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La conciliation « vie professionnelle/ vie privée »

professionnelle du MG et sa vie privée et, par voie de conséquence, les risques qui en découlent à savoir un risque de BO majeur d’après eux. Les médecins interviewés nous ont également décrit l’importance de prendre en compte le fait que la population de MG évolue vers une féminisation et subit également des modifications sociétales à travers le renouvellement des générations.

La difficulté de se déconnecter de la vie professionnelle

M5 : « Il encaisse aussi les difficultés que je rencontre dans mon travail ! C’est lui qui les encaisse aussi à la maison quoi ça retentit, c’est sûr, moi j’ai un fort retentissement de mon degré, de mon sentiment de surmenage sur ma vie privée, je le ressens beaucoup et puis il le ressent beaucoup … ma vie professionnelle empiète quand même pas mal sur ma vie privée … » M8 : « (…) les voisins qui viennent sonner le weekend end parce qu’ils ont une gastro c’était ça aussi (…), des gens qui viennent à domicile. »

M13 : « parce que celle que j’ai remplacée a changé d’orientation elle a fait une dépression (…) elle a soigné beaucoup de gens qui sont devenus des amis et certaines sont décédées de cancer et je pense qu’elle ne supportait plus ça, elle a eu beaucoup de mal et maintenant elle est médecin de sécu, (…) elle n’arrivait plus à entendre toutes les histoires un peu malheureuses »

Les débordements de la vie privée sur la vie professionnelle

M1 : « le professionnel réagit sur le personnel : Prenons quelqu’un qui est dans un couple, il y a une séparation ou un déficit relationnel dans le couple même sans aller jusqu’à la séparation, mais imaginons une séparation obligatoirement on perturbe le système personnel, et ça retentit sur le système professionnel donc ça donne un autre élément de déstabilisation »

38 M3 : « si t’es pas bien dans ta peau déjà personnellement je pense que c’est compliqué pour continuer à travailler dans de bonnes conditions mais ça on le voit aussi chez nos patients donc c’est la même chose dans notre exercice professionnel !… »

M5 : « Quand t’as des difficultés personnelles t’as du mal à mettre ça de côté pour écouter les difficultés des autres. Ce n’est pas facile d’avoir le recul nécessaire pour mettre tes problèmes de côté et écouter de façon empathique les soucis des autres »

M11 : « quand à côté on a des problèmes soit familiaux soit autres c’est la cerise sur le gâteau et on plonge. »

M18 : « si après un pan de ta vie personnelle qui rentre en jeu, tu peux aussi te laisser complètement dépasser (…) parce qu’on est tellement à flux tendu qu’à mon avis dès qu’il y a un grain de sable et que t’es moins efficace… »

L’évolution des générations

Selon les médecins de l’étude, ils constatent que les jeunes médecins ont un réel besoin de ménager plus de temps personnel que leurs aînés.

M11 : « je peux vous dire parce que nous dans nos réunions (…) on a tous la soixantaine bien tapée, les rares jeunes qu’on a, on en avait deux jeunes qui étaient, qui venaient de **village** et qui ont arrêté le libéral, qui sont partis à l’hôpital, c’est vrai que quand on est entre nous c’est là qu’on se rend compte qu’on est tous à la limite du Burn out. »

M13 : « ça joue aussi avec une idée du travail et de la valeur du travail qui n’est pas du tout la même chez les jeunes que chez les plus anciens. Moi déjà je vois la différence avec les jeunes qui ont 20 ans de moins que moi »

M14 : « il faut pouvoir justement modifier cet exercice de la médecine générale qui évolue très vite avec une certaine crise quand même de la médecine générale libérale qui quand même nous renvoie des questions, quand on échange avec nos jeunes confrères on se rend compte que beaucoup veulent ménager un temps personnel plus important que ce que faisaient leurs aînés »

La féminisation du métier

M13 : « une femme qui s’installe en médecine générale qui va avoir des enfants même si les hommes prennent beaucoup le relais pour les enfants c’est encore les femmes qui ont les enfants pour les maternités notamment ! Et ça, ça pose problème, c’est le 1er problème de la médecine puisqu’on a de plus en plus de femmes qui sont jeunes médecins donc il va falloir prendre en compte ces modifications-là dans la démographie médicale et accepter de travailler différemment avec plein de temps partiels pour que ça puisse continuer à fonctionner. »

39 M18 : « Il y a un changement de mentalité, avant le médecin généraliste c’était comme le curé il bossait toute la journée c’était normal il n’avait pas de WE, pas de vie de famille, c’était plus des hommes qui bossaient tout le temps, on ne se posait pas la question. »

« Aujourd’hui on est des femmes, beaucoup, on veut bosser mais pas que, on veut aussi avoir une vie à côté, on veut faire plusieurs choses et je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas avoir un métier équilibré comme n’importe quel métier donc c’est ça le grand changement. »