et de comprendre son fonctionnement (Richards, 1936 ; Black, 1954 ; Ricœur, 1975). Nous ne parcourrons pas les paradigmes qui ont émergé pendant cette période, car Johnson s’est déjà penché sur la question. À ce sujet, la littérature abonde en travaux qui détaillent la chronologie de l’évolution de la métaphore, tels l’ouvrage Metaphor II: A classified bibliography of publications from 1985 to 1990 de van Noppen et Hols.

Toutefois, il est important de préciser que la dimension cognitive relative à la pensée métaphorique a quelque part vu le jour grâce à Max Black en 1955. Ce dernier attaque la

vision philosophique insinuant que la métaphore s’écarte de la pensée sérieuse et propose ainsi une série de questions fondamentales autour de la métaphore :

It would be satisfactory to have convincing answers to the questions: “How do we recognize a case of metaphor?”, “Are there any criteria for the detection of metaphors?”, “Can metaphors be translated into literal expressions?”, “Is metaphor properly regarded as a decoration upon ‘plain sense’?”, “What are the relations between metaphor and simile?”, “In what sense, if any, is a metaphor ‘creative’?”, “What is the point of using a metaphor?” (Or, more briefly, “What do we mean by ‘metaphor’?” (Black, 1955 : 273, en italique dans l’original)

Les questions que se pose Black sont encore d’actualité, car elles ne cessent d’alimenter le débat autour de la métaphore. Elles portent sur la nature de la métaphore, sa présence dans le discours, sa traduction, sa fonction et son potentiel créatif. En réalité, de telles questions demeurent au cœur des débats qui aspirent à théoriser l’étude de la métaphore et à réfuter l’idée selon laquelle les mots représentent son unité de référence. En ce sens, Ricœur propose une distinction empruntée à Émilie Benveniste « entre une sémantique, où la phrase est le porteur de la signification complète minimale, et une sémiotique pour laquelle le mot est un signe dans le code lexical » (Ricœur, 1975 : 8). En analysant la métaphore, on doit être attentif à trois niveaux différents : le niveau sémiotique focalisé sur le mot, le niveau sémantique focalisé sur le sens et le niveau herméneutique focalisé sur la référence. Ricœur évoque une « transition de la sémantique à l’herméneutique » qui « trouve sa justification la plus fondamentale dans la connexion en tout discours entre le sens, qui est son organisation interne, et la référence, qui est son pouvoir de se référer à une réalité en dehors du langage » (Ricœur, 1975 : 10). La métaphore se présente dès lors comme une stratégie du discours qui permet de décrire la réalité différemment. Cette faculté de décrire à nouveau la réalité ou de la réécrire peut être perçue comme une sorte de mouvement. Au demeurant, il est intéressant de rappeler l’origine étymologique du

terme métaphore qui veut dire « transport » en grec. À ce propos, Eco affirme que « c’est toujours impressionnant de voir circuler en Grèce aujourd’hui d’énormes camions avec écrit metaphorà sur les côtés : il s’agit de camions de déménagement […] » (Eco, 2003 : 277, en italique dans l’original). Ricœur, en analysant l’une des définitions présentées par Aristote, explique que la métaphore « est définie en termes de mouvement : l’épiphora d’un mot est décrite comme une sorte de déplacement de…vers… […], le mot métaphore, chez Aristote, s’applique à toute transposition de termes » (Ricœur, 1975 : 24). En effet, en essayant de définir la métaphore, Aristote met en place une métaphore fondée sur la notion de mouvement. Ainsi, le terme qui désigne la métaphore est fondamentalement métaphorique, à savoir attribuer un nom à une entité que ce nom ne désigne pas. Il s’agit d’une forme de substitution que Ricœur décrit comme la « raison de la transposition », c’est-à-dire le lien « entre le sens figuré du mot d’emprunt et le sens propre du mot absent auquel le premier est substitué » (Ricœur, 1975 : 65). Ainsi, métaphoriser est l’art de déplacer le sens entre une entité qui prête son nom et une autre qui le reçoit.

La notion de mouvement est également mise en relief par Georges Lakoff et Mark Johnson (2003 : 244). En effet, ces derniers avancent que la métaphore crée des connections, des corrélations ou des associations entre les concepts par le biais des mots et gagne ainsi son caractère cognitif. Une fois ces corrélations établies, des systèmes de similarité peuvent être observés. Pour mieux cerner la place qu’occupe cette figure dans le discours contemporain, nous nous intéresserons à la théorie conceptuelle de la métaphore. Dans la préface de Metaphors We Live By, Lakoff et Johnson (2003) rappellent que les études effectuées sur la notion du sens et de la métaphore, dans la philosophie et la linguistique occidentales, présentent certaines défaillances. Comme nous l’avons déjà

mentionné, la métaphore a longtemps été étudiée en marge de la linguistique et de la philosophie qui la considéraient d’importance secondaire :

Mark had found that most traditional philosophical views permit metaphor little, if any, role in understanding our world and ourselves. George had discovered linguistic evidence showing that metaphor is pervasive in everyday language and thought—evidence that did not fit any contemporary Anglo-American theory of meaning within either linguistics or philosophy. Metaphor has traditionally been viewed in both fields as a matter of peripheral interest. (Lakoff et Johnson, 2003 : ix)

Lakoff et Johnson offrent une nouvelle piste d’analyse qui stipule que la métaphore est omniprésente dans le langage quotidien. Ils avancent également que la pensée humaine est fondamentalement métaphorique. Ces derniers proposent divers exemples qui prouvent que la métaphore est indissociable de notre langage dans la mesure où elle en fait partie intégrante. Selon Lakoff et Johnson, le système conceptuel humain est un système métaphorique dont on n’est pas conscient :

But our conceptual system is not something we are normally aware of. In most of the little things we do every day, we simply think and act more or less automatically along certain lines […]. One way to find out is by looking at language. Since communication is based on the same conceptual system that we use in thinking and acting, language is an important source of evidence for what that system is like. (Lakoff et Johnson, 2003 : 3)

Ainsi, la façon de parler et de manier la langue en dit long sur la nature de la communication et sa fonction, même si cela s’opère inconsciemment. Loin de la vision traditionnelle qui met la métaphore sur une sorte de piédestal la rendant ainsi inaccessible, nous rejoignons la ligne de pensée de Lakoff et Johnson : la pensée humaine est par essence métaphorique. En effet, notre façon d’être, nos choix, nos communications verbales et non verbales ainsi que nos attitudes sont des métaphores d’une appartenance et sont porteurs de sens. On décrit souvent les personnes en les comparant implicitement à

d’autres entités qui symbolisent la réalité que l’on souhaite représenter. La métaphore traduit non seulement la perception que l’on a de l’Autre, mais elle définit également notre propre personnalité. En ce sens, les expressions métaphoriques telles que « porter tout le poids du monde » ou « avoir la tête sur les épaules » ou encore « casser du sucre sur le dos des gens » confirment que la perception de l’être humain est métaphorique. Les domaines d’emprunt sont variés et le corps représente un espace porteur de traces signifiantes (Louzir a, 2018 : 239-254). Certes les expressions précitées ont perdu un peu de leur éclat dans notre utilisation quotidienne, mais il est pertinent de constater l’étonnement que provoque la première exposition à ces images chez un enfant ou chez une personne dont le français n’est pas la langue maternelle. À notre avis, la métaphore renaît sans cesse de « ses cendres ». Toutefois, tous les individus ne manifestent pas la même sensibilité à l’égard de la métaphore, même si elle est omniprésente dans le discours. Il suffirait d’être un peu plus attentif à la langue que l’on utilise pour s’en rendre compte. Si l’on demande à un enfant anglophone, récemment scolarisé en France, d’expliquer l’expression « être dans la lune », il ne distinguera guère le sens imagé, mais il sourira par la suite en apprenant le sens figuré. C’est à cet instant précis que la métaphore se renouvelle, car les connections s’établissent à nouveau et son potentiel créatif se situe à nouveau à l’avant-scène. À vrai dire, quand la métaphore perd un peu de son éclat, elle ne devient pas désuète ou ordinaire ; elle se situe seulement dans un espace autre que nous